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as 14-18

As 14-18

France

 

 

 

Michel Coiffard

 

 

 

Nom : Michel Joseph Callixte Marie Coiffard

 

Grade : Lieutenant

 

Unitées : N154; Spa154

 

Victoires : 34

 

Né le : 16 Juillet 1892

 

A : Nantes

 

Mort le : 29 Octobre 1918

 

A :

Michel Coiffard (34 victoires) abattit 28 ballons allemands avant sa mort en octobre 1918.


Coiffard, le casseur de Drachens

Né à Nantes le 16 juillet 1892, Michel Coiffard s'engage le 16 novembre 1910, sous le matricule 2459. Un an plus tard, il se trouve en Tunisie, puis après quelques mois, fait campagne au Maroc Occidental.

Nommé caporal le 29 novembre 1913, il passe sergent quelques mois plus tard, le 29 aoüt 1914. Affecté au 13è Bataillon de Chasseurs, il y reste jusqu'en 1917. En effet, blessé et déclaré inapte au service actif, il demande à passer à l'Aviation, peut-être en espérant que ses blessures et sa bravoure l'aideront mieux dans cette arme pour passer officier.

Comme Guynemer, qui fait la une des journaux, à l'époque. Le 4 janvier, c'est chose faite  il reçoit sa feuille de route pour l'école de pilotage. Le 19 avril, il obtient son brevet et après quelques semaines d'attente, Coiffard se voit affecté à la N 154, qu'il rejoint le 28 juin.

Cette escadrille, en formation, stationne à Matigny, près de Ham, et vole aux ordres de la  IIIè Armée. Le lieutenant Augereau commande cette unité, dont le jeune Coiffard est le dixième pilote. Après quelques vols d'entrainement, viennent les premières sorties de guerre.

le Spad XIII du Lt COIFFARD

La première. rencontre avec I'ennemi, le futur as la vit le 28 juillet 1917. Ce jour-là, cinq Nieuport décollent de Matigny et se dirigent vers la Fère. LE MDL Ducastel est leader, Coiffard suit avec toute son inexperience... Bientôt un Teuton est aperçu vers 3 000 metres et le leader donne le signal de I'attaque.

Se rapprochant rapidement, Ducastel ouvre le feu a 150 mètres, et dégage à 80, après avoir tiré une vingtaine de cartouches. A cet instant, un des Nieuport se met en vrille et le leader, le croyant attaqué, se précipite pour l'aider. Au même moment il aperçoit quatre avions ennemis qui s'approchent.

Regroupant sa patrouille, Ducastel fonce vers l'ennemi... qui fait demi-tour. Pendant 1 h 30, la CAP (Combat Air Patrol = Patrouille de Combat) française reste sur la zone puis rentre vers 11 h 30. Coiffard, bien que n'ayant pas participé au combat, est ravi, même s'il n'a pas tout compris du déroulement de l'action.

La victoire est homologuée au MDL Ducastel. Le 18 aoüt, Coiffard connait l'odeur de la poudre en mitraillant un convoi ennemi entre St-Quentin et Origny, sur la route de Guise. Le 3 septembre, s'attaque à un biplace d'observation, mais son inexpérience fait que I'Allemand lui échappe.

Mais, deux jours plus tard, le dieu des aviateurs est avec lui : it réussit à descendre un Albatross au Catelet, au nord de St-Quentin. Il connait enfin l'ivresse de la première victoire ! Le 23 septembre, la N154 se met en place à Bonneuil, 20 km au S-E de Compiègne. Le 27, le premier Spad arrive : c'est un type 7 de 180 cv.

Le 5 novembre Coiffard passe adjudant, puis, très rapidement, sous-lieutenant le 19 du même mois : enfin officier, avec tous les avantages que celà comporte. Des ce jour, sa personnaiité va s'affirmer.

Le 22 novembre, en patrouille avec le sous-lieutenant Coignard, il mitraille des troupes entre Saint-Laurent et Saint-Quentin. Complètement équipée de Spad, la 154 devient SPA154 en décembre. Le 31, Coiffard mitraille à nouveau les tranchées ennemies, ainsi que le 2 janvier 1918, ramenant aussi au commandement des renseignements sur le déplacement des troupes ennemies près de Saint-Quentin.

Le lendemain, un jeudi, Coiffard décolle avec une patrouille, à 11 h 30, avec pour mission de protéger un Sopwith de la 207.

Le MDL Barbreau reste en patrouille serrée avec le Sopwith, tandis que Coiffard et le sergent Petit sont en protection à 500 mètres audessus.

