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As 39-45 |
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Hans-Joachim Marseille
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L'ÉTOILE D'AFRIQUE Avec cent cinquante-huit victoires, remportées en majorité en Afrique, Hans-Joachim Marseille fut le premier as de la Luftwaffe en Méditerranée
Descendant d'immigrés français installés en Allemagne après la révocation de l'édit de Nantes, Hans-Joachim Marseille (né à Berlin) fut, selon le General der Jagdflieger Adolf Galland, un « virtuose inégalé de la chasse ». De fait, il abattit plus d'appareils alliés qu'aucun autre pilote de la Luftwaffe. Au terme de son stage d'élève pilote en 1940, Marseille rejoignit sa première unité d'affectation pendant la bataille d'Angleterre, avec le grade d'aspirant (Oberfàhnrich). Très indiscipliné, il fut muté d'unité en unité, servant brièvement dans les rangs de la Staffel 4 du JG-52, puis au sein du I/JG du Lehrgeschwader 2 (escadre d'entraînement) en France. ll remporta néanmoins sept victoires contre les Spitfire anglais, ce qui lui valut la Croix de fer de première classe, et fut lui-même abattu à quatre reprises. Au début de l'année 1941, il fut affecté au I/JG-27, qui volait encore sur Messerschmitt Bf-109.E. En avril, cette unité fut envoyée en Afrique du Nord et rapidement engagée en opérations dans le secteur de Tobrouk. Le 23 avril, Marseille remportait sa première victoire dans le désert, en détruisant un Hurricane. Quelques heures plus tard, il était lui-même abattu par le sous-lieutenant James Denis, un pilote des Forces françaises libres servant dans la Royal Air Force. Marseille atterrit en catastrophe dans les lignes amies, son pare-brise et son appui-tête criblés de balles. Deux jours plus tard, lors d'une patrouille à haute altitude au-dessus de Tobrouk, il eut enfin l'occasion de mettre en valeur sa fantastique acuité visuelle. Ayant repéré un bombardier léger bimoteur Bristol « Blenheim » en train de décoller, il piqua pour l'attaquer et incendia l'appareil anglais avant même que ses équipiers aient aperçu celui-ci.
Marseille revendiqua deux victoires supplémentaires contre des Hurricane le 1er mai 1941. Suivit une longue période d'inaction (la RAF ayant évacué les abords de Tobrouk), durant laquelle il abattit néanmoins deux Hurricane le 17 juin. Le mois de septembre fut marqué par une nette reprise de l'activité aérienne. Durant ce mois, Marseille ajouta encore trois Hurricane à son palmarès et, le 24, remporta la plus belle de ses victoires. A cette date, vingt-quatre Bf-109.E de son unité entrèrent en contact avec deux squadrons d chasseurs britanniques au-dessus du col d'Halfayta Sans avoir à déplorer une seule perte, les Allemand abattirent six avions ennemis, dont quatre furent porté à l'actif du seul Marseille. Cinq jours plus tard, celui-t détruisait un Martin « Maryland » du Squadron 20 de la RAF (qui employait ce type de matériel pour I reconnaissance maritime le long des côtes africaines puis, le 12 octobre, lors d'un combat contre des appareil du Squadron 3 de la RAAF et du Squadron 2 de I SAAF, deux Curtiss P-40 « Tomahawk ». Opération « Crusader Peu après, le I/JG 27 fut renvoyé en Allemagne pou y être transformé sur Bf-109.F. Cet appareil était plu rapide et présentait de meilleures performances e altitude que les chasseurs anglais employés en Afriqu par la RAF. Bien que la puissance de feu du Bf-109. fût légèrement inférieure à celle du E, le nouveau avion permettait à un bon pilote de faire valoir st qualités. Marseille sut utiliser à fond les possibilité de l'appareil, et son « score » augmenta rapidemen Son unité repartit pour l'Afrique alors que les Anglais mettaient en oeuvre l'opération « Crusader ». L'ensemble de la Luftwaffe fut mis à contribution pour tenter d'arrêter l'offensive aérienne britannique dans la partie occidentale du désert. S'ensuivit une bataille décisive pour la conquête de la suprématie aérienne. En décembre 1941, tandis que l'armée de Rommel faisait retraite à travers la Cyrénaïque, Marseille volait tous les jours, sans aucun repos, la Luftwaffe souffrant d'une très nette infériorité numérique. Entre le 6 et le 17, il abattit onze chasseurs anglais, ce qui portait le nombre de ses victoires à trente-six.
Les restrictions de carburant et le désordre de la retraite empêchèrent Marseille de remporter d'autres succès avant le début de février 1942. A cette époque, Rommel, disposant de nouvelles forces venues de Tripoli, contre-attaqua une fois de plus, repoussant les armées britanniques. Le 8 février, l'aviation allemande lançait une offensive au cours de laquelle Marseille obtint quatre victoires, dépassant ainsi le score de son commandant d'escadrille, le Hauptmann Gerhard Homuth (trente-neuf victoires) et devenant le pilote de chasse allemand ayant acquis le plus de succès en Afrique (quarante). S'y ajoutèrent quatre autres le 12, deux le 13 et deux le 15 février. Le 21, il atteignait le chiffre de cinquante. Fait chevalier de la Croix de fer le lendemain, Marseille s'adjugea encore deux victoires le 27 février et fut envoyé en Allemagne pour se reposer.
De retour en Afrique en avril 1942, il rejoignit l'Afrikakorps, retranché à Gazala et préparant une nouvelle offensive. Le 25 de ce mois, il fut crédité de deux nouveaux avions anglais. En mai, les deux camps se préparaient fiévreusement à l'attaque; l'activité aérienne était intense, et c'est durant cette période que Marseille atteignit le sommet de sa gloire. En quatre jours, il revendiqua deux victoires par jour jusqu'au 23 mai, date à laquelle son groupe attaqua une formation de quatre bombardiers Martin « Baltimore » dépourvue d'escorte; tous les appareils anglais furent abattus, deux d'entre eux étant portés au crédit de Marseille en personne. L'apogée Fin mai 1942, débuta dans le secteur de Gazala la plus grande bataille aérienne de la guerre en Afrique. Le 31 mai, trois Curtiss P-40 tombèrent sous les balles de Marseille, suivis d'un autre le lendemain. Le 3 juin, il surprit le Squadron 5 de la SAAF alors qu'il attaquait une formation de Ju-87 Stuka au-dessus de Bir-Hakeim et, en onze minutes, abattit six Curtiss « Tomahawk ». Cette démonstration de virtuosité lui valut les feuilles de chêne sur sa croix de chevalier. En juin 1942, il obtint trente-trois succès, dont quatre en une seule journée. Le 17 de ce mois, alors qu'il avait atteint le chiffre fabuleux de cent une victoires, il reçut l'ordre de se rendre à Berlin sans délai. Là, Adolf Hitler lui remit la croix de chevalier de la Croix de Fer avec feuilles de chêne et glaive. ll revint en Afrique fin août 1942, juste à temps pour prendre part à l'offensive que Rommel lançait à Alem el-Halfa, au sud d'El-Alamein. Dès le premier jour de la bataille (31 août), Marseille, qui avait alors le grade de lieutenant (Oberleutnant), s'adjugea trois nouveaux succès. Mais c'est le lendemain qu'il força son talent en abattant, en trois sorties, dix-sept chasseurs britanniques, dont douze sûrs. Cette performance record de tous les pilotes de la Luftwaffe sur tous les fronts — lui valut d'ajouter les diamants sur sa croix de chevalier, distinction suprême en Allemagne. Du 2 au 5 septembre, il compléta son palmarès par seize victoires supplémentaires.
Le 30 septembre 1942, il effectuait une patrouille de routine au-dessus du front à bord d'un Bf-109.G quand une fuite dans une canalisation d'huile déclencha un incendie dans le moteur; les flammes se communiquèrent au liquide de refroidissement et une fumée épaisse envahit alors l'habitacle. Marseille décida aussitôt de sauter en parachute. Il mit son appareil sur le dos, largua sa verrière et se détacha. Malheureusement, en sortant de l'habitacle, il heurta le plan fixe arrière et perdit conscience; il s'écrasa au sol sans avoir pu ouvrir son parachute. Ainsi disparut le meilleur pilote allemand de la guerre, que la propagande avait surnommé « L'étoile d'Afrique ». C'est sur ce type d'appareil, dont il utilisa quatre exemplaires différents, que Marseille remporta la majorité de ses victoires au-dessus du désert; quelques semaines avant sa mort, il passa sur Bf-109.G-2
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Fan d'avions © 16 Mai, 2001