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as 14-18

As 14-18

 


 

Georges Guynemer

 

 

 

Nom : Georges Marie Ludovic Jules Guynemer

 

Grade : Capitaine

 

Unitées : Spa3

 

Victoires : 53

 

Né le : 24 Decembre 1894

 

A : Paris

 

Mort le : 11 Septembre 1917

 

A : Sud de Poelcapelle, Belgique

 

Georges Guynemer

Georges Guynemer (54 victoires) fut le deuxième "as" français, mais le premier pour ses compatriotes


LE CHEVALIER DU CIEL

Georges Guynemer, le plus célèbre chasseur français de la Première Guerre mondiale incarne « le héros légendaire tombé en plein ciel de gloire »

Celui qui allait devenir le deuxième as français de la Première Guerre mondiale naquit à Paris le 24 décembre 1894. Sa famille appartenait à la plus ancienne chevalerie bretonne. Le jeune Guynemer eut une jeunesse très choyée entre sa mère et ses deux sueurs aînées. Il préparait Polytechnique au lycée Stanislas quand des problèmes de santé l'obligèrent à interrompre ses études.

La nouvelle de la déclaration de la guerre le surprit à Biarritz, où il se reposait avec sa famille. Dès lors, Guynemer n'eut qu'une idée en tête : s'engager. A force d'obstination, il réussit à franchir tous les barrages administratifs et médicaux, et, après cinq ajournements, se vit admis à l'école d'aviation de Pau le 23 novembre 1914. Il reçut l'affectation d'élève mécanicien, mais il passait plus de temps à rôder autour des pilotes et de leurs appareils que dans les ateliers.

En janvier 1915, enfin, son rêve - devenir pilote - se réalisa; mais les débuts furent bien décevants. Les mois de janvier et de février furent occupés par les corvées de neige et par quelques rares sorties sur Blériot au roulage. Au mois de mars commença sa formation en vol, d'abord sur Blériot XI, puis sur Morane « Parasol ».

Guynemer s'adonnait à tous ces exercices avec beaucoup d'ardeur, et, le 20 mars 1915, il fut envoyéà Avord. Ayant passé avec succès les épreuves du brevet militaire et accédé au grade de caporal, il quitta l'école pour rejoindre la réserve générale d'aviation.

Il totalisait alors quatre-vingt-dix heures de vol.Trois jours plus tard, il était affecté à l'escadrille n° 3, celle des Cigognes, où sa constitution frêle et ses allures de potache ne manquèrent pas d'étonner ses camarades. Malgré des débuts difficiles - il brisa un appareil à l'atterrissage -, il s'imposa rapidement grâce à sa volonté et à son désirde bien faire.

Guynemer avant un départ en mission sur son SPAD S-VII au début de l'année 1917

Le mois de juin fut marqué par diverses missions de reconnaissance photographique, des bombardements et des rondes de chasse. Rageant de ne pas être pris au sérieux, Guynemer recherchait le combat lors de ses sorties. Après plusieurs échecs, il remporta sa première victoire officielle le 19 juillet 1915.

Ayant décollé dans le dessein de rejoindre un avion ennemi signalé sur Coeuvres - lequel réussit à fuir -, il rencontra sur le chemin du retour un Aviatik qui se dirigeait sur Soissons. Guynemer lui coupa la retraite et manoeuvra de façon que Guerder, son mitrailleur, bénéficiât du meilleur angle de tir.

Nieuport 17 de Guynemer ( N3). L'extrados des ailes est rouge, sans cocardes, avec sur l'aile supérieure le chiffre 2 à l'intérieur droit.

Touché, l'appareil allemand s'abattit en flammes au-dessus du village de Septmonts. Littéralement enivré par sa victoire, Guerder assenait force bourrades sur la nuque de son pilote. Dans ces conditions, Guynemer préféra atterrir le plus rapidement possible. Les deux hommes furent fêtés par les artilleurs qui avaient suivi le combat du sol. Tous deux reçurent la médaille militaire, et, dès le lendemain, Guynemer fut promu sergent.

