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as 39-45

As 39-45

 


Marcel Albert

Nom : Marcel Albert

 

Grade : commandant

 

Unitées : GC 1/3, Sqn 340 et Normandie-Niémen

 

Victoires : 23

 

Né le : 25 novembre 1917

 

A : Paris

 

Mort le : 23 aout 2010

 

A : Harlingen Texas

Marcel Albert


 

LE CAPITAINE ALBERT

Du Dewoitine D-520 de la campagne de France au Yak 3 soviétique, cinq années d'une épopée qui feront d'un pilote de chasse le deuxième as des Forces aériennes françaises libres

30 avril 1945. L'Allemagne est aux abois et sa défaite se consomme. Le Ille Reich disparaît dans un enfer de feu et de sang. Les Russes ont pratiquement achevé la conquête de la ville de Berlin, et, au moment même où le Douglas qui ramène le capitaine Albert de permission se pose sur le terrain de Bladiau, en PrusseOrientale, Hitler met fin à ses jours.

Quand il revient à nouveau au régiment Normandie-Niemen, unesemaine environ avant la signature de l'Armistice, Marcel Albert a acquis, grâce à ses vingt-trois victoires sûres en combat aérien, le titre de second as de France. Cette distinction concrétise l'aboutissement d'un long chemin commencé en 1938 avec une entrée discrète dans l'aéronautique militaire.

Né à Paris le 25 novembre 1917, Marcel Albert prend, encore très jeune, la décision de continuer ses études.

Mais les ressources matérielles familiales étant insuffisantes, il se trouve dans l'obligation d'accepter un emploi d'ouvrier métallurgiste aux usines Renault.

A force de volonté, il parvient cependant à achever ses études secondaires. De plus, l'obtention d'une bourse d'État l'encourage à s'orienter dansla voie aéronautique.

Marcel Albert

Élève pilote à Istres en 1938, il est breveté pilote militaire, puis, après un stage d'entraînement d'un an, il est affecté à la première escadre de chasse. Marcel Albert est alors caporal. En fait, à ce moment de son existence, même s'il n'a pas suivi la voie royale de l'école de l'Air, qui mène habituellement à de brillantes carrières d'officier, il s'est honorablement sorti d'une situation peu favorable au départ.

En septembre 1939, au moment où la guerre éclate, il est instructeur au centre de formation des pilotes de chasse de Chartres. Mais la vie de l'arrière ne lui convient pas et le front l'attire.

II est vrai que dans les airs, le conflit a vite pris une ampleur qu'il ne connaît pas à terre, où les armées antagonistes s'installent dans la « drôle de guerre ». Albert, à force de demandes renouvelées, parvient à êtreenvoyé au groupe de chasse 1/3, unité qui fait partie des formations équipées du meilleur chasseur français du moment: le Dewoitine 520.

le Yak 3, un appareil rustique, rapide et maniable, le meilleur chasseur soviétique de la Seconde Guerre mondiale

Au cours de la trentaine de missions qu'il remplit de mai à juin 1940, pour s'opposer à l'armée allemande qui déferle sur la France, le caporal Albert remporte deux victoires. Au moment de la percée de Sedan, par un temps magnifique, il effectue une patrouille avec deux autres équipiers.

Les pilotes français aperçoivent soudain une formation de trois Messerschmitt 109, qu'ils prennent en chasse immédiatement. Maisà l'instant où il se place derrière le troisième appareil allemand pour le descendre, Albert est assailli par un quatrième avion ennemi, qui était, jusque-là, passé inaperçu.

L'Allemand le tire et le rate. Le Français réussit cependant à se dégager et à mitrailler l'un des Bf-109. II voit distinctement le pilote ennemi larguer sa verrière, tandis que des morceaux de métal arrachés à l'avion désemparé virevoltent dans le ciel. Mais ce premier succès n'est pas homologué, malgré le témoignage d'un des équipiersd'Albert. Celui-ci prend tout de même sa revanche en détruisant un Heinkel 111 dans la région de Soissons.

Comme de nombreuses autres formations de l'armée de l'Air, le 1/3 se replie, au mois de juin, vers l'Afrique du Nord, afin d'échapper à la capture. L'amertume des pilotes français est grande. Leurs nerfs ont été soumis à rude épreuve par la présence incessante qu'ils ont dû assurer en première ligne.

Or, ces hommes comprennent mal pourquoi l'armée de l'Air est chargée d'une grande partie de la responsabilité de ladéfaite. Ils ne savent pas pourquoi des centaines d'avions neufs sont restés au sol, dans des dépôts, alors que les unités opérationnelles manquaient cruellement de matériel.

Pour Albert, une longue période d'inactivité commence, jusqu'au jour où, le 14 octobre 1941, il décide avec deux autres camarades, Lefèvre et Durand, de passer à la France libre.

