- Introduction

 

- Histoire de l'Aviation

- Belles Photos Avions

- Les plus beaux avions

- Les profils

 

- Avions 14-18

- Attaques

- Chasseurs

- Ballons

- Bombardiers

- Hélicos

- Maritime

- Autres

- Planeurs

- Reco.Transp.Entrain.

- Spéciaux

 

- Avions 39-45

- Attaques

- Chasseurs

- Bombardiers

- Hélicos

- Maritime

- Autres

- Planeurs

- Reco.Transp.Entrain.

- Spéciaux

 

- Les Hommes

- As 14-18

- As 39-45

- Les Avionneurs

- Les Exploits

- Les Figures

 

- Divers

- Cocardes

- Décorations

- Emblèmes

- Grades

 

- Guerres mondiales

- Guerre 14-18

- Guerre 39-45

 

- Bataille d'Angleterre

- Une période décisive

- Les Avions

 

 

 

Figures

Figures de l'Aviation

France

 


 

 

Amy Johnson

 

 

Nom : Amy Johnson

 

Né le : 1er juillet 1908

 

A : Hull

 

Mort le : 4 janvier 1941

 

A : Kinlington

Amy Johnson


 

Amy Johnson

EN SOLITAIRE

Une première liaison Angleterre-Australie en solitaire réussie en 1930 fut pour Amy Johnson le point de départ d'une série de records et de grands raids au retentissement international.

Le 6 janvier 1941, la Grande-Bretagne consternée apprenait que la plus célèbre de ses femmes pilotes, Amy Johnson, avait trouvé la mort à bord de l'Airspeed « Oxford » qu'elle convoyait, celui-ci s'étant abîmé dans l'estuaire de la Tamise.

Aînée de quatre filles, elle avait vu le jour le 1er juillet 1908 à Hull, dans le nord de l'Angleterre. Son grand-père, Danois d'origine, avait couru les mers avant de se fixer dans ce port du Yorkshire, où il fonda une entreprise de pêche. Après avoir été chercheur d'or dans le Klondike, le père de l'aviatrice avait repris l'affaire.

Pour être agréable à ses parents, Amy entreprit des études de sciences économiques à l'université de Sheffield, études qu'elle abandonna après la troisième année, pour apprendre la sténodactylographie.

Ne trouvant dans sa ville natale que des emplois sans intérêt, elle alla, en 1927, s'établir à Londres, où il en fut de même. Un dimanche de juin, les hasards d'une promenade en autobus l'amenèrent à Stag Lane, devant le London Aeroplane Club.Ce fut une révélation : elle serait pilote.

Elle y parvint, mais non sans difficulté, en raison, d'une part de la misogynie larvée des dirigeants du club, d'autre part de la modicité de son salaire.

A l'automne, le Captain F.R. Matthews lui donnait sa première leçon sur De Havilland o Moth », et, se privant souvent du nécessaire, Amy obtint son brevet de pilote. En décembre 1929, elle devenait la première femme du Royaume-Uni titulaire du brevet de mécanicien d'avion.

Premier avion des exploits  en solitaire d'Amy Johnson,  le De Havilland « Gipsy Moth » baptisé Jason est aujourd'hui conservé dans ses couleurs d'origine par le Science Museum de Londres.

En avril 1930, décidée à entreprendre un raid vers l'Australie, elle acheta un biplan De Havilland « Gipsy Moth » de seconde main, que le Captain Hope lui avait cédé pour 600 livres sterling. Son père donna la moitié de la somme, le reste étant accordé par un mécène, Lord Wakefield.

Vieux de deux ans et utilisé comme avion-taxi, le G-AAAH, qui avait parcouru plus de 50 000 km, fut revisé par Jack Humphreys, chef mécanicien du London AeroplaneClub. Doté de réservoirs supplémentaires en place avant et dans le compartiment bagages, il fut repeint en vert foncé et argent, et baptisé Jason.

Premiers exploits

Le 5 mai 1930 à 7 h 45, l'ex-dactylo, qui avait environ 80 heures de vol à son actif, décolla de Croydon. Ayant fait escale à Vienne, Ankara, Alep, Bagdad, Bender Abbas, Karachi, Jhansi, Calcutta, Insein, Rangoon, Bangkok, Singara, Singapour, Tjomal, Surabaya, Atambua, elle se posa enfin à Port Darwin le 24 mai à 13 h 30, ayant franchi 16 000 km en dix-neuf jours et demi.

Les épreuves ne lui avaient pas été épargnées : après Alep, une tempête de sable l'avait obligée à se poser dans le désert; à l'atterrissage à Insein, l'aile inférieure et l'hélice avaient été endommagées par une haie. A Calcutta, elle avait néanmoins deux jours d'avance sur le temps réalisé par Bert Hinkler, recordman sur Londres-Port Darwin, mais perdit cet avantage à Rangoon, où elle fit réparer son avion.

