André Dubonnet
André Dubonnet est né le 28 juin 1897 à Paris, fils de Marius Dubonnet et de Flore Leblanc, et le petit-fils et héritier de Joseph Dubonnet, fondateur du célèbre apéritif Dubonnet.André et son frère aîné Émile, passent leurs vacances en Normandie, à Houlgate élégante station balnéaire proche de Cabourg, Villa « Les Mouettes ».
Grands amis de Roland Garros, ils se passionnent pour l’aviation. Émile sera l’un des premiers aviateurs à survoler Paris en avion : il réalise dans le sillage du comte de Lambert, le deuxième survol de la capitale, entre Draveil et Bagatelle, à une altitude variant entre 50 et 100 mètres
Il entre à l'Armée le 3 mars 1915 et se trouve affecté au 4e Régiment d'Artillerie Lourde. Le 3 octobre 1915, il est transféré au 103e Régiment d'Artillerie Lourde avant de rejoindre le 1er Groupe d'Aviation à Saint Cyr le 11 octobre. Envoyé à Buc du 4 décembre 1915 au 25 février 1916, il retourne dans l'Artillerie, au 117e Régiment d'Artillerie avant d'être transféré, cette fois-ci au 41e Régiment d'Artillerie de Campagne, le 21 avril 1916.
Le 31 mai 1916, il retrouve l'Aviation avec une affectation au 1e Groupe d'Aérostiers dont il rejoint la 46e Compagnie. Le 23 novembre, il doit être évacué et à son retour sur le front il rejoint le 1e Groupe d'Aviation, le 23 février 1917. Après avoir suivi une formation de pilote, il reçoit son Brevet Militaire (n° 5800) le 30 mars 1917 et se voit promu Brigadier le 11 décembre 1917 et Maréchal des Logis le 3 avril 1918. Affecté au 2e Groupe Aérien, il y rejoint la SPA 3 en 1918. Il remportera 9 victoires dont 6 seront homologuées qui lui vaudront l'attribution de la Médaille Militaire, remise le 9 septembre 1918, et de la Croix de Guerre avec 3 Palmes et 2 étoiles de Bronze.
En décembre 1922, André Dubonnet épouse Claude Sampieri, petite-fille du banquier Cahen d’Anvers, et dont il aura deux filles, France et Lorraine. En mars 1932, il se marie en secondes noces avec Xenia Howard-Johnston. En avril 1937, veuf, il épouse Ruth Obre, dont il divorce en mars 1957. Enfin en juillet 1958, il épouse en quatrièmes noces Élise Curtiss à Neuilly-sur-Seine.
À partir de 1921, André Dubonnet se lance dans la compétition automobile et ce jusqu’en 1928 avec une première période « Hispano-Suiza » et une seconde « Bugatti ». C’est avec une Hispano-Suiza 32 CV « Spéciale », préparée par ses soins qu’il participe à la Coupe des voiturettes Georges Boillot à Boulogne-sur-Mer et la remporte à la moyenne de 104,7 km/h.
Il réédite sa participation en 1922 mais abandonne sur sortie de route dans le troisième tour. Il remporte par contre la victoire quelques mois plus tard au Grand prix d'automne à Monza. On le retrouve en 1923 à Lasarte en Espagne, au volant d’une Hispano-Suiza H6 Type Boulogne. Alors qu’Hispano-Suiza vient d’abandonner la course automobile pour se concentrer sur la production de véhicules haut-de-gamme, André Dubonnet s'engage à la Targa Florio de 1924 avec une Hispano-Suiza H6 C, surnommée « Tulipwood », équipée d’un nouveau moteur 46 CV de 8 L de cylindrée et surtout habillée d’une carrosserie fuselée unique réalisée par le constructeur d’avion Nieuport en lames de bois de rose (tulipwood en anglais) cintrées à la vapeur et rivetées sur une coque en aluminium. André Dubonnet termine sixième du classement de la Targa Florio, après avoir battu le record sur Paris-Nice à 85 km/h de moyenne.
L’année suivante, en avril, il termine cinquième de la même course. Vient alors le temps pour André Dubonnet de passer à Bugatti. Il achète une Bugatti Type 35, intègre l’équipe usine de Bugatti, et participe encore en 1926 à la Targa Florio où il termine cinquième. C’est après avoir remporté, au Mans, le Grand Prix Bugatti en 1928 qu’il abandonne la compétition.
À l’âge de 30 ans, André Dubonnet est sélectionné pour participer à l’épreuve de bobsleigh par équipe aux Jeux olympiques d'hiver de 1928 à Saint-Moritz. L’équipe de France terminera 15e.
