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La bataille de Berlin

 

ÉCHEC A LA TERREUR

La bataille de Berlin entraîna la destruction de la capitale du Reich mais le bombardement aveugle des populations civiles ne modifia pas le cours de la guerre

Le 25 mai 1945, un homme politique américain, Harry Hopkins, survolant Berlin, conquis par les armées soviétiques et occupé par les Alliés, notait dans son journal intime que la grande cité ressemblait à une seconde Carthage. La guerre avait en effet transformé la vieille capitale de la Prusse en un champ de ruines.

Si la bataille livrée par les Soviétiques au cours des mois d'avril et de mai 1945 avait joué un rôle dans ces destructions, l'offensive aérienne américaine et surtout britannique en était aussi responsable pour une large part. Les dégâts les plus importants étaient imputables à la série de grands raids menés entre novembre 1943 et mars 1944 et connus sous le nom de « bataille de Berlin ».

Curieusement, ce sont les Français qui effectuèrent la première incursion aérienne de la guerre au-dessus de Berlin. Le 7 juin 1940, en réponse à une attaque des bombardiers de la Luftwaffe contre Paris, un Farman 223 de l'Aéronavale, piloté par le capitaine de corvette Dallière, lâcha quelques projectiles sur la capitale allemande. Le 26 août 1940, les Britanniques à leur tour larguaient sur elle vingt-deux tonnes de bombes, toujours dans le cadre d'une action de représailles.

Les Hampden et les Wellington du Bomber Command, opérant à la limite de leur rayon d'action, menèrent ainsi vingt-sept raids jusqu'à la fin de l'année 1940. Au cours de l'automne 1941, la Royal Air Force attaqua encore plusieurs fois la ville à l'appel de l'Union soviétique. Mais les pertes furent importantes (près de 10 % des avions engagés en décembre 1941) et les résultats aléatoires.

De plus, l'approche jusqu'à la capitale allemande était très longue et la Flak extrêmement dense. Au début de l'année 1942, le Bomber Command renonça donc à poursuivre des opérations qui risquaient de ruiner la puissante offensive qu'il préparait contre les villes de l'Allemagne occidentale.

la guerre des tracts. Celui du haut, lancé par les Alliés, déclare la guerre totale aux villes allemandes; celui du bas, à la suite des bombardements de Berlin, promet le prochain anéantissement de Londres, mais les armes secrètes de Hitler ne suffiront pas.

Les espoirs de l'Air Marshal Harris

Lorsque Arthur Harris prit la direction du Bomber Command de la Royal Air Force en février 1942, de nombreux hommes politiques britanniqus réclamèrent une campagne de bombardements sur Berlin. Mais l'Air Marshal disposait en tout et pour tout de quatre-vingts bombardiers quadrimoteurs capables de mener à bien une telle mission.

Il n'abandonna cependant jamais l'idée, mais attendit patiemment jusqu'au mois de novembre 1943 pour tenter de la concrétiser. La base de sa stratégie reposait sur une action commune des Anglais et des Américains.

Dans une note adressée, le 3 novembre 1943, à Winston Churchill, le chef du Bomber Command affirma être en mesure de raser la ville avec la participation de l'US Air Force. Il envisageait bien la perte de quatre cents à cinq cents bombardiers, mais pensait que cette opération raccourcirait considérablement la durée de la guerre. Grâce à ses Lancaster, il mettrait l'Allemagne à genoux pour le fer avril 1944.

Le Bomber Command bénéficiait, il est vrai, de nombreux avantages, à la fois matériels et techniques. Il possédait assez de quadrimoteurs lourds pour attaquer Berlin en force. En outre, bien que cette ville fût en dehors du rayon d'action des systèmes d'aide à la navigation Oboe et Gee, la Royal Air Force n'en mettait pas moins en oeuvre l'excellent radar qu'était le H2S. Le Window était également une arme précieuse.

Il s'agissait de feuilles métalliques qui, lancées par milliers dans le ciel, brouillaient complètement les radars ennemis et perturbaient la défense antiaérienne. Le Window avait été employé avec succès lors de la bataille de Hambourg. Enfin, pour tromper l'adversaire, les Britanniques montaient souvent des attaques de diversion et des attaques simulées ou orientaient la chasse allemande vers de faux objectifs en utilisant du personnel parlant allemand, tactique qu'ils avaient baptisée « Airborne Cigar ».

Hanté par l'idée de faire de Berlin un nouveau Hambourg, Harris lança ses bombardiers contre la ville trois fois de suite, en août 1943. Ces bombardements se soldèrent par la perte de 126 appareils et eurent pour conséquence l'évacuation des habitants que les autorités n'estimaient pas indispensables à l'effort de guerre.

