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Constructeurs

Constructeurs d'avions

Japon

 

 

 

Kawasaki

 

 


A L'AVANT-GARDE EN ORIENT

Vingt années d'expérience dans le domaine des chasseurs permirent à la firme Kawasaki de doter le Japon de ses meilleurs intercepteurs terrestres pendant la Seconde Guerre mondiale.

Née en 1918, la Kawasaki Kokuki Kogyo KK (Société de constructions aéronautiques Kawasaki) filiale de la Kawasaki Kogyo KK, l'un des géants de l'industrie lourde nippone est aujourd'hui le troisième fabricant de cellules (usines de Kagamigahara, Akashi, Nagoya et Miyakonojo) et le quatrième constructeur de moteurs d'avions japonais (Akashi, Takatsuki et Futami).

Ci-contre, de haut en bas : le biplan de chasse Kawasaki Modèle 92, dessiné par l'ingénieur allemand Richard Vogt (curieusement, celui-ci resta pendant de longues années le seul ingénieur de la firme japonaise); le bombardier léger Kawasaki Ki-3 qui reçut le baptême du feu lors du conflit sino-japonais en 1937; le prototype du Ki-10 (conçu en 1935, il marquait une rupture avec les réalisations précédentes de la firme, inspirées de modèles étrangers); le biplace de bombardement léger Type 88-Il, qui assura l'appui aérien lors des opérations japonaises en Mandchourie.

Après avoir honoré une commande de trois cents biplans Salmson 2.A2 d'origine française pour le compte de l'armée japonaise, Kawasaki débuta ses activités en produisant sous licence des appareils allemands. Elle construisit en premier lieu vingt-huit monoplans parasol tout métal Dornier Do-N. Adopté par l'armée sous la désignation Type 87, cet appareil avait une envergure de 26,80 m, et ses moteurs BMW de 500 ch en tandem lui conféraient une vitesse maximale de 180 km/h. Son autonomie était de six heures.

Quant à l'armement, il se composait de plusieurs mitrailleuses situées dans le nez et en position dorsale, tandis que la charge de bombes s'élevait à près de 1 000 kg. Engagé dans les opérations de Mandchourie, le Type 87 connut de graves déboires et ne fut guère apprécié de ses utilisateurs.

D'autres types de Dornier furent produits sous licence par Kawasaki, notamment quatre Komet, prévus pour le transport de quatre passagers, deux Merkur (six passagers) — dont l'un fut utilisé par l'aviation militaire sous la désignation Aikoku 2 — et trois hydravions Wal.

Une évidente influence allemande

C'est avec l'arrivée de l'ingénieur Richard Vogt à la tête du bureau d'études que furent mis au point les premiers modèles originaux de Kawasaki. Un sesquiplan expérimental à structure métallique entoilée, achevé en 1925, fut abandonné du fait de ses médiocres performances. Son fuselage servit cependant de base au KDA-2, un biplan monocaisson qui fut adopté par l'armée sous la désignation Type 88-I.

Volant à 240 km/h avec un moteur BMW de 600 ch, il se montra un excellent avion de reconnaissance et resta en production jusqu'en 1931, date à laquelle le dernier de ses 707 exemplaires quitta les chaînes de montage (Kawasaki en avait construit 520). Dérivé du 88-1, le Type 88-II était conçu pour le bombardement léger. Construit à 407 exemplaires entre 1929 et 1932, il était équipé de râteliers sous voilure, qui lui permettaient d'emporter une charge offensive de 200 kg.

