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Figures Exploits

Figures de l'Aviation

France

 


 

 

Costes et Bellonte

 

 

Nom : Dieudonné Costes

 

Né en : 4 novembre 1892

 

A : Caussade (Tarn-et-Garonne)

 

Mort en : 18 mai 1973

 

A : Paris

 

Nom : Maurice Bellonte

 

Né en : 25 octobre 1896

 

A : Méru

 

Mort en : 14 janvier 1984

 

A : Paris

 

Dieudonné Costes

 

 

Maurice Bellonte

 

 


Dieudonné COSTES ET Maurice BELLONTE

franchissent les premiers l'Atlantique d'est en ouest et relient Paris à New York en 37 heures de vol sans escale.

Né à Caussade (Tarn-et-Garonne) le 4 novembre 1893, Dieudonné Costes avait vingt et un ans quand éclata la Première Guerre mondiale.

Pour des raisons purement administratives, il ne put combattre dans l'aviation qu'au bout de dix mois, et encore ses compétences l'obligèrent-elles à rester à Chartres comme moniteur! A force d'insistance, il fut enfin affecté en escadrille. Il rejoignit donc la M F.55 et se porta volontaire pour le front de Salonique.

Son arrivée à la MF.85 fut marquée par un accident : victime d'une panne de moteur, il s'écrasa au-dessus d'un lac avec à son bord un camarade de l'infanterie, ce qui lui valut un mois d'interdiction de vol. Au terme de cette période d'inactivité, Costes mit les bouchées doubles.

A partir du 29 avril, il remporta neuf victoires et montra toujours un courage exemplaire. Il finit la guerre comme sous-lieutenant et décoré de la croix de guerre avec huit palmes et une étoile. Durant le conflit, il avait totalisé 994 heures de vol en Orient, réalisé vingt-sept bombardements de nuit et livré cinquante-six combats.

Ayant quitté l'armée, il resta attaché à l'aviation comme pilote sur les lignes Latécoère et à la compagnie Air Union, assurant un service au départ de Toulouse-Francazal, puis sur la ligne Paris-Londres. Il entra ensuite chez Breguet comme pilote en second de Robert Thiery. C'est avec ce dernier que, le 13 septembre 1925, Costes tenta de battre le record du monde de distance en ligne droite, détenu jusque-là par Lemaître et Arrachart. Mais cette tentative s'acheva tragiquement.

Au matin du 1°' septembre 1930, les aviateurs français Maurice Bellonte et Dieudonné Costes (à gauche) prennent le départ du Bourget pour la traversée de l'Atlantique sur leur avion Point d'interrogation.

Leur avion tomba, en Forêt-Noire, dans le lit d'un torrent. Costes s'en sortit avec des contusions, mais, la jambe coincée et suffoquant sous l'effet des vapeurs d'essence, il s'évanouit. Quand il revint à lui, il se porta au secours de Thiery, tombé à l'eau, et le maintint émergé en attendant les secours.

Mais ceux-ci arrivèrent tard : Thiery était déjà mort. Costes fut profondément choqué par cet accident, qui lui valut en outre d'être condamné à la prison et à une forte amende pour être tombé en territoire allemand, que les pilotes français n'étaient pas autorisés à survoler. C'est à bord du Nungesser et Coli, qui avait déjà permis au capitaine Girier et au lieutenant Dordilly de réaliser le fameux raid Paris-Omsk et retour, que Costes réussit ses premiers exploits.

Du 21 au 27 septembre 1926, avec le lieutenant de Vitrolles, il fit une première tentative de record en ligne droite, sur Paris-Assouan, soit 4 100 km. Il se l'adjugea les 28 et 29 octobre 1926, en compagnie de Rignot, en parcourant en trente-deux heures, sans escale, les 5 396 km qui séparent Djask de Paris. Ce record leur ayant été ravi par Lindbergh, Costes et Rignot reprirent l'air le 4 juin 1927 avec l'intention de reconquérir leur titre, mais, gênés par une météo épouvantable brume et pluie incessante, ils ne purent réaliser que la moitié de leur voyage, et encore!

