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Figures

Figures de l'Aviation

 


 

 

Jean Batten

 

 

Nom : Jean Batten

 

Né le : 15 Septembre 1911

 

A : Nouvelle-Zélande

 

Mort le : 22 Novembre 1982

 

A : Palma de Majorque

Jean Batten


 

HORS DE LA CHRONIQUE «SPECTACLES»

Jean Batten reliait les continents sur des avions de tourisme, donnant une image nouvelle des possibilités de l'aviation générale.

Vers la fin des années vingt, les femmes effectuèrent une entrée en force dans le monde de l'aviation et occupèrent souvent la première page des revues spécialisées. Si les noms de Maryse Hilsz, d'Hélène Boucher, d'Amy Mollison, d'Amelia Earhart et bien d'autres encore illustrent ce phénomène, ils n'en font pas oublier pour autant celui de Jean Batten.

Née en 1911, cette Néo-Zélandaise vint en Grande-Bretagne à l'âge de dix-neuf ans dans le but d'y accomplir des études musicales. Mais elle se passionna aussitôt pour l'aviation et passa son brevet A de pilote à l'aéro-club de Stag Lane. De retour dans son pays natal, Jean Batten demanda à ses parents de l'aider financièrement à poursuivre sa carrière aéronautique. S'étant heurtée à un refus catégorique, elle regagna l'Angleterre et s'employa à économiser l'argent nécessaire à l'obtention du brevet B.

La jeune femme qui a battu tous les hommes. c'est par ce jeu de mot que le Daily Express du 25 octobre 1937 salue le record sur le trajet Darwin-Lympne.

Ce ne fut pas chose facile. Il fallait en effet voler pendant une centaine d'heures à raison de 30 shillings de l'heure, ce qui représentait pour l'époque une somme assez rondelette. Plus déterminée que jamais à être la première femme des antipodes qui relierait l'Angleterre à l'Australie, Jean Batten réussit à convaincre l'un de ses camarades de l'aéro-club de Londres de procéder à l'achat en commun d'un avion léger DH-60M Gipsy Moth ayant précédemment appartenu au prince de Galles.

Avec cet appareil, elle s'envola de Lympne le 9 avril 1933. Elle atteignit les Indes en huit jours. Mais, quelques minutes après avoir décollé de Karachi, elle s'écrasa au sol. Sans le sou, elle put cependant rejoindre la Grande-Bretagne grâce à l'aide de Lord Wakefield.

Son petit exploit lui ayant attiré de nombreuses sympathies, elle put acquérir un nouveau Gipsy Moth pour 260 livres. L'appareil n'était certes pas de la première jeunesse, puisqu'il était déjà passé entre les mains de cinq propriétaires différents, mais il volait. En avril 1934, Jean Batten renouvela donc sa tentative, mais cette fois encore joua de malchance. Le mauvais temps et le manque de carburant l'obligèrent à atterrir en pleine nuit dans un champ près de Rome. Au matin, découvrant des lignes à haute tension et des pylônes de station radio, elle ne put décoller et dut une fois de plus renoncer.

Le Percival « Gull Six » avec lequel Jean Batten effectua son vol historique d'octobre 1937, pulvérisant tous les records établis en solitaire entre l'Australie et l'Angleterre. L'avion est aujourd'hui conservé près de Londres par le Shuttleworth Trust.

Jean Batten ne désespérait cependant pas de réussir. Elle repartit de Lympne le 8 mai 1934 et gagna les Indes. Mais, alors qu'elle se dirigeait vers Rangoon, elle se trouva prise dans un terrible orage et dut se poser sur l'aérodrome complètement inondé de Victoria Point, en Birmanie. Après avoir navigué dans un brouillard extrêmement dense au-dessus des Indes néerlandaises, elle trouva le beau temps et se posa finalement à Darwin, dans le nord de l'Australie, le 23 mai 1934, après quatorze jours, vingt-deux heures et trente minutes de voyage, améliorant ainsi de quatre jours le précédent record détenu par Amy Mollison.

Moins d'un an plus tard, Jean Batten repartait en sens inverse. En quittant Darwin, elle prit immédiatement de l'altitude pour éviter une tempête, décision qui lui sauva sans doute la vie. Elle volait en effet à 2 000 m d'altitude et à plus de 400 km des côtes quand, brusquement, son moteur cala. L'avion partit en vol plané, traversa une couche de nuages et continua à descendre vers la mer.

Puis le propulseur se remit à fonctionner, ce qui permit à Jean de reprendre le contrôle de l'appareil. Elle arriva à Marseille sans autre incident. Sur place, elle fut obligée de résoudre quelques problèmes, relatifs aux pneus et au moteur; elle atteignit enfin l'Angleterre en dix-sept jours, quinze heures et quinze minutes. Jean Batten devenait ainsi la première femme à avoir réalisé la difficile liaison aérienne entre l'Australie et la Grande-Bretagne.