A 9 h 30, ce jour-là, les Dewoitine du 1/3 décollent pour un exercice d'entraînement. Dix minutes plus tard, Durand signale que son moteur tourne trop vite et qu'il rentre au terrain. Il s'esquive et met le cap sur Gibraltar. Lefèvre l'imitequelques instants plus tard sans que personne s'en

aperçoive. Albert, lui, abandonne son équipier, avec qui il remplissait la fonction de plastron, et rejoint les deux autres évadés. Les trois hommes atteignent Gibraltar. Mais Lefèvre se pose par erreur en territoire espagnol, à La Linea, et c'est sous le feu des soldats franquistes qu'il doit redécoller pour atterrir du côté britannique.

Après cette équipée peu banale, Albert, Durand et Lefèvre embarquent pour l'Angleterre sur un aviso des Forces navales françaises libres. Avant de subir un entraînement intensif dans un Operational Training Unit, à Camberley, ils rencontrent le général de Gaulle.

Albert, passé sergent-chef, part alors pour le groupe Ile-de-France, qui fait partie des Forces aériennes françaises libres et comprend un nombre à peuprès égal de pilotes de l'Aéronavale et de l'armée de l'Air. II remplit une cinquantaine de missions au-dessus de la France. Le ler mars 1942, il apprend sa nomination au grade d'aspirant.

Cinq mois plus tard, l'aspirant Albert part, mêlé à des pilotes français de diverses unités, pour Glasgow. De là, il rejoint Lagos par bateau. C'est ensuite la traversée d'une partie du continent africain par la voie des airs, jusqu'au Caire. Enfin, il parvient à Rayack, au Liban, où vient de se former le groupe de chasse Normandie, destiné à aller combattre au côté des Russes. Albert rencontre les figures les plus marquantes de ce groupe : Tulasne, Littol...

Été 1942 : l'aspirant Albert (troisième en partant de la gauche) étrenne ses nouveaux galons en Angleterre au groupe lle-de-France, équipé de Spitfire

Le 12 novembre, le départ pour l'U.R.S.S. a lieu. Après un séjour à Téhéran, Albert arrive avec ses compagnons à Ivanovo, agglomération située à 250 km de Moscou. Les Français se familiarisent alors avec le matériel soviétique - en particulier avec le chasseur Yak 7 - qu'il faut apprendre à faire voler par tous les temps, même quand il neige. Certes, ils cassent du bois, mais les Russes se montrent tolérants. Albert est promu au grade de sous-lieutenant le 15 décembre 1942.

Peu après, il abat son premier avion allemand en Russie, victoire qui compte également comme la deuxième victoire du groupe Normandie. C'est au cours d'un vol de surveillance avec Preziozi, près d'une petite station de chemin de fer portant le nom de Soukinovichi, qu'il remporte cette victoire. Apercevant un Focke-Wulf 189, avion d'exploration bipoutre, Albert en avertit Preziozi et les deux hommes jettent leurs Yak contre l'intrus.

L'Allemand effectue un brusque retournement et frôle à les toucher les deux Français, mais il est déjà frappé à mort : la pointe de sa cabine centrale est disloquée, l'un de ses moteurs flambe et de nombreux impacts sont visibles. Les Français suivent quelque temps leur victime puis l'abandonnent.Le soir, les Russes annoncent que l'avion s'est écrasé.

En mars 1943, le groupe Normandie entre pour de bon dans les opérations actives. Albert est entraîné dans un tourbillon infernal, qui ne cesse qu'avec le retrait du groupe, en octobre 1943. Le 14 juillet 1943, il inscrit à son palmarès sa deuxième victoire en U.R.S.S. En patrouille avec Pouyade, Béguin, Preziozi et Tedesco, il rencontre trois Messerschmitt Bf-110.

Il descend deux d'entre eux, mais Tedesco disparaîtdans la mêlée. Le 5 septembre 1943, Albert devient le chef de la Ire escadrille du groupe Normandie en remplacement du lieutenant Noël, tué la veille. Les effectifs du groupe sont squelettiques lorsqu'il est retiré du front, le 22 octobre. Albert est l'un des derniers survivants des Français arrivés en 1942. II a cependant ajouté à la liste déjà importante de ses victimes un Junkers 88 et un Focke-Wulf 190.

Le groupe Normandie, devenu un régiment à quatre escadrilles, reprend sa place dans une division aérienne soviétique en mai 1944. Il prend part à la campagne d'été et couvre l'offensive russe jusqu'en PrusseOrientale. Le 16 octobre, Albert, nommé lieutenant depuis décembre 1943, y abat deux Junkers 87 et un Focke-Wulf 190. A ce moment, il a dix-neuf victoires à son palmarès.

Le 28 novembre 1944, le groupe Normandie prend son nom définitif de Normandie-Niemen. Un mois plus tard, passé capitaine, Albert reçoit l'étoile d'or de Héros de l'Union soviétique.

Il part ensuite en permission pour la France avec quelques anciens du groupe. Quand il rentre, c'est pratiquement pour apprendre la fin de la guerre. Il retrouve Paris le 20 juin 1945, quand les quarante-deux avions du régiment Normandie Niemen atterrissent sur la piste du Bourget, où ils reçoivent un accueil triomphal.

 


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Fan d'avions © 16 Mai, 2001