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Guerre du désert

 

LA GUERRE DU DÉSERT

De 1940 à 1943, les pays d'Afrique du Nord furent le théâtre d'une vaste guerre de mouvement dans laquelle l'aviation devait jouer un rôle décisif.

L'entrée en guerre de l'Italie et la reddition de l'armée française, en juin 1940, eurent évidemment pour effet de modifier radicalement la stratégie britannique. Cependant, une fois écartée la menace d'un débarquement allemand en Grande-Bretagne, et en attendant de pouvoir reprendre pied sur le continent européen, c'est en Méditerranée que les Anglais devaient se voir en mesure de conduire la lutte avec succès jusqu'en 1942 et de mettre en échec la « guerre parallèle » voulue par Mussolini.

Sur ce théâtre, la RAF allait ainsi se heurter à la Regia Aeronautica tant dans le ciel de Malte qu'au-dessus de la Libye et de l'Égypte. Au début des opérations, l'aviation britannique ne possédait dans ce secteur que des forces peu nombreuses, dotées de matériels anciens, mais efficaces et bien commandées.

Avec un matériel déjà ancien, la RAF connut des moments difficiles au-dessus du désert.  Un bimoteur Bristol Bombay » utilisé par le Squadron 216 en 1942 pour le transport et le bombardement de nuit.

Elle avait ainsi à sa disposition trois squadrons de chasseurs biplans Gloster « Gladiator », cinq squadrons de bombardiers légers Bristol « Blenheim », un squadron d'avions de liaison Westland « Lysander » et un squadron d'appareils mixtes de bombardement et de transport Bristol « Bombay ». Voulant démontrer ses qualités opérationnelles, la RAF, le matin même du jour de la déclaration de guerre par l'Italie, bombarda El-Adam, la principale base italienne de Cyrénaïque, avant que les appareils adverses aient eu le temps de décoller.

Bien que mettant en ligne des effectifs supérieurs, la Regia Aeronautica disposait d'un matériel inférieur et d'une assistance au sol nettement plus faible. La chasse était surtout représentée par le biplan Fiat CR-42; quant au CR-32, de conception encore plus ancienne, il était utilisé pour les attaques au sol.

Le bombardement de jour incombait au trimoteur Savoia SM-79, de fabrication récente, alors que les vieux SM-81 étaient affectés aux raids de nuit. Quant au biplan RO-37 bis, il était utilisé comme appareil de liaison et de reconnaissance. Un appareil nouveau et rapide, le monoplace Breda Ba-65, destiné à l'attaque au sol, commençait à faire son apparition en Libye; mais il devait se révéler extrêmement décevant.

équipée de deux canons de 40 mm, la version Mk-IID du Hurricane, employée pour l'attaque antichar par le Squadron 6 de la RAF et le Squadron 7 de la SAAF.

Au départ, les deux adversaires ne se livrèrent à aucune opération terrestre d'envergure et se bornèrent à des activités de patrouille. Dans les airs, il y eut quelques rencontres de chasseurs, et des SM-79 effectuèrent des raids sur Suez et sur Alexandrie, base de l'escadre de la Méditerranée orientale. De leur côté, des Blenheim bombardèrent Tobrouk, Derna et d'autres objectifs de Libye, agissant également de nuit avec des Bombay et les premiers Vickers « Wellington » arrivés en Égypte.

Les premiers renforts de Hurricane

 fallut rapidement reconnaître que les Blenheim et les SM-79 étaient d'une interception difficile pour de vieux chasseurs biplans. Aussi, la première, la RAF tenta-t-elle de remédier à cette situation. Le 10 juin 1940, un seul Hawker « Hurricane » se trouvait en Égypte; mais, avant la capitulation de la France, plusieurs appareils de ce type avaient déjà été transférés par air en Méditerranée orientale, avec un certain nombre de bombardiers Blenheim IV.

Engagé dès 1940 en Libye, le Fiat CR-42 constitua l'équipement majeur des unités de chasse italiennes avant l'arrivée du monoplan Fiat G-50 bis.

Avec l'impossibilité d'emprunter des routes survolant la France, les renforts durent transiter par la suite à travers l'Afrique centrale, via Takoradi, un port de Côte-de-l'Or (cet itinéraire avait été reconnu par la RAF quelques années plus tôt). Aussi une escadrille de Hurricane put-elle bientôt participer à la défense d'Alexandrie et, à la fin août 1940, une escadre entière avait pu être créée sur ce type d'appareil.

