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Constructeurs

Constructeurs d'avions

 

 

Cant

 



LES AILES ITALIENNES EN MÉDITERRANÉE

Les établissements Cant et l'ingénieur Filippo Zappata dotèrent l'Italie de ses plus gros hydravions

En 1923, les Cantieri Navali di Monfalcone, société italienne de constructions navales, décida d'étendre son activité à l'aéronautique. Concentrant ses efforts sur le domaine de l'hydravion, cette branche, sous le nom de Cantiere Navale Triestino, put, pendant huit ans, produire une série d'appareils qui connurent un certain succès.

La première génération

Premier de la série, le Cant 6, biplan équipé de trois moteurs, fut construit en trois exemplaires. Un appareil conçu pour l'usage militaire devait être employé comme bombardier, les deux autres, destinés à des fins moins belliqueuses, furent utilisés au transport commercial.

Le Cant 7, qui naquit peu après, était, lui, un hydravion biplace monomoteur destiné à la formation et à l'entraînement des pilotes. La quasi-totalité des vingt-deux exemplaires produits fut achetée par la firme SISA (Società Italiana Servizi Aerei), qui effectuait la plus grande partie de ses liaisons aériennes au-dessus de l'Adriatique.

Le prototype du Cant Z-501 Gabbiano » effectua son premier vol en février 1934 et battit plusieurs records de distance dans les années qui précédèrent la Seconde Guerre mondiale. Au cours du conflit, les Gabbiano étaient encore employés comme hydravions de reconnaissance, de lutte anti-sous-marine et de sauvetage en mer.

Cette société acheta également quinze exemplaires du Cant 10, appareil équipé soit du moteur Lorraine-Dietrich de 400 ch, soit de l'Isotta Fraschini de 500 ch. Avec ce dernier, il pouvait emporter, à la vitesse de 150 km/h, quatre passagers logés à l'avant en cabine. Une version militaire fut construite et fournie, afin qu'elle le teste, à l'armée italienne, laquelle devait être en fait l'un des principaux commanditaires de Cant.

La volonté exprimée par le gouvernement italien de contrôler la Méditerranée et l'impossibilité pour le pays de posséder une flotte suffisamment importante pour parvenir à ce but, conduisirent Mussolini à favoriser le développement de l'aéronautique navale et à encourager les programmes de construction d'appareils à grand rayon d'action.

Cant entreprit donc la réalisation d'un certain nombre d'engins expérimentaux, tels le Cant 13, appareil amphibie, les Cant 21 et 21 bis, 35 et 37, qui, s'ils ne donnèrent pas lieu à de séries importantes, apportèrent néanmoins des amélio rations sensibles dans le domaine des hydravion biplans monomoteurs.

Deux appareils permirent encore à Cant de connaître, un succès non négligeable avant 1931. Le premier, I, Cant 22, fut conçu en 1928; cet hydravion, pourvu de trois moteurs Isotta Fraschini Asso 200 développan chacun 200 ch, fut par la suite amélioré et équipé d'ui moteur central d'une puissance de 510 ch, les moteur latéraux développant, eux, 250 ch.

Cette version empor tait un équipage composé de deux hommes et di; passagers. Présentant une envergure de 21 m et pesant 7 000 kg en charge, le Cant 22 R-1 avait une vitesse de croisière de 140 km/h. Dix exemplaires du Cant 22 e de sa version améliorée furent achetés par la SISA e desservirent durant plusieurs années les lignes relian Trieste à Gênes et à Ancône. Quatre de ces vétéran servaient encore en 1937, utilisés par la compagnie nationale Ala Littoria.

Dernière réalisation important, du Cantiere Navale Triestino : le Cant 25. Hydravion de chasse monomoteur équipé du moteur Fiat A-121 de 420 ch, cet appareil, qui fut mis en service dan l'armée de l'air italienne en 1931, pouvait atteindre dans sa version finale, dénommée Cant 25 AR, L vitesse maximale de 240 km/h. Au début de la Second Guerre mondiale, quelques avions de ce type volaien encore, notamment à l'école d'entraînement de Pola Portorose.

Durant cette première époque de son histoire, h compagnie s'était presque exclusivement consacrée à L construction d'hydravions. Seuls trois projets d'appa reils terrestres furent conçus : le Cant 23, trimoteur d, transport, le Cant 26 et le Cant 36, monomoteurs d'en traînement, tous trois des réalisations de l'ingénieur ei chef Conflenti.

A partir de 1931, une impulsion nouvelle fut donné, à la firme grâce à une réorganisation conjugué l'arrivée de nouveaux techniciens, qui lui donnèrent la possibilité d'accéder à un niveau de production supérieur.

L'arrivée de Filippo Zappata

L'arrivée de Filippo Zappata constitua un atout maître pour les nouveaux Cantieri Riuniti dell'Adriatico (CRDA). Employé chez Blériot en France, Zappata sous la pression de Mussolini, qui ne pouvait admettre que le talent d'un Italien pût être employé par un concurrent étranger  regagna son pays d'origine au début des années trente.

Au cours des négociations qui l'avaient amené à prendre cette décision, il s'était vu promettre par le général halo Balbo, ministre de l'Air, le poste d'ingénieur en chef de la nouvelle organisation Cant. A ce poste. Zappata réalisa un nombre remarquable d'appareils  hydravions mais aussi avions terrestres qui permirent à la firme de se hisser au premier rang des constructeurs italiens.

La première réalisation de F. Zappata, le Z-501, fut surnommé « Gabbiano » (Mouette) du fait de la forme elliptique de ses ailes et de sa coque finement profilée. De nombreuses entretoises et un moteur Isotta Fraschini Asso XI R2C.15 alourdissaient cependant considérablement son aspect.

Entièrement construit en bois, il avait une envergure de 22,50 m, pesait 5 950 kg en charge et pouvait atteindre 275 km/h en vitesse maximale. Son autonomie était de 2 600 km. Deux postes de tir étaient ménagés dans la coque, un troisième étant situé au-dessus de l'aile supérieure, dans sa partie centrale. Ces trois postes étaient armés d'une mitrailleuse de 7,7 mm. En outre, l'appareil pouvait emporter sous les ailes deux bombes de 250 kg.

Son premier vol eut lieu le 7 février 1934. Le pilote, Mario Stoppani, devait par la suite effectuer tous les vols d'essai des engins de la lignée créée par Zappata et battre à leurs commandes de nombreux records mondiaux. Le Z-50I commença sa carrière dès le 18 octobre 1934 en établissant un record de distance : il relia Monfalcone à Massaoua (Érythrée) par un vol sans escale de 4 300 km.

Ce record lui ayant été ravi par un équipage français, Stoppani fit une nouvelle tentative en 1935, effectuant un vol de 4 930 km. Après de tels débuts, l'appareil ne pouvait qu'être agréé par la Regia Aeronautica. Il équipa les escadrilles militaires à partir de 1936.

A la veille de la Seconde Guerre mondiale, quelque deux cent deux Z-501 étaient en service, dont cent neuf pouvaient être utilisés pour les opérations de première ligne.

 


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