 

 Des deux missions spéciales qu'il accomplit le 25 septembre et le l er octobre 1915, Guynemer ne garda pas un très bon souvenir. La première fut rendue difficile par le mauvais temps. Chargé de conduire le douanier Charles Goulard dans les lignes ennemies, où il devait faire sauter un train, l'aviateur connut un retour particulièrement pénible, avec le vent de face.

(Quant à Goulard, s'il réussit sa mission, il fut pris et fusillé). Lors de la seconde, il s'aperçut in extremis que le champ où il s'apprêtait à atterrir était traversé de fils de fer. Une nouvelle citation vint récompenser le premier de ces deux vols.

Mais Guynemer poursuivait inlassablement les rondes de chasse. Le 6 novembre, il attaqua un LVG au-dessus de Chaulnes. Le combat faillit tourner à la catastrophe, car Guynemer, qui avait lâché les commandes pour se servir de sa mitrailleuse, entra en collision avec son adversaire. Ayant réussi à redresser au dernier moment, il s'en tira avec un peu de toile arrachée.

II effectua son dernier vol sur biplace le 30 novembre 1915, la MS.3 passant alors sur Nieuport 11. Décembre lui fut plus favorable. Dans la première quinzaine de ce mois, il abattit, en effet, trois avions allemands, un Aviatik, un LVG et un Fokker. A l'époque, il avait livré quatorze combats et obtenu quatre victoires homologuées. Le 24 décembre 1915, jour de ses vingt et un ans, il fut décoré de la Légion d'honneur.

Après un mois de janvier calme, les succès reprirent en février 1916. A une époque où les combats étaient encore relativement rares, Guynemer s'attribua son premier doublé le 3 février. Au cours d'une ronde dans le secteur de Roye, il aperçut en fin de vol un LVG qui venait vers lui.

II le rejoignit, se plaça derrière et commença à tirer à 100 m par courtes rafales. Son adversaire fut touché, mais tomba dans ses lignes.

Sur le chemin du retour, ayant repéré un autre LVG monocoque de chasse, il décida de revenir à sa méthode de combat rapproché et tira à moins de 20 m.

Aussitôt, l'Allemand se mit en vrille, mais parvint, lui aussi, à tomber dans ses lignes. Dix minutes plus tard un troisième LVG subissait le même sort. Seules les deux premières victoires furent homologuées.

Mais ce n'était que partie remise, car, le surlendemain, Guynemer abattait un autre appareil; celui-ci lui fut compté comme sa septième victoire et lui valut les honneurs du communiqué le consacrant as.

Au mois de mars, sonescadrille fut désignée pour aller renforcer le front de Verdun, durement éprouvé par l'aviation allemande. C'est dans ce secteur, en effet, qu'étaient essayés tous les nouveaux modèles de la chasse allemande.

portrait de Guynemer effectué au front, le 20 février 1917, par Henry Farré. L'aviateur venait d'être promu capitaine, et son palmarès comptait trente-six victoires

Dès son arrivée, le 12 mars, Guynemer détruisit un LVG biplace près de Ribécourt. Grisé par cette victoire inattendue et persuadé que la chance lui souriait, il prit l'air le lendemain avec la ferme intention d'abattre au moins deux appareils ennemis.

Après avoir mis en fuite un groupe d'avions de reconnaissance, il avisa deux chasseurs arrivant face à lui. Après s'être rapidement débarrassé de son premier adversaire, il s'attaqua au second, essayant de se placer sous son fuselage pour échapper à son tir.

Mais il apprécia mal sa vitesse, qui était supérieure à celle de l'Allemand, et le dépassa. Saisissant l'occasion, le pilote ennemi mitrailla Guynemer, dont l'avion fut criblé de balles. Un éclat le frappa au visage, lui entaillant la joue et le nez, tandis que deux balles lui traversaient le bras gauche.

Saignant abondamment, il préféra piquer afin de faire croire qu'il était abattu. Alors qu'un autre appareil allemand venait à la rescousse de son camarade, Guynemer réussit à redresser et à se poser à Brocourt. Une nouvelle citation fit état de ses succès.

Guynemer pose devant son SPAD S-VII baptisé Vieux Charles. Le 4 septembre 1916, lors de sa première sortie sur ce type d'appareil, l'as français obtint sa quinzième victoire, en abattant un Aviatik

« Vingt et un combats aériens depuis huit mois, huit avions allemands abattus, dont sept à l'intérieur ou à proximité des lignes françaises. »

Nommé sous-lieutenant à titre temporaire le 4 mars 1916, puis à titre définitif le 12 avril, Guynemer n'avait qu'un seul souci : reprendre au plus vite le combat pour venger l'affront que constituait à ses yeux le fait d'avoir été touché.

Durant sa convalescence, qu'il passa dans la demeure familiale près de Compiègne, il se permit quelques escapades sur son « Bébé » Nieuport qui reposait dans un hangar du terrain de Vauciennes, tout proche de son domicile. De retour au front, il reprit le combat le 22 juin 1916. Alors que, en compagnie de Chainat, il escortait une mission de reconnaissance photographique, les deux hommes détruisirent un LVG près de Rosières-en-Santerre. Son palmarès s'enrichit de deux nouveaux succès en juillet 1916.

C'est sur sa onzième victoire que se termine le premier des deux carnets de vol de Guynemer. Le bilan en est particulièrement éloquent : 90 heures d'apprentissage, 348 heures au front, 11 avions abattus, 10 citations.

Le second des carnets de vol de Guynemer offre un tout autre aspect. A cette époque, consacrant toute son énergie au combat, il confiait la comptabilité de ses rencontres au secrétaire du bureau de l'escadrille, et, livrant quotidiennement de nombreux duels, oubliait bien souvent de les mentionner au secrétaire. Désormais, le processus qui devait faire de lui le grand as de la guerre aérienne était enclenché.

remise de décorationssur le terrain des Cigognes,à Bonnemaison(Champagne), le 5 juillet 1917. Guynemer, âgé de vingt-deux ans,reçoit la Légion d'honneur des mains du général Franchet d'Esperey.

Le 3 août, son palmarès comptait douze victoires. Le 7, il participa, en compagnie de Heurteaux, à une attaque des tranchées à la mitrailleuse, destinée à la fois à soutenir un assaut de fantassins et à faire la preuve de la solidarité des aviateurs et des poilus. Le 20 août, ayant attaqué quatre avions, il fut blessé à l'index de la main gauche par une balle perforante.

Cette blessure l'empêcha de voler pendant cinq jours. Il eut tôt fait de se venger puisque, le 4 septembre, pour sa première sortie sur SPAD S-VII, il détruisait son quinzième avion, un Aviatik, qui tomba vers Hyencourt. Dès lors, Guynemer ne compta plus les engagements.

La journée du 23 septembre fut glorieuse et dramatique. Parti en ronde à l'heure du déjeuner et voyant un camarade aux prises avec cinq appareils ennemis, il fondit sur les trois avions du dessus. Son intervention fut si rapide qu'il eut immédiatement raison d'un Fokker. Il était 11 h 20.

Quelques minutes plus tard, il en mettait un deuxième hors de combat (bien que non homologuée, cette victoire était effective, puisque les noms des victimes furent publiés par le communiqué allemand). Restait un ennemi, qui accepta le combat.

Avec deux cartouches seulement, l'as parvint à l'envoyer au sol. Il était alors 11 h 25. Mais trente secondes plus tard un obus atteignait de plein fouet une de ses ailes. Aussitôt, son avion se mit en vrille, et, malgré ses efforts désespérés, s'écrasa près de Fescamps. Du SPAD il ne restait rien, mais le pilote était miraculeusement vivant.

Atteint de blessures légères, c'est à pied que Guynemer rejoignit les artilleurs français qui avaient bien failli l'occire. Il en tira avec humour la conclusion que les pièces antiaériennes avaient ainsi fait la preuve de leur efficacité. Ces succès avaient porté son score à dix-huit victoires.

enfants chéris de la propagande, les aviateurs donnent une image rassurante du plus effroyable des charniers. L'objectif du correspondant de guerre a saisi Guynemer entre deux missions au volant d'une voiture de sport : de quoi conforter l'arrière et faire rêver le fantassin

Après quelques jours de repos, Guynemer reprit sa place au front. Mais, au mois d'octobre, il éprouva de nombreuses déconvenues, dues à un armement défectueux (enrayages, dérèglements de la mitrailleuse, etc.). A partir du 10 novembre, la chance lui sourit de nouveau. Alors qu'il se trouvait derrière les lignes allemandes, il aperçut un groupe de quatre avions, qu'il prit en filature.

Il attaqua alors que les appareils allemands s'approchaient des tranchées françaises. Le premier adversaire s'abattit en flammes à la quinzième cartouche, au sud de Nesles. Continuant la poursuite, le Français engagea le combat dix minutes plus tard contre un biplace Albatros.

En quelques instants, il eut raison de l'observateur, puis du pilote. L'appareil désemparé s'écrasa le long du ravin de Morcourt. Ce troisième doublé fut suivi les 26 et 27 décembre de deux nouvelles victoires.

Guynemer effectua ensuite un séjour à Paris afin de travailler au projet qui lui tenait à cceur depuis longtemps, la mise au point d'un monoplace équipé d'un canon de 37 mm : le SPAD S-XII de 200 ch.

Après un mois de janvier particulièrement remarquable (en quatre jours, Guynemer détruisit cinq avions), l'escadrille des Cigognes se déplaça vers Nancy, opérant dès lors à partir du terrain de Manoncourt. Le 8 février 1917, au cours d'une patrouille en compagnie de Chainat, l'as français remporta sa trente et unième victoire, sur un Gotha. Bien que surpris par l'envergure de l'appareil, les deux aviateurs n'hésitèrent pas à l'attaquer (ce fut le premier Gotha capturé en territoire français).

Guynemer fut promu capitaine à titre temporaire le 18 février 1917. Le 16 mars, parti en ronde de chasse, il rencontra à 9 h 8 un Albatros biplace, qu'il détruisit près de Serres. A 9 h 30, il faisait atterrir un Rumpler au nord d'Hoéville. Enfin, vers 14 h 30, il abattait un deuxième Albatros près de Régneville-en-Haye. Ce triplé fut suivi d'une nouvelle victoire le 17. Mais, la campagne de l'Est étant terminée, la célèbre escadrille des Cigognes fut appelée à servir dans l'Aisne.

le 30 novembre 1915, la MS.3 abandonne enfin ses lents biplaces au profit d'un véritable chasseur, le Nieuport 11, avec lequel Guynemer va inaugurer la longue liste de ses succès. Ce type d'appareil n'est encore armé que d'une mitrailleuse Lewis tirant au-dessus du champ de l'hélice (photo Collection Viollet).

Guynemer rejoignit le terrain de Bonnemaison et se consacra à la réalisation de son avion-canon, sans toutefois négliger le combat. C'est ainsi que le 25 mai, il s'adjugea quatre nouveaux succès.

Les deux premiers avions de ce quadruplé furent abattus en trente secondes, entre 8 h 30 et 8 h 31. Les deux autres tombèrent à 12 h 15 et à 18 h 30. Ce quadruplé lui valut d'être fait officier de la Légion d'honneur, le 11 juin 1917. Il fut décoré le 5 juillet sur le terrain de Bonnemaison par le général Franchet d'Esperey en personne.

Le même jour, il essaya pour la première fois son SPAD-canon, dont la mise au point était loin d'être terminée. C'est donc sur son S-VII qu'il ajouta trois nouveaux succès à son tableau, les 6 et 7 juillet.Victime d'un début d'empoisonnement, il dut s'éloigner du front quelques jours. Sitôt rétabli, il quitta l'hôpital, d'autant plus pressé de regagner le front que son SPAD-canon était enfin prêt.

Comme ses précédents appareils, celui-ci portait le nom de Vieux Charles. Ce nom était attaché au souvenir de son arrivée à l'escadrille N° 3. En effet, l'avion qui lui avait été affecté était le Nieuport 11 de 80 ch de Charles Bonnard, qui quittait l'escadrille et qui l'avait baptisé ainsi. Le nom plut à Guynemer, qui le conserva.

