- Introduction

 

- Histoire de l'Aviation

- Belles Photos Avions

- Les plus beaux avions

- Les profils

 

- Avions 14-18

- Attaques

- Chasseurs

- Ballons

- Bombardiers

- Hélicos

- Maritime

- Autres

- Planeurs

- Reco.Transp.Entrain.

- Spéciaux

 

- Avions 39-45

- Attaques

- Chasseurs

- Bombardiers

- Hélicos

- Maritime

- Autres

- Planeurs

- Reco.Transp.Entrain.

- Spéciaux

 

- Les Hommes

- As 14-18

- As 39-45

- Les Avionneurs

- Les Exploits

- Les Figures

 

- Divers

- Cocardes

- Décorations

- Emblèmes

- Grades

 

- Guerres mondiales

- Guerre 14-18

- Guerre 39-45

 

- Bataille d'Angleterre

- Une période décisive

- Les Avions

 

 

 

Figures

Figures de l'Aviation

France

 


 

Jorge Chavez

 

Nom : Jorge Chavez dit Geo

 

Né en : 13 janvier 1887

 

A : Paris

 

Mort en : le 27 septembre 1910

 

A : Domodossola

 

 

 


PARCE QU'IL FALLAIT MONTER ENCORE PLUS HAUT

 

Au début du siècle, la technique n'étant pas aussi cloisonnée  qu'actuellement, une formation d'ingénieur assurait tous les débouchés offerts par le développement industriel et mécanique. Dans le même temps, des sportifs, parmi lesquels Santos-Dumont, les frères Farman, Nieuport, Rougier, expérimentaient de nombreuses machines.

Géo Chavez descendant de son Blériot XI au retour d'un vol  d'essai en vue de la traversée du massif alpin.

Né à Paris le 13 janvier 1887 de parents péruviens, Géo Chavez remplit ces deux conditions. Ingénieur de l'école Violet, il est aussi sportif : sous les couleurs du lycée Carnot, puis du lycée Charlemagne, il a été, de 1905 à 1907, champion de France interscolaire du I 500 m plat et, avec le Racing Club de France, champion de Paris du 400 m, avant de pratiquer le rugby, en 1907 et 1908.

Il peut donc prétendre être aviateur lorsqu'il termine ses études en 1909. Huit jours après son premier vol, à l'école Henri-Farman de Mourmelon, le 5 février 1910, il obtient le brevet de pilote n° 32. C'est l'essor!

Le 28 février, Chavez vole I heure 45 minutes sur le circuit Mourmelon-Louvercy-Bouy-Mourmelon, et, peu après, atteint l'altitude de 510 m.

Seuls, deux grands champions l'ont précédé : Latham et Paulhan.Ces performances confirment ce que ses qualités laissaient prévoir. Désormais, il va s'entraîner dans deux directions : la distance et l'altitude. Sa devise n'est-elle pas : « Plus haut, toujours plus haut »?

le fragile monoplan lutte contre les éléments au-dessus des gorges du Gondo le 23 septembre 1910.

Mais l'aviation est un sport coûteux. Il y a, certes, le prix des appareils. Fragiles et capricieux, ceux-ci nécessitent en outre un entretien constant; de plus, il faut payer l'indispensable équipe de mécaniciens ainsi que les frais de garage, car on ne peut laisser les aéroplanes exposés aux intempéries.

Pour se procurer les fonds nécessaires, il trouve une solution : participer à des meetings, ce qui, de plus, amène la consécration par la foule.

En 1910, les pilotes ne peuvent rien offrir de spectaculaire. Les exhibitions leur permettent seulement de présenter au public plusieurs appareils en vol simultané, tout en perfectionnant leur science du pilotage et la qualité technique de leurs matériels..

En mars et avril de la même année, à Biarritz, Chavez, pour son premier contact avec le public, déchaîne l'enthousiasme en volant pendant quarante-cinq minutes à 300 m de hauteur. Pourtant, des « grands » de l'aviation sont là : Blériot, Leblanc et autres. Pour prouver qu'il est à sa place parmi les meilleurs, il doit se mettre en valeur à chaque manifestation.

Du 15 au 25 avril, il se fait remarquer à Nice en se classant troisième du Prix de totalisation des distances (les concurrents additionnaient les kilomètres parcourus chaque jour en tournant au-dessus d'une piste!).

Si cette performance n'est pas des plus spectaculaires, elle a cependant un côté passionnant en raison de la longue lutte menée contre les éléments.

Le 17 avril, les spectateurs voient l'appareil, entraîné bien au-delà du virage par un vent violent, se diriger vers la mer, où il tombe. Heureusement, ancêtre de la « Mae West », le gilet du pilote fait office de flotteur et lui permet d'attendre les secours.

Malgré cet incident, Chavez reprend ses vols le lendemain. Le 21, un duel serré l'oppose à Latham dans le Prix de la hauteur. Finalement, Latham, sur monoplan Antoinette, l'emporte avec 656 m, tandis que le Farman de son rival ne peut dépasser 644 m. Après l'épreuve, le vainqueur déclare sportivement : « A de telles hauteurs, une différence de 12 m ne doit pas compter. » Mais le jury, inflexible, maintient sa décision.

l'épave du Blériot de Chavez, détruit au sol à son arrivée à Domodossola. Grièvement blessé, Géo Chavez devait succomber quelques jours plus tard.

