Elève doué et très studieux, il fit ses études à Chalon-sur-Saône, au collège des Minimes, puis chez les Jésuites à Villefranche-sur-Saône (au collège de Montgré que fréquentèrent notamment Pierre Teilhard de Chardin et Antoine de Saint-Exupéry) avant de venir passer, son baccalauréat de philosophie en poche, celui de mathématiques élémentaires au lycée Lamartine de Mâcon.
Entré dans l’armée en octobre 1913, il était cavalier au 16e
Chasseurs à cheval en 1914 lorsque la guerre éclata ; maréchal des
logis, il s’y distingua par sa bravoure. Il fut cité suite à un combat
au cours duquel, mettant pied à terre, il releva l'un de ses cavaliers
blessés. On le vit aussi, se retournant sur sa selle, tuer net un uhlan
qui le poursuivait.
Il entra dans l’aviation en juillet 1915. L'aéronautique le
passionnait depuis qu'il avait pu assister en 1912 à une exhibition du
pilote Marius Lacrouze
sur avion Déperdussin. Il effectua un premier vol d’entraînement le 14
décembre 1915 et fut breveté pilote le mois suivant.
En juillet 1916,
en tant que sous-officier observateur, il fut engagé dans l’aviation
d’observation sur le front de la Somme ; au sein de l'escadrille C 51,
il y effectua des vols de reconnaissance et de réglage d'artillerie.
Mais il voulut s’adonner à la chasse et, devenu officier pilote, il
obtint en avril 1917 d’être affecté dans une autre escadrille :
l’escadrille SPA 37, formation au sein de laquelle, le 3 mai 1917,
au-dessus de Craonne, il remporta sa première victoire aérienne, ce qui lui valut la médaille militaire. Entre mars et octobre 1918, il descendit seize autres appareils ainsi qu’un drachen.
Totalisant dix-huit victoires officielles, Bernard Barny de Romanet
termina la guerre à la dix-septième place au classement des meilleurs
as français de la Grande Guerre.
En octobre 1918, il prit avec le grade de lieutenant le commandement de
l’escadrille SPA 167, escadrille créée à cette date pour devenir la
cinquième escadrille du groupe de chasse 12 ; entre le 4 et le 29
octobre, il y remporta ses huit dernières victoires.
Voici le détail des dix-huit victoires qu'il remporta. Première : le 3 mai 1917 contre un EA (Craonne). Deuxième : le 31 mai 1918 contre un Albatros (Rollot). Troisième : le 30 mai 1918 contre un ballon (Fère-en-Tardenois). Quatrième : le 1er juin 1918 contre un Fokker (Villers-Cotterêts).
Cinquième : le 30 juin 1918 contre un Fokker D.VII (Chouy).
Sixième :
le 15 juillet 1918 contre un DFW C (Laval). Septième : le 16 juillet
1918 contre un EA. Huitième : le 9 août 1918 contre un EA (Mortmed).
Neuvième : le 15 août 1918 contre un Fokker. Dixième : le 22 août 1918
contre un biplace (Soissons). Onzième : le 3 octobre 1918 contre un Fokker (Saint-Étienne-à-Arnes).
Douzième : le 10 octobre 1918 contre un biplace
(Bignicourt-Laneuville).
Treizième : le 14 octobre 1918 contre un
Fokker (Les Allez-Bois de Voncq). Quatorzième : le 18 octobre 1918
contre un Fokker D.VII (Civry-sur-Aisne). Quinzième : le 23 octobre 1918 contre un biplace (Sud de Le Chesne). Seizième : le 23 octobre 1918 contre un Fokker D.VII (Attigny)
Dix-septième : le 24 octobre 1918 contre un biplace (Nord d’Attigny).
Dix-huitième : le 29 octobre 1918 contre un biplace (sud du Bois de
Loges).
Après la guerre, Bernard de Romanet – dont la famille résidait l’hiver au premier étage de l’Hôtel Senecé, siège de l’Académie de Mâcon
– devint pilote d’essai et s’attaqua à plusieurs records. Il entra en
juin 1919 chez Breguet comme conseiller commercial puis chez Nieuport
comme pilote de compétition.
Participant à de nombreuses épreuves, il
fut trois fois recordman du monde de vitesse sur avion en 1919 et 1920
(vitesses atteintes : de 268 à 309 kilomètres à l’heure) puis sur
hydravion (211 kilomètres à l’heure en avril 1920). Le 9 octobre 1920
notamment, il battit le record de vitesse pure, atteignant la vitesse
de 292,682 kilomètres à l’heure à bord d’un Spad-Herbemont.
Un peu plus
tard, le 28 septembre 1920, il se classa deuxième au classement de la
coupe Gordon-Bennett organisée à Etampes, sur avion Spad S.XX bis-5, juste derrière Joseph Sadi-Lecointe.
C’est à Etampes-Villesauvage (Essonne),
alors qu’il s’entraînait en vue de la coupe Deutsch-de-la-Meurthe, que
Bernard Barny de Romanet se tua le 23 septembre 1921, l’entoilage de
son avion s’étant arraché en vol. Il était âgé de vingt-sept ans.
Bernard Barny de Romanet repose à Mâcon, au cimetière Saint Brice.
Décorations
Bernard Barny de Romanet avait été fait chevalier de la Légion d'honneur.
Voici sa citation : « Officier d'élite, qui a reçu la notification dans
la cavalerie au début de la guerre par des reconnaissances "bold", puis
dans l'aviation d'observation, et finalement dans l'aviation de
poursuite où ses qualités brillantes en tant que pilote, sa fraîcheur,
et ses audacieux dans le combat sont toujours cités comme exemples.
Il
inspire ses patrouilles attaquer les avions ennemis très supérieurs en
nombre les mettant au vol et le flamboyant d'entre eux. En outre,
récemment il a avalé successivement deux avions allemands, rapportant
en conséquence ses 16e et 17e victoires. Médaille militaire pour des exploits de guerre. Six citations. »
Il avait également été décoré de la médaille militaire.
Voici sa citation (23 mai 1917) : « Pilote d'élite, aussi brillant dans
l'aviation de poursuite qu'il était dans la reconnaissance. A, lors de
nombreux combats, et toutes les circonstances, fournit des preuves des
qualités militaires les plus élevées. Le 3 mai 1917, il a attaqué,
au-dessus de leurs lignes, deux scouts ennemis et a abattu l'un d'entre
eux. Déjà cité trois fois dans les ordres. »
Il portait la croix de guerre avec treize citations.
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