Petit fait demi-tour rapidement avec des ennuis mécaniques. Vers midi et quart, la formation survole Saint-Quentin.

Elle aperçoit alors des « collègucs d'en face » venant a leur rencontre : le Sopwith fait demi-tour, tandis que Coiffard grimpe, puis, d'une savante glissade arrive sur I'ennemi : de quelques rafales tirées entre 20 et 5 mètres ont raison de I'Allemand qui s'engage en piqué, suivi du Français.

Le moteur de ce dernier donne tout à coup des signes de faiblesse et Coiffard prend le chemin des lignes françaises qu'il passe a 1 500 mètres, hélice arrêtée !

En vol plané, il se pose à temps. Une équipe de dépannage Iui permet de rentrer en fin d'apres-midi, et il apprend alors la confirmation de sa victoire...

Le 22 janvier, le GC 11 se met en place à Beugneux, sous les ordres de la Vè Armée, et la SPA 154 l'y rejoint pour remplacer la SPA 48 mutée ailleurs.

Le 2 février, après un dur combat, Coiffard descend un biplace à croix noires aux environs de Juvincourt.

Suite à ce fait d'armes, il va recevoir la Légion d'Honneur (que Fonck a recue à sa 42e victoire !). Le 30 mars, le GC 11 se retrouve à Tillé, près de Beauvais. Coiffard entre a l'hôpitai de Saint-Louis, à Paris...

Le 27 mai, les Allemands lancent une offensive dans le secteur de Laon, et progressent très rapidement, créant une certaine panique chez les alliés. A Paris, Coiffard, ne voulant pas être laissé pour compte, se hate de se remettre sur pied, tant bien que mal.

Le 28 juin, il rejoint la SPA 154 à Villeseneux (20 km S-0 Chalons). Le 30, Coiffard décollant tot le matin avec Barbreau et Waddington. Un Drachen est aperçu au loin, vers Beuvardes, au nord de Chateau-Thierry.

A 6 h 50, I'observateur allemand saute en parachute sous les attaques françaises, mais malheureusement pour Iui, le ballon en feu le recouvre. En fin d'après-midi, avec Gros et Petit, Coiffard règle le compte du Drachen de Courville, non loin de Reims.

Le lundi 1er juillet, en fin d'après-midi, la patrouille Coiffard-Gros-Petit décolle pour « casser du Drachen », toujours à l'ouest de Reims. Au milieu de la riposte ennemie, les Français foncent sur celui de Courmont qui capitule en quelques instants.

Au retour, on compte 6 impacts et un éclat de DCA dans le Spad de Coiffard, le fameux « Mado » : certainement une infirmière de l'hôpitai Saint-Louis... Le vendredi suivant, méme mission avec Petit et Ehrlich en équipiers.

A six heures moins dix, le Drachen de Courcelles-Sapicourt a cessé d'exister. C'est la 7è victoire de Coiffard (dont 3 en collaboration). Seul en debut de journée du 7 juillet, le tout nouvel as décolle vers 9 heures et se dirige vers le terrain de chasse habituel, ou il trouve un Drachen au même endroit qu'il y a deux jours.

le Draken

Attaquant hardiment malgré le feu ennemi, Coiffard ajoute une victoire à son palmarès. Le 12 juillet, nouvelle patrouille matinale, avec le sous-lieutenant Waddington et le MDL Ehrlich, peu avant 7 heures. A l'ouest de Reims, ils aperçoivent un biplace teuton. Se précipitant sur lui, ils découvrent avec lui 4 chasseurs de protection au-dessus de Rosnay qui sont en train de malmener un Breguet 14.

Le trio français entre dans la danse et, après un dur combat, un biplan ennemi va s'écraser près de Courcelles-Sapicourt. II avait le nez rouge et une bande noire, verticale, sur le fuselage. peut-être était-ce la JS 11 qui se trouvait à Beugneux depuis juin.

Trois jours plus tard, un lundi, quatre SPAD décollent, capitaine Lahoulle en tête : sous-lieutenant Coiffard, adjudant Chevalier, sergent Abbott. La formation met le cap à I'ouest de Reims. Le premier Drachen est mis en flammes à Goussancourt à 10 h 30, immédiatement suivi d'un autre...

En fin de journée, Coiffard décolle avec Gros et Ehrlich comme équipiers. Vers 19 heures un ballon est aperçu près de la Marne vers Jaulgonne : assailli par les trois Français, il s'écroule en flammes en quelques instants, inscrivant ainsi la 28è victoire de l'escadrille. A l'issue d'une attaque similaire, le capitaine Lahoulle, griêvement blessé, se fait évacuer vers l'arriêre et le cornmandement de la 154 échoit au sous-lieutenant Coiffard.