Dans leurs versions reconnaissance et bombardement, ces deux avions assurèrent pour l'essentiel l'appui aérien des troupes japonaises en Mandchourie et en Chine, et forgèrent la réputation de Kawasaki. Le Type 88-1 connut un développement civil, le KDC-2, susceptible d'accueillir quatre passagers par l'adjonction d'une cabine derrière le poste de pilotage.

en haut, tout comme les Allemands en Espagne, les Japonais testèrent en Chine leurs méthodes de combat et leur matériel. Le bimoteur de bombardement moyen Kawasaki Ki-48 (nom de code : ' Lily ») s'y révéla particulièrement efficace face à une chasse adverse inexistante. Confrontés quelques mois plus tard aux avions alliés, les Ki-48 ne furent plus utilisés que de nuit. En bas, les biplaces de bombardement léger Ki-32, utilisés pendant deux ans en opérations, furent retirés des premières lignes dès 1942.

En 1927, l'armée décida de remplacer dans ses formations de chasse le vieux biplan Nakajima Ko-4, en fait le Nieuport 29 français fabriqué sous licence. Les spécifications émises par l'aéronautique militaire suscitèrent une compétition acharnée entre Mitsubishi, Nakajima et Kawasaki, qui conçurent chacune un monoplan parasol. Kawasaki élabora trois prototypes dérivés du Dornier « Falk », le premier propulsé par un BMW-VI de 500 ch, les deux autres, par des Hispano-Suiza de 450 ch. Mais du fait de défauts graves au niveau des structures, ils furent éliminés l'un après l'autre.

La firme eut plus de chance avec le KDA-5, un biplan équipé d'un moteur BMW de 750 ch, dessiné par Vogt en 1929. Une version améliorée passa brillamment tous les tests d'évaluation, ce qui valut à Kawasaki une commande substantielle de l'armée. Le Type 92, monoplace de chasse, fut ainsi fabriqué à 385 exemplaires. Caractérisé par son radiateur de dessous de nez proéminent et ses mâts d'aile en forme de K, il volait à 320 km/h et grimpait à 5 000 m en huit minutes. I1 participa aux campagnes de Mandchourie et de Chine.

Le biplace expérimental KDA-6 donna naissance, quant à lui, à une version de bombardement léger, désignée Ki-3, ou Type 93. Cet appareil, dont les mâts d'aile étaient identiques à ceux du Type 92, devint célèbre dans le monde entier à la suite de son engagement, au sein des 5e et 9e bataillons de l'air, sur le front de Chine.

Volant à 260 km/h, il était armé de trois mitrailleuses et emportait 500 kg de bombes. Il fut cependant handicapé par de graves problèmes de maintenance liés aux défectuosités dont souffrait son moteur. Quant au prototype KDA-6, il connut une carrière civile : racheté par le groupe de presse japonais Asahi Shimbun, il fut équipé d'une canopée entièrement fermée et accomplit une série de vols à caractère publicitaire.

Le Ki-5, un appareil de chasse également conçu par Richard Vogt, fut une expérience malheureuse : les quatre prototypes qui avaient été construits en 1934 se virent refusés par l'armée, en raison de leur manque de manoeuvrabilité.

Ayant regagné l'Allemagne, Vogt fut remplacé par l'un de ses assistants : Takeo Dol, sous son impulsion Kawasaki allait connaître une ère nouvelle.

L'ère des avions de chasse

En collaboration avec deux autres ingénieurs, Imachi et Tojo, Dol mit au point un biplan de chasse qui, dans le cadre d'un concours organisé par l'armée, affronta le monoplan Nakajima Ki-11 et le Mitsubishi Ki-18. Le prototype Kawasaki Ki-10 vola pour la première fois en mars 1935.

Cet avion marquait une rupture totale avec la ligne jusque-là suivie par la société (moteurs construits sous licence et appareils inspirés de modèles étrangers). I1 était en effet doté d'un propulseur Kawasaki Ha-9.IIa de 850 ch refroidi par liquide et entraînant une hélice bipale (les modèles postérieurs possédaient des hélices tripales et affichaient des performances supérieures). La maniabilité exceptionnelle du Ki-10, conjuguée à la préférence de l'armée pour les biplans, valut au chasseur de Kawasaki d'être retenu. Il entra immédiatement en production sous la désignation Type 95.

