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as 14-18  Figures

As 14-18

 

 

 

Charles Nungesser

 

 

 

Nom : Charles Eugene Jules Marie Nungesser

 

Grade : Lieutenant

 

Unitées : N65; Spa65; V106, V116

 

Victoires : 43

 

Né le : 15 Mars 1892

 

A : Paris

 

Mort le : 8 Mai 1927

 

A : Périt en mer, pendant la traversée de l'atlantique

Charles  Nungesser


NUNGESSER, L'INDESTRUCTIBLE

Troisième as français avec quarante-trois victoires, Nungesser, « l'Indestructible », survécut à la Grande Guerre pour disparaître au-dessus de l'Atlantique en 1927

Charles Eugène Jules Marie Nungesser, qui fut l'un des grands as de la Première Guerre mondiale, est à beaucoup d'égards l'antithèse de Guynemer. Autant ce dernier apparait comme un personnage romantique, un peu fragile, autant Nungesser s'affirme comme l'archétype du héros cher à Hemingway, viril, un peu gascon, encaissant tous les coups du sort, en un mot « indestructible ».

Charles Nungesser (45 victoires) disparut au-dessus de l'Atlantique en 1927

Né à Paris le 15 mars 1892, il manifesta très tôt un tempérament insoumis et épris d'aventure, et abandonna ses études alors qu'il préparait le concours d'entrée aux Arts et Métiers pour aller chercher fortune en Argentine.

Après y avoir exercé divers métiers, il s'associa avec un Français qui organisait des meetings aériens, et c'est ainsi que, par bravade, il s'essaya un jour au pilotage. L'essai s'étant révélé concluant, Nungesser s'entraîna régulièrement et devint en quelques semaines un pilote accompli.

Quand éclata la Première Guerre mondiale, il regagna la France et s'engagea dans l'armée. Affecté au 2è régiment de hussards et arrivé au front le 20 août 1914, il allait se distinguer rapidement par sa bravoure.

Le 3 septembre, en elle, lors d'une mission au cœur des lignes ennemies, en compagnie de son lieutenant et de deux fantassins, il mettait à l'abri l'officier, blessé, quand il vit apparaître à l'horizon une puissante voiture allemande.

Décidant de tendre un piège à ses passagers, il ferma un passage à niveau tout proche, les obligeant ainsi à s'arrêter, el, après une courte fusillade, Nungesser et ses compagnons se rendirent maîtres de l'automobile, un véhicule de la marque Mors. Cette action lui valut le grade de brigadier et la médaille militaire.

Désormais surnommé le « hussard de la Mors », sobriquet dont il fit le « hussard de la mort », Nungesser fut affecté comme automobiliste à l'état-major, avant de passer dans l'aviation.

Premiers combats dans le ciel

Ayant commencé l'entraînement le 22 janvier 1915, il obtint le brevet militaire le 2 mars 1915 et, le 8 avril, rejoignit l'escadrille VB.106, stationnée à Saint-Polsur-Mer, près de Dunkerque.

Aux commandes de son bimoteur Voisin, il devait accomplir dans ce secteur cinquante-trois missions de bombardement de jour et de nuit (la première eut lieu au-dessus d'Ostende le 15 avril), n'hésitant pas, lorsque le hasard plaçait un avion ennemi sur sa route, à le prendre en chasse.

Son activité lui valut de faire l'objet d'une citation dès le 22 avril. Quatre jours plus tard, il était abattu par une batterie antiaérienne, mais cette mésaventure n'altéra en rien son ardeur combattive. Il venait d'être promu adjudant, le 15 mai, quand la VB.106 fut transférée à Nancy.

 

de retour de mission sur son SPAD

Le 31 juillet, alors qu'il essayait un nouvel appareil, Nungesser aperçut soudain un groupe de cinq avions ennemis. L'un d'entre eux s'étant écarté de la formation, il ne put résister à l'envie de l'attaquer; il piqua donc et fit feu, touchant le carburateur de l'appareil allemand, qui fut contraint de se poser à Seille, près de Nancy.

Cette victoire ayant été homologuée - non sans difficulté, il est vrai - Nungesser disposait dès lors d'un argument de poids pour appuyer sa demande de mutation dans la chasse. Ce fut chose faite en novembre 1915. 11 fut affecté à l'escadrille N.65, basée à Malzéville et équipée de « Bébé » Nieuport.