Du 30 avril au 6 mai a lieu le meeting de Tours. Le mauvais temps gêne considérablement les concurrents. Chavez se classe quatrième du Prix de totalisation des distances en parcourant 147 km, dont 108 au cours de la quatrième journée.

Et les démonstrations se succèdent! Du 7 au 15 mai, Grande Semaine lyonnaise : les aviateurs sont encore handicapés par le mauvais temps. Le Il, Legagneux donne le baptême de l'air à Mme Herriot. Le lendemain, un ouragan dévaste tout : les tribunes sont emportées, les pylônes couchés... Ces dégâts amènent une prolon

gation des épreuves, endeuillées, le 16, par la mort d' Hauvette-M ichelin.

La fête terminée, un journaliste écrit : « Ou je me trompe fort, ou je crois qu'il faut voir en Chavez un émule de Paulhan et un des concurrents qu'il doit craindre le plus. » Chavez figure, en effet, en bonne place à tous les classements.

Le meeting de Vérone, du 22 au 29 mai, n'est pas un gros succès. Le public commence à se lasser de la ronde monotone des appareils au-dessus d'une piste. Déjà s'amorcent des projets d'épreuves débordant les limites des aérodromes. Chavez s'y fait remarquer, comme partout, dans les épreuves de hauteur.

les restes de l'appareil sont descendus dans la vallée.

De plus, le 25 mai, il se distingue en portant secours, au péril de sa vie, à un autre concurrent, Duray. Victime d'une chute alors qu'il allait décoller, celui-ci est blessé et reste coincé entre les roues de son appareil, qui continue à rouler; Chavez réussit à couper le contact et à arrêter la machine.

A Budapest, du 5 au 15 juin, puis à Rouen, du 19 au 26, il se distingue encore dans la même spécialité. Au cours de ce dernier meeting, dépassé par Léon Morane sur Blériot, il lui faut constater que, sauf Paulhan qui vole sur Farman, tous ceux qui ont gagné des courses d'altitude sont des spécialistes du monoplan : Latham sur Antoinette, Morane sur Blériot.

Et c'est ainsi que la Grande Semaine de Reims, du 3 au 10 juillet, voit les débuts remarquables de Chavez sur Blériot. En effet, dès son premier vol, il atteint l'altitude de 1 150 m, battant son propre record 644 m établi à Nice en avril.

A Blackpool, du 28 juillet au 3 août, il monte à I 647 m, puis à Lanark, du 6 au 13 août, à 1 575 m. Alors que s'affirme ainsi un spécialiste de la hauteur, la ville de Milan crée, à l'occasion d'un meeting qui doit avoir lieu du 18 au 24 septembre, une épreuve sensationnelle dotée de 100 000 francs de prix : la course Brigue-Milan avec escale à Domodossola. Le survol des Alpes au-dessus du col du Simplon (I 480 m) en est la grosse difficulté.

Après avoir étudié le parcours imposé, Chavez va à Paris chercher le Blériot à moteur Gnome de 100 ch qu'il compte utiliser. Le 8 septembre, au cours de son entraînement à Issy-les-Moulineaux, il atteint l'altitude de 2 652 m, battant le record du monde détenu par Léon Morane avec 2 582 m. Sûr de lui et de sa machine, il peut s'attaquer aux Alpes.

Le 18 septembre 1910, cinq aviateurs sont autorisés à prendre le départ : Chavez, Paillette, Cattaneo, Weymann et Wiencziers. Le 19, Chavez effectue un vol au-dessus du Simplon; au retour, il déclare : « L'appareil est un jouet dans le vent! »

Le 22, après trois essais, Weymann renonce; son appareil, pourtant rapide, n'est pas assez puissant pour gagner la hauteur nécessaire. Le 23, la météo favorable puis une reconnaissance automobile décident Chavez. A 13 h 29, il décolle. Vingt-cinq minutes plus tard, les commissaires et les curieux qui le voient passer au-dessus du sommet du Kulm constatent que l'appareil est durement secoué, mais se rendent compte de la volonté du pilote de maintenir son cap.

Dans les gorges du Gondo, l'avion, pris dans un tourbillon, semble demander grâce. Il passe. On le signale à Iselle, Varzo, Monschera, puis il survole Domodossola et atterrit sur un terrain à trois kilomètres de la ville. Il est 12 h I 1 . C'est la victoire! Pour la première fois, un aviateur a traversé les Alpes! A Brigue, avertis par téléphone, commissaires et mécaniciens sont en liesse. Trop tôt...

La victoire est chèrement acquise! Au moment de l'atterrissage, une des ailes s'est repliée et l'appareil s'est écrasé au sol. Gravement blessé, l'aviateur, transporté à l'hôpital de Domodossola, y meurt le 27 septembre. Après des obsèques solennelles à Paris, il sera inhumé au cimetière du Père-Lachaise. En 1957, après une émouvante cérémonie, les restes du courageux pilote sont rapatriés au Pérou par un appareil de l'armée de l'Air.

 


 Figures

Fan d'avions © 16 Mai, 2001