Premier vol en décembre 1939, mise en service en 1941.
L'avion américain le plus produit durant la seconde guerre mondiale, à plus de 19 000 unités.
Le 10 août
1939, le maj. gen. Arnold présente son plan de développement de la flotte de
bombardiers de l'USAAC.
Il s'agit ni plus ni moins de mettre au point des
"binômes" pour chaque catégorie : Boeing B-17/Consolidated B-24 dans la
catégorie des bombardiers lourds et North-American B-25/Martin B-26 pour les
bombardiers moyens.
Ce plan est assorti de la commande 461 avions dont 38 B-17C
et autant de B-24A.
Histoire
Moins célèbre que son compagnon des groupes de bombardement lourd, le Boeing B-17 « Forteresse volante », le Consolidated B-24 Liberator, fut néanmoins et sur de nombreux points, un avion supérieur. S'il ne pouvait pas transporter la même charge que la Forteresse volante, il possédait deux avantages sur le plan de l'aérodynamisme : un train d'atterrissage tricyle et une voilure à grand allongement.
La première caractéristique facilitait beaucoup les décollages et les atterrissages et la seconde créait une portance élevée pour une traînée minimale, améliorant ainsi l'ensemble des performances. Un pilote automatique, malgré certains défauts de fonctionnement, permit d'employer le Liberator au maximum de ses possibilités d'avion de reconnaissance maritime.
La voilure, base de la conception du Liberator, apparut pour la première fois sur l'hydravion Consolidated P4Y et, compte tenu de l'intérêt de l'US Army Air Corps pour un bombardier à grande autonomie et hautes performances en altitude, les ingénieurs de Consolidated furent en mesure, vers janvier 1939, de présenter la maquette et les plans d'un bombardier répondant à ce programme, en combinant la voilure et les empennages
du P4Y avec un
nouveau fuselage.
En février, l'USAAC demanda quelques modifications, mais en mars, le premier prototype de ce qui devait devenir le Liberator fut commandé.
La construction du prototype avança rapidement et régulièrement, et le XB-24 vola pour la première fois en décembre 1939. Cet avion pouvait emporter 3 600 kg de bombes dans son volumineux fuselage et il était armé de six mitrailleuses Browning de 7,7 mm à pointage manuel.
Alors que la construction du prototype était en cours, l'USAAC avait commandé sept YB-24 de présérie en vue d'une évaluation opérationnelle; ils furent livrés en 1941. Les seules différences principales entre ces deux modèles portaient sur un poids supérieur au décollage et la possibilité d'installer un équipement de dégivrage sur les ailes et l'empennage des YB-24.
Pendant l'année 1940, l'USAAC commanda également les premiers Liberator de série, sous la désignation B-24A. Neuf d'entre eux seulement devaient être livrés, avec un arme
ment composé de six mitrailleuses de 12,7 mm et de deux de 7,7 mm, d'un poids au décollage augmenté de 3 300 kg, au maximum de 24 tonnes, avant l'introduction d'un nouveau modèle pourvu d'un armement plus lourd et de moteurs améliorés.
Ces derniers avaient été essayés sur le XB-24, redésigné XB-24B à la suite du remplacement des moteurs Pratt & Whitney R-1830-33 « Twin Wasp » à compresseurs à commande mécanique par des groupes R-1830-41 à compresseurs entraînés par les gaz d'échappement.
En même temps, les radiateurs d'huile des moteurs avaient été déplacés de leur position inférieure vers les deux côtés des fuseaux, donnant à ceux-ci vus de l'avant leur forme elliptique caractéristique. Avec ces modifications, les neuf appareils de série produits en 1941 furent désignés B-24C Liberator.
Le modèle suivant mis en service constitua la première version de grande série, le B-24D. Celui-ci, d'un poids au décollage de 25 tonnes, était propulsé par des moteurs R-1830-43 donnant une vitesse maximale de 485 km/h à 8 000 mètres contre les 468 km/h à 5 000 mètres du B-24A.
L'armement était maintenant composé de dix mitrailleuses de 12,7 mm, et la charge de bombes atteignait 4 tonnes, contre 3,6 tonnes pour le B-24A. L'autonomie fut également portée de 3 500 à 4 500 km. La production du B-24D commença vers la fin de 1940, pour atteindre un total de 2 738 appareils.
Le Liberator était sur le point d'être déclaré opérationnel lorsque le Japon attaqua Pearl Harbor en décembre 1941. Les États-Unis retinrent immédiatement les avions destinés à la Grande-Bretagne, et le modèle fut mis en service dans les plus brefs délais.
La première sortie en opérations du Liberator eut lieu à partir de Java, en janvier 1942. (Il faut noter d'ailleurs que des Liberator avaient combattu en 1941 avec la RAF.) Vers le milieu de 1942, les unités de l'USAAF équipées de B-24 opéraient dans le Pacifique, en Alaska, aux Indes et au Moyen-Orient. Dans le courant de l'année 1942, la décision fut prise de concentrer l'action des Liberator dans la zone du Pacifique où
leur grande autonomie,
leur fiabilité et leur équipement de pilotage automatique devaient se révéler indispensables.
Mais le type poursuivit son service sur d'autres théâtres d'opérations, notamment en Europe.
Le B-24E fut fondamentalement semblable au B-24D, mais reçut de meilleures hélices. Il fut construit par Consolidated, Douglas et Ford. Le modèle suivant, le B-24G, fut d'abord construit par North-American. Les 25 premiers exemplaires furent en tous points semblables au B-24D, mais les 430 appareils suivants reçurent une tourelle de nez comprenant deux mitrailleuses de 12,7 mm.
Le B-24H, similaire au B-24G, fut construit à 3 100 exemplaires par Douglas, Ford et Consolidated. Le B-24J, presque semblable lui aussi aux B-24G et B-24H, fut la version la plus construite, avec un total atteignant 6 678 avions. A la place des tourelles de nez Consolidated ou Emerson montées sur les deux versions précédentes, le B-24J reçut une tourelle Motor Products, un nouveau système de pilote automatique et un viseur
de lancebombes
amélioré.
Le B-24L reçut un poste arrière contenant deux mitrailleuses de 12,7 mm à pointage manuel, tandis que le B-24M eut une tourelle Motor Products avec deux armes de même calibre. Les chiffres de production s'élevèrent respectivement à 1 667 et 2 593 exemplaires.
Ce furent d'ailleurs les dernières versions de série des bombardiers Liberator, mais quelques autres variantes expérimentales avaient été produites, dont le XB-24F à dégivrage électrique, à la place du système pneumatique, le B-24J pourvu d'un avant de B-17G, le XB-24K avec un empennage vertical monodérive, le XB-24N semblable fondamentalement au B-24K, mais avec une tourelle boule dans le nez et des moteurs R-1830-75 de
1 350 chevaux.
Ce dernier, admirablement conçu, était capable de hautes performances et avait d'excellentes qualités de vol. Il fut choisi en vue d'une production massive. La fin de la guerre en Europe entraîna l'annulation d'environ 5 168 appareils B-24N, après que sept YB-24N seulement eurent été construits.
La production totale de cet avion dépassa 18 000 exemplaires. Aucun autre type d'appareil américain n'atteignit ce nombre pendant la Seconde Guerre mondiale.
Caractéristiques Techniques
Type
Bombardier lourd
Moteur
4 moteurs
en étoile Pratt & Whitney R-1830-65 de 1.200 ch chacun
Armement
10
mitrailleuses Browning 12,7 mm; 4.000 kg de bombes