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- Boulton Defiant -

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En 1935, le British Air Staff donna ses spécifications pour un nouveau chasseur biplace motorise par un Rolls Royce MERLIN.

Exceptionnellement il ne devait avoir aucun armement vers l'avant mais une tourelle à quatre canons. Le nouveau chasseur devait contrecarrer la menace croissante des bombardiers allemands au-dessus de la Grande-Bretagne.

Le P.82 de Boulton Paul a été conçu pour attaquer les bombardiers par leurs parties moins défendues et a volé pour la première fois en août 1937.

C'était un monoplan à aile basse, actionné par un Rolls Royce MERLIN III de 1.030 ch à 5.000 m. Bien que légèrement plus petit et ayant le même moteur que le Hawker Hurricane, il était environ 22% plus lourd et 40 km/h plus lent que ce dernier.

C'était principalement dû au poids et à la traînée de la tourelle dorsale montée derrière l'habitacle du pilote. Armée de quatre mitrailleuses Browning .303 de 7,7 mm, elle était actionné par une pompe hydraulique gérée électriquement.

Ce concept se révéla inefficace au combat et les Defiant furent affectés à la chasse de nuit, équipés d'un radar AI Mk IV et désignés Defiant NF Mk IA.

Le modèle Defiant Mk I fut produit à 723 exemplaires et fut suivis par 210 Defiant Mk II, équipés d'un moteur Merlin XX de 1.26 ch.

Ils furent utilises également pour la chasse de nuit, mais également pour le remorquage de cibles. Fin 1942, plus aucun Defiant ne participaient à des missions opérationnelles.

Histoire

Si la France de 1939 n'était pas préparée à la guerre, l'Angleterre ne l'était guère plus. Ses forces aériennes n'étaient pas en état de combattre : à la veille de la déclaration de guerre, La RAF ne dispose d'aucun bombardier lourd et le Fighter Command ne peut aligner que des biplans dépassés.

Les premiers Hurricane commencent tout juste à être livrés. Il faut attendre 1940 pour voir arriver en nombre les Spitfire, puis en 1942, les Hawker Tempest, qui deviendront des avions de légende. Au milieu de ces appareils mythiques, un vilain petit canard, relativement peu connu bien qu'il ait été construit à plus d'un millier d'exemplaires, le Boulton Paul Defiant.

Vu de loin, le Defiant, construit par Boulton Paul Aircrafts Ltd, est un avion fin et racé, au museau effilé, dont la silhouette rappelle le Hurricane. En s'approchant, on distingue une excroissance bulbeuse derrière le poste de pilotage : une tourelle équipée de 2 paires de Browning de calibre 0.303 (7,7 mm).

Le Boulton Paul Defiant repose en effet sur un concept inattendu, le chasseur à tourelle. Monomoteur biplace, il possède une tourelle motorisée qui peut s'orienter sur 360°. L'avion semble posséder une forte puissance de feu, et son pilote est entièrement déchargé des soucis du tir. En revanche, aucun armement sur l'avant. La concentration des quatre mitrailleuses dans la tourelle peut le placer en fâcheuse posture si cette dernière est endommagée ou si le mitrailleur est touché

Comme presque tous les avions britanniques, il est motorisé par le Rolls-Royce Merlin, un V 12 à refroidissement liquide de 27 litres de cylindrée qui développe environ 1000 cv dans la première version (Merlin Mark I), et un peu plus de 1200 cv dans la deuxième version (Mark II). La tourelle pèse à elle seule 200 kg.

En ordre de marche, avec les pleins et les munitions, Le Defiant rend plus de 800 Kg à un Hurricane équipé du même moteur. Avec cet excès de poids, auquel s'ajoute la traînée aérodynamique de la tourelle, le Defiant se révèle plus lent que les chasseurs conventionnels de la même génération (vitesse maxi inférieure à 500 Km/h, vitesse de croisière vers 400 km/h), et moins maniable. Il ne peut en aucun cas faire jeu égal avec un Messerchmitt.