Ce fut ensuite, en compagnie de Le Brix, l'aventure du tour du monde, durant lequel ils franchirent les premiers l'Atlantique Sud. Après un périple de 120 000 km, il leur fallut par surcroît effectuer un tour d'Europe, pour rendre visite aux pays qui les avaient invités. Le Nungesser et Coli ne résista pas à ces 6 000 km supplémentaires et rendit l'âme. C'est alors que devait sonner l'heure des records qui allaient associer dans l'histoire de l'aviation les noms de Costes et de Bellonte.

Né à Méru au mois d'octobre 1896, Maurice Bellonte servit, durant la Première Guerre mondiale, au 1er groupe d'aviation basé à Dijon, combattant sur le front français dans l'escadrille Br.213, et au Maroc dans la Br.2. Les hostilités terminées, il travailla à la Société franco-colombienne puis à Air Union, où, en septembre 1923, il fit la connaissance de Costes. Assurant tous deux la liaison Paris-Londres Costes en tant que pilote, Bellonte comme mécanicien et radiotélégraphiste, les deux hommes devinrent très vite une paire d'amis. Bellonte ayant passé ses brevets de mécanicien et de pilote de transport public, c'est sur lui que se porta le choix de Costes, au moment de tenter de nouvelles aventures.

C'est ensemble que, du 27 au 29 septembre 1929, ils battirent le record du monde de distance lors du raid Paris-Tsitsihar (Mandchourie), soit 7 905 km, record détenu jusque-là par les Italiens Ferrarin et Del Prete (7 188 km). Après avoir réuni non sans mal une documentation solide (les cartes de la Mandchourie qu'ils trouvèrent dataient de 1847!), ils embarquèrent tout leur matériel (y compris de quoi construire un radeau, sans oublier du matériel de pêche et des carabines pour survivre en cas d'accident) à bord du Point d'interrogation.

le Breguet 19 GR n° 3 Point d'interrogation le 27 septembre 1929, quelques minutes avant l'envol pour Tsitsihar (Mandchourie). Une grande répétition et un record du monde avant Paris-New York.

Le 27 septembre à 7 h 20, ils décollaient du Bourget. Jusqu'à Dvinsk (Lettonie), qu'ils survolèrent vers 16 h 30, ils ne rencontrèrent pas de gros problèmes, et Bellonte put relayer Costes aux commandes de l'appareil. Ils avaient alors atteint la vitesse moyenne de 200 km/h.

Il faisait nuit noire lorsque, vers 21 heures, ils furent pris dans une tempête de neige. Effectuant pour la première fois un vol sans visibilité, ils s'orientèrent à l'aide d'un gyrorector. Au petit jour, ils atteignaient l'Oural, et, au crépuscule, ils survolaient la région du lac Baïkal, où ils rencontrèrent de fortes perturbations. L'avion souffrit terriblement des conditions atmosphériques.

Le moteur semblait vouloir rendre l'âme sous l'effet du givre, et la rupture d'un hauban ajouta encore à leur inquiétude. Ayant bouclé les ceintures de leurs parachutes, Costes et Bellonte, gardant leur sang-froid, entreprirent de redescendre à 1 400 m. Au jour, le moteur de l'avion se remit à tourner normalement, et, le 29 septembre à 10 h 39 GMT, ils atterrirent enfin, épuisés mais heureux.

En butte à la méfiance de la population locale, ils ne purent repartir que le 11 octobre, pour rallier Kharbine. Sur le trajet de retour vers Paris, ils battirent encore le record du monde de vitesse en liaison postale. De leur grand périple eurasien, ils avaient tiré bon nombre d'enseignements pour l'avenir. Les deux aviateurs envisagèrent de rééditer l'exploit de Lindbergh en sens inverse. Bellonte y mit une condition : il voulut que le vol soit au préalable entièrement simulé tant en vol qu'au banc. Ils le préparèrent donc avec un soin tout particulier, et durent leur réussite à leur méticulosité aussi bien qu'à leur courage.

