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Constructeurs

Constructeurs d'avions

 


Anatra


 

LES AILES DU TSAR

Les usines Anatra fournirent de nombreux avions à l'armée impériale russe lors de la Première Guerre mondiale.

Au moment de la révolution bolchévique, en 1917, la société Zavod A.A. Anatra était le troisième producteur d'avions russe, avec deux usines de montage et au moins quatre ateliers. Cette entreprise avait été fondée en 1913 par un banquier d'Odessa, Arturo Antonio Anatra, d'origine italienne.

Comme la plupart des autres avionneurs russes, la société Anatra avait commencé par construire sous licence des appareils d'origine étrangère. La première commande avait porté sur cinq Farman IV.

Pendant la Première Guerre mondiale, la production s'était élevée, dans l'usine principale celle d'Odessa à quarante avions par mois, mais il fallut attendre la fin de 1916 pour voir la fabrication d'avions conçus en Russie dépasser celle des appareilsétrangers. Ces derniers comprenaient notamment des Farman VII et XVI, des Morane G, des Nieuport XI et des Voisin L, LA et LAS.

équipé d'un moteur français Salmson, un Anatra DS des forces aériennes tchécoslovaques

L'un des premiers modèles « originaux » de la société russe n'était qu'une version améliorée du Voisin LAS, dont les modifications avaient été étudiées en 1916 par le lieutenant Petr Ivanov et un jeune mécanicien. Cette version était plus connue sous le nom de Voisin-Ivanov, ou VI.

La principale différence portait sur la forme de la nacelle, plus nette, plus carrée et plus haute que celle du modèle original. Les places du pilote et de l'observateur avaient été inversées, ce dernier passant à l'avant, avec une mitrailleuse installée sur un renfort spécial. Les autres modifications consistaient en un allongement des jambes du train d'atterrissage et l'addition d'un longeron renforçant la voilure.

Le VI, plus rapide que le LAS (20 km/h de plus), remplaça l'avion français, mais il devint vite impopulaire parmi les équipages à la suite d'une série d'accidents mortels. Le contrôle latéral était médiocre. Le rapport d'une commission d'enquête publié en 1917 dénonçait la médiocrité de la main-d'oeuvre employée au montage ainsi que certaines faiblesses de conception relatives notamment au train d'atterrissage.

Premier avion « maison »

La réputation du VI devait nuire au premier modèle entièrement conçu par l'usine Anatra. L'Anatra D s'inspirait de l'Albatros allemand, un biplan biplace de reconnaissance utilisé par les Russes après capture et estimation de ses performances. L'ingénieur responsable était un Français nommé Des Camps.

L'Anatra D était également connu sous le nom d'Anade (ou Dekan, par phonétisation du nom de son concepteur). Tous les appareils ultérieurement conçus par Des Camps pour Anatra portaient le suffixe D. L'Anade était en principe équipé d'un moteur Gnome monosoupape rotatif de 100 ch ou d'un monosoupape B, mais il en existait une version propulsée par un moteur Clerget (ces appareils étaient alors désignés Anakler).

L'Anade était un biplace construit en bois et toile, avec capot moteur en aluminium. La voilure possédait une flèche de 4° et des bords de fuite festonnés. Certaines versions reçurent une voilure décalée, le plan supérieur étant en retrait de 10 cm par rapport au plan inférieur.

L'armement consistait en une mitrailleuse fixe Vickers de 7,62 mm, placée à l'avant, et une mitrailleuse Lewis, à la disposition de l'observateur. La charge de bombesne dépassait pas 30 kg. Les dimensions de l'appareil étaient les suivantes : envergure, 11,5 m; longueur, 7,7 m; poids à vide, 515 kg; poids en charge, 865 kg. La vitesse maximale était de 132 km/h.

Après le premier vol de l'Anade, qui eut lieu le 15 décembre 1915, la flèche des ailes fut portée à 8°. La stabilité fut améliorée par montage d'un lest de 7 kg sous l'aile droite. L'Anade fut mis en fabrication en mai 1916 et produit à près de cent soixante-dix exemplaires.

Du fait de son instabilité au pilotage, il ne fut pas très apprécié, comme le VI; sa mauvaise réputation s'accentua encore avec la mort du pilote d'essai de la firme, Jean Robinet, en juillet 1917, aux commandes d'un Anakler.

