- Introduction

 

- Histoire de l'Aviation

- Belles Photos Avions

- Les plus beaux avions

- Les profils

 

- Avions 14-18

- Attaques

- Chasseurs

- Ballons

- Bombardiers

- Hélicos

- Maritime

- Autres

- Planeurs

- Reco.Transp.Entrain.

- Spéciaux

 

- Avions 39-45

- Attaques

- Chasseurs

- Bombardiers

- Hélicos

- Maritime

- Autres

- Planeurs

- Reco.Transp.Entrain.

- Spéciaux

 

- Les Hommes

- As 14-18

- As 39-45

- Les Avionneurs

- Les Exploits

- Les Figures

 

- Divers

- Cocardes

- Décorations

- Emblèmes

- Grades

 

- Guerres mondiales

- Guerre 14-18

- Guerre 39-45

 

- Bataille d'Angleterre

- Une période décisive

- Les Avions

 

 

 

Figures

Figures de l'Aviation

France

 


 

 

Antonin Brocard

 

 

Nom : Antonin Brocard

 

Né le : 14 novembre 1885

 

A : Biol, dans l'Isère

 

Mort le : 21 mai 1950

 

A : Paris

portrait d'Antonin Brocard en 1917, alors qu'il commandait l'escadrille des « Cigognes du groupe de chasse 12



À LA TÊTE DES “ CIGOGNES

Le commandant Brocard : un chef prestigieux pour une pépinière d'as

Antonin Brocard est né le 14 novembre 1885 à Biol, dans l'Isère. Sa vocation militaire se révèle bien vite et, après des études au lycée de Grenoble, il passe avec succès le concours d'admission à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr, où il entre en octobre 1905. Promu sous-lieutenant le 1er octobre 1907, tout le prédispose à une carrière peut-être brillante mais conventionnelle.

le célèbre « bébé » Nieuport XI, qui allait permettre aux aviateurs français de vaincre dans le ciel de Verdun les Albatros et les Fokker.

Mais Brocard se passionne bientôt pour une activité nouvelle qui orientera sa destinée : l'aviation. Ayant demandé à être détaché de son arme d'origine  les chasseurs à pied, il se lance avec fougue dans ce monde nouveau qu'est l'aéronautique encore balbutiante. Il obtient le brevet de l'Aéro-Club de France en 1911 et le brevet de pilote militaire à l'école de Pau en février 1912.

Remarquable pilote, Brocard se signale dans les mois qui suivent par une série d'exploits de premier ordre. N'avait-il pas, avant que n'éclate la Première Guerre mondiale, accompli un tour du monde à bord d'un appareil Déperdussin et établi un record militaire d'altitude avec passager.

Les premières armes

Affecté dans une des premières escadrilles, la D.4, le lieutenant Brocard part au front dès le début du conflit, en août 1914, et se fait remarquer par de nombreuses reconnaissances, dont certaines accomplies dans des circonstances périlleuses. C'est au cours de l'une de celles-ci qu'il obtient sa première citation. 

L'appareil qu'il pilote, avec comme observateur le lieutenant de Marliave, est criblé de balles, les vêtements des deux hommes sont percés, mais, comme le rapporte de façon assez curieuse la citation, « grâce au sang-froid et à l'habileté du pilote, l'avion a pu exécuter sa mission et rentrer dans nos lignes ». C'est la première et la seule fois qu'un appareil a eu droit aux honneurs du communiqué!

A cette époque, l'idée du combat aérien n'est pas encore née, et seules les missions d'observation et de liaison sont envisagées. Après les premières victoires aériennes, Brocard demande à être affecté dans une escadrille de chasse. « Escadrille de chasse », le terme est bien pompeux pour la réalité qu'il recouvre à l'époque!

En effet, le combat n'est pas encore la tâche première des pilotes de ces formations. La reconnaissance, voire le réglage d'artillerie, constituent l'essentiel de leurs missions. Cependant, les appareils équipant ces escadrilles sont plus rapides, plus maniables, et le mousqueton réglementaire, qu'accompagne parfois une mitrailleuse, permet de soutenir et, bien souvent, de rechercher le combat que beaucoup désirent.

En haut : succédant aux Nieuport Xl, les Nieuport XVII, à l'armement synchronisé, arrivèrent en escadrille au printemps de 1916; la MS.3 en fut équipée la même année. Ci-dessus : les SPAD, meilleurs chasseurs de la guerre, remplacèrent progressivement les Nieuport en 1917. Ci-contre : Antonin Brocard devant son SPAD XIII orné de la cigogne sur fond tricolore et du trèfle à quatre feuilles, insigne personnel du pilote.

C'est le 18 mars 1915 que le lieutenant Brocard, il sera promu capitaine quatre jours plus tard  prend le commandement de l'escadrille BI.3. Ayant combattu sur Blériot durant les six premiers mois de la guerre, celle-ci est en cours de transformation sur Morane parasol.

La MS.3 va rapidement devenir, sous l'impulsion de son chef, un groupe des plus dynamiques. Conscient de l'importance du facteur technique, Brocard obtient, à force d'interventions et de rapports, que lui soient attribués les appareils les plus modernes : Nieuport d'abord, SPAD ensuite.

Privilégiée sur le plan technique, l'escadrille ne tardera pas à se muer en une pépinière d'as. Jules Védrines, le futur spécialiste des missions spéciales, est le premier à la rejoindre. Intransigeant quant à la qualité des pilotes devant constituer son escadrille, Brocard décide, en juin 1915, de se séparer d'un caporal nouvellement arrivé, dont les débuts ont été particulièrement malheureux. Ce caporal n'obtient un sursis du commandant d'escadrille que grâce à l'intervention de Védrines, qui s'engage à le former. Il s'appelle Guynemer.