Elle connut alors une grande célébrité. Mais, déjà, elle préparait son prochain raid. Elle acheta une machine plus perfectionnée, un Percival « Gull Six » équipé d'un moteur Gipsy 6 de 200 ch, et décida d'effectuer la traversée de l'Atlantique Sud, de l'Afrique-Occidentale française au Brésil. Parti de Lympne, le 11 novembre 1935, elle se posa à Casablanca, au Maroc, dix heures plus tard.

Puis elle rallia l'aérodrome de Thiès, près de Dakar. Là, une mauvaise surprise l'attendait. Elle apprit en effet qu'à la suite d'une erreur son ravitaillement en carburant ne pouvait être assuré. Par chance, elle réussit à persuader les autorités locales de faire venir par la route l'essence qui lui était destinée. Puis elle se débarrassa de tout ce qui lui parut superflu : parachute, ceinture de sauvetage, armes, munitions et autres équipements de survie imposés par les règlements français. Elle allait faire seule et en monomoteur ce que les équipages d'Air France faisaient en service régulier, à bord de puissants multimoteurs.

Jean Batten s'envola le 13 novembre, à 5 h 30, pour Natal, sous la lumière fournie par les phares de camions et d'automobiles disposés le long de la piste de Thiès. Au-dessus de l'Atlantique, elle s'engouffra au milieu d'une tempête et son compas s'affola. Puis tout redevint normal, et elle put continuer sa route en toute quiétude.

Après douze heures de vol solitaire, elle n'avait toujours pas atteint la côte américaine et dut passer sur son dernier réservoir, qui lui assurait seulement quelques heures de navigation. Soudain, elle aperçut un point lumineux, qu'elle identifia comme le cap Sao Roque. Sur une distance de plus de 3 000 km, elle avait commis une erreur de navigation d'à peine 800 m. Quand elle atterrit à Natal, Jean Batten était la première femme à avoir traversé l'Atlantique Sud en solitaire. Elle fut accueillie triomphalement, puis se dirigea vers Rio de Janeiro en empruntant la route suivie par les avions d'Air France.

En octobre 1936, après avoir été récompensée et décorée en Grande-Bretagne, l'aviatrice, désormais célèbre, décida de réaliser le rêve qu'elle avait caressé de longues années durant : relier l'Angleterre à la Nouvelle-Zélande. De nouveau, son point de départ fut la ville de Lympne. Après avoir survolé Paris et contourné Lyon, couvert de brume, elle fit escale à Marignane puis à Brindisi.

Une fois de plus, le mauvais temps accompagna Jean Batten dans son voyage. Elle essuya en effet une tempête de sable avant d'arriver à Karachi et traversa une pluie diluvienne le long des côtes birmanes. Quand elle atterrit à Darwin, cinq jours, vingt et une heures et dix-neuf minutes après son départ d'Angleterre, elle venait de pulvériser le record Londres-Darwin en solitaire.

Il semble qu'elle aurait pu s'en tenir à l'exploit qu'elle avait ainsi accompli. Mais Jean Batten s'était mise en tête de réaliser la liaison avec la Nouvelle-Zélande. Il lui fallait traverser 2 000 km d'une mer au-dessus de laquelle régnaient d'épouvantables conditions atmosphériques et qui était infestée de requins. De plus son avion ne possédait pas de radio. De nombreux pilotes chevronnés lui déconseillèrent formellement de tenter l'aventure. Jean Batten passa outre.

Jean Batten

Le 13 octobre 1936, le Percival « Gull » arrivait à Sidney, et le 16, il s'envolait vers Auckland. Onze heures plus tard, après un voyage sans histoire, Jean Batten touchait terre et recevait un accueil inoubliable. L'aviatrice néo-zélandaise venait en effet de parcourir en un peu plus de onze jours, dont trois passés en Australie pour une révision du moteur de son appareil, 22 500 km.

En février 1937, elle recevait le Britannia Trophy, distinction très enviée que lui décerna le Royal Aero Club. Ce prix récompensait la meilleure démonstration des possibilités de transport par terre, par air ou par eau.

A cette longue suite de records Jean Batten ajouta enfin celui de la liaison la plus rapide jamais effectuée entre Darwin et Lympne (cinq jours, dix-huit heures et quinze minutes) au mois d'octobre 1937. Après une incroyable réception à Croydon, elle fut décorée de la médaille d'or du Royal Aero Club.


Figures

Fan d'avions © 16 Mai, 2001