L'accident était imputable à la rupture du longeron principal d'aile, qui, suite à la pénurie de bois de construction, n'avait pu être monté d'une seule pièce; de plus, le pilote avait fait exécuter à cet avion de reconnaissanceune manoeuvre pour laquelle il n'était pas prévu. Néanmoins, l'Anakler restait supérieur à l'Anatra VI ou à son contemporain, le Lebed XII, biplace de reconnaissance plus proche de l'Albatros B-II.

L'Anatra DS (ou Anasal) était une version améliorée par le montage d'un moteur Salmson en étoile, plus puissant et refroidi par eau (150 ch); il pouvait atteindre 144 km/h avec un poids à vide de 814 kg et une masse totale de 1 164 kg. Son premier vol eut lieu le 25 juillet 1916. Sur les soixante ou soixante-dix exemplaires qui furent construits, quelques-uns furent vendus à la Tchécoslovaquie, qui en conserve un aujourd'hui au Musée national technique de Prague.

conçu par un ingénieur français, l'Anatra D s'inspirait du dessin de l'Albatros allemand.

Les Siamois

L'Anadis, ou Anatra D. Is, était une version de chasse monoplace de l'Anade, équipée d'un moteur Hispano-Suiza de 150 ch et d'un fuselage monocoque en contre-plaqué. Alors que l'assemblage du prototype était en cours, Des Camps le transforma en biplace et augmenta sa capacité en carburant pour lui donner une autonomie de quatorze heures, ce dans le but de fuir la Russie et de rallier Bucarest.

Ayant eu vent de ce projet, les autorités ordonnèrent que l'avion fût reconverti en monoplace! Les essais eurent lieu en octobre-novembre 1916. Si les dimensions de l'Anadis étaient identiques à celles de l'Anasal, son poids à vide se trouvait réduit à 665 kg; mais la masse totale, avec 380 kg de carburant, restait la même que celle de l'Anasal, qui n'en portait que 130 kg.

Avec une vitesse maximale de 153 km/h, l'Anadis était aussi agile que maniable. Il n'était pas encore en production quand, en septembre 1917, le pilote militaire N.A. Makarov fut désigné pour entreprendre une tournée de propagande dans les capitales alliées. Il quitta la Russie en novembre, mais ne dépassa pas la Roumanie du fait d'une rupture de moteur qui l'obligea à renoncer à l'entreprise.

L'Anatra type VK h, ou Anatra Khioni n° 4, conçu en 1916 par le pilote d'essai d'Anatra, V.N. Khioni, n'était autre que la réunion de deux fuselages d'Anade par une voilure centrale sans flèche. L'empennage était légèrement modifié. Une nacelle placée dans le plan central supérieur pouvait recevoir un mitrailleur.

Le pilote prenait place dans le fuselage gauche et l'observateur dans le fuselage droit. Le prototype vola au début du mois dejuillet 1916 aux mains de son concepteur. La charge utile était de 600 kg, sans compter 160 kg de carburant.

le curieux hybride imaginé par le pilote V.N. Khioni était le résultat de l'accouplement de deux fuselages d'Anade, reliés par une voilure centrale, surmontée d'une nacelle dans le plan supérieur.

Un deuxième prototype, désigné Anadva Salmson, puis Khioni n° 4, fut également construit avec deux fuselages d'Anasal équipés de deux moteurs Salmson de 140 ch. Il pouvait transporter un équipage de six personnes, dont deux mitrailleurs arrière (un dans chaque fuselage). La charge utile était de 650 kg plus 180 kg de carburant. La vitesse maximale de ce deuxième prototype était de 140 km/h et son autonomie de trois heures.

Les essais eurent lieu le 5 mai 1917; ils furent suivis d'une commande de cinquante appareils, mais la révolution et la guerre civile qui suivirent en empêchèrent la réalisation. Une version munie de flotteurs s'abîma à l'amerrissage. Un autre prototype, entré en collision avec un Nieuport d'entraînement, fut réparé en 1922, avant d'être, l'année suivante, envoyé à l'école de tir et de bombardement de Serpukhov.

L'Anatra DE, un appareil de bomhardement à long rayon d'action, présentait également une architecture originale. Le concepteur avait tenté de concilier une grande autonomie avec un armement défensif tous azimuts.

Il choisit dans ce but un ensemble moteur tracteur-propulseur constitué par un 140 ch Salmson en étoile refroidi par eau, installé dans l'avant du fuselage, et deux rotatifs Gnome de 80 ch, montés à l'arrière des nacelles latéralesentre les plans. Le DE avait un équipage de quatre personnes : un pilote et trois mitrailleurs, deux d'entre eux étant situés à l'avant des nacelles et le troisième dans le fuselage central, derrière le pilote.

L'idée originale était de faire voler le DE vers son objectif sur trois moteurs et de le faire revenir, allégé de sa charge offensive, sur le seul Salmson. L'avion avait ainsi une autonomie de trois heures et demie et pouvait emporter 400 kg de bombes. Mais son poids effectif était supérieur de 27 % au poids prévu sur le papier, et le prototype s'écrasa à l'atterrissage à l'issue de son premier vol, le 23 juin 1916.

La valeur de cette solution ne fut donc jamais vérifiée. Quant à l'Anatra DM, ou Anamon (contraction d'Anatra monocoque), bien que signé encore une fois Des Camps, il s'agissait d'un chasseur monoplan monoplace inspiré par le Deperdussin, propulsé par un moteur Gnome monosoupape de 100 ch et très différent de l'Anade et de ses dérivés. C'était un monoplan à ailes médianes soutenues par des mâts, dont le fuselage en contreplaqué était monocoque et les ailes trapézoïdales.

L'armement était réduit à une seule mitrailleuse fixe non synchronisée, tirant à travers le champ de l'hélice, dont les pales étaient munies de déflecteurs. Il présentait une envergure de 8,6 m, une longueur de 6,34 m et une masse totale de 535 kg; la charge alaire atteignait 38,3 kg au m2 et la vitesse maximale était de 158 km/h. L'Anamon fut essayé en juin 1916, mais les pilotes s'en méfiaient, comme de tous les monoplans d'ailleurs, et lorsque le prototype fut endommagé, l'avion fut abandonné.

Pendant la guerre civile qui suivit la révolution d'Octobre, la plupart des usines d'aviation cessèrent de fonctionner. En 1920, l'usine Anatra d'Odessa fut détruite lors des combats livrés pour la prise de la ville.

L'établissement de Simferopol, plus petit (il avait été installé en 1916), fut l'une des premières usines d'aviation nationalisées par le gouvernement soviétique, le 17 décembre 1917. Elle devint l'Usine nationale d'aviation n° 15 mais ferma ses portes en 1922. A.A. Anatra émigra après la révolution, et Des Camps retourna en France.

Anatra VI aux couleurs bolcheviques. Les formes générales sont celles du Voisin LAS, avec une nacelle redessinée et des atterrisseurs différents.

Khioni, qui était d'origine grecque (ou, selon d'autres sources, finlandaise), demeura en Union soviétique. En 1923, il produisit au Parc d'aviation n° 4 d'Odessa, installé par Anatra, un appareil civil composé d'un moteur Fiat de 100 ch et de diverses pièces provenant de la défunte société Anatra. Khioni avait déjà produit, outre le VKh, un monoplan inspiré par l'Antoinette.

Le nouvel avion, baptisé Khioni n° 5, ou Konek Gorbunok (« petit cheval bossu », titre d'un conte pour enfants), était un biplan biplace dont les ailes et l'empennage horizontal étaient ceux de l'Anade. Le fuselage, la dérive et le gouvernail étaient différents. Une trentaine d'exemplaires furent construits, et, bien que conçu comme un avion d'entraînement, le Konek Gorbunok est resté dans les mémoires comme l'un des premiers avions agricoles.

La place avant pouvait recevoir un caisson contenant jusqu'à 200 kg d'engrais déversés sous le fuselage. Cet avion resta en service jusqu'à l'arrivée de l'U2 (Po2) en 1929. Son envergure était de 11,46 m, sa longueur de 7,8 m et son poids total de 975 kg. Sa vitesse maximale était de 122 km/h au niveau de la mer.

 


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