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As 14-18

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Lothar Richthofen

Nom : Lothar von Richthofen

 

Grade :

 

Unitées : Jasta 11

 

Victoires : 40

 

Né le : 27 septembre 1894

 

A : Breslau

 

Mort le : juin 1922

 

A : Hamburg

 

Lothar von Richthofen termina la guerre en convalescence avec 40 victoires. Il périt dans un accident d'avion en 1922.


Deux ans et demi plus jeune que son célèbre frère le Baron Rouge, Lothar Siegfried von Richthofen est né le 27 septembre 1894 à Breslau. A l'inverse de Manfred qui avait suivi très vite la voix empruntée par leur père dans l'armée, Lothar ne montre aucun intérêt particulier pour l'uniforme.

Les Dieux de la Guerre ont, cependant, d'autres projets pour lui. Ce n'est pas seulement Lothar mais tout une génération de Von Richthofen qui va se retrouver impliquée dans le conflit mondial. Alors que les hostilités éclatent au mois d'août 1914, le cadet de la famille est entrain d'effectuer son service militaire avec le 4ème Régiment des Dragons de von Bredow. (Photo : Lothar von Richthofen avec l’Ordre Pour le Mérite et son sabre de cavalerie).

Les deux frères étaient inséparables durant leur jeunesse et restèrent constamment en contact durant le conflit. Ce n'est donc une surprise pour personne lorsque Lothar annonce son envie de suivre les traces de Manfred dans la Force aérienne en 1915. Le 12 janvier 1916, il effectue ses premiers pas comme observateur avec la Kampstaffel 23 de la Kampfgeschwader 4.

Son pilote est le Leutnant Otto Creutzman, un futur as aux sept victoires. Les deux hommes participent aux combats au-dessus de la Somme mais également durant l'offensive de Verdun, détruisant entre autre un dépôt de munitions.

Lothar passe ensuite ses examens de pilote et, sans nul doute inspiré par l'exemple de son frère, demande sa mutation vers une unité de chasse. Le 10 mars 1917, les Richthofen sont enfin réunis au sein de la Jasta 11.

Comme c'est souvent le cas, les deux frères avaient des tempéraments très différents. Manfred incarnait l'aristocrate Prussien, réservé et rigide mais avec la patience et la ruse du chasseur.

Il n'attaquait l'ennemi que d'une position avantageuse, ne prenant que rarement des risques inutiles. Il ne cherchait pas non plus la victoire à tout prix, sa devise était "Un autre jour, une autre opportunité !"

Lothar, par contre, était impulsif, agressif, peu soucieux par l'aspect stratégique et tactique des choses, bref une véritable tête brûlée. Mais en quelques semaines, il avait appris à devenir un excellent pilote de chasse, s'illustrant déjà en avril lors des trente jours les plus pénibles que l'ennemi Anglais connut durant la guerre.

Lothar von Richthofen

Lothar élimine son premier zinc, un FE2b, près de Lens, ce n'est que le début d'une longue série. Durant le seul mois d'avril, quinze avions britanniques tombent sous les balles de l'as Allemand qui réalise aussi 5 doublés les 11, 13, 14, 29 et 30 avril.

Il pilote alors un Albatros D.III de couleur acajou avec une bande rouge à l’entour du fuselage, ayant appartenu à son aîné. Il conserve également les gants de vol de celui-ci: « J’ai descendu mes dix premiers anglais avec ces gants et cette machine. Après la dixième victoire, le vieux coucou était tellement mutilé par les balles ennemies que nous l’avons renvoyé à la maison. Manfred était vraiment attaché à ce glorieux oiseau rouge. »  

Le 23 avril 1917, Lothar frôle la catastrophe. Un Anglais réussit à se placer dans la queue de son Albatros alors que le jeune Allemand ne peut  plus manier efficacement sa machine car l'aile supérieure est endommagée. Heureusement Karl Schäfer descend à temps le "Lord" qui ajustait son équipier. (Photo : Lothar von Richthofen, dans le cockpit de l’Albatros D.III de son frère  reçoit ici quelques conseils de Carl Allmenröder).

Le chiffre treize a souvent porté malheur à Lothar pourtant sa treizième victoire, obtenue le 29 avril, est plutôt heureuse. A court de munitions notre casse-cou utilise une tactique peu orthodoxe pour forcer un Spad du 19 Squadron à atterrir près d’Arras. Voici son récit : « Mon anglais tente de rejoindre ses lignes.