C'est ensuite le lieutenant Deullin qui est affecté à la MS.3 le ler juillet. Ainsi se forma, durant le premier semestre 1915, la redoutable phalange qui allait combattre sous l'insigne de la cigogne.

Le 28 août, Brocard, sur monoplace Nieuport, abat son premier appareil. Il parvient à rejoindre un avion ennemi venant d'effectuer un raid sur Paris et le fait chuter dans la région de Senlis.

Le 3 juillet 1915, le premier grand combat aérien est livré par un Nieuport de la MS.3, équipé d'une mitrailleuse. C'est le capitaine Brocard qui le pilote. Ayant aperçu un Albatros, il le prend en chasse et le rejoint à 2 500 m d'altitude au-dessus de Verberie. A 200 m de l'avion ennemi, le pilote français tente de faire usage de son arme, mais celle-ci refuse obstinément de fonctionner.

Malgré le feu de son adversaire, qui réussit à loger quatre balles dans les plans du Nieuport, Brocard s'approche à 80 m, puis à 50 m, et commence à tirer à la carabine Winchester et au pistolet Mauser.

L'Albatros pique brusquement, mais réussit à traverser les lignes et à se poser en catastrophe. Ce premier succès est suivi peu de temps après, le 19 juillet 1915, par la première victoire remportée par la N.3; elle est le fait de Guynemer et du mitrailleur Guerder.

En haut : Brocard aux commandes de son SPAD S-VII frappé de la cigogne de la SPA.3 et de la bande tricolore portée par les as. Ci-dessus : version plus puissante et plus robuste, le S-XIII, de 200 ch, le chasseur standard des meilleurs groupes français en 1918. Le commandant Brocard termina la guerre sur ce type d'appareil.

Plusieurs mois passent sans que de nouvelles victoires viennent s'ajouter au palmarès de la N.3. Mais durant ce laps de temps, Brocard est parvenu à forger un outil redoutable : son escadrille est devenue une unité de chasse à part entière.

Aussi lorsqu'en 1916 l'attaque allemande se déclenche devant Verdun et que l'aviation ennemie règne en maître grâce à une supériorité numérique considérable, c'est à un détachement constitué des meilleurs pilotes de la N.3 que l'on fait appel pour « nettoyer » le ciel de ce secteur.

Des luttes acharnées se déroulent. Sous le commandement de Brocard, Navarre (« la sentinelle de Verdun »), Deullin, Buquet, Chainat se dépensent sans compter, remportent des victoires, mais Guynemer et Deullin sont blessés.

Le 20 mars, le capitaine Brocard, aux prises avec trois avions de chasse ennemis, est atteint par une balle, qui lui fracasse la mâchoire; son appareil est criblé. Il poursuit néanmoins la rencontre et, malgré sa souffrance, réussit à mettre hors de combat un de ses adversaires et à revenir dans ses lignes. Après un séjour à l'hôpital, il revient au combat pour participer à la première bataille de la Somme.

Brocard (de face) s'entretient avec son mécanicien devant les Nieuport de la N.3 en révision.

Le GC-12 « Les Cigognes

A la création des groupes de chasse, Brocard est placé à la tête du GC-I2, regroupant les escadrilles 3, 26, 73 et 103. D'abord appelé « groupe de chasse Brocard » puis « groupe de Cachy », cette unité adoptera l'insigne et la dénomination déjà rendus célèbre par la N.3 : « Les Cigognes ».

Commander un tel groupe n'est pas chose facile : tant d'individualités hors pair, tant de combattants exceptionnels s'y côtoient. Cependant, comme à la N.3, Brocard saura être à la hauteur de sa tâche, et son autorité sera incontestée.

Poussant, souvent par l'exemple, les pilotes qu'il a triés sur le volet à donner le meilleur d'eux-mêmes, il saura créer au sein de l'unité un état d'esprit et une cohésion remarquables, et, ce n'est pas son moindre mérite, saura associer l'individualisme des grands as à la rigueur dans l'observation lors des missions moins glorieuses de garde du ciel.

Les Cigognes, unité d'élite regroupant les plus grands noms de la chasse française, seront envoyées partout où la maîtrise de l'air se révèle capitale. La sèche statistique montre assez la valeur de l'arme qu'animait Brocard. Durant les campagnes de la Somme et de Lorraine, les offensives de l'Aisne et des Flandres, auxquelles il participera, le GC-12 abat 426 appareils, dont 183 homologués.

Son autorité et son expérience vaudront à Brocard d'être choisi par Dumesnil, sous-secrétaire d'État à l'Aviation, pour exercer les fonctions de chef de cabinet. A ce poste, qu'il occupe à partir de septembre 1917, il participe à l'expansion considérable des forces aéronautiques françaises durant la dernière année de la guerre. 11 reprendra le commandement de son groupe en 1919 et le conduira au lieu symbolique de son stationnement : Strasbourg.

Après avoir démissionné de l'armée, Brocard se lance avec succès dans la vie politique. Député d'Ivry en 1924, de Paris en 1928, de Grenoble en 1932, il devient vice-président de la Commission de l'armée, puis président de la Commission de l'aéronautique jusqu'en 1936, date à laquelle il se retire de la vie publique.

Rappelé durant la Seconde Guerre mondiale, il sera chargé de mission par le ministère de l'Air auprès de la Défense aérienne du territoire.

Le général Brocard meurt à Paris le 21 mai 1950.



Figures

Fan d'avions © 16 Mai, 2001