Avec cet appareil extrêmement maniable, sur lequel il avait fait peindre son insigne personnel - une tête de mort encadrée par un cercueil, deux tibias entrecroisés et deux chandeliers à une branche -, il ne put résister au plaisir de se livrer à de brillantes démonstrations d'acrobatie, qui ne furent pas du goût de son commandant d'escadrille, et qui lui valurent huit jours d'arrêts simples.

Pour protester contre cette sanction qu'il jugeait abusive, Nungesser partit pour l'entraînement le 28 novembre, bien décidé à en découdre. Rencontrant deux appareils ennemis, il réussit à abattre l'un d'eux, inaugurant ainsi brillamment sa carrière de chasseur. Le soir même, il voyait sa punition levée, et, le 4 décembre, il était décoré de la Légion d'honneur.

Tout allait donc pour le mieux quand, le 29 janvier 1916, alors qu'il procédait aux essais d'un Nieuport 11, Nungesser fut victime d'un très grave accident, l'avion s'étant écrasé au sol. Souffrant de fractures multiples, le pilote ne put reprendre sa place au front que le 29 mars suivant;

encore marchait-il avec des béquilles, ce qui ne l'empêchait d'ailleurs pas de piloter. C'est ainsi que les 2 et 3 avril celui que l'on appelaitdéjà « l'Indestructible » s'adjugea respectivement un Drachen et un LVG; le lendemain, il abattait un Gotha, dont il alla jusqu'à photographier l'épave.

Charles Nungesser et François Coli, photographiés au Bourget quelques jours avant leur tentative au-dessus de l'Atlantique Nord

Un as de la chasse aérienne

Après un court séjour à l'hôpital, Nungesser, qui depuis le 14 avril arborait les galons de sous-lieutenant, regagna son unité, laquelle avait, entre-temps, été transférée à Bar-le-Duc. Au lendemain de son arrivée, le 25 avril, il rencontra une formation de trois LVG et de trois Fokker, et engagea l'un des biplaces, qui s'abattit en flammes. Mais les autres avions le prirent à partie, et son Nieuport fut gravement endommagé.

A la bataille de Verdun - durant laquelle il reçut pourtant plusieurs blessures (c'est ainsi qu'il fut touché à la lèvre par une balle explosive, qu'il eut la mâchoire fracturée et le genou déboîté) -, Nungesser se distingua encore en ajoutant plusieurs victoires à son palmarès.

Consacré as le 20 mai 1916 (alors qu'il venait la veille de détruire son septième adversaire), il prit part deux jours plus tard à une vaste offensive lancée contre les ballons d'observation allemands dans la région de Verdun. Grâce aux nouvelles fusées Le Prieur dont elle était équipée, son escadrille incendia en quelques secondes six « saucisses », dont une lui fut attribuée.

Le 22 juin, Charles Nungesser inaugurait en combat un avion neuf, quand il aperçut deux appareils allemands; il se lança aussitôt à leur poursuite et les abattit après une heure de combat acharné.

Avec son propre avion criblé de balles, il parvint à franchir les lignes françaises, où il s'écrasa au sol. Après un nouveau séjour à l'hôpital, il fêta son retour au front, le ler juillet, en détruisant un Aviatik piloté par l'as allemand Parschau.

Bientôt, la N.65 fut transférée à Cachy pour prendre part à l'offensive de la Somme, où la chasse française devait conquérir ses lettres de noblesse. Nungesser se montra particulièrement actif, malgré de fréquents séjours à l'hôpital. Sitôt de retour sur la base, il prenait l'air, en solitaire ou en groupe, et il était rare qu'il rentrât sans avoir combattu.

Le 4 septembre, il porta secours à un pilote britannique qui se trouvait aux prises avec quatre Halberstadt, le tira de ce mauvais pas et abattit l'un de ses agresseurs; quelques minutes plus tard, un second appareil tombait sous ses coups. Cet acte de solidarité lui valut de recevoir la Military Cross.

A cette date, ayant à son actif dix-sept succès homologués, il se plaçait au deuxième rang des as français, après Guynemer. Au total, entre le 25 août et le 26 septembre, il détruisit onze avions ennemis, portant son score à vingt et une victoires.

 

Le Levasseur PL-8 Oiseau blanc en cours d'essais. Étudié pour les vols à longue distance, cet appareil possédait toutes les qualités marines propres aux avions Levasseur.