C'est à bord du célèbre Point d'interrogation que Costes et Bellonte ouvrirent l'ère des traversées transatlantiques. Cet appareil  un Breguet 19 « Grand Raid » qui avait fait l'objet de minutieuses améliorations présentait une envergure de 18,30 m pour une longueur de 10,71 m et une hauteur de 4,08 m. Avec un poids total de 6 375 kg, il était capable d'atteindre 243,500 km/h à 2 000 m. Son autonomie était de 9 000 km.

L'entreprise de Costes et Bellonte bénéficia de facteurs favorables : ils disposaient des ondes courtes, utilisées à bord des avions depuis 1927; en outre l'Office national de météorologie (ONM) put leur fournir des renseignements précis sur les conditions atmosphériques régnant au-dessus de l'Atlantique.

Les essais en vol prirent fin le 23 juillet et, dans l'attente du grand départ, Bellonte se rendit tous les jours à l'ONM. Le 2 septembre 1930 à 9 h 54, le Point d'interrogation décollait du Bourget. Entre 13 heures et 14 heures, Costes et Bellonte survolaient l'Irlande. Utilisant les astres pour faire le point, ils purent se passer des renseignements que leur transmettaient les navires qu'ils survolaient. Tout au long du voyage, ils communiquèrent par l'intermédiaire de petits billets griffonnés.

retour des États-Unis, Costes et Bellonte repartent en novembre sur le Point d'interrogation, orné de leurs exploits, pour un Tour de l'Amitié dans les grandes villes françaises.

A 23 h 18, l'exploit était réussi : les deux Français se posaient à Curtiss Field, où les Américains leur firent un véritable triomphe. Parmi eux se trouvait Lindbergh. Après- une tournée des grandes villes d'Amérique du Nord, où on leur réserva partout un accueil délirant, Costes et Bellonte regagnèrent la France (24 octobre), où ils durent encore sacrifier à de nombreuses manifestations officielles.

Ils furent reçus par le ministre de l'Air, les responsables de l'Aéro-Club de France, et le président de la République, Gaston Doumergue, tint à leur remettre lui-même les insignes de leur nouveau grade dans la Légion d'honneur. A leur tour, les usines Breguet firent aux deux héros un accueil des plus chaleureux.

Toutes ces réceptions officielles n'étaient d'ailleurs que le reflet d'un enthousiasme qu'ils avaient déjà ressenti lorsqu'ils s'étaient posés à New York. Ce jour-là, la radiotéléphonie naissante avait permis d'annoncer leur exploit aux Parisiens massés, pour l'occasion, sur la place de la Concorde.

Des deux côtés de l'Océan, ce fut la même explosion de joie. Les Ailes et toutes les autres revues célébrèrent l'événement. Mais les spécialistes étaient bien conscients du fait qu'il faudrait encore attendre longtemps avant que la traversée de l'Atlantique se fasse couramment : l'entreprise de Costes et Bellonte relevait encore du domaine de l'exploit.

Devenus célèbres, ils poursuivirent chacun de leur côté des carrières extrêmement brillantes. Ingénieur chez Hispano-Suiza, Bellonte fut chargé de la mise au point des nouveaux moteurs et assura cette responsabilité pendant cinq ans, de 1935 à 1939. Il travailla à l'Inspection générale de l'aviation civile de 1950 à 1961, en qualité de président de la Commission de sécurité aérienne, puis assura pendant deux ans la charge d'ingénieur général de la navigation aérienne.

le 25 octobre 1930, Paris enthousiaste accueille les héros de l'Atlantique, décorés le matin de la Légion d'honneur par Gaston Doumergue.

De 1962 à 1972, il fut ingénieur conseil à la Société de fabrication d'instruments de mesure (SFIM). Ayant à son actif plus de sept mille heures de vol, Bellonte reste encore attaché au monde de l'aéronautique en étant notamment membre actif de nombreux clubs ou associations, par exemple « Les Vieilles Tiges ». En 1976, il a publié Le Premier Raid Paris-New York, ouvrage dans lequel il fait le récit de son épopée au-dessus de l'Océan.

Costes, de son côté, s'occupa de diverses affaires. Il assura entre autres, à partir de 1936, la présidence de la Société du téléphérique du Sancy. Il s'éteignit à Paris au mois de mai 1973.



Figures Exploits 

Fan d'avions © 16 Mai, 2001