Le 13 septembre 1940, le maréchal Graziani, se décidant à passer à l'action, lança son armée en Égypte avec le soutien de chars, d'artillerie et d'avions. Cependant, après avoir atteint Sidi-Barrani, les Italiens s'arrêtèrent et édifièrent des retranchements. Du fait de la faiblesse de leurs moyens, les Anglais n'avaient pu que battre en retraite. La campagne d'Afrique orientale freinait l'arrivée de renforts, et, par suite de l'attaque italienne contre la Grèce, en octobre 1940, la RAF se trouvait sollicitée sur un nouveau front.

Toutefois, à la fin de l'année, l'arrivée de la 4e division indienne, venue d'Afrique orientale, permit au général Wavell de lancer une « reconnaissance en force », exécutée par le général O'Connor le 9 décembre. Cette opération, soutenue par les Hurricane, les Blenheim et les Gladiator, connut un succès immédiat et déboucha sur une offensive de grand style. Les Italiens furent rejetés en Libye, avec de grosses pertes en hommes et en matériel.

Curtiss P-40 « Kittyhawk » IA

Curtiss P-40 « Kittyhawk » IA

(Squadron 112 de la RAF, Desert Air Force)

Caractéristiques

envergure : 11,32 m

longueur : 9,50 m

hauteur : 3,22 m

surface alaire : 21,92 m2

masse à vide : 2 880 kg

masse totale : 3 273 kg

Performances

vitesse maximale : 570 km/h

plafond pratique : 8 840 m

autonomie : 1 220 km

Moteur

1 Allison V-1710.39 de 1 160 ch

Armement

6 mitrailleuses de 12,7 mm

317 kg de bombes

Le haut commandement dut alors envoyer d'importants renforts de CR-42 et de SM-79, et le mois qui suivit fut marqué par de violentes batailles aériennes, qui se soldèrent par des pertes élevées de part et d'autre. Les attaques de la RAF contre les terrains italiens furent alors particulièrement efficaces et eurent pour conséquence l'abandon par Graziani, au cours de la retraite, d'un grand nombre d'avions endommagés. Bardia tomba au début de janvier 1941, Tobrouk quelques semaines plus tard, ainsi que Derna.

Le 6 février 1941, le repli italien se transforma en déroute, à la suite d'une manoeuvre d'enveloppement de la 7e division blindée, qui, empruntant une piste à l'intérieur du désert, réussit à se rabattre sur les arrières de la Xe armée italienne à Beda-Fomm et à la mettre hors de combat. Toute la Cyrénaïque se trouvait alors aux mains des Anglais. Mais les vainqueurs, fatigués et soumis à des contraintes logistiques, durent s'arrêter et renoncer à marcher sur Tripoli.

Le Bf-109.F-4/Trop demeura l'adversaire le plus redoutable des Alliés jusqu'à l'arrivée en force des Spitfire.

Messerschmitt Bf-109.F-4/Trop

(Hans Joachim Marseille, Staffe) 3, Jagdgeschwader 27. Libye, 1942)

Caractéristiques

envergure : 9,92 m

longueur : 8,86 m

hauteur : 3,40 m

surface alaire : 16,10 m2

masse à vide : 1 964 kg

masse totale : 2 746 kg

Performances

vitesse maximale : 620 km/h

plafond pratique : 11 200 m

autonomie : 720 km

Moteur

1 Daimler-Benz DB-601E de 1 250 ch

Armement

1 canon MG-151/20 de 20 mm

2 mitrailleuses MG-17 de 7,92 mm

La victoire de Beda-Fomm devait marquer le premier tournant de la lutte en Afrique du Nord, la fin de la « guerre parallèle » de Mussolini et le début de l'intervention allemande en Méditerranée. Cette dernière allait se manifester par l'envoi en Libye de l'Afrikakorps de Rommel et le départ pour Malte du Fliegerkorps 10, destiné à neutraliser l'île, mais aussi à participer aux opérations du désert. En Libye, aux côtés de nouvelles formations italiennes équipées en partie de chasseurs Fiat G-50 bis, la Luftwaffe mit en oeuvre des Ju-87 « Stuka » et des Bf-110.