Le cent quatre-vingt-cinquième exemplaire de série devint le prototype du Ki-10.II, version sur laquelle la longueur, l'envergure et la dérive furent agrandies. Deux modèles destinés à des essais d'aérodynamisme furent également développés : le Ki-10.1-KAI et le Ki-10.IIKAI, volant respectivement à 400 et 445 km/h.

Au total, 588 exemplaires du Type 95 sortirent des usines de Kagamigahara. Volant à 400 km/h à 3 000 m, cet avion combattit sur le théâtre d'opérations chinois à partir de 1937 et participa aux durs affrontements qui opposèrent Japonais et Soviétiques dans la région frontalière de Nomonhan, au sein des 9e et 33e Sentai. Quelques-uns étaient encore en service en 1941, affectés à l'entraînement des pilotes de chasse. Les Alliés leur attribuèrent le nom de code « Perry ».

Kawasaki Ki-45.KAIc « Toryu » (53e Sentai des forces aériennes de l'armée)

Kawasaki Ki-45.KAIc « Toryu » (53e Sentai des forces aériennes de l'armée)

Caractéristiques

envergure : 15 m

longueur : 11 m

hauteur : 3,70 m

surface alaire : 32 m2

masse à vide : 4 000 kg

masse totale en pleine charge : 5 500 kg

Moteurs

2 Mitsubishi Ha-102

Modèle 102 de 1 080 ch

Performances

vitesse maximale : 550 km/h à 7 000 m

montée à 5 000 m en 7 mn

plafond pratique : 10 000 m

autonomie maximale : 2 000 km

Armement

1 canon Ho-203 de 37 mm

2 canons Ho-5 modèle 1

de 20 mm à tir oblique

2 bombes de 250 kg

C'est en réponse au projet n° 505 de l'armée, visant à trouver un remplaçant au Ki-10 Type 95, que Kawasaki conçut le Ki-28, un avion fin et racé dont le seul défaut résidait dans son train d'atterrissage fixe, exigé par l'armée. Il fit sa première apparition à la fin de l'année 1936, soit un peu plus de dix-huit mois après l'appel d'offres du Koku Hombu (état-major de l'aviation de l'armée). Malgré des essais satisfaisants, le Ki-28 fut éliminé au profit du Nakajima Ki-27. Bien qu'il n'eût jamais atteint le stade de la présérie, le Ki-28 dont il avait été construit deux prototypes reçut des Alliés, en 1943, le nom de code « Bob ».

Les bombardiers légers

Ce fut une équipe conduite par Isamu Imashi et Shiro Ota qui, en 1936, dessina le Ki-32, un bombardier léger biplace répondant à une spécification de l'armée. L'avion prit la désignation de Type 98 et effectua son premier vol en mars 1937. Sept autres prototypes furent construits. Ayant triomphé du Mitsubishi Ki-30, le Ki-32 fut construit en série à partir de juillet 1938, et, en mai 1940, lorsque les chaînes s'arrêtèrent, 854 exemplaires en avaient été fabriqués.

Avec son moteur Ha-9.IIB de 850 ch à refroidissement par liquide le dernier de ce type adopté sur un avion Kawasaki l'appareil atteignait 423 km/h. Son envergure était de 15 m pour une longueur de 11,64 m. La faiblesse de son armement défensif était évidente (deux mitrailleuses légères de 7,9 mm type 89, dont une maniée par l'observateur); la charge offensive, quant à elle, avoisinait 450 kg.

Mis en oeuvre par les 45e et 65e Sentai dans des opérations contre l'armée rouge à Nomonhan et à Khalkin Gol en 1939, le Type 98 « Mary » fut largement utilisé pendant la campagne de Chine; il termina sa carrière opérationnelle par un engagement sur Hongkong au mois de décembre 1941 et fut versé dans les unités d'entraînement.

En décembre 1937, les responsables de l'armée japonaise, surpris par l'apparition du bombardier bimoteur Tupolev SB-2 dans le ciel chinois, décidèrent de se doter d'un appareil de la même catégorie. Ils émirent donc une spécification réclamant un avion capable de voler à 480 km/h à 3 000 m avec une charge offensive de 450 kg et de grimper à 5 000 m en une dizaine de minutes.

Particulièrement élégant, le Kawasaki Ki-45 « Toryu „ devint, après une longue période de mise au point, l'une des plus éclatantes réussites de la Seconde Guerre mondiale dans le difficile domaine des bimoteurs d'interception.

Takeo Doî se mit au travail en janvier 1938 et conçut le Ki-48, un monoplan tout métal de 17,47 m d'envergure et de 12,60 m de longueur, équipé de deux Nakajima Ha-25 de 950 ch (pour le Ki-48.1). Le Ki-48 (« Lily » pour les Alliés) emportait un équipage de quatre hommes : un pilote, un bombardier-mitrailleur. un opérateur radio-mitrailleur, un navigateur-mitrailleur. Priorité ayant été donnée au Ki-45, le Ki-48 ne décolla pour la première fois qu'en juillet 1939.

Les quatre prototypes et les cinq machines de présérie souffrant d'un manque de stabilité, la production ne put débuter qu'à la fin de l'année. Le Ki-48 Type 99 commença sa carrière opérationnelle dans le cadre du 45e Sentai (dont il remplaça les Ki-32) et, employé sur le front nord de la Chine, se comporta de façon très honorable. Il est vrai qu'il ne rencontra jamais de véritable opposition de la part de l'aviation de Chang Kaï-chek.

La situation changea à partir de décembre 1941, lorsque le Ki-48 se heurta à la chasse alliée. Équipant les 8e, 27e, 75e et 90e Sentai, qui furent engagés au-dessus des Philippines, de la Malaisie, puis de la Nouvelle-Guinée et des Indes néerlandaises, il subit des pertes sérieuses et fut rapidement retiré des opérations de jour.

Kawasaki Ki-61.I « Hien »

Kawasaki Ki-61.I « Hien » (224è Sentai des forces aériennes de l'armée)

Caractéristiques

envergure : 12 m

longueur : 8,94 m

hauteur : 3,70 m

surface alaire : 20 m2

masse à vide : 2 630 kg

masse totale au décollage : 3 470 kg

Moteur

1 Kawasaki Ha-40 modèle 2 de 1 100 ch

Performances

vitesse maximale : 580 km/h

montée à 5 000 m en 7 mn

plafond pratique : 10 000 m

autonomie maximale : 1 800 km

Armement

2 canons Ho-5 de fuselage de 20 mm

et 2 mitrailleuses Ho-103 de 12,7 mm en voilure

possibilité d'emport d'une bombe de 500 kg

Au Ki-48.I, qui fut construit à 566 exemplaires, succéda le Ki-48.II, dont 1 411 unités furent produites entre avril 1942 et octobre 1944. Avec ses moteurs Ha-115 de 1 050 ch, cette version pouvait voler à 505 km/h à 5 600 m. Elle était équipée d'une mitrailleuse de 12,7 mm type 1, qui améliorait la sécurité du bombardier, mais les efforts déployés par le constructeur pour tenter de renforcer la défense générale de l'avion se révélèrent vains. L'abandon du projet d'adaptation d'une tourelle dorsale équipée d'un canon de 20 mm obligea les techniciens à se rabattre sur deux mitrailleuses de 16,5 mm et une de 6,5 mm. Doté de freins de piqué escamotables, le Ki-48.Ilb présentait des qualités de vol vraiment supérieures à celles de ses prédécesseurs.

En 1945, les derniers Ki-48 furent transférés dans les corps de kamikazes et transformés en avions d'attaque spéciaux (Ki-48.lI-KAI). Ils emportaient une charge de bombes de 800 kg, dont l'explosion était provoquée par un détonateur placé dans le nez. Quelques Ki-48.IIb testèrent le missile guidé I-Go-1-B, puis le turboréacteur Ne-0.

Construit sous licence à partir du Lockheed 14, le Type 55 pouvait, grâce à une large porte aménagée sur le côté du fuselage, emporter 2 400 kg de fret, au prix d'une réduction importante du poids de la structure de l'aile et de l'adoption de moteurs plus légers (des Nakajima Ha-25). Désigné Type 1 de transport ou Ki-56 (« Thalia » pour les Alliés), il fut construit à 123 exemplaires (la production s'arrêta à la fin du mois de septembre 1943).

Le « Tueur de dragons »

L'apparition des chasseurs à long rayon d'action dans les forces aériennes européennes incita le Koku Hombu à se doter d'un type d'appareil similaire. Pressentie pour mener à bien ce projet, la société Kawasaki, qui, comme les autres firmes japonaises, n'avait aucune expérience en la matière, devait tâtonner pendant près de deux ans. Finalement, c'est du Ki-38, dessiné au cours de l'été 1938 par l'équipe d'Isamu Imachi, que fut extrapolé au terme de modifications importantes, le Ki-45, premier chasseur à long rayon d'action japonais.

L'appareil, qui fit son apparition à Gifu en janvier 1939, présentait une ligne particulièrement fine et racée (fuselage semi-monocoque, aile et empennage elliptiques). Mais de nombreux vices étant apparus, notamment au niveau du train d'atterrissage escamotable et des moteurs (des Nakajima Ha-20 de 820 ch), les techniciens durent renoncer provisoirement à poursuivre leurs travaux. Ceux-ci ne reprirent qu'en avril 1940, après que l'appareil eut été doté d'un nouveau propulseur Nakajima Ha-25 entraînant une hélice tripale à pas variable.

Sur le Ki-45.KAI, dont le premier prototype prit l'air en septembre 1941, les ailes étaient plus angulaires, et la section du fuselage avait été réduite au minimum. Le quatrième appareil de présérie ayant été modifié de façon à atteindre la vitesse de 520 km/h et les essais ayant confirmé les réelles qualités du nouvel avion, la production put démarrer.

Les appareils de série, dotés de moteurs Mitsubishi Ha-102 de 1 080 ch qui leur permettaient d'atteindre 540 km/h à 6 000 m, étaient défendus par deux mitrailleuses de 12,7 mm et un canon de 20 mm monté dans un tunnel aménagé dans la partie basse du nez; l'observateur disposait, en outre, d'une mitrailleuse mobile de 7,92 mm type 98. Avec une envergure qui atteignait 15,02 m et une longueur de 10,60 m, le Ki-45 possédait une masse de 5 276 kg en pleine charge.

Les premiers exemplaires arrivèrent en unité en 1942. Le 21e Sentai fut le premier à mettre en oeuvre le Type 2 chasseur biplace, « Toryu » (Tueur de dragons) pour les Japonais, «Nick» pour les Alliés. Le modèle B, prévu pour l'attaque des navires de surface, fut doté d'un canon de 20 mm logé dans le nez et d'un canon de 37 mm monté sous le fuselage.

La version de chasse de nuit, désignée Ki-45.KAI-C, commença à quitter les usines d'Akashi à partir d'avril 1944. Les premiers exemplaires conservaient le canon de 37 mm ventral (il fut remplacé ensuite par un Ho-203 semi-automatique) et la mitrailleuse de 7,92 mm de l'observateur, mais les armes de 12,7 mm avaient disparu au profit de deux canons de 20 mm, montés obliquement.

Versé dans les 4e, 53e et 70e Sentai, le Toryu fut chargé de l'interception des Boeing B-29 « Superfortress » qui, de nuit, venaient larguer leurs bombes incendiaires sur le Japon. Mais si l'avion de Kawasaki s'était montré efficace contre des quadrimoteurs comme le B-24, il n'en fut pas de même avec le nouveau bombardier stratégique américain. I1 fallut renforcer l'armement du Ki-45.KAI-C pour obtenir des résultats probants. Les techniciens japonais expérimentèrent des mitrailleuses de 12,7 mm dans le nez du bimoteur ainsi que d'autres combinaisons de canons et de mitrailleuses. Le capitaine Ito, du 5e Sentai, fut le pilote de Toryu qui obtint le plus grand nombre de victoires (douze) contre les B-29.

Produit à 1 701 exemplaires de toutes versions, le Ki-45 apparaît comme l'une des réussites les plus spectaculaires dans le domaine des chasseurs bimoteurs à long rayon d'action.

Le Kawasaki « Hien », ou « Tony »

Parmi les appareils expérimentaux réalisés par Kawasaki, il faut citer le Ki-60, un chasseur lourd monoplace qui vola pour la première fois en 1943. Présentant une longueur de 8,40 m et une envergure de 10,50 m, et équipé d'un moteur Daimler-Benz DB-601.A en ligne de 1 300 ch, cet avion devait voler à 600 km/h. Mais les trois prototypes construits se révélèrent très décevants, notamment sur le plan de la vitesse. Le projet fut donc abandonné, d'autant que le K-61, développé parallèlement au K-60, donnait, lui, entière satisfaction.

tout aussi élégant et racé, le Kawasaki Ki-61 Hien fut le chasseur standard des forces aériennes de l'armée. Un puissant armement, allié à de bonnes performances, fit de lui un appareil redoutable pour la majorité des chasseurs américains jusqu'à l'apparition du P-51 Mustang.

Essayé en décembre 1941, le premier prototype de ce monoplace monomoteur de 12 m d'envergure et de 8,94 m de longueur était motorisé avec un Kawasaki Ha-40 de 1175 ch, un DB-601.A fabriqué sous licence, qui se révéla moins puissant que son homologue allemand. Une douzaine de prototypes furent construits, suivis par 3 066 exemplaires de série, désignés chasseurs Type 3 « Hien » (Hirondelle), « Tony » dans le code allié. Confrontée en essais comparatifs avec un Bf-109.E et des P-40E américains capturés, la version 1 du Type 3, qui pouvait atteindre 590 km/h à 5 000 m, les surclassa nettement dans tous les domaines.

Son armement se composait de deux mitrailleuses de 12,7 mm type 1 et de deux mitrailleuses d'aile de 7,7 mm. Le Ki-61.KAId était encore plus redoutable avec ses quatre canons Ho-5 de 20 mm, montés dans les ailes et dans le fuselage; il pouvait même emporter 250 kg de bombes. Le pilote était protégé par un blindage frontal et dorsal de 13 mm, et l'appareil possédait des réservoirs auto-obturants, aménagements qui étaient pratiquement absents sur tous les autres chasseurs de l'armée. En unité, le Ki-61 fit l'objet de plusieurs modifications, dont la plus importante consista à remplacer sur 388 appareils les mitrailleuses d'ailes par des canons Mauser MG-151 de 20 mm, que les Allemands avaient réussi à convoyer par sous-marin.

La prise en main de cet appareil par les pilotes japonais n'alla pas sans poser des problèmes et fut marquée par de nombreux accidents. Le 68e Sentai converti sur Ki-61 en mars 1943, s'embarqua un mois plus tard pour la base aéronavale de Truk (îles Carolines), d'où les appareils s'envolèrent pour Rabaul. Mais, par suite d'ennuis de moteurs et de problèmes dus au montage de réservoirs supplémentaires, dix-huit des trente Hien en route pour la Nouvelle-Bretagne s'abîmèrent dans les flots.