Mais, dans le feu de l'action, il avait négligé ses blessures et se vit obligé de quitter le front pour quelques mois. Ayant refusé de se faire réformer, il entra à l'hôpital de Dunkerque, d'où, grâce à la proximité du terrain de Saint-Pol, il pouvait, tout en poursuivant sa convalescence, effectuer des sorties de chasse !

Nungesser attaque seul 6 allemands au large de Dunkerque: un est abattu et un autre incendié.

En onze jours, il mit hors de combat six nouveaux avions (dont quatre dans les seules journées du le'' et du 12 mai 1917). C'est à cette époque aussi que l'as français fut attaqué par un appareil britannique et que, devant l'insistance de ce dernier, il se vit obligé de livrer combat et de l'abattre. Profondément bouleversé par cette tragique méprise, Nungesser décida désormais de peindre des bandes tricolores aux extrémités des ailes de son avion.

Cette rude existence ayant eu raison de sa résistance, il dut de nouveau prendre du repos pendant quelques semaines. Partageant son temps entre l'hôpital et le front selon son habitude, Nungesser accrut encore son score. Au mois de juin, répondant au défi lancé par un pilote allemand qui lui proposait de l'affronter en combat singulier au-dessus de Douai, il se présenta sur les lieux pour se trouver face à face avec six adversaires.

Loin de battre en retraite, Nungesser fit face et parvint à se tirer d'affaire, non sans avoir abattu deux d'entre eux.

Le 9 septembre, quand il reçut ses galons de lieutenant, Nungesser était le premier as français (Guynemer ayant perdu la vie en combat aérien) et s'occupait de l'instruction des jeunes recrues.

C'est alors qu'il fut victime d'un nouvel accident tandis qu'il se rendait à Paris en automobile. Son mécanicien fut tué.

Lui même, gravement atteint, ne put reprendre son activité que le 31 décembre 1917.

Après un début d'année relativement calme, il remporta cinq nouvelles victoires entre les mois de mars et de mai 1918, et fut fait officier de la Légion d'honneur sur le champ de bataille, près de Compiègne.

Trois réservoirs placés au centre de gravité du fuselage lui permettaient d'emporter les 4 000 litres d'essence nécessaires pour franchir à 160 km/h les 7 000 km séparant Paris de New York. Cinquante-trois ans après la disparition de Nungesser et Coli, le mystère reste entier : signalé par plusieurs témoins au-dessus de la côte américaine, l'Oiseau blanc leur a-t-il permis de réaliser leur rêve

Le 16 août suivant, Nungesser franchit le cap des trente victoires en détruisant un Gotha audessus de la forêt de Houthulst. Mais son état de santé allait en s'aggravant, et il fallut bientôt le porter jusqu'à son avion quand il voulait prendre l'air.

Avec François Coli

De retour en France en 1926, il conçut alors le projet de traverser l'Atlantique dans le sens Europe-Amérique. Pour ce faire, il choisit comme navigateur le capitaine François Coli. Né à Marseille le 5 février 1881 dans une famille de marins, ce dernier avait effectué son service militaire dans la marine et, dès août 1914, s'était engagé dans l'infanterie. Blessé à deux reprises et ayant eu les pieds gelés, il demanda à passer dans l'aviation.

Nieuport 17bis , Unité: inconnue , Serial: N1895 , Avion personnel de Charles Nungesser . En 1916

Ayant fait son apprentissage dans les écoles de Tours, d'Avord et de Cazaux, Coli rejoignit en novembre 1916 l'escadrille N.62, dont il prit le commandement en février 1917, et tout au long de la guerre fit preuve de grandes qualités dans les missions de reconnaissance et d'observation. La paix revenue, il prit part à différents raids aériens, en particulier à la double traversée de la Méditerranée en compagnie de Roget.

Le raid Paris-New York fut préparé avec le plus grand soin. L'avion, l'Oiseau blanc, était un avion marin construit par Levasseur et doté d'un moteur Lorraine- Dietrich de 450 ch. Ayant tout sacrifié à la capacité en combustible, y compris la radio, Nungesser et Coli décollèrent du Bourget le 8 mai 1927 à l'aube.

En France, l'Oiseau blanc fut aperçu pour la dernière fois au-dessus d'Étretat, puis l'on n'eut plus jamais de nouvelles ni de l'appareil ni de son équipage. Ainsi disparut mystérieusement celui qui avait si souvent bravé le sort pendant la guerre.

 


As 14-18  Figures

Fan d'avions © 16 Mai, 2001