Les victoires de la Luftwaffe

A la fin du mois de mars 1941, Rommel put passer à la contre-offensive avec une puissante couverture de Stuka. Affaiblies par l'envoi d'un corps expéditionnaire en Grèce, les troupes britanniques ne purent que se replier. Début avril, la 2e division fut coupée de ses arrières et mise en pièces près de Derna. Le 10, Tobrouk fut assiégé et soumis à des raids aériens intenses. Au départ, des Hurricane du Squadron 73 purent opérer à partir de la zone investie, infligeant de lourdes pertes à l'adversaire. Mais, à partir du 17 avril, les chasseurs britanniques furent surclassés par l'arrivée des nouveaux Messerschmitt Bf-109.E.

En avril 1941, la fin de la campagne d'Éthiopie aurait dû permettre d'envoyer des renforts en Libye, mais la situation critique qui régnait en Méditerranée orientale entraîna une dispersion extrême des forces britanniques. Fin avril, à la suite de la campagne des Balkans, les Allemands obligèrent les Anglais à évacuer la Grèce, et, en mai, une opération aéroportée leur permit de s'emparer de la Crète.

Simultanément, la révolte de l'Irak, soutenue par l'Axe, exigea l'envoi sur place de renforts britanniques et déboucha sur la difficile campagne de Syrie, qui devait durer plus d'un mois. En définitive, c'est seulement en juillet 1941, après avoir assuré leur situation au Moyen-Orient, que les Anglais furent en mesure de renforcer les effectifs engagés en Libye.

A cette date, ils avaient été rejetés sur la frontière égyptienne, même si Tobrouk continuait à résister. Toutefois, après l'arrivée à Alexandrie, le 12 mai, d'un grand convoi de trois cents chars et de cinquante Hurricane, les Anglais avaient pu, trois jours plus tard, passer à la contre-offensive. Mais, sur le point d'atteindre Bardia, ils avaient été stoppés par une brutale contre-attaque de flanc allemande, et n'avaient réussi que de justesse à s'accrocher au col d'Halfaya.

Fiat G-50 bis, malgré sa maniabilité, il fut toujours handicapé par ses 840 ch et son pauvre armement.

Fiat G-50 bis « Freccia » (151e Squadriglia, 20e Gruppo, 51e Stormo. Libye, 1942)

Caractéristiques

envergure : 10,99 m

longueur : 7,80 m

hauteur : 3,28 m

surface alaire : 18,25 m

masse à vide : 2 020 kg

masse totale : 2 527 kg

Performances

vitesse maximale : 475 km/h

plafond pratique : 10 700 m

autonomie : 1 000 km

Moteur

1 Fiat A.74 RC-38 de 840 ch

Armement

2 mitrailleuses de 12,7 mm

L'opération « Battle Axe »

En dépit de ce revers, la Ville armée britannique était en mesure, le 14 juin, de lancer une nouvelle offensive, baptisée « Battle Axe », avec l'appui des nouveaux chasseurs américains Curtiss « Tomahawk ».

La RAF avait à sa disposition trois squadrons de Hurricane, deux de Tomahawk, deux de Blenheim, deux de Maryland et une unité de reconnaissance tactique. Ces forces étaient appuyées par trois squadrons de Wellington de bombardement de nuit, tandis que des Hurricane transitaient depuis l'Angleterre, via Malte et l'Égypte.

une colonne motorisée britannique passe devant les restes d'un Junkers Ju-52 abattu par la RAF. En Libye comme en Égypte, les Ju-52 furent largement utilisés pour le ravitaillement des troupes.

L'opération « Battle Axe » dura trois jours et se termina par une grave défaite pour la VIIIe armée, qui subit une dure contre-attaque et se vit rejetée en arrière avec de lourdes pertes. L'offensive fut notamment marquée par de multiples affrontements entre Fiat G-50 bis et Hurricane. Mais, dans l'ensemble, ce sont les chasseurs allemands qui arrachèrent la décision.

A cette bataille succéda une longue pause, qui dura jusqu'au milieu de novembre 1941. Ce répit fut mis à profit par les deux camps pour préparer une nouvelle offensive. Les combats pour Tobrouk contribuèrent à ralentir ces préparatifs, et des duels aériens se déroulèrent au-dessus des convois britanniques tentant de ravitailler le port libyen.

