Né a Belfort le 13 septembre 1896, il s'engage en 1915 au 27e' regiment d'Infanterie... Quelques mois plus tard, it demande l'Aviation, ce qui Iui est accordé en septembre 1915. Le sergent Claude Haegelen se trouve cite une premiere fois alors qu'il fait partie de Ia MF 8, a la suite d'une delicate mission d'observation qui s'est déroulée le 30 octobre 1916, dans le brouillard, et dans la mitraille venant de tranchées.
Touché par un obus de plein fouet, l'avion se crashe et effectue deux soleils ! L'équipage s'en tire sans trop de mal... Debut 1917, Haegelen demande la chasse et rejoint la N103 ou sévit Fonck : ils arrivent presque ensemble. Sa premiere victoire est remportée le 27 mai et la deuxième le 28, mais il est grièvement blessé.
Retournant au front quatre mois plus tard, Haegelen rejoint son escadrille a Saint-Pol, en zone anglo-belge. A cette époque, Fonck totalise 14 victoires ! Lors d'une de ses toutes premieres missions, victime d'un problème de transfert carburant, Haegelen pompe quelques instants pour réalimenter son moteur, quand, tout a coup, it se fait rappeler a la réalité par le tac-tac d'une mitrailleuse.
Relevant la tête, it apercoit une formation d'Albatros DV qui le prend pour cible (probablement la JS 27 de Goering), ceux-là mêmes qu'iI avait pris pour des Anglais, lors du croisement, quelques minutes auparavant !
Moteur arrete, l'avion troué, l'Alsacien tente de rejoindre les lignes quand, tout a coup, il voit passer près de lui une torche de flammes et le Spad de Fonck dans son sillage. La mitrailleuse dans son dos s'est tue.
Le 10 juillet 1918, a la SPA 100 depuis trois mois, it remporte son dixiême succès qui lui vaut, pour la premiere fois, les honneurs du communique. Son palmarès compte quatre Drachen et six avions, dont le Fokker D7 (insigne « la cigogne ») du Vize-Feldwebel Piel, lors d'une patrouille avec le sous-lieutenant Sardier (12 victoires) et le maréchal-des-logis Schuster (3 victoires).
Le 8 octobre 1918, avec quelques equipiers, Haegelen s'envole pour une CAP sur les lignes. En debut d'après-midi d'importantes formations de Fokker D7 incitaient à la prudence. Lorsque ceux-ci retournent chez eux en fin de mission, les SPAD foncent dessus et c'est la melee gènérale.
Un Fokker s'en prend a un Spad, Haegelen intervient et après quelques manceuvres, arrive a lui placer une rafale de 15 a 20 secondes. Dèsentoilée, son aile dècienche et le teuton part en vrille : 21e victoire. Mais un Fokker profile que le Francais soit victime de son moteur pour l'attaquer : Haegelen s'en sort par une vrille ! II termine la guerre avec une victoire de plus, son score atteignant 22 victoires.
Reconverti dans l'aviation civile, il fonde en 1923 à Longvic, près de Dijon, l’Aéroclub de la Côte d’Or.

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Spad 7 piloté par Haegelen (SPA 100). L'avion porte le camouflage standard sur lequel le dos a été recouvert des couleurs nationales. Le nez jaune n'est pas confirmé et le numéro constructeur n'est pas connu. |
Engagé comme pilote formateur et pilote d'essai par la firme d'aviation Hanriot, il implante en 1928 l'école de pilotage de sa société à Bourges,
où elle est directement à l'origine de l'ouverture de l'aéroport, puis
de l'implantation d'une usine d'avions dont Haegelen devient le pilote
d'essai.
Il remporte la Coupe Michelin en 1931 et en 1932 aux commandes d'un monoplace Lorraine Hanriot LH-41/2. Il s'adjuge, la seconde fois, le record mondial de vitesse sur 2000 km sans charge à 263.900 km/h.
Redevenu pilote de chasse au début de la Seconde Guerre Mondiale, le lieutenant-colonel de réserve Marcel Haegelen, à bord d'un Curtiss H 75, abat un appareil allemand le 14 juin 1940.
Entré dans la Résistance, il est arrêté en 1943 et incarcéré à Bourges à la prison du Bordiot, où sa captivité est adoucie par le Franciscain de Bourges.
Il décède le 24 Mai 1950 à l'hôpital du Val de Grâce et est inhumé à Ris-Orangis.
Il était Grand officier de la Légion d'Honneur, titulaire de la Médaille militaire et des Croix de guerre 1914-1918 et 1939-1945 et membre de la franc-maçonnerie.
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