A cinquante  mètres, je l’ajuste correctement et appuie sur le pressoir de mes mitrailleuses. Mais que se passe-t-il ? Pas une seule rafale ne sort ... Je vérifie mes mitrailleuses. Tonnerre ! J’ai déjà dépensé toutes mes cartouches. Je n’ai plus que des bandes-chargeurs vides dans les mains. »

En désespoir de cause, Lothar se rapproche du Spad pour… l’éperonner. Le lieutenant W.N. Hamilton, qui s’attend au coup de grâce, décide de se poser dans les positions allemandes avant que l’hélice de son adversaire ne touche son empennage et n’envoie, par la même occasion, les deux avions au tapis. « Quand j’ai examiné le Spad j’ai été peiné de voir qu’aucune des mille cartouches tirées n’avaient perforé le chasseur anglais ! » Le lendemain, Manfred part en permission et son frère hérite du commandement de la Jasta 11.

Le 5 mai 1917, Lothar affronte en combat singulier l'as des as anglais, le Capitaine Albert Ball (43 victoires). Ils n'arrivent pas à se prendre en défaut. Soudain, ils se font face et se mitraillent pratiquement à bout portant. Ils s'abattent mutuellement. Ball, blessé, s'écrase à Annoeullin. Il décédera quelques minutes plus tard dans les bras d'une jeune paysanne ;

Au même moment Lothar atterrit en catastrophe derrière ses lignes mais il est indemne. Il vient ainsi de décrocher son vingtième succès contre le plus célèbre pilote Anglais de l'époque. La propagande allemande va évidemment profiter de l'aubaine, cet épisode va rapidement faire les choux gras de la presse nationale. Côté britannique on conteste aujourd'hui encore l'évidence en cautionnant des thèses plus romancées. Mais quelque soit le scénario, Ball avait bel et bien été vaincu.

A partir du 13 mai 1917, la malchance va s'acharner sur Lothar von Richthofen. Il est superstitieux et essaye vainement d'écarter un sentiment de malaise au moment de rentrer dans le cockpit de son appareil. En fin de matinée il prend la mesure d'un BE2 du 13ème Escadron anglais, sa vingt-quatrième victime cependant il est désorienté par l'épais brouillard qui subitement l'entoure.

Sa machine devient également la cible de la D.C.A .Une balle traverse la fuselage et Lothar ressent une douleur fulgurante à la cuisse. Le sang commence à poisser son pantalon. Dents serrées, il continue à manœuvrer son Albatros D.III tant bien que mal. Malgré l'hémorragie qui l'affaiblit il rentre finalement à la base de Roucourt avant de s'évanouir. On le transporte à l'hôpital de Douai ou il restera cloué pendant plusieurs semaines. Petite consolation, il se voit octroyer par le Kaiser, le lendemain de son accident, l'Ordre Pour le Mérite.

Lorsque Lothar reprend son poste le 25 septembre 1917, son escadrille avait été incorporée dans la Jagdgeschwader 1, le "Cirque Volant". En tant que commandant de la Jasta 11, il est astreint à des tâches administratives, ce qui réduit singulièrement ses sorties aériennes. Au mois d'octobre il adopte comme son frère le fameux Fokker triplan mais il choisit le jaune comme couleur personnelle.

Durant l'hiver, les avions sont cloués au sol, Lothar et Manfred sont donc invités par le haut commandement à participer aux négociations de paix Germano-Russe à Brest-Litovsk. Les frangins vont mettre à profit leur temps libre pour chasser dans les forêts polonaises des proies bien moins dangereuses que celles qu'ils avaient pris l'habitude de traquer dans le ciel.

Le tandem fera ensuite un crochet par Berlin avant de saluer la famille à Shweindnitz. Le Leutenant Lothar von Richthofen retrouve l'escadre à Cambrai le 16 février 1918. Il reprend alors sa croisade contre les chasseurs Bristol anglais, 3 d' entre-eux volent ainsi au tapis les 11 et 12 mars. (Photo : Lothar von Richthofen dans son DR.I début mars 1918).

Pour notre as le « 13 » (mars 1918) est à nouveau synonyme d'ennui ! Lors d'une patrouille son escadrille est attaquée par des avions de chasse Bristol et Camel. Une mêlée s'en suit au sud ouest de Cambrai. Lothar plonge sur l'adversaire qu'il s'est choisi, quand - écrira-t-il non sans humour : "Mon triplan se transforme subitement en...biplan" et d'ajouter "c'est une sensation très pénible de perdre une surface portante à quatre mille mètres".