Après ces raids, le chef du Bomber Command estima que le moment était venu d'attaquer sans laisser aux Allemands le temps de souffler. En novembre 1943, le moral était bas en Allemagne. La guerre contre la Russie tournait à la catastrophe; l'Italie avait capitulé et s'était rangée dans le camp allié; l'offensive aérienne atteignait son paroxysme. La destruction de Berlin pouvait définitivement faire pencher la balance en faveur des Anglo-Américains.

Le chasseur Focke-Wulf Fw-190 a constitué la principale opposition aérienne de la Luftwaffe contre les raids de B-17 et de Lancaster. Diverses méthodes d'interception seront élaborées avec cet appareil, mais aucune ne pourra enrayer de façon durable l'offensive alliée.

La bataille s'engage

La première opération contre Berlin se déroula donc dans la nuit du 18 au 19 novembre 1943. Deux vagues de bombardiers quittèrent les bases du Bomber Command. La première, forte de 444 avions, se dirigea sur la capitale; la seconde, composée de 395 appareils, fut chargée de bombarder Mannheim.

Cette double attaque surprit et dérouta la défense allemande, qui réagit assez mollement et ne parvint à abattre que neuf avions anglais. Ces pertes furent d'ailleurs les plus faibles de toute la bataille de Berlin. Les Britanniques n'en éprouvaient pas moins une certaine déception. Des nuages épais avaient en effet masqué la ville et les avions de la Path Finder Force durent marquer les objectifs à atteindre à l'aide des radars H2S.

Les mêmes couches nuageuses avaient fortement gêné les appareils chargés de prendre les photographies aériennes qui permettaient aux spécialistes d'évaluer la précision et les résultats des bombardements.

Quatre nuits plus tard, Harris envoyait sur Berlin 764 bombardiers lourds, dont 121 marqueurs d'objectifs. Nombreux étaient, parmi eux, les avions qui n'avaient encore jamais été engagés. Le KB.700, version du Lancaster construite au Canada, participait lui aussi, pour la première fois, à une opération de guerre.

Malgré leur nombre, les bombardiers britanniques ne produisirent cependant pas l'impression de puissance qui s'était dégagée du raid des mille effectué en 1942. Malgré tout, le bon entraînement des équipages de l'Air Marshal Harris fut nettement mis en valeur. De plus, alors que l'attaque sur Cologne de mai 1942 rassemblait de nombreux bimoteurs comme le Wellington, le Hampden ou le Whitley, celle de la nuit du 22 au 23 novembre 1943 fut le fait d'une grande majorité de quadrimoteurs lourds.

Au moment où débuta la bataille, les Anglais rééquipaient d'ailleurs activement leurs squadrons de bombardement. Les Lancaster remplaçaient peu à peu les Stirling. Le Halifax était lui aussi inférieur au Lancaster, mais l'introduction du type III dans les unités compensait quelque peu cette disparité.

Le Mosquito constituait de son côté un atout important du Bomber Command et remplissait avec une très grande efficacité des missions de harcèlement et des attaques de précision. Un squadron polonais volait encore sur Wellington. Mais cet avion ne fut pas envoyé sur Berlin. Il se contenta d'attaquer la défense antiaérienne allemande afin d'augmenter la confusion.

L'opération de la nuit du 22 au 23 novembre se répéta le lendemain soir, mais avec beaucoup moins de moyens. Deux jours plus tard, Francfort subit à son tour les assauts de la Royal Air Force, puis, le 26, 450 bombardiers revinrent sur Berlin, tandis que 178 autres opéraient une diversion au-dessus de Stuttgart.

C'étaient, pour la plupart, des Lancaster. Cette fois, les conditions atmosphériques se révélèrent excellentes. Le ciel était dégagé au point que les équipages purent nettement distinguer les incendies allumés lors de la dernière attaque. Ce bombardement eut un effet plus destructeur que les précédents, et les usines d'armement Rheinmetall Borsig furent sérieusement mises à mal, Un autre bombardement de Berlin était prévu pour 12 nuit suivante, mais il fut reporté au dernier moment et Harris choisit de frapper Leipzig.

Harris change de tactique

Au début du mois de décembre 1943, l'Air Marsha Harris se montrait assez peu satisfait des résultat] obtenus contre Berlin.

Le mauvais temps ne cessait de contrarier les reconnaissances aériennes, et la brume matinale qui couvrait les aérodromes du Bomber Command constituait une gêne constante lors des retours de mission.

De plus, la période de pleine lune prévue du 8 au 14 décembre, allait grandement aide] les chasseurs ennemis dans leur recherche des bombar diers.

Cette nuit-là, les bombardiers firent comme s'ils allaient assaillir 12 capitale, et les Mosquito larguèrent des Window pour affoler les radars et attirer la chasse de nuit allemande sur Berlin.

Enfin, la perte de quarante appareils lors dt dernier raid aggravait les préoccupations du comman dant en chef du Bomber Command. Harris décida en conséquence d'inaugurer de nouvelles tactiques.


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Fan d'avions © 16 Mai, 2001