L'installation de tourelles devient nécessaire au cours de la première guerre mondiale, à mesure qu'augmente la vitesse des avions. Souvent installé dans le nez de l'appareil, le mitrailleur doit lutter contre un vent terrifiant, et contrôle son arme à grand'peine. Il faut lui procurer un support stable, et lui permettre de tirer tous azimuts.

C'est au polytechnicien Albert Octave Étévé (X 1900), alors capitaine de l'armée française, que revient la paternité des premières tourelles, appelées " affûts omnibus, système Étévé ". Comme Étévé n'avait pas pris de brevet, ses tourelles purent être fabriquées librement, et montées sur la plupart des avions français et alliés.


La tourelle motorisée et totalement fermées apparaît en 1934, sur un bombardier sorti des usines Boulton Paul en 1929 qui ainsi modifié prend le nom d'Overstrand. Il s'agit d'une tourelle pneumatique, équipée d'une unique mitrailleuse Lewis de 0.303.

L'air comprimé est stocké dans des réservoirs alimentés par un compresseur et, lorsque les réservoirs sont vides, il faut attendre qu'ils soient rechargés par le compresseur pour que la tourelle soit à nouveau opérationnelle. L'avion est apprécié pour son agilité (c'est un bombardier capable de faire des loopings…), mais le confort du mitrailleur laisse à désirer. La tourelle est si exiguë qu'il ne peut y emporter un parachute.


En 1935, dans sa nouvelle usine de Wolverhampton, Boulton Paul construit des chasseurs Demon pour le compte de Hawker, et les équipe d'une tourelle pneumatique Frazer Nash, partiellement ouverte. L'expérience n'est pas poursuivie : d'une part, la tourelle semble engendrer une traînée aérodynamique importante, et d'autre part, le Hawker Demon est un avion dépassé, qui ne mérite plus d'être développé. C'est un biplan à train d'atterrissage fixe, propulsé par un Rolls Royce Kestrel de 600 cv.

Le Defiant, en revanche, est un chasseur de la nouvelle génération. Étudié dès 1935, le premier prototype (sans tourelle) prend l'air le 11 août 1937. Mais les études et la fabrication prennent un retard considérable, de sorte que le second prototype (avec tourelle), ne vole qu'en mai 1939.

L'avion de production effectue son premier vol le 30 juillet 1939. On constate alors que les performances du premier prototype se sont dégradées, en raison du poids et la traînée de la tourelle, mais il est trop tard pour procéder à des modifications. La livraison intervient à partir de décembre 1939. Le Defiant va équiper le Squadron 264 puis le Squadron 141. Même s'il n'est pas le premier chasseur à tourelle motorisée, le Defiant est le premier à bénéficier d'une tourelle hydraulique-pneumatique.


La tourelle, entièrement autonome (elle possède ses propres pompes hydraulique) est entourée à l'avant comme à l'arrière, de déflecteurs aérodynamiques escamotables, commandés par des vérins hydrauliques. Pour ne pas limiter le champ de tir, les mâts de l'antenne radio sont situés sur le ventre de l'appareil, et se rétractent lorsque le train d'atterrissage descend. Le Boulton Paul est par ailleurs un avion moderne, construit entièrement en métal, avec train d'atterrissage rentrant, hélice tripale en métal.


La tourelle est indépendante et peut se monter et se démonter en quelques minutes : l'entretien et les réparations en sont considérablement simplifiés. Contrairement à la tourelle de l'Overstrand qui ne pouvait fonctionner longtemps en continu (car après quelques minutes, les réservoirs d'air comprimé étaient vides, et devaient être à nouveau rechargés par un compresseur) la tourelle du Defiant est disponible en permanence. Boulton Paul a acquis la licence de fabrication d'une tourelle d'origine française, conçue par De Boysson, dont le principe de fonctionnement repose sur des pompes hydrauliques, mues par des moteurs électriques de 24 volts.

Le système comprend deux pompes et deux circuits séparés, le premier qui assure le mouvement des mitrailleuses et le second les mouvements de la tourelle. Des résistances sont prévues pour réchauffer la pompe et les moteurs, et d'autres incorporées dans le circuit hydraulique.