Tour à tour, les villes australiennes fêtèrent celle qu'on appelait « the Lindbergh Girl ». Épuisée par ses efforts répétés, Amy Johnson endommagea légèrement le G-AAAH à Brisbane. Trop fatiguée pour se rendre à Sidney à bord de son Moth, elle emprunta l'avion de l'Australian National Airways, piloté par James Mollison, qui allait devenir son mari.

L'Angleterre dut patienter jusqu'au 4 août pour accueillir sa nouvelle héroïne. Venue par bateau jusqu'à Port-Saïd, elle regagna Londres par Imperial Airways. Une suite de réceptions l'y attendait. A Buckingham Palace, le roi George V lui remit les insignes de commandeur de l'ordre de l'Empire britannique.

A Lord Wakefield, qui lui disait son intention d'aider tous ceux qui voudraient tenter un raid, elle recommanda naturellement le pilote écossais rencontré en Australie... Le quotidien Daily Mail racheta le Jason, qui fut confié au Science Museum de Londres. Amy Johnson en avait fixé le prix à 300 livres, somme « investie » par son père quelques mois plus tôt.

Le 1er janvier 1931, elle quittait Stag Lane avec le De Havilland « Gipsy Moth » rouge et blanc Jason III immatriculé G-ABDV, voulant atteindre Pékin et Tokyo par la Sibérie. Mais, après des escales à Liège, Cologne et Berlin et plusieurs atterrissages forcés provoqués par de très mauvaises conditions atmosphériques, elle renonça près de Varsovie.

L'été revenu, Amy Johnson repartit pour l'Extrême-Orient, destination Tokyo, à bord du De Havilland D1-1.80A « Puss Moth » (G-AAZV) Jason II. Jack Humphreys, qui l'avait initiée aux secrets de la mécanique aéronautique, l'accompagnait.

Ayant décollé de Lympne le 28 juillet 1931, peu avant 1 h 30 du matin, ils atteignirent Tokyo le 6 août à 17 h 45, neuf jours plus tard, ayant franchi plus de 12 000 km en seize étapes et 79 heures de vol. L'intention de Miss Johnson était de faire encore mieux au retour, mais le mauvais temps retarda la marche du G-AAZV, qui parvint à Lympne le 9 septembre.    

Amy Johnson, photographiée à côté de son De Havilland DH.80A « Puss Moth The Desert Cloud, sur l'aérodrome de Stag Lane avant son départ pour l'Afrique du Sud, en 1932.

Mrs. Mollison

Amy se trouvait donc loin de Croydon le 6 août, lorsque James Mollison, ayant quitté l'Australie le 29 juillet avec le Gipsy Moth VH-UFT de couleur noire, y atterrit. En revanche, le 18 août de l'année suivante, elle était présente sur la plage irlandaise de Port Marnock, pour souhaiter bonne chance à ce pilote, qui s'envolait pour New York à bord du De Havilland DH.80A « Puss Moth » Heart's Content (G-ABXY).

En effet, le 29 juillet, vingt jours plus tôt, elle était devenue Mrs. Mollison. Le couple fut immédiatement adopté par le public britannique : elle, ravissante blonde de vingt-quatre printemps ; lui, de trois ans son aîné, un physique de jeune premier.

Le 14 novembre 1932 au matin, Mrs. Mollison quittait Lympne à destination du Cap, avec le DH.80A Puss Moth The Desert Cloud (G-ACAB), couleur argent. Elle se posa pour ravitaillement à Barcelone, Oran, Gao, Benguela et Mossamedès et atteignit Le Cap le 18 novembre. Amy avait, avec un temps de 4 jours 6 heures 54 minutes, battu le record établi par son époux. Moins rapide (7 jours 7 heures), le retour n'en constituait pas moins un nouveau record.

Les échecs des Mollison

En 1933, les époux Mollison décidèrent de tenter ensemble la traversée Londres-New York pour s'envoler ensuite en direction de Bagdad et s'approprier le record de distance en ligne droite.

Mais leur avion, un biplan bimoteur De Havilland DH.84 « Dragon », baptisé Seafarer (G-ACCV) et entièrement peint en noir, fut accidenté au décollage de Croydon le 8 juin 1933: lourdement chargé, avec près de 2 000 litres d'essence, il dut commencer àrouler hors de la zone nivelée et son atterrisseur se brisa.

Promptement réparé, le Seafarer reprit l'air le 22 juillet. Ayant décollé de la plage de Pendine Sands (pays de Galles), il survola l'Irlande et Terre-Neuve. Le 24, vers 0 heure, il passa au-dessus de Boston. Craignant la panne sèche, Mollison se posa à Bridgeport, à 80 km de New York, mais, fatigué par trente-neuf heures de pilotage, il atterrit vent dans le dos et brisa l'appareil. Jim et Amy furent légèrement blessés.

Le généreux Lord Wakefield accepta de verser 4 000 livres pour mettre à leur disposition un nouveau Dragon : ce fut le Seafarer (G-ACJM). Le 6 septembre, il fut embarqué sur l'Empress of Britain à destination du Canada, d'où le ménage volant devait s'élancer vers le Moyen-Orient.

