Né a Paris le 1" aout 1898, Pierre Marinovitch s'engage le 12 février 1916 au 27è régiment de Dragons, mais, préférant une vie plus aventureuse, demande l'aviation. Accepté, il débute son cycle le 14 juillet 1916, se retrouve à Chartres le 9 septembre, et obtient son brevet le 15 novembre.
Remarquablement doué, Marinovitch est orienté aussitôt vers la chasse et on le dirige vers le circuit habituel : Pau, pour I'école d'acrobaties et Cazaux, pour l'école de tir.
Le 27 novembre, en école, il est victime d'un incident peu grave pour l'époque : en finale d'atterrissage sur un Blériot, il aborde un Nieuport à contre-piste. Les deux pilotes sont indemnes, le Blériot n'a qu'une roue et une aile cassée. Le pilote du Nieuport est américain.
Arrivant au GDE en fin de cycle Marinovitch se trouve affecté à la N81 en janvier 1917. Commandée par le capitaine Mandinaud, il fait partie des 10 premiers pilotes de l'escadrille.
Mais, lorsque cette escadrille quitte Villacoublay pour le front, sa santé l'empêche de suivre et on le réaffecte à la N94, après une affectation le 10 mars, à la N38, qu'il ne peut rejoindre.
Enfin au front au debut de l'été, le jeune Marinovitch commence ses sorties opérationnelles et, le 6 juillet, il livre son premier combat avec l'ennemi. Il obtient sa première victoire lors de son 10e combat, le 8 septembre 1917.

Avec deux équipiers, il attaque quatre Allemands. L'un de ses collègues succombe peu avant qu'un des Teutons subisse le même sort. Sa deuxiéme victoire tombe le 5 décembre, lors de son 17è combat, à Baconnes.
Le 20 janvier, son chef lui octroie 20 jours d'arrêts simples (il peut voler, mais couche en cellule) pour avoir pénétré, en patrouille loin dans les lignes allemandes et y abattre un ennemi.
Quand on est jeune, le sentiment de responsabilité envers un équipier n'est pas toujours évident ! Un jour, venant d'arriver sur le secteur de Villers-Cotterêts, emporté par sa fougue, il livre combat à un biplace rapide qui finit par l'entrainer au-dessus... de son terrain
S'apercevant, au moment de se poser à coté de sa victime, que les avions ont des croix noires, il file en serrant les fesses, sous une mitraille très fournie, déchiquetant son Spad...

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Spad 13 de la SPA 94 à laquelle appartenait Marinovitch. Il n'est malheureusement pas confirmé que ce soit son avion.
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Une autre fois, au-dessus de Villers-Cotterêts, le jeune as se frotte à 12 Fokker D7 des « damiers ». Il sent le souffle d'une balle frôler sa tête et passer sous son bras !
Lorsque la guerre se termine, son palmarès est de 22 victoires, ce qui, a vingt ans, est honorable, d'autant que l'as allemand von Billow, 28 victoires, fait partie de ses victimes.
Il meurt à l'hôpital militaire de Bruxelles le 2 septembre 1919 des suites d'un accident d'avion.
Il est inhumé au Cimetière du Père-Lachaise.
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