Tout est conçu pour assurer un bon fonctionnement aux basses températures rencontrées en altitude mais rien n'a été imaginé pour le mitrailleur, qui comme sur tous les avions de l'époque, doit revêtir une combinaison chauffante pour ne pas être gelé. Des prises sont installées dans la tourelle, pour l'alimentation en électricité et en oxygène. Un interrupteur électrique interdit la mise à feu lorsque l'hélice ou les structures de l'avion se trouvent dans le champ de tir.

Relativement légère tout en étant trop lourde pour un monomoteur, la tourelle Boulton Paul est conçue autour de la mitrailleuse Browning 0.303 qui équipe la RAF depuis les années 1920.


La production du Defiant cesse en février 1943 : 1064 exemplaires auront été construits : 713 Mark I et 212 Mark II (à partir de février 1941), auxquels il faut ajouter quelques Defiant dotés d'un radar embarqué (Mark IA).

Le Defiant au combat

Le chasseur à tourelle n'était sans doute pas une idée absurde. En 1937, le Defiant est plus moderne et plus rapide que les biplans de la RAF, tels que le Gloster Gladiator ou le Hawker Fury, qui composent l'essentiel de la chasse. Mais lorsqu'il parvient au stade de la production à la fin de l'année 1939, il doit se comparer au Hurricane, déjà éprouvé et perfectionné à plusieurs reprises, ainsi qu'au tout nouveau Spitfire.

L'avion en lui-même ne manquait pas de qualités. En choisissant d'appliquer au chasseur monomoteur son expérience de la tourelle motorisée, acquise avec le bombardier Overstand, Boulton Paul pensait doter la RAF d'un intercepteur d'une puissance de feu considérable

L'épreuve du feu allait démontrer qu'il n'en était rien. L'allure générale de l'avion rappelle celle du Hurricane. C'est sans doute la raison pour laquelle les Defiant du Squadron 264 sortent vainqueurs des premiers combats au-dessus de Dunkerque : les pilotes allemands, les confondant avec des chasseurs conventionnels, découvrent trop tard que les Defiant peuvent faire feu de l'arrière.

Mais ils apprennent rapidement à identifier le Defiant et à tirer parti de ses faiblesses, notamment de sa grande vulnérabilité à l'attaque frontale. Les pertes deviennent alors insupportables. En tant qu'intercepteur de jour, l'appareil est retiré du service peu après la Bataille d'Angleterre, et devient chasseur de nuit jusqu'à l'arrivée des Mosquito et Beaufighter. Il accomplit alors un travail remarquable pendant le Blitz, au cours de l'hiver 40-41, avec le Squadron 256. Le Defiant sera utilisé par la suite pour le secours en mer, l'entraînement, la traction de cibles.

Un exemplaire servira jusqu'en 1948 chez Martin Baker pour des essais de siège éjectable, le siège éjectable prenant tout naturellement la place de la tourelle. Ironie du sort, car la tourelle Boulton Paul n'offrait guère à son occupant la possibilité de s'en extraire, et nombreux sont ceux qui ont péri enfermés dans la tourelle, alors qu'ils eussent probablement eu la vie sauve s'ils avaient pu sauter en parachute.


En fait, l'appareil s'était révélé peu offensif, ne possédant aucun armement sur l'avant. Pour attaquer, il fallait se placer obligatoirement en-dessous de l'adversaire, en le précédent. Avec plus de 1000 exemplaires construits, le Defiant permet cependant à Boulton Paul de se lancer dans la fabrication en grande série de tourelles hydrauliques, lesquelles vont équiper par la suite de nombreux bombardiers, le Halifax tout d'abord, puis plusieurs appareils américains, dont les B24 destinés à la RAF.