Début octobre, l'appareil effectua trois tentatives de décollage en pleine charge de la plage de Wasaga Beach (Ontario). Le vent dominant, qui soufflait par le travers, ne permettant pas l'envol, les Mollison renoncèrent à leur projet, et le Seafarer // fut revendu à l'équipage anglo-canadien Ayling-Reid.

L'année suivante, en réunissant toutes leurs économies, ils purent commander, pour la somme de 5 000 livres un De Havilland DH.88 « Comet » et s'aligner dans la course Londres-Melbourne. Le G-ACSP noir et or portait le nom de Black Magic. Favoris du public britannique, les Mollison étaient en tête de l'épreuve à l'escale de Bagdad.

Amy Johnson à son arrivée à Croydon le 15 mai 1936, au retour de son second périple Londres-Le Cap. Pour cette nouvelle tentative qui se solda par un succès l'aviatrice pilotait un Percival « Gull Six.

Mais leurs espoirs furent réduits à néant à Allahabad : par défaut de graissage, un moteur était hors d'usage. La remise en état demanda trois semaines. Cet échec ébranla un peu plus encore le ménage, déjà rendu fragile par l'intempérance de Jim.

Il accusa sa femme de lui « porter la poisse » et l'accabla de reproches parfaitement injustifiés. A Athènes, Amy, excédée, décida de rentrer à Londres par l'avion de ligne et laissa Mollison rapatrierleur Comet, qui fut revendu, avec 2 000 livres de perte, au gouvernement portugais.

Ultimes envols

En 1936, n'ayant rien perdu de son habileté ni de son cran, l'ex-dactylo déposséda le Lieutenant Tommy Rose de ses records Londres-Le Cap et Le Cap-Londres. Elle avait cette fois adopté le Percival « Gull Six » (G-ADZO) de couleur bleu pâle. En avril, une pre-

mière tentative échoua à Colomb-Béchar, l'appareil étant accidenté au décollage. Réparé, le Percival reprit le départ de Gravesend le 4 mai. Il se ravitailla à Oran, et, après avoir traversé le Sahara en pleine nuit, atteignit Le Cap, via Niamey, Cotonou et Windhoek en 3 jours 6 heures 26 minutes. Le retour se fit en 4 jours 16 heures 17 minutes. Jim accueillit Amy à son arrivée à Croydon, le 15 mai. On ne les revit plus jamais ensemble.

Le 10 juillet, la jeune femme prit encore le départ de la King's Cup aux commandes du prototype du British Klemm « Eagle » (G-ACRG) de W.A. Phillips. Mais, du fait du mauvais fonctionnement du train rentrant, elle ne put terminer l'épreuve.

En 1936 et 1937, l'aviatrice effectua de fréquents voyages en France. On la vit au Bourget, pilotant un Beechcraft, passagère d'Air France ou de Hillman's Airways (elle fut un temps pilote de la ligne Londres-Paris exploitée par cette jeune compagnie sur De Havilland DH.84 « Dragon »).

En octobre 1936, elle vint à Guyancourt pour essayer divers Caudron. C'est d'ailleurs avec un Goéland rouge et aluminium qu'elle figura sur la liste des vingt-deux pilotes engagés dans la course aérienne New York-Paris, dont les départs devaient avoir lieu entre le 1er et le 31 août 1937. Cet avion, le F-AOMY, était la propriété du Français Francis Dupré. Mais, l'administration américaine ayant refusé d'accorder les autorisations d'envol, la compétition fut annulée.

Le 22 mars 1937, dès que la procédure de divorce contre Jim fut entamée, Amy reprit son nom de jeune fille. Le Rallye automobile de Monte-Carlo la compta au nombre de ses participants.

A l'automne 1940, elle rejoignit les femmes pilotes de l'Air Transport Auxiliary, chargées de convoyer des avions militaires sur le territoire britannique, et fut affectée au Ferry Pool No. 5, basé à Hatfield.

Le 4 janvier 1941, alors qu'elle avait mission d'acheminer de Prestwick à Kinlington (près d'Oxford) un bimoteur Airspeed « Oxford », les très mauvaises conditions atmosphériques l'obligèrent à se poser à Blackpool. Le lundi 6, malgré l'épaisse couche de nuages qui recouvrait toute l'Angleterre, Amy décolla à 11 heures. Ses réservoirs pleins lui assuraient quatre heures de vol.

Elle avait donc très certainement épuisé son carburant vers 15 h 30 lorsqu'elle fut aperçue par le HMS Hazlemere, qui patrouillait dans l'estuaire de la Tamise. La visibilité était extrêmement réduite. Un parachutiste descendait vers les flots, bientôt suivi par son avion, dont les moteurs ne fonctionnaient pas. Le bâtiment se porta sur les lieux.

Le Lieutenant Commander Fletcher plongea pour tenter de sauver l'aviatrice qui appelait à l'aide. Tous deux périrent noyés. Seul le corps de l'officier de marine fut retrouvé. Des documents et des objets personnels repêchés sur place permirent d'identifier Amy.

 


Figures

Fan d'avions © 16 Mai, 2001