Né le 3 octobre 1895 à Decin, en Bohème, Julius Arigi entame sa carrière militaire dans l'infanterie lorsque l'Autriche entre en guerre au côté de l'Allemagne.
Au mois de décembre 1914 il obtient son brevet de pilote et se retrouve affecté à la Fliegerkompanie 6 (compagnie aérienne n°6), spécialisée dans les missions de reconnaissance, dans les Balkans. Son unité est alors basée à Igalo à une cinquantaine de kilomètre de Dubrovnik et est opposée aux forces serbes et monténégraines.
Le 14 octobre 1915, il est contraint d'effectuer un atterrissage forcé au Monténégro après une panne de moteur de son biplan, un Lohner. Il est aussitôt capturé et interné dans un camp de prisonniers.
La perspective de passer ses jours derrière les murs d'une geôle, ne l'enchantait pas vraiment. A 20 ans, Arigi avait déjà du courage à revendre, il tente ainsi à plusieurs reprises de s'échapper. Tentatives avortées.
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Avion de Julius Arigi
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Pour lui ôter toute envie d'évasion, les Monténégrains vont le transférer à Podgorica (Titograd), une prison d'où on ne s'évade pas ! Mais avec 5 de ses compatriotes, Julius Arigi va réaliser l'une des plus belles cavales de la Grande Guerre.
Les 6 compères vont réussir une nuit à se glisser dans un hangar attenant à la prison et qui surtout abritait les automobiles appartenant au roi du Montenegro. Ils choisissent la meilleure voiture (une Fiat) et sabotent les autres avant de foncer plein gaz sur la route de Ryeka mais celle-ci est parsemée de postes de contrôle routier.
Les compagnons d'Arigi craignant d'être repris et fusillés envisageront même durant un moment de se rendre. Le jeune Arigi, lui, croit en sa bonne étoile et conserve son sang froid. Lorsque le moteur de la voiture tombe en panne devant le château Royal, il... répare !
Ils roulent toute la nuit et c'est finalement avec une facilité déconcertante que nos fuyards parviendront à rentrer dans leur ligne. Grâce à l'audace et au courage du plus jeune ils avaient réussi leur évasion.
Après quelques jour de repos, le sergent-major Julius Arigi décide de faire payer cher aux Monténégrains sa mise en captivité. Avec l'accord de son supérieur, il décolle à la tête d'une patrouille et lâche seize bombes sur Podgorica.
Après la chute de la forteresse de Lavcen en janvier 1916, la Flik 6 déménage vers l'aérodrome de Virona, en Albanie, pour affronter la 34ème escadrille italienne. Le 22 août, il remporte à bord d'un Hansa-Brandeburg, ses...cinq premières victoires sur des Farman , à 30 kilomètres au sud de Durres en Albanie, près de l'Adriatique.
Pour cette performance, il est promu Adjudant. Le 4 septembre il continue sa belle série en abattant un biplan russe : le pilote est tué tandis que l'observateur est capturé. La nouvelle star autrichienne enverra ensuite par le fond un bateau à vapeur lors d'une attaque sur le port de Vlora.
Un jour, alors qu'il pilote "la flèche d'argent" (le Lohner B.VII) et transporte quatre bombes, une tempête éclate. La machine fortement secouée par les turbulences est également enveloppée dans une épaisse couche de nuage.
Lorsqu'il émerge enfin du coton, Julius constate stupéfait que les deux bombes fixées sous les ailes inférieures ont disparues. A peine a-t-il atterri qu'il aperçoit son commandant se précipiter vers lui furibond. Ce dernier venait en fait de recevoir un appel téléphonique d'un officier d'infanterie qui lui avait hurlé: "
Mais quel est donc le sombre abruti de pilote qui vient de balancer des bombes sur ses propres hommes de troupe ? " .
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Avion de Julius Arigi
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On retrouve au mois de février 1917 Julius Arigi au sein de l'unité de chasse 41 (Flik 41). Lors d'une sortie matinale le 3 mai au N-O de Gorizia, il fonce sur un Farman italien et l'envoie au tapis.
Le lendemain il tombe à nouveau sur un Farman, après un piqué dévastateur il élimine rapidement son infortuné adversaire qui va s'écraser à proximité de Pogdora. C'est la 11ème victoire de Julius.
Le jeune prodige Autrichien continue à surprendre les machines ennemies dans le même secteur tout au long de ce mois de mai. Pour sa 14ème victoire, il s'offre même un Spad .
A la mi-août, Arigi est à nouveau muté sur le front italien et se retrouve affecté à la Flik 55, escadrille basée à Pergine, au nord du lac de Garde, lors de l'offensive des Austros-Hongrois. La bataille fait rage dans le ciel et notre as continue à alimenter son tableau de chasse.
Il obtient 3 victoires le 15 novembre, dont deux sur Caproni dans la région de Trente. Le 16, il intercepte 2 avions Italiens, un Spad et un Salm 2 au N-E D'Assigno puis un troisième au nord de Vicenza. Les 3 appareils tombent sous les balles de son Albatros D.III qui équipe enfin les escadrilles de son pays grâce à l'intervention de Godwin Brumowski auprès
du Haut Commandement.
Le 18, accompagné de ses fidèles ailiers, Josef Kiss et Josef von Maier, Julius Arigi obtiendra ses 21ème et 22ème succès au nord de Vicenza. En un mois Arigi a obtenu 11 victoires. Chaque matin, von Maier frappait à la porte de son chef d'escadrille et lui demandait ce que...son nez prévoyait pour la journée !
En fait Arigi avait un 6me sens pour ce qui concernait la météo et il affirmait que ce don était caché dans son nez. Il est vrai que celui-ci était particulièrement grand.
En janvier 1918, il a une violente altercation avec un officier médecin. Conséquence : il n'obtiendra pas son grade d'officier et est renvoyé combattre dans les Balkans. Son compteur est alors bloqué à 25 avions descendus.
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Après une accalmie de 4 mois, il obtient le 17 avril une nouvelle victoire. A bord d'un avion Aviatik D.I, il abat, en effet, un Nieuport, une machine nettement supérieure à la sienne.
Il continuera à faire parler de lui au-dessus de l'Adriatique et l'Estuaire de Stoumbi jusqu'au mois d'août 1918. Sa nouvelle unité, Flik 1j, est même baptisée "Escadrille Arigi".
Avec 32 avions abattus, il termine à la 2ème place du palmarès Austro-Hongrois. C'est également l'as le plus décoré par la Double-Monarchie durant la Première Guerre.
Après le conflit, le bouillant Julius Arigi ne reste pas inactif. Adulé par la population et la Monarchie, il mettra son prestige au service de l'idéologie Nazie.
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Arigi à la retraite.
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Durant la 2ème guerre mondial il sert comme instructeur pour la Luftwaffe. Il aura notamment comme élèves 2 futurs as : Hans-Joachim Marseille, l’ "Etoile d'Afrique" et son compatriote Walter Nowotny. Après la guerre, il devient un militant actif d'un organisme défendant les droits de l'homme et la paix dans le monde.
Julius Arigi est finalement décédé le 1er août 1981 d'une mort naturelle.
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