A cette date, les Allemands, qu'inquiétaient les performances des nouveaux Tomahawk, cherchaient à améliorer la qualité de leurs unités de chasse. En septembre, un second groupe de Bf-109 arrivait en Libye (il s'agissait d'appareils de la version E, aux caractéristiques nettement supérieures), tandis que la première Staffel du I/JG-27 commençait, elle aussi, à être transformée sur ces nouveaux avions.

Les Italiens, quant à eux, renouvelaient également leurs formations engagées en Afrique avec des appareils récents, comme les Macchi 200 et les chasseurs C-202. Au début de novembre, les deux camps avaient sérieusement renforcé leur potentiel de combat tant sur terre que dans les airs.

sur le terrain de Tobrouk, un Fieseler Fi-156 Storch » appartenant à une unité de reconnaissance de la Luftwaffe opérant en Afrique du Nord pour le compte de l'Afrikakorps.

La Western Desert Air Force

L'offensive britannique démarra, le 18 novembre 1941 à l'aube, par des attaques de Beaufighter sur les aérodromes de l'Axe. Ce fut le point de départ d'une bataille acharnée, au sort longtemps incertain, et qui devait durer près de deux mois. Les Anglais bénéficiaient d'une nette supériorité aérienne, dont les effets commençaient à se faire sentir. Les combats furent cependant d'une rare violence et les pertes, lourdes de part et d'autre.

L'affrontement le plus rude eut lieu le 22 novembre, quand les chasseurs de la Luftwaffe engagèrent les Tomahawk pour acquérir la suprématie dans les airs. Les victoires remportées par les Messerschmitt étaient légèrement supérieures à leurs pertes, tout en s'avérant démesurées par rapport au nombre des appareils mis en oeuvre. Il était évident que la Luftwaffe ne pouvait se permettre de soutenir longtemps un tel effort.

au décollage, un Messerschmitt Bf-110 lance ses moteurs dans un nuage de sable. Ce type d'avion fut largement utilisé pour la chasse, l'attaque au sol et la reconnaissance.

La guerre dans le ciel prit alors une forme différente. Renonçant à affronter directement la chasse adverse pour tenter de l'éliminer, les Allemands préféraient tirer parti de leurs appareils, plus performants, pour attaquer d'une altitude supérieure et infliger ainsi, au moindre prix, le maximum de pertes à leurs adversaires.

A un moment où les Anglais disposaient enfin d'avions capables d'assurer l'escorte de bombardiers, cette tactique entraîna davantage de pertes pour les chasseurs que pour ces derniers. Quoique sensibles, les pertes britanniques purent être comblées et n'empêchèrent pas une utilisation maximale de l'aviation tactique, qui allait jouer un rôle croissant dans la guerre du désert au cours des mois suivants.

Le siège de Tobrouk fut enfin levé le 8 décembre 1941, et les forces de l'Axe durent entamer un repli en direction de l'ouest. Cet échec tenait au transfert d'une part importante des formations de la Luftwaffe sur le front de l'Est, transfert qui avait eu comme conséquence de réduire le nombre de raids sur Malte et de rendre à nouveau difficile le ravitaillement des armées germanoital iennes en Libye, alors que reprenaient les attaques anglaises sur les lignes de communication maritimes.

Au cours de la retraite, de nombreux avions allemands ou italiens furent capturés sur les aérodromes, où les immobilisait le manque d'essence. Toutefois, les débuts de la guerre en Extrême-Orient, avec l'offensive japonaise en Malaisie et sur la barrière nord de l'Australie, se traduisirent par le retrait de plusieurs unités et une réduction des arrivées de renforts et de matériel, ce qui obligea la Ville armée à s'arrêter, le 6 janvier 1942, sur les lignes occupées un an plus tôt.

cette auto blindée britannique a vainement tenté d'échapper aux deux canons et aux quatre mitrailleuses d'un Focke-Wulf Fw-190.A-4/Trop du I/SchG-2, en patrouille au-dessus de la route de Balbia.

Cette pause devait préluder à une nouvelle phase de la guerre en Afrique, marquée par une seconde intervention aérienne allemande avec l'arrivée de la Luftflotte II de Kesselring, basée en Sicile et en Libye. Jusqu'à l'été 1942, la reprise des raids sur Malte, d'une violence toujours accrue, allait permettre à Rommel de recevoir des renforts et du ravitaillement et de reprendre l'initiative. Avec l'appui d'une aviation renforcée par un troisième groupe de Bf-109.F, il attaqua de nouveau le 21 janvier 1942, refoulant une fois de plus les Britanniques jusqu'à la ligne de Gazala, en plein milieu du « promontoire » de la Cyrénaïque.

en vol le long de la côte méditerranéenne au début de 1943, une patrouille de Spitfire Vb du Squadron 601 de la RAF.