Dès le 17 juillet, l'offensive allemande se stabilise grace aux renforts alliés affluant de toutes parts. Le même jour la SPA 154 envoie deux patrouilles rechercher les mouchards ennemis. Vers 5 heures du matin, Coiffard décolle à la tête de la premiere patrouille, composée de Ehrlich et du sergent Hubert.

Cette fois-ci, les Français se dirigent vers l'est de Reims ou ils aperçoivent un Drachen qui se balance paresseusement au-dessus de Moronvilliers. L'attaque des Français, foudroyante, prive l'ennemi d'un observatoire précieux. Coiffard enregistre ainsi sa 13e victoire, suivie quelques instants plus tard par la 14'.

Cette chasse systématique aveugle les Allemands, permettant aux troupes françaises de se mouvoir à l'abri des regards. La SPA 154 en est a sa 33' victoire. Le 18 juillet, sans préparation d'artillerie, avec l'aide de l'aviation, Foch lance sa contre-offensive : c'est le début de la fin pour l'envahisseur allemand.

Vers 9 heures, ce matin-là, Coiffard décolle avec Gros et Waddington. Au loin, sur la forêt de Retz, ils aperçoivent leur future victime. La patrouille monte en altitude pour attaquer avec un certain effet de surprise... qui réussit ! Nouvelle victoire pour l'escadrille. La patrouille « astique son axe » (fait des aller-retour) pendant une petite heure, puis rentre. En fin de journée, deux patrouilles de trois SPAD décollent, dont une menée par Coiffard. Lorsqu'elles rentrent, deux victoires viennent s'ajouter au palmarès de la 154.

Le 21 juillet, les restes encore fumant à Champlat (20 km S-0 de Reims), les Allemands raient un Drachen de leurs comptes : Coiffard vient de passer par là mais cette victoire ne lui sera pas homologuée... Ce même jour, les troupes françaises réoccupent Chateau-Thierry.

La retraite allemande ne faisant plus de doutes, le GC 11 reçoit l'ordre de se mettre en place à Trécon, à six kilomètres au nord de leur terrain, dès le 24 juillet. Le jeudi ler Coiffard ajoute sa 18è victoire à son tableau de chasse.

Parti avec Ehrlich dans son aile, Coiffard aperçoit deux Drachens vers Sommepy, près de la route Suippes-Charleville. Suivant la tactique habituelle, la patrouille monte vers 3 000 mètres puis pique sur l'objectif qui est tiré par une série de rafales bien ajustées : le ballon tombe en flammes avant que l'ennemi n'ait pu le ramener au sol !

Par une autre attaque aussi précise, un deuxième Drachen est détruit de la même manière. II est environ 9 heures, et la journée s'annonce prometteuse ! La 154 enregistre sa 41è victoire en fin de journée grace à une autre patrouille menée par Waddington...

Le surlendemain, en fin de journée, Coiffard décolle avec Barbreau, et jetant un coup d'oeil machinal vers Sommepy, le leader aperçoit deux Drachens au-dessus du mont. Plein gaz, les deux Spad filent vers eux. Malgré les défenses adverses, les deux pilotes réussissent à abattre les deux observatoires, ajoutant les 42e et 43e victoires à l'escadrille et Coiffard, pour sa part enregistrant ses 20e et 21e.

Avec un de ses équipiers habituels, Ehrlich, le patron de la 154 décolle le dimanche 11 aout, en debut de soiree. En montée, les deux Français aperçoivent un Drachen qui semble les narguer, bien à l'est de Reims. Prenant résolument la direction de l'objectif, plein moteur, la patrouille y est en cinq minutes.

En colonne, les deux spad mitraillent le ballon alors que l'ennemi tente de le ramener au sol, sous la protection d'un tir nourri de mitrailleuses. Mais rien n'y fait et le Drachen s'écroule en flammes entre Beine et Caurel : c'est la 23è victoire de Coiffard.

Mais une patrouille ennemie arrive pour venger leurs collègues. Après quelques minutes d'un combat acharné, Coiffard expédie un Fokker au sol près de Caurel... Le QG de la Vè Armée cite la SPA 154 pour ses actions remarquables contre les Drachens : 19 abattus auquels s'ajoutent 17 avions, soit 36 victoires, dont 22 en moins de deux mois !

