René Fonck (27-3-1894/Paris 18-6-1953)
; apprenti mécano, Cdt de l'escadrille
des Cigognes 75 victoires (et
52 non homologuées).fut le premier as au palmarès
allié.
Le
18 juin 1953, René Fonck, l'as des
as français de la 1ère guerre
mondiale, s'éteignait dans la plus
grande discrétion à son domicile
parisien.
Les 75 victoires officielles qu'il
avait remportées en combat aérien
avaient fait de cet homme, né le
27 mars 1894 à Saulcy-sur-Meurthe
(Vosges), le plus grand pilote de chasse
français et allié de la guerre
14-18.
De
père alsacien et de mère lorraine,
René Fonck fut mobilisé en
août 1914, dès sa sortie de
l'école d'arts et métiers.
Bienqu'il possédât déjà
la 1ère épreuve du brevet
de pilote civil, sa carrière militaire
débuta, après un court passage
au 2ème groupe d'aviation de Dijon,
par un séjour de 6 mois au 11ème
régiment du génie à
Epinal, où il acquit une spécialité
de mécanicien.
Après de nombreuses
demandes de mutation, le jeune ingénieur
obtint en février 1915, d'être
envoyé pour 3 semaines à l'école
d'aviation de St Cyr, d'où il partit
pour le centre de perfectionnement de Lyn-Bron.
Ayant
décroché son brevet de pilote
(n° 779) sur Caudron G.3, en avril 1915,
à la base d'expérimentation
du Crotoy, il rejoignit le 15 juin 1915,
à Corcieux dans les Vosges, l'escadrille
C.47, chargée de missions souvent
obscures, comme le règlage d'artillerie
et la reconnaissance photographique.
Photo appartenant à la famille Jules Pigasse mécanicien à la C 47.
Fonck
se distingua très rapidement, n'hésitant
pas à survoler à basse altitude
les lignes ennemies et ramenant son avion
parfois très endommagé. Il
reçut sa 1ère citation le
22 août 1915 sur le front de Champagne,
où les armées françaises
se préparaient à lancer une
grande offensive.
Le 25 septembre, il dut
poser son avion, touché par les balles
allemandes, entre les lignes et parvint
à rejoindre les tranchées
amies.
Le
mois suivant, la C.47 percevait des Caudron
G.4 bimoteurs (règlage d'artillerie
et reconnaissance), avec lesquels elle partit
pour l'Oise.
Le
lieutenant Fonck est promu
officier de la légion
d'honneur
Bien
qu'il remplit toujours avec conscience, sinon avec hardiesse,
les missions don't il était chargé, Fonck
n'avait qu'un objectif : faire partie tôt ou tard
de l'"aristocratie", alors inaccessible pour
lui, des pilotes de chasse. Sans doute est-ce pour cette
raison qu'il se tailla une série de succès
dont peu d'aviateurs des escadrilles d'observation
peuvent se prévaloir.
Caudron G. IV , Unité: Escadrille C47, Serial: inconnu, Pilote - Adj René Fonck. Circa 1916
Au mois de mars 1916, il
abattit un Fokker monoplan, victoire qui ne fut cependant
pas homologuée, l'avion étant allé
s'écraser loin derrière les lignes ennemies.
Le 6 août suivant, Fonck enregistrait sa 1ère
victoire officielle en obligeant un Rumpler, rencontré
à 4000 m d'altitude, à se poser derrière
le front français.
Le
côté sensationnel de cette aventure venait
du fait que l'appareil français n'était
pas armé, alors que le pilote allemand disposait
lui, d'un moyen de défense. La médaille
militaire récompensa cet exploit assez peu ordