La carrière fulgurante de l'as canadien Billy Barker, l'un des pilotes les plus décorés de la Première Guerre mondiale
En août 1914, quand éclata la Première Guerre mondiale, William George Barker (né à Dauphin, Manitoba, le 3 novembre 1894) rejoignit les Canadian Mounted Rifles du corps expéditionnaire canadien, qui servait alors dans les Flandres Mais bien vite, délaissant la boue des tranchées, il s'engagea dans la toute jeune arme aérienne, en tant qu'observateur dans le RFC.
Au mois d'avril 1916, Barker fut affecté, en qualité de sous-lieutenant observateur au Squadron 9, alors équipé d'avions B.E. 2c. Le 29 juillet, il obtenait sa première victoire en abattant avec une mitrailleuse Lewis un appareil Roland biplace.
Après avoir servi successivement dans les Squadrons 4 et 15, où sa conduite lui valut la Military Cross, il fut sélectionné pour suivre des cours de pilotage. Breveté, il rejoignit le squadron 15, doté de biplaces R.E. 8.
C'est aux commandes d'un de ces appareils que, le 25 mars 1917 Barker abattit un Chasseur Fokker, exploit consacré par I'adjonction d'une barre à sa Military Cross.
Quelques mois plus tard, il fut rappelé, en Angleterre comme instructeur.
Après maintes requêtes, il se vit de nouveau transféré dans une unité combattante, le Squadron 28, dont il fut nommé commandant d'une section à son arrivée sur le front français.
A la fin de son premier mois d'opérations, il totalisait au moins cinq victoires.

|
Billy Barker photographié en avril 1919 sur l'aérodrome de Hounslow, près de Londres, devant un Fokker capturé.
|
En novembre, à la suite du désastre de Caporetto, k Squadron 28 fut transféré en Italie.
Sur le front austro-italien
Barker remporta une première victoire le 29 novembre 1917, en abattant un Albatros avec son Camel. En décembre, il en détruisit un autre, ainsi que deux < saucisses » d'observation, puis, le 1er janvier, un troisième Albatros, ce qui lui valut, à la fin du mois d'être décoré du Distinguished Service Order.
A la fin du mois de mars 1918, il était crédité de dix victoires, ainsi que de la destruction de neuf « saucisses », cinq d'entre elles ayant été abattues, avec le concours d'un autre pilote, durant un raid effectué le 12 février au-dessus des lignes ennemies.
Au mois d'avril, il fut appelé au commandement du Squadron 66, équipé lui aussi de Sopwith « Camel ». Mais c'est encore sur son Camel personnel, immatriculé B6313, qu'il abattit, entre le 17 avril et le 13 juillet, seize appareils autrichiens et allemands, dont deux chasseurs. Il obtint alors une seconde barre sur sa Military Cross ainsi que la Medaglia d'argento al valor militare italienne.
Bien qu'ayant été promu commandant du Squadron 139, qui était équipé de chasseurs biplaces Bristol, Barker fut autorisé à voler sur son propre Camel, avec lequel il obtint encore six victoires (quatre seulement furent homologuées).
Une fois cependant, il pilota un Caproni trimoteur afin de transporter derrière les lignes un agent secret italien, mission qui lui valut une seconde Medaglia d'argento al valor militare. Fin septembre, il fut de nouveau transféré en Angleterre comme instructeur et dut abandonner son fidèle chasseur, à bout de souffle, avec lequel il avait remporté presque cinquante victoires, le plus haut score jamais
atteint par un Camel.
De retour en Angleterre, Barker se vit conférer une barre à son Distinguished Service Order. Au lieu d'attendre la fin des hostilités à l'arrière, dans un paisible emploi d'instructeur, il parvint encore à se faire donner, pour quelques jours, le commandement du Squadron 201, qui combattait alors sur le front français avec des Camel. II obtint, quant à lui, de voler sur un Sopwith « Snipe ».
Un accrochage épique
Durant cette période; il accomplit de nombreux vols sans réussir à prendre contact avec l'adversaire.
Son temps de séjour en France étant terminé, Barker reprit, une fois de plus, le chemin de l'Angleterre le 27 octobre.
Mais, n'ayant pu résister à l'envie de jeter un dernier coup d'oeil sur le front, il se détourna de sa route, ce qui lui donna l'occasion de donner, s'il en était besoin, une dernière preuve de son extraordinaire courage.
Avisant un biplace de reconnaissance allemand qui volait au-dessous de lui, Barker fonça sur lui l et ouvrit le feu.
L'avion allemand piqua vers le sol, en laissant une trainée de fumée.

Le lieutenant
colonel Billy Barker arborant la Victoria
Cross qui lui a été décernée
en 1918
|
|
Mais Barker ne s'aperçut pas tout de suite que plusieurs Fokker avaient repéré son appareil.
Ceux-ci ouvrirent le feu et une balle l'atteignit à la cuisse. Barker perdit connaissance et son appareil se mit en vrille. Rapidement revenu à lui, le canadien reprit le combat et abattit un adversaire il fut alors atteint à l'autre jambe et s'évanouit de nouveau.
Ayant repris conscience, il continua la bataille malgré la douleur et réussit à abattre encore2 autres Fokker avant de recevoir encore une autre balle, cette fois dans le coude gauche.Malgré cette nouvelle blessure, il tenta un atterrissage forcé, durant lequel il eut le nez écrasé.
Après être, resté plusieurs jours entre la vie et la mort, il fut finalement transporté dans un hopital anglais, où il resta jusqu'a la fin du conflit. En 1918, Barker, qui avait abattut au total cinquante-deux avions, était l'un des as les plus décorés de la guerre ; outre le Distingued Service Order, la Military Cross et les 2 médailles italiennes, il avait en effet reçu la Victoria Cross ainsi que
la légion d'honneur et la croix de guerre.

Au décollage Billy Barker sur son F.1 Camel serial B6313
Retour au Canada
Complètement remis de ses blessures, Barker rentra dans son pays, où avec un autre pilote ,Billy Bishop, il créa un service d'avions charters entre Toronto et le lac Musoka. Plus tard, il devait reprendre du service dans la royal canadian air force et retourner en Angleterre ,où il entra dans le staff College de la RAF. Mais décu par les activités de l'Air Foerce en temps de paix, il obtint un brevet de pilote
civil et devint directeur d'une compagnie aérienne américaine.
Le 12 mars 1930, Barker pilotait pour essais un nouveau biplace Fairchild lorsqu'il perdit le contrôle de son appareil, qui s'engloutit dans la rivière Ottawa.Tué sur le coup, il fut enterré à Toronto avec les honneurs militaires
|