La relative inefficacité de la tourelle Boulton Paul pose également le problème de l'armement. On peut s'étonner de la persistance jusqu'à la fin de la guerre du calibre 0.303 dans la RAF, alors même que les chasseurs allemands bénéficient d'un armement de plus en plus lourd (canons de 20 et de 30 mm) et d'une protection plus efficace : blindages légers, plexiglas épais, réservoirs auto-obturants. Le calibre zero point 5 (soit 12,5mm), utilisé universellement par l'USAAF n'apparaît sur les avions britanniques que dans les derniers mois de la guerre.

La mitrailleuse Browning 0.303 possède une grande rapidité de tir (1200 coups/minute) et une grande vitesse initiale, mais le calibre est manifestement insuffisant, et la portée notoirement faible : 1000 m en théorie, vraisemblablement 50 m en pratique. Le mitrailleur est déjà sous le feu de l'ennemi lorsqu'il peut songer à engager le tir. Si les deux avions vont à la rencontre l'un de l'autre, ils se rapprochent à raison de 200 à 300 mètres par seconde.

C'est dire que le mitrailleur doit avoir des réflexes quasi-instantanés. La Browning 0.50, dont la cadence de tir est légèrement inférieure, présente l'avantage d'une portée théorique de 7000 m, avec des munitions d'un pouvoir perforant sans commune mesure. Cependant, l'adoption du 0.50 eut entraîné de nombreux problèmes, qu'il n'était pas possible de résoudre rapidement.

Il fallait fabriquer en série les munitions, prévoir l'approvisionnement en pièces détachées, et modifier les tourelles. La mitrailleuse 0.50 est en effet beaucoup plus lourde (environ 30 Kg contre 10 Kg) avec des munitions également plus lourdes (48 g contre 11 g). A supposer que les problèmes de fabrication et d'approvisionnement aient été résolus, le surcroît de poids consécutif à l'adoption du calibre 0.50 eût inévitablement conduit à reconstruire les tourelles et à modifier les avions pour supporter ces tourelles alourdies.

Une erreur de conception ?

Qu'aurait-il fallu au Defiant pour être moins vulnérable ? Sans doute un armement vers l'avant, pour compléter la tourelle et faire face aux attaques frontales. Plus de puissance aussi, c'est à dire deux moteurs, car au début des années 1940, la puissance unitaire des moteurs était limitée à environ 1200 cv, qu'il s'agisse du moteur en V à refroidissement liquide ou du moteur en en étoile à refroidissement par air.

Curieusement, ce chasseur à tourelle a été construit, non par Boulton Paul, mais par Bristol. Il s'agissait du Beaufighter Mark V, bimoteur de chasse et de lutte anti-sous-marine, armé de deux canons de 20 mm à l'avant et d'une tourelle Boulton Paul avec 2 paires de mitrailleuses Browning, sur lequel les moteurs Hercules d'origine (des radiaux sans soupapes) avaient été remplacés par des Rolls-Royce Merlin.

Il semble que la tourelle ait engendré, une fois de plus, une traînée aérodynamique préjudiciable aux performances. La fabrication ne fut pas poursuivie et le Beaufighter Mark V n'exista qu'en deux exemplaires, affectés début 1942 au Squadron 29. La tourelle habitée fut en définitive, exclusivement réservée aux bombardiers lourds.

Des essais approfondis en soufflerie et une connaissance plus approfondie des lois de l'aérodynamique que celles dont on disposait dans les années 1940 auraient sans doute permis de réaliser un chasseur à tourelle efficace. Lorsque ces conditions furent réunies, l'aviation militaire avait connu une telle évolution que la mitrailleuse en tourelle n'avait plus aucune justification.


Caractéristiques Techniques


Type

Chasseur de nuit

Moteur 1 Rolls-Royce Merlin III de 1 030 ch
Armement

4 mitrailleuses de 7.7mm

Vitesse maximale 487 km/h
Vitesse de croisière  
Vitesse ascensionnelle 485 km/h à5100m
Plafond pratique 9 140 m
Autonomie 750 km/h
Poids 3 900 kg
Envergure 11,99 m
Longueur 10,77 m

Hauteur

3,45 m

Surface alaire

 

Equipage

2

 


 

 

 


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  Fan d'avions © 16 Mai, 2001