Revenant en zone d'opération après un court repos, Michel Coiffard rebaptise son avion « Valentine », prénom de sa dernière conquête. L'escadrille adopte aussi l'insigne de la grue sur pattes regardant vers l'arrière.

Le samedi 7 septembre, la patrouille Coiffard-Condemine-Peillard ajoute la 51è victoire de l'escadrille. Le 14, un Drachen est abattu en flammes à Gernicourt (20 km N-N-O Reims) suite au passage de Coiffard-CondemineCal.-Lisle, en milieu de journée.

Cinq minutes aprés, un autre brule à Cormicy, à moins de 10 kilomètres du premier. En fin de matinée du 15, une patrouille de Spad prend l'air pour une chasse aux Drachens. Rapidement, trois ballons sont aperçus au nord de Reims, se détachant sur l'horizon.

L'attaque est rondement menée sur les objectifs alignés sur une trentaine de kilomètres : en quelques huit minutes, les Drachens sont abattus en flammes ! Sur le chemin du retour, un ballon se trouve en ascension sur Brimont.

Coiffard se dirige sur lui, mais cette fois la DCA fait mouche : le réservoir fuit, percé par un éclat. Le moteur finit par s'arrêter et Coiffard entame une longue glissade, à l'est de Reims, pendant qu'il change de nourrice d'alimentation : le moteur reprend a 50 mètres au sol ! Serrant les fesses, sous le feu ennemi, il file vers les lignes amies et se pose a Trépail, au pied de la Montagne de Reims...

Le 24 septembre 1918, la déroute allemande s'amplifiant, le GC 11 déménage pour s'installer à Francheville, 30 kilomètres plus à l'est, secteur tenu par la IVe Armée. Le samedi 28, Coiffard homologue sa 31è victoire : un Drachen à Semide, à l'est de Reims.

Le 2 octobre, il abat un biplace près d'Atienne, toujours dans le même secteur. Le 20 octobre, le GC 11 déménage pour s'installer à Bouy (30 km S-E Reims), secteur tenu par la Vè Armee.

Le lundi 28, Coiffard décolle à la tête de 9 Spad, en mission de protection d'un avion de reconnaissance. Vers 15 heures, une patrouille de Fokker D7 barre la route aux Français. Le leader donne le signal de I'attaque, mais seul Conde-mine, son ailier, l'a aperçu et le suit.

Les deux Spad engagent les Fokker a six kilomètres à l'intérieur des lignes ennemies. La mèlée est confuse, mais Coiffard et Conde-mine envoient chacun un Teuton au tapis. Mais ils finissent par être submergés par l'ennemi : Coiffard reçoit une balle dans le dos qui ressort par le ventre, une autre le touchant au bras, et une autre coupe le cable droit de la direction.

Rompant le combat, escorté par son équipier, guidé par son instinct de survie, le pilote blessé passe les lignes amies et se pose impeccablement à Saint-LoupChampagne, à 25 kilomètres au N-N-E de Reims.

Malgré les secours, il ne survit que trois heures... Homme de caractère, meneur d'hommes un peu rustre à la manière paysanne, il avait fait de son escadrille une spécialiste dans la chasse aux Drachens, un des objectifs ennemis les mieux défendus.

De tous les pilotes français, ce fut lui qui en abattit le plus : 26 (dont 2 seul). A ce total on doit ajouter 8 avions (dont 6 seul). Si on tient le compte fractionné des victoires en collaboration, à « l'americaine », cela donne 15 victoires... Mais la chasse aux Drachens étant la plus dure, ca ne lui enlève rien à son mérite, bien au contraire.

Quand le réseau de téléphone d'infanterie avait été coupé à son tour il s'est  porté sur la ligne d'artillerie et fait les réparations sur le terrain bombardé par 105 et 150 projectiles d'artillerie.

Sous-officier de courage remarquable et sang-froid; les campagnes en Tunisie et le Maroc, trois blessures, trois citations. "Médaille Militaire

D'énergie féroce et courage incomparable. Au Maroc il avait déjà attiré l'attention par son audace. Pendant la guerre  il a servi successivement dans l'artillerie, l'infanterie et le service aérien , à  fait l'admiration de tous à cause de son dédain de mort et son excellent esprit  de sacrifice.

 Dans l'aviation  sa volonté de vaincre lui permis  d' accomplir une série d'exploits avec la régularité et la vitesse qui n'a jamais été égalé. Il a remporté 32 victoires officielles, dont 27 ont été homologuées en trois mois. Trois blessures, Médaille Militaire et Chevalier de la Légion d'Honneur pour les exploits de guerre.

 


as 14-18

Fan d'avions © 16 Mai, 2001