A la fin du mois de mai 1942, les deux camps étaient prêts à passer à l'attaque. Rommel s'élança le premier, jetant son infanterie (26 mai) à l'assaut des positions de Gazala, tandis que ses blindés entamaient un large mouvement de débordement par le sud, appuyés comme toujours par d'importantes formations de bombardiers en piqué. Pendant plusieurs jours, la bataille fut indécise, mais, au début de juin, elle semblait tourner à l'avantage des forces de l'Axe, avec la déroute des blindés britanniques. La Ville armée dut alors battre en retraite en direction de l'Égypte.

Les formations de la RAF, alors baptisées Western Desert Air Force (WDAF), furent lancées dans la bataille pour freiner l'avance allemande; les avions de chasse renoncèrent provisoirement aux opérations de supériorité aérienne pour se consacrer aux attaques au sol. Si elles se soldèrent par des pertes élevées, infligées par la DCA et les Messerschmitt, ces attaques se révélèrent cependant bien plus coûteuses encore pour les convois de ravitaillement de l'Axe.

survolant les pyramides de Guizèh, un Lockeed Hudson » utilisé par la RAF pour le transport et la liaison, notamment au sein des Squadrons 117 et 216.

Le résultat essentiel obtenu par la WDAF fut d'empêcher que la retraite de la Ville armée ne se transformât en débâcle totale. Sous la direction avisée de l'Air Marshal Coningham, les bombardiers, protégés par des Kittyhawk et des Tomahawk, multiplièrent les raids, tenant à l'écart les chasseurs allemands et italiens. Beaufighter et Hurricane se livraient à d'incessants mitraillages en rase-mottes, au moment où les premiers Spitfire apparaissaient dans le ciel d'Afrique. En définitive, l'action aérienne tactique joua un rôle déterminant dans le rétablissement britannique à El-Alamein.

L'aide américaine

Durant tout le mois de juillet, les tentatives de Rommel, cherchant à rompre le front tenu par la VIIIe armée, donnèrent lieu à de furieux combats, tandis que les Anglais multipliaient les contre-attaques et s'efforçaient de consolider leurs positions. A la fin du mois, l'épuisement était général et, après la reprise des attaques britanniques sur les convois à destination de la Libye, les forces de l'Axe manquaient à nouveau de carburant. D'un côté comme de l'autre, tant sur terre que dans les airs, les opérations marquèrent de nouveau une pause.

robustes, mais vulnérables, les Junkers Ju-87 Stuka trouvèrent en Afrique du Nord un terrain d'élection pour le bombardement en piqué.

C'est alors que l'appui américain commença à se manifester en Afrique, avec l'arrivée des premiers quadrimoteurs Boeing B-17 et Consolidated B-24, suivis de formations tactiques, à savoir un groupe de Curtiss P-40F « Warhawk » et un groupe de bombardiers moyens North American B-25 « Mitchell ».

grâce à son rayon d'action, le Bf-110 était apte à assurer l'escorte rapprochée des précieux convois de ravitaillement de l'Afrikakorps en Méditerranée.

Quant à la RAF, elle mettait en ligne ses Hurricane IID (spécialisés dans la lutte antichar, avec leurs deux canons de 40 mm placés sous les ailes) ainsi que de nouveaux squadrons de Spitfire. De nuit, les premiers gros quadrimoteurs Halifax et Liberator entraient en action.

le Macchi C-202 « Folgore » : une cellule italienne, un moteur allemand, mais seulement quatre mitrailleuses de petit calibre. Ses performances étant équivalentes à celles des principaux chasseurs alliés en 1942, son arrivée sur le front africain ne changea pas l'équilibre des forces.

Montgomery, qui venait de prendre le commandement de la Ville armée, s'attendait alors à être attaqué à l'extrême sud de sa position. Le pronostic se révéla exact avec le démarrage de l'offensive de l'Axe (31 août 1942), qui allait conduire à la bataille d'Alam el-Halfa. La WDAF, de nouveau engagée, disloqua les colonnes allemandes dès le départ, tandis que les chars britanniques, à demi-enterrés, détruisaient nombre de blindés adverses.

