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Figures de l'Aviation |
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Chanute Octave
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PREMIÈRES GLISSADES Les planeurs d'Octave Chanute inspirèrent les grands débuts de l'aviation et donnèrent des formes nouvelles aux plus lourds que l'air Octave Chanute, ingénieur français installé aux États-Unis, contribua au développement de l'aviation mondiale et inspira largement les premières réalisations des frères Wright. Né à Paris le 18 février 1832, Octave Chanute était âgé de six ans lorsque son père, professeur au Collège de France, dut, pour les besoins de sa carrière, s'installer en Louisiane. En 1846, la famille s'établit à New York, où le jeune Octave acheva ses études. Devenu ingénieur des chemins de fer il n'avait que dix-sept ans, il participa à de nombreux travaux de génie civil (construction de voies ferrées et de ponts surtout) et se fit naturaliser américain.
C'est à partir de 1874 qu'il commença à s'intéresser à l'aviation. En 1889, il se rendit en France en vue de compléter le dossier qu'il avait commencé à constituer sur le sujet. Se passionnant pour les expériences d'Otto Lilienthal et de Lawrence Hargrave, il s'attacha longuement à l'étude des observations de Louis Mouillard sur les grands oiseaux de mer. Jusqu'à la mort de Mouillard en 1897, les deux hommes entretinrent une correspondance fort régulière et Chanute lui accorda une aide financière. Mouillard partagea d'ailleurs avec l'ingénieur américain le brevet qu'il déposa le 18 mai 1897 et qui avait pour titre Moyens pour le vol aérien. Le principe de base en était « l'imitation de façon simple des oiseaux voiliers ». Auteur fécond, Octave Chanute publia de nombreux articles, dans lesquels il ne cessait de rappeler toute l'importance des travaux de ceux qu'il considérait comme de grands précurseurs : Lilienthal surtout. Il publia ainsi en 1894 Progress in Flying Machines, dont le titre est à lui seul très évocateur. Poussé par certains de ses lecteurs, qui lui reprochaient de rester trop théorique, Chanute décida bientôt de se lancer dans la pratique. C'est en 1896 et 1897 qu'il essaya ses propres appareils, aidé par Avery et Herring, dont les noms furent plus connus par la suite. (Herring en particulier devint l'associé de Curtiss dans la Herring Curtiss Company, fondée en 1909 à Hammondsport au capital de 360 000 dollars. Il créa avec lui le Golden Flyer, qui remporta la première Coupe Gordon-Bennett d'aviation.) Les exercices physiques n'étant plus de son âge, comme il l'avouait lui-même, Chanute confia à ses deux jeunes aides le soin de réaliser les fameuses « glissades ». Pour ce faire, il choisit les dunes situées au bord du lac Michigan et ne fut pas long à reconnaître qu'il avait « plus appris en trois semaines qu'en vingt ans de calculs et de construction de modèles ». Octave Chanute mit alors au point de nombreux appareils inspirés des conceptions de Penaud et de Lilienthal. Plusieurs centaines de glissades furent ainsi réalisées, sans le moindre incident, sur diverses machines dont certaines eurent jusqu'à six plans. Chanute expérimenta même un appareil inventé par un ingénieur russe et baptisé Albatros. Mais c'est sur un biplan qu'il obtint les meilleurs résultats. Muni d'un double gouvernail, vertical et horizontal, celui-ci ressemblait beaucoup aux cerfs-volants de Hargrave. La queue, analogue à celle que Penaud avait inventée en 1872, favorisait l'équilibre en augmentant le moment d'inertie et en maintenant l'appareil dans le vent. Pour renforcer les surfaces, il utilisa une ferme analogue aux fermes d'un pont, très légère, très solide et pouvant supporter le poids d'un homme. Le principal problème posé par cet appareil concernait l'équilibre et la recherche du centre de gravité. Le plus long parcours réalisé fut de 109 m avec un angle de chute de 10°. Les expériences d'Octave Chanute furent rendues publiques en 1897, de même que les plans de ses appareils, qui furent diffusés dans de nombreuses revues américaines et européennes. C'est à cette époque que les frères Wright, qui avaient déjà lu Progress in Flying Machines, prirent contact avec le grand inventeur.
De ces relations naquit une fructueuse coopération, car Chanute était toujours heureux de faire connaître ses résultats. Malheureusement, Wilbur et Orville Wright n'avaient pas l'esprit aussi large que leur conseiller. Craignant que Herring ne trahit ce qu'ils considéraient comme « leur secret », ils cessèrent toute collaboration avec l'inventeur. En France, le capitaine Ferber échangea pendant quatre ans une abondante correspondance avec le savant, anxieux qu'il était à l'idée que la France pût accumuler du retard dans le domaine de l'aviation. Cependant, et bien que Chanute eût expédié en France maints exemplaires de sa brochure Gliding Experiments, son travail n'y suscitait guère d'intérêt. Il fallut, pour changer cet état de choses, qu'il fît une conférence à l'Aéro-Club de France le 2 avril 1903. A cette occasion, il insista beaucoup sur le fait que chacun, de quelque pays qu'il fût, devait faire profiter au maximum les chercheurs de ses expériences. De même qu'il avait pu tirer parti des travaux de Lilienthal, il ne souhaitait rien de mieux que d'être le devancier de meilleurs expérimentateurs. L'Aéro-Club créa en France une véritable école de planeurs. C'était la première au monde de ce genre à voir le jour, et des appareils type Chanute y furent utilisés. Des noms célèbres de l'aviation volèrent sur ces machines : Ernest Archdeacon et Gabriel Voisin à Berck en 1904, Gabriel Voisin encore, au Touquet en 1907. Hélas! tombé gravement malade en Allemagne, Octave Chanute, qui avait écrit si brillamment une des premières pages de l'aéronautique, s'éteignit à Chicago le 24 novembre 1910.
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Fan d'avions © 16 Mai, 2001