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Figures de l'Aviation

France

 


 

 

Hubert Latham

 

 

Nom : Hubert Latham

 

Né en : 1883

 

A : Paris

 

Mort le : 7 juin1912

 

A : Archambault Tchad

Hubert Latham



Hubert LATHAM

LE VENT DE LA MALCHANCE

Adversaire infortuné de Louis Blériot au-dessus de la Manche, Hubert Latham se fit une réputation de pilote obstiné et courageux

Bien qu'il n'ait jamais réussi à traverser la Manche, Hubert Latham est cependant le premier homme qui osa la survoler à bord d'un plus lourd que l'air. Son flegme et son humour britanniques - son père n'était-il pas Anglais ? -, la sempiternelle cigarette qu'il arborait en toutes occasions conférèrent à ce personnage une réputation qui dépasse sans doute ses mérites aéronautiques.

Né en 1883 dans le château familial de Maillebois, près de Chartres, Hubert Latham effectua d'excellentes études en Angleterre et obtint un diplôme au Balliol College d'Oxford. II fréquenta par la suite les milieux aristocratiques sans pouvoir se plier à la règle de vie qui caractérisait cette société : l'oisiveté. Aux salons et aux mondanités il préférait les voyages, l'aventure et la chasse aux grands fauves.

le pilote et son appareil sont recueillis à une dizaine de kilomètres de Calais par le contre-torpilleur Harpon

La Manche, Latham l'affronta tout d'abord avec un plus léger que l'air. Dans la nuit du 11 au 12 février 1905, il accompagna, en qualité de passager, l'aéronaute Jacques Faure dans un court voyage en ballon, du Crystal Palace à Paris. II se lança ensuite dans les courses de canots automobiles. C'est au cours d'une compétition de ce genre, qui se déroula à Monaco et dont il fut le vainqueur, qu'il fit la connaissance, par l'entremise de son cousin Jules Gastambide, d'un certain Léon Levavasseur.

Ce dernier, ingénieur prolifique, se consacrait depuis un certain temps à la construction de bateaux et de moteurs. Depuis peu, il s'intéressait à la fabrication d'aéroplanes. Après cette rencontre, Latham partit pour l'Abyssinie chasser le buffle et le rhinocéros. De retour en France au mois de décembre 1908, il se rendit aux usines Antoinette de Puteaux, où il put admirer les réalisations de Levavasseur.

L'infortuné de la Manche

C'est seulement en février 1909 que Latham fut pressenti pour piloter les monoplans Antoinette. Bien qu'il n'eût jamais approché un aéroplane de sa vie, il accepta les propositions de Gastambide et de Levavasseur, et fit son entrée au sein du conseil d'administration de la société, qu'il avait décidé de commanditer, avec l'appui de sa famille, à la place de Louis Blériot dont la démission était toute récente.

Mais l'Antoinette était un appareil des plus capricieux. Latham, qui s'était installé à Mourmelon pour apprendre à le dompter, connut bien des difficultés. Après quelques semaines de travail intensif, il parvint malgré tout à battre, le 5 juin 1909, les records d'endurance en vol des monoplans et de vol mécanique français. Le lendemain, il s'appropria le Trophée AmbroiseGoupy après avoir parcouru 6 km en 4 mn 13 s. Puis, comme un coup de foudre, tomba l'annonce de sa participation au concours du Daily Mail, qui offrait un prix de 25 000 francs-or au premier aéroplane qui, sous certaines conditions, réussirait à traverser la Manche.

Latham peu avant le décollage

Le 2 juillet 1909, l'Antoinette IV quitta son hangar de Puteaux pour être convoyé par chemin de fer jusqu'à Calais. Trois jours plus tard, Latham y débarquait à son tour, s'installant au Grand Hôtel. Restait à trouver l'endroit le mieux adapté à la préparation de la tentative. Après quelques recherches, Latham, Levavasseur et les mécaniciens de l'équipe Antoinette choisirent l'usine du tunnel sous la Manche, construite près de la falaise de Sangatte, à 8 km de Calais.

Malheureusement pour lui, Latham ne bénéficia pas d'un temps favorable pour s'envoler dans les délais qu'il s'était fixés. Bien pis, jamais le vent n'avait soufflé si fort sur la région, et le brouillard joint à la pluie rendait tout décollage extrêmement dangereux.

En désespoir de cause, l'aviateur dut se résigner à attendre de meilleures conditions atmosphériques et à griller les centaines de cigarettes turques et égyptiennes que certains fabricants lui envoyaient à titre publicitaire. Un curieux va-et-vient s'établit alors entre Sangatte et le Grand Hôtel de Calais.

Tous les jours, en effet, Latham se rendait aux installations du tunnel dans l'espoir de voir le temps se dégager.

A bout de nerfs, il résolut de tenter quelque chose pour sortir d'une inaction qui le rongeait et effectua un vol d'essai avec l'Antoinette dans la journée du 13 juillet. Mais la foule des curieux gêna son atterrissage, et le monoplan s'abîma au sol. Les dégâts furent rapidement réparés, et l'attente se poursuivit.

Le 19 juillet, le vent se calma tout à coup. Comme une telle occasion risquait de ne pas se représenter de sitôt, Latham prit la décision de tenter sa chance. Aussi, à 6 h 42, peu de temps après le lever du soleil, c'est-à-dire en conformité avec le règlement du concours, l'Antoinette prit l'air. II survola le cap Blanc-Nez et se dirigea vers Douvres.