Toutefois, les remarquables pilotes de chasse allemands, affichant alors une incomparable maîtrise, abattaient chasseur après chasseur, sans réussir pour autant à interdire les raids alliés contre leurs terrains. Ils ne parvinrent pas plus à protéger les bombardiers germano-italiens, qui furent plus d'une fois durement malmenés.

les ailes françaises furent présentes dans la bataille. Première unité des FAFL, le groupe « Lorraine », sur Blenheim Mk-IV, combattit en Égypte, au Tchad et en Libye. Ses équipages participèrent à la campagne du Fezzan et aux combats de Tobrouk, Bardia et Halfaya.

Ces exploits furent sans lendemain. Fin septembre et début octobre, la Luftwaffe traversa une série noire et perdit plusieurs de ses grands as, abattus par les pilotes alliés, dont le nombre et la qualité ne cessaient d'augmenter. Face à cette opposition croissante, aux attaques répétées à la bombe et à la mitrailleuse sur leurs terrains, sans parler des raids audacieux de commandos opérant en Jeep à travers le désert, le moral des chasseurs allemands commençait à fléchir.

Le 30 septembre, le célèbre Marseille, crédité de 158 victoires dont 151 en Afrique et considéré comme l'as allemand le plus heureux de la guerre sur le front occidental, trouva la mort, en sautant de son Bf-109, dont le moteur avait pris feu. Le moral du Jagdgeschwader 27 en fut si affecté qu'il fallut le remplacer par le JG-77, venu du front de l'Est.

C'est alors que les Anglais passèrent à l'offensive à El-Alamein et que s'engagea, le 24 octobre 1942, la bataille décisive du désert. A aucun moment depuis le début des opérations en Afrique, chacune des deux aviations n'avait été aussi forte. Cette situation ne jouait pas en faveur de l'Axe, qui ne pouvait opposer que 347 chasseurs, 72 stukas, 171 bombardiers moyens à 605 chasseurs, 254 bombardiers légers et moyens et 61 gros quadrimoteurs britanniques, lesquels bénéficiaient en outre d'une meilleure maintenance et de plus grandes réserves de carburant et de pièces de rechange.

Les combats aériens firent rage tout au long de l'interminable bataille d'usure d'El-Alamein. Mais, en novembre, quand débuta la retraite des forces de l'Axe, harcelées par l'aviation, la résistance alla faiblissant. Montgomery engagea la poursuite suivant un rythme soutenu, et les débarquements alliés au Maroc et en Algérie, le 8 novembre 1942, interdirent tout rétablissement de l'adversaire avant Tripoli.

Les Hurricane restant affectés à la protection des bases, seuls les Spitfire, les Kittyhawk, les Warhawk et les bombardiers légers accompagnèrent l'avance de la VIIIe armée. Des Messerschmitt isolés, pilotés par des vétérans du JG-77, arrivé du front russe, faisaient encore des apparitions dangereuses, mais la coopération air-sol des Alliés atteignait alors un remarquable degré d'efficacité, et l'on peut dire que l'aviation tactique est bel et bien née de la dure expérience de la guerre du désert.

patrouille de Messerschmitt Bf-110.C du ZG-26 « Horst Wessel » en Afrique du Nord au cours de l'été 1942. A cette date, le front de l'Est engloutit déjà le gros des matériels, et les renforts n'arrivent qu'au compte-gouttes sur le théâtre méditerranéen.

A la veille de l'attaque de Tripoli, il y eut encore de multiples combats aériens au-dessus de la ville et de ses environs. Malgré ses Henschel HS-129 antichars et ses Bf-110 Zerstôrer, la Luftwaffe ne pouvait plus modifier le cours des événements quand la retraite des forces de l'Axe s'arrêta dans le Sud tunisien à la fin de janvier 1943, marquant ainsi la fin de la guerre du désert.

Du côté allié la suprématie aérienne est assurée. Les appareils de l'USAAF bombardiers North American « Mitchell », Curtiss « Warhawk de chasse et Douglas « Skytrain » de transport vont, à partir de 1942, jouer un rôle décisif dans la bataille.

Cette campagne avait vu la métamorphose de la RAF en une arme tactique, ainsi que les premières grandes victoires alliées.

 


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Fan d'avions © 16 Mai, 2001