Dès 1927, André Dubonnet s’associe à l’ingénieur Antoine-Marie Chedru pour mettre au point une suspension à quatre roues indépendantes qui donnera lieu à des dépôts de brevets, y compris aux États-Unis, à partir de 1931. Pour mettre en valeur son invention, André Dubonnet expose sur son stand, au Salon de l’Automobile de Paris de 1932, un châssis Hispano-Suiza H6 B 46cv carrossé par Daste équipé du « Système Dubonnet » à quatre roues indépendantes.
Chaque roue possède un boîtier empli d’huile dans lequel se trouvent des ressorts hélicoïdaux. Un système de leviers permet à un bras porte moyeux d’agir sur ces derniers qui, à l’avant, pivotent en fonction de la direction prise par les roues. André Dubonnet entreprend alors d’aller commercialiser son brevet, qui suscite beaucoup d’intérêt dans l’industrie automobile (SIMCA et FIAT en équiperont certains modèles), aux États-Unis où il bénéficie de nombreux contacts. Une photo le montre sur le pont du paquebot SS CHAMPLAIN à son arrivée à New York le 20 décembre 1932.
La licence du Système Dubonnet est ainsi concédée à General Motors qui en équipera des Chevrolet pour finalement abandonner pour des questions de fiabilité. Fin 1935, André Dubonnet présente son projet super aérodynamique « Dolphin », étudié avec l’ingénieur Chedru, berline de quatre places avec porte d’accès par l’avant, destinée à la production en série, en forme de poisson, affublée d’une grande dérive arrière et de larges prises d’air, avec moteur arrière Ford V8 de 21cv pour 3,6 L de cylindrée.
Le 24 mars 1936, sur le circuit de Montlhéry, André Dubonnet pilote la Dolphin et atteint, face à une Ford V8 type 68, des records en termes de vitesse (174 km/h de moyenne) et en matière de faible consommation6. La Dolphin est acquise par la Ford Motor Company dans la cadre d’un programme de recherche qui demeurera sans suite. En janvier 1936, André Dubonnet est fait chevalier de l'ordre national de la Légion d’honneur.
Enfin, en 1938, André Dubonnet présente son ultime création, l’extraordinaire « Xenia », du nom de son épouse défunte, superbe coach aux lignes futuristes, dessiné par Jean Andreau puis carrossée par le célèbre Jacques Saoutchik, et basée sur un châssis-moteur d’Hispano-Suiza J12. La Xenia, comme la Tulipwood, magnifiquement restaurées, vedettes internationales des concours d’automobiles classiques, sont considérées comme des chefs-d’œuvre de l’art automobile des années 1920-1930.
Lieutenant de réserve en 1939, André Dubonnet s’engage en 1940 et part - avec sa famille et son chauffeur - s’entraîner au pilotage du chasseur Dewoitine à Chartres, avant de rejoindre l'Etat-Major du Groupe de Chasse GC I/2 à Chartres le 3 février 1940. Il en revient avec deux nouvelles citations
Demeurant à Neuilly-sur-Seine, il se rend souvent dans sa villa d’Antibes, conçue par l’architecte américain Barry Dierks très en vogue sur la Côte d’Azur, non loin de la pointe Bacon, et portant trois plaques à son entrée affichant « Dubo-Dubon-Dubonnet ». Il y reçoit artistes, célébrités et hommes politiques. Ainsi, en 1953, Jacques-Henri Lartigue prend en photo dans les jardins de la villa un jeune sénateur américain encore inconnu, John Kennedy.
Dans le courant des années 1960, la société Dubonnet est cédée au groupe Italien Cinzano. André Dubonnet est membre du Conseil d’Administration de la société Simca pendant plusieurs années avant que la marque ne disparaisse à son tour. André Dubonnet se lance alors, de manière visionnaire, mais à fonds perdus, dans la recherche sur l’énergie solaire. André Dubonnet est décédé le 20 janvier 1980 à Maule dans les Yvelines, il sera inhumé à Pringy en Seine-et-Marne.
Victoires
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Date
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Escadrille
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Avions abattus
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Lieu
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1
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03 mai 1918
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SPA 3
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Biplace
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Montdidier
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2
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09 mai 1918
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SPA 3
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Hallberstadt CL II
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Brache Gratibus
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3
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10 mai 1918
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SPA 3
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Biplace
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Faverolles
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4
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13 juin 1918
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SPA 3
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Drachen
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La Boissière
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5
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16 aout 1918
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SPA 3
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Biplace
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Gruny
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6
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16 aout 1918
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SPA 3
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Biplace
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Carrepuis
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