Le 19 juillet 1909, Hubert Latham échoue dans sa tentative de traversée de la Manche

Mais, à une dizaine de kilomètres de Calais, alors que son aéroplane volait à 300 m d'altitude; Latham sentit son moteur changer de régime et cafouiller, avant de se taire tout à fait. En dépit des tentatives du pilote, le propulseur ne repartit pas. L'Antoinette plana et se posa sans dommage sur les flots. Allumant une cigarette, Latham attendit tranquillement que le contre-torpilleur Harpon vînt le recueillir. Ce fut chose faite à 7 h 20.

Six jours après la première tentative de Latham, Louis Blériot réussissait l'exploit. Ne s'avouant pas vaincu, Latham prenait, le 29 juillet, les commandes de l'Antoinette Vit pour un nouvel essai qui se solda par un échec à 500 m de Douvres.

Après cet échec, la consternation puis le découragement s'emparèrent de l'équipe Antoinette, d'autant plus profonds que le monoplan était irréparable. Seul Latham nourrissait encore quelque espoir. Ayant parié 17 000 francs sur son succès et ne tenant pas à les perdre, il demanda à l'usine de Puteaux de lui expédier d'urgence un autre appareil, l'Antoinette V11, qu'il gardait en réserve.

Bien que le nouveau modèle fût doté d'un moteur plus puissant que celui de son prédécesseur, il avait le net désavantage d'être à gauchissement. Latham n'était pas du tout familiarisé avec ce système, mais il dut s'y habituer d'autant plus rapidement que Blériot venait d'arriver à Calais après avoir annoncé son intention de se lancer lui aussi au-dessus de la Manche.

On connaît la suite. Le 25 juillet, en se réveillant, Latham aperçut le Blériot XI qui volait vers l'Angleterre et le succès. Le 27 juillet, après avoir effectué un vol d'essai avec l'Antoinette V11, le poulain de Gastambide et de Levavasseur tenta de rallier les côtes anglaises. Comble de malchance, et encore une fois à cause de son moteur, son monoplan dut amerrir à 500 m à peine des falaises de Douvres, et Latham fut sérieusement blessé.

en 1911, l'Antoinette de Latham survole l'autodrome de Brooklands (Grande-Bretagne), dont la partie centrale avait été aménagée en piste d'atterrissage

Celui qui n'avait pas peur du vent

L'aviateur sortit de cette aventure épuisé physiquement et nerveusement. Il décida alors de se lancer dans les affaires, mais échoua assez lamentablement. Sur les conseils d'un certain Pierre Chalmard, il avait en effet obtenu la majorité au conseil d'administration de la société Antoinette, ce qui avait amené Gastambide et Levavasseur à donner leur démission. Mais, très vite, l'entreprise se heurta à de graves difficultés financières. Latham, mis en minorité, accepta le retour de ses associés et se consacra désormais à l'aviation.

Il participa au fameux meeting de Reims-Bétheny, qui marqua l'apothéose du plus lourd que l'air dans cette première décennie du xxe siècle et remporta, à la fin du mois d'août 1909, pour près de 50 000 francs de prix. Il y acquit une grande réputation de courage et de sang-froid en évoluant - ce qu'aucun aviateur ne s'était encore risqué à faire, dans un vent qui soufflait en assez fortes rafales.

Cette attitude, quelque peu suicidaire pour l'époque, s'explique en partie par le fait que Latham se savait atteint de turberculose et n'avait donc plus rien à perdre. Le 7 janvier 1910, à Port-Aviation (Juvisy), il battit le record du monde de hauteur en s'élevant à 1 000 m, mais se le fit presque aussitôt ravir.

Puis, il se montra aux meetings de SaintPétersbourg, d'Héliopolis, de Budapest et de Blackpool, affrontant, dans ce dernier cas, une nouvelle fois un vent violent. En avril 1910, au meeting de Nice, son avion dut se poser sur la mer, ce qui ne l'empêcha pas de gagner une forte somme.

en août 1909, Latham participait, sur Antoinette XXIX, aux épreuves du premier meeting de Reims. Confronté aux plus grands pilotes de l'époque, il s'adjugea les prix de la plus haute altitude, avec 155 m, et de la distance, ayant couvert en 2 h 17 mn 131 km en tours de piste

Latham effectua ensuite une tournée aux États-Unis, où il se classa quatrième dans la Coupe GordonBennett, qui se courait près de New-York. Pour 5 000 dollars, il fit faire un vol à un millionnaire invalide, puis se distingua en inventant un sport nouveau : la chasse au canard en aéroplane.

Mais les concours militaires de 1911 ne furent pas favorables à la maison Antoinette, qui connut alors de graves problèmes. Déçu, Latham abandonna le plus lourd que l'air, décidé à ne se consacrer qu'à la chasse.

En décembre 1911, il quittait la France pour se rendre en Afrique équatoriale dans le but d'enrichir sa collection de trophées. Et, le 7 juin 1912, au cours d'un safari mené le long du Chari, il fut chargé par un buffle blessé, qui l'encorna et le piétina à mort.

 


Figures

Fan d'avions © 16 Mai, 2001