Après avoir été affectés à l'escorte des convois, les Ki-61 se virent confier, à partir de l'été 1943, des missions plus adaptées à leurs possibilités. C'est ainsi que le 68e Sentai fut mis en ligne en Nouvelle-Guinée. Mais un raid des bombardiers de la 5th Air Force détruisit vingt-huit des trente Hien présents sur la base de Wewak.

Malgré ses problèmes de moteurs (le climat n'arrangeait pas les choses), le Ki-61 se montra excellent au combat, surclassant tous ses adversaires, y compris le P-38 Lightning. Le major Takeuchi, du 68e Sentai, fut crédité, après six mois de combat au-dessus de la Nouvelle-Guinée, de seize victoires. Le 78e Sentai, basé à Rabaul et volant sur Hien depuis avril 1943, se tailla lui aussi un franc succès.

Au début de l'année 1944, le Hien était largement répandu dans les unités de l'aviation de l'armée. En décembre 1943, un nouveau prototype avait pris l'air. I1 s'agissait du Ki-61.II, doté d'un profil d'aile modifié et d'un moteur Ha-140 de 1 500 ch, dont les essais se révélèrent décevants. Les modifications qui lui furent apportées, notamment au niveau de la voilure et de l'empennage, donnèrent naissance au Ki-61.11-KAI qui atteignit en essais la vitesse de 610 km/h. Mais la production des moteurs Ha-140 fut sérieusement contrariée par de nombreuses difficultés techniques et par les raids américains.

Au cours du printemps de 1945, tous les Hien disponibles furent concentrés en métropole pour assurer la défense aérienne du Japon. C'est ainsi que le 244e Sentai se distingua en mission de nuit contre les Boeing B-29. Malgré l'armement insuffisant dont ils disposaient, ses pilotes remportèrent un grand nombre de victoires, employant parfois des méthodes pour le moins originales. Certains tentaient de désagréger l'empennage des B-29 avec l'hélice de leur appareil! Cette tactique déjà mise en oeuvre par quelques pilotes de la Luftwaffe et aussi dangereuse pour l'assaillant que pour l'assailli se révéla néanmoins payante.

Des aviateurs intégrés dans les Shinten Seiku Tai, l'équivalent des kamikazes de la marine dans l'aviation de l'armée, se portèrent volontaires pour aller percuter les grands quadrimoteurs argentés qui semaient la mort sur leurs pays. Quand la production du Hien cessa, en janvier 1945, 275 cellules n'avaient toujours pas reçu de moteur. Vers la fin de la guerre, le Hien se comporta honorablement face au F6F Hellcat, mais il trouva son maître avec le P-51 Mustang.

En 1941, impressionnés par les succès de la formule du bombardier en piqué sur le théâtre d'opérations européen, les responsables de l'aviation de l'armée commandèrent à Kawasaki un type d'avion équivalent. Grâce à l'expérience qu'il avait acquise avec la mise au point du Ki-45, Takeo Doî se lança dans cette nouvelle entreprise en octobre 1941. Un an plus tard, le premier prototype était achevé.

Il fut suivi par cinq autres jusqu'en avril 1943. Motorisé avec un Nakajima Ha-115 de 1 150 ch, le Ki-66, telle était sa désignation, était un monoplan à aile cantilever qui volait à une vitesse de 535 km/h à 5 600 m et disposait d'un rayon d'action de près de 2 000 km. Emportant une charge de bombes de 500 kg, il était armé de deux mitrailleuses de 12,7 mm dans le nez et de deux autres de 7,7 mm type 89, dont une en position dorsale. Malgré des essais concluants, le Ki-66 fut refusé au profit d'un bombardier en piqué dérivé du Toryu.

L'imposant biréacteur de transport Kawasaki C-1 est la plus importante des productions originales de la firme depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Vingt-huit appareils de ce type ont été livrés à la force aérienne japonaise en remplacement des Curtiss C-46D n Commando N en service depuis vingt-deux ans.

 


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Fan d'avions © 16 Mai, 2001