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Eclaireurs du ciel

 

L'évolution de la reconnaissance aérienne tactique et stratégique : des premières observations en ballons montés à la photo planétaire des satellites espions.

Spécialisée dans la recherche et la diffusion du renseignement aérien, l'aviation de reconnaissance, partie intégrante, au même titre que l'aviation d'observation, de l'aviation de renseignement, s'est toujours révélée nécessaire au commandement pour lui permettre de concevoir et de mener la bataille.

Selon les zones qu'elle est chargée de couvrir, elle est divisée en reconnaissance stratégique et en reconnaissance tactique. Les moyens dont elle dispose ont subi, depuis l'origine, une évolution considérable. Fondés, au départ, sur les seules observations visuelles du pilote ou de l'équipage, ils ont très vite bénéficié des progrès de la photographie aérienne de jour puis de nuit.

A notre époque, l'apparition d'armes dotées d'un pouvoir de destruction massif donne au renseignement un caractère vital, tant est impératif le besoin de prévenir l'action d'un adversaire éventuel en le frappant aussi vite et fort que possible, puis de contrôler l'efficacité des coups portés pour, le cas échéant, décider de les renouveler.

En 1914, la France ne disposait d'aucune unité aérienne de renseignement. Les premières missions de ce type s'effectuèrent avec des Caudron G.3.

Les premiers pas

L'idée de la photographie aérienne inspira nombre de photographes et d'aéronautes dès le XIX è siècle. C'est en France que se déroula la première expérience dans ce domaine, ce, en 1856, quand un savant du nom de Félix Tournachon, plus connu sous le pseudonyme de Nadar, survola Paris à bord d'un ballon et en prit de nombreuses photographies grâce à un appareil fixé à la nacelle.

Quatre ans plus tard, un Américain, J.W. Black, effectua avec un égal succès une tentative du même genre au-dessus de Boston. Il fallut cependant attendre la guerre de Sécession pour découvrir les implications militaires de cette nouvelle technique. En 1862, en effet, le général nordiste McClellan, ayant mis le siège devant Richmond (Virginie), utilisa un plus léger que l'air pour prendre des photographies des positions ennemies d'une altitude de 460 m, photographies qui, jointes aux observations visuelles de l'équipage du ballon, se révélèrent déterminantes pour l'issue de la bataille.

En 1863, les Britanniques Henri Negretti et James Glaisher ramenèrent de très bons clichés, pris à des hauteurs nettement supérieures à celles qu'avaient atteintes leurs prédécesseurs. Toujours en Grande-Bretagne, entre 1880 et 1887, le Major Elsdale, pionnier de la photographie aérienne dans l'armée britannique, mena une série d'essais décisifs à bord d'un ballon.

Dès lors, les expérimentations d'appareils photographiques embarqués sur des ballons ou des cerfs-volants ne se comptèrent plus et, avant la fin du XIXè siècle, de nombreuses unités spécialisées avaient été constituées au sein de certaines armées européennes et en Amérique du Nord. Des reconnaissances aériennes furent ainsi menées par les belligérants pendant le conflit franco-prussien de 1870-1871 et au cours des trois années (1899-1902) que dura la guerre des Boers en Afrique du Sud.

appareil de prises de vues fixé sur un avion britannique du RFC au cours de la Première Guerre mondiale.

Paradoxalement, le cinéma précéda la photographie sur les plus lourds que l'air avec, le 24 avril 1909, le film tourné par Wilbur Wright au-dessus de Centocelle, une petite cité située aux alentours de Rome. Huit mois plus tard, un Français, Meurisse, prenait la première photographie depuis un aéroplane. C'est seulement en 1912 que les Britanniques imitèrent les Français en montant sur un biplan Farman appartenant au Royal Flying Corps un appareil photographique adapté aux missions de reconnaissance aérienne.

Un an plus tôt, lors des grandes manoeuvres de 1911, l'armée française avait utilisé des aéroplanes pour détecter et suivre les mouvements de l'adversaire. Si les succès obtenus par les plus lourds que l'air avaient soulevé un certain enthousiasme chez de nombreux militaires, des particularismes n'en subsistaient pas moins; ainsi, la cavalerie voyait-elle d'un mauvais oeil l'immixtion de l'avion dans ce qu'elle considérait comme l'une de ses tâches essentielles : la reconnaissance lointaine ou rapprochée au profit du commandement.

Le conservatisme aidant, la France se trouva privée, au moment où éclata la Première Guerre mondiale, d'une aviation de reconnaissance ou d'observation dont le rôle aurait pu être déterminant au cours des terribles batailles qui firent rage durant le mois d'août 1914, sur les frontières du Nord-Est et de l'Est.

Malgré des débuts laborieux, la reconnaissance aérienne prit une revanche éclatante lors de la bataille de la Marne. Ainsi, les aéroplanes dépendant du camp retranché de Paris, placé sous le commandement du général Gallieni, parvinrent à déceler le glissement de l'armée allemande du général von Kluck vers le sud-est et s'empressèrent de rapporter l'étonnante nouvelle aux autorités concernées.

Le lieutenant Watteau et le capitaine Bellenger, qui, chacun de leur côté, avaient noté l'événement, se heurtèrent au scepticisme et à l'incrédulité des responsables. C'est seulement vingt-quatre heures plus tard, après qu'on leur eut demandé s'ils n'avaient pas rêvé, que les deux aviateurs réussirent à convaincre leurs supérieurs de leur bonne foi. Transmis au GQG du général Joffre, les renseignements qu'ils avaient recueillis permirent à ce dernier de monter la contre-offensive qui aboutit à la victoire de la Marne (septembre 1914).

Au moment de l'armistice de novembre 1918,la France alignait 145 escadrilles de reconnaissance et d'observation regroupant un effectif total de 1 545 appareils de première ligne, composé principalement de Breguet 14 A2 (ci-contre) et de Salmson 2 A2. En trois ans, la France s'était dotée de la plus importante aviation de renseignement européenne.

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le Spitfire se révéla parfaitement adapté aux missions de reconnaissance photographique à haute altitude. Cinq versions de base du type PR furent produites de 1941 à 1945, dont quatre dépourvues d'armement. Ci-dessus : équipé de caméras obliques F.24,

Avec le début de la guerre des tranchées, l'aviation de reconnaissance perdit de son importance au profit de l'aviation d'observation, chargée du réglage des tirs d'artillerie et de l'accompagnement des troupes d'assaut.

La nécessité de connaître les mouvements de l'ennemi en arrière de la ligne de front et la physionomie de ses positions induisirent un prodigieux essor de la reconnaissance photographique. Aucune offensive n'était plus possible sans qu'eût été dressé auparavant un canevas rigoureux de toutes les défenses adverses auxquelles devaient se heurter les armées terrestres : tranchées, nids de mitrailleuses, boyaux, blockhaus, batteries d'artillerie, réseaux de fils de fer, etc.

Corrélativement, les appareils de prise de vues se perfectionnèrent, en même temps que les techniques d'interprétation, de mise au point des cartes d'état-major (certaines étaient au 1/5 000, voire au 1/2 000) et des matériels volants. Pour les sorties de reconnaissance, les Britanniques mirent en oeuvre, à partir de 1915, les FB.5, RE.5 et RE.7 puis, en 1917, le BE.2c. De leur côté, les Français durent attendre la seconde moitié de 1917 pour voir enfin apparaître un bon avion spécialisé, le Breguet 14.

En 1918, la reconnaissance photographique avait acquis un véritable droit de cité au sein des différentes forces aériennes belligérantes. Mais, si l'aviation d'observation s'était forgé une doctrine d'emploi, dont l'élaboration avait été facilitée par la stagnation de la ligne de feu, la reconnaissance faisait figure de parent pauvre.

 Un des premiers exemples de composition photographique obtenue par le Royal Flying Corps à partir de diverses vues aériennes sur un secteur déterminé du frontfrançais pendant la Première Guerre mondiale.

Le retard dont elle souffrait tenait à des raisons tactiques et techniques. Aucun des adversaires ne possédait, en effet, d'avion spécialisé capable d'effectuer des pénétrations profondes en territoire ennemi, et les états-majors, sclérosés par plusieurs années de guerre de position, n'avaient guère réfléchi à la manière d'orienter la reconnaissance aérienne.

Ainsi s'expliquent la faillite de cette dernière au mois de mars 1918 et son incapacité à repérer les préparatifs de la grande offensive allemande qui fut bien près de rompre pour de bon les lignes alliées. Le choc fut cependant salutaire, car il obligea les responsables alliés à prendre des initiatives dans ce domaine. En témoigne la directive sur l'orientation de la recherche du renseignement aérien rédigée par le maréchal Foch.

Et, le 15 juillet, c'est grâce aux renseignements transmis par l'aviation de reconnaissance que les armées française et américaine brisèrent le « Friedensturm » (Assaut pour la paix) lancé en Champagne et sur la Marne par le général Ludendorff.

 


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Fan d'avions © 16 Mai, 2001