A la fin du mois de juillet, le nombre de ses victoires atteignait la cinquantaine. (Les dernières de celles-ci avaient été obtenues aux commandes du SPAD-canon, dont une mitrailleuse Vickers montée sur le côté droit du capot venait renforcer la puissance de feu.) Ce chiffre impressionnant aurait pu l'inciter à plus de prudence ou à briguer un poste de commandement dans une école de chasse. Mais Guynemer ne voulait pas en entendre parler. Le 17 août, il réussit un nouveau doublé en abattant, à cinq minutes d'intervalle, un

Guynemer interroge un aviateur ennemi qu'il a contraint de se poser dans les lignes françaises. Ce fut l'une des dernières victoires qu'il remporta au cours de l'été 1917 le 11 septembre, il était à son tour abattu et porté disparu.

Albatros vers Wlasdos, puis un DFW au sud de Dixmude. Le 20, il inscrivait à son palmarès une cinquantetroisième victoire. Ce devait être la dernière. Après avoir détruit un DFW près de Poperinghe, il fut victime de l'erreur d'un Anglais, qui, le prenant pour un Allemand, lui coupa deux longerons de son appareil. Ayant réussi à se dégager, Guynemer put néanmoins rejoindre sans casse le terrain de Saint-Pol-sur-Mer.

Lorsqu'il fut nommé commandant d'escadrille, il n'en continua pas moins à combattre. Son avion-canon étant de nouveau en réparation, il volait sur SPAD S-XIII et, bien que ses armes s'enrayassent sans cesse, livrait chaque jour de nouveaux combats.

Mais la chance l'avait abandonné. Le 10 septembre fut une journée particulièrement noire. Son moteur tomba en panne et l'obligea à se poser sur un terrain occupé par une escadrillebelge. Après une réparation hâtive, il put rejoindre son unité. Reparti sur un nouvel appareil, il fut touché en vol et dut faire une descente rapide. En tout, depuis sa cinquante-troisième victoire, il avait effectué plus de quatorze heures de vol sans obtenir de succès.

Le 1 1 septembre 1917, le Vieux Charles prit l'air pour la dernière fois. Georges Guynemer partit en reconnaissance à 8 h 25 dans la région des Flandres en compagnie de son camarade d'escadrille, le souslieutenant Bozon-Verduraz. Il devait disparaître audessus de Poelkapelle. A son retour, Bozon-Verduraz fit un bref rapport, attestant qu'après un court combat il avait perdu de vue son chef de patrouille, mais sans pouvoir en dire plus. Nul ne voulait croire à sa mort.

après avoir reçu la croix d'officier de la Légion d'honneur, Guynemer montre au général Franchet d'Esperey son avion orné de la fameuse cigogne

Le 26 septembre encore, un communiqué était publié, informant que, s'il était exact que Guynemer avait disparu, rien ne permettait de conclure qu'il était mort. On apprit enfin la vérité. L'as était tombé dans le no man's land entre les lignes anglaises et allemandes, près du cimetière de Poelkapelle. A la nuit, une patrouille ennemie, ayant réussi à se glisser jusqu'à l'avion, trouva le pilote tué d'une balle dans la tête et une jambe fracturée

Les Allemands le fouillèrent et se bornèrent à emporter sa carte d'identité de pilote, jugeant trop périlleux de ramener le corps. Enfin, les débris de l'appareil furent éparpillés par une intense préparation d'artillerie anglaise, et le corps de Guynemer ne fut jamais retrouvé.

Quant à son vainqueur, il fut reconnu par l'état-major allemand comme étant Kurt Wissemann. L'as français aurait, semble-t-il, été victime de l'enrayagede ses deux mitrailleuses. Kurt Wissemann - son vainqueur présumé - fut lui-même abattu quelque temps plus tard par G. Bowman et le lieutenant Hoidge.

sur un terrain de campagne, le SPAD S-Vil de Guynemer aux côtés de Sopwith 1 112 du RFC

Ainsi se terminait l'histoire de Georges Guynemer, « le gosse », qui avait totalisé 666 heures de vol au front et écrit, avec ses cinquante-trois victoires, une des pages les plus glorieuses de l'histoire de l'aviation française pendant la Première Guerre mondiale.

 


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Fan d'avions © 16 Mai, 2001