Heureusement aucun anglais ne s'acharne sur lui, il tente alors de se poser mais le gouvernail de direction ne fonctionne plus et le moteur est bousillé. Il amorce sa descente en vol plané et évite au dernier moment une ligne à haute tension, suite à cette manœuvre le Fokker se cabre, oscille un moment et s'abat sur une aile. Pour Lothar, c'est à nouveau l'hôpital à Cambrai. C'est d'ailleurs durant sa période d'hospitalisation qu'il apprendra le décès de son frère le 21 avril. Après une absence de 5 mois, le cadet du Baron Rouge rejoint la Jasta 11 à Monthoussart.

Il ne lui faut pas beaucoup de temps pour se familiariser avec le Fokker V.II puisqu'à peine six jours plus tard il décrochera non seulement sa 30ème victoire mais surtout la 500ème de l'escadre von Richthofen. Le 8 août est considéré comme un jour noir pour l'armée allemande mais pas pour la JG 1 que dirige Lothar en  l'absence de Goering.

A cause du manque de munitions et d'essence seulement 9 avions ont pu décoller de la base de Puissieux-Ferme. Après avoir effectué un ravitaillement à l'aérodrome de Péronne, les neuf Fokker D.VII foncent vers 17h00 sur toute une escadre britannique. L’Oberleutnant Richthofen réussit ce soir-là un triplé, un DH9 et deux SE.5, ce qui porte le chiffre de ses victoires à trente-cinq.

L'escadre eut tout lieu de se réjouir : treize victoires et pas une seule perte ! Les pilotes Allemands fêtè cela comme il convient. A cette époque on célébrait les survivants dans l'espoir d'oublier plus facilement les morts. Le 10 août Lothar assiste impuissant à la chute de son ami Erich Löwenhardt alors qu'il poursuivait un ennemi, l'appareil jaune du leader de la Jasta 10 heurte un autre avion. Il saute aussitôt mais le parachute de l'as aux cinquante-quatre victoires ne s'ouvrira pas.

Lothar von Richthofen obtient sa dernière victoire le 12 août, avant d'être abattu à son tour après avoir été pris en chasse par 6 chasseurs anglais au-dessus de Bussy le...13. Son bras droit paralysé par une balle il parvient cependant à poser son appareil dans le décor lunaire du front de la Somme. Jamais deux sans trois, la loi des séries avait eu raison de l'infortuné Lothar auteur de quarante succès en seulement septante jours de combat. (Photo : Lothar à gauche, en compagnie du Lt. Otto Förtser de la Jasta 11).

A la fin de la guerre, il retourne dans une Allemagne ruinée et en plein chaos. La faim, les manifestations et les arrestations politiques minent la vie des citoyens. Le pays a déjà oublié ses héros et Lothar tente de faire prospérer une ferme avant d'accepter un job d'employé dans une industrie. Le 5 juin 1919, il épouse la Comtesse Dorris von Keyserlingk, qui lui donne un fils et une fille.

Il est toujours mordu par le virus de l'aviation et se lasse rapidement de son nouveau travail. Il décroche finalement un job de pilote dans l'aviation civile. Il acheminera ainsi quotidiennement des passagers et le courrier postal entre Berlin et Hambourg. On lui doit également l'Association des anciens pilotes de chasse Allemands, dont il sera élu président. Pour l'anecdote, Lothar exclura des réunions du club Hermann Goering, chez qui il avait déjà décelé une influence malfaisante.

Au mois de juin 1922, Lothar von Richthofen et Dorris von Keyserlingk se séparent. C'était la meilleure solution, car Dorris ne pouvait vivre la vie de Lothar et lui ne voulait pas vivre la sienne. 2 semaines plus tard, le 4 juillet, il transporte 2 touristes de marque, la célèbre actrice américaine du cinéma muet, Fern Andra et son manager.

Alors qu'il s'apprête à poser son LVG C.IV, un ancien bombardier reconverti en avion cargo, le moteur rend subitement l'âme. Lothar tente un atterrissage forcé mais en bas le paysage est fort accidenté, le train d'atterrissage de l'avion touche un arbre et celui ci se cabre avant de terminer sa course sur le dos. Les secours arriveront immédiatement pour extraire les 2 passagers gravement blessés de la carcasse. Lothar, lui, est encore en plus mauvais état. Il décédera durant son transfert à l'hôpital, à l'âge de 27 ans.

Lors des funérailles dans le village familiale de Schweidnitz, ses anciens compagnons de l'Association des pilotes de chasse attacheront un message symbolique à l'une des couronnes : "Maintenant les 2 frères qui ont fait la fierté de l'Allemagne sont à nouveau réuni au Valhalla".

 


As 14-18

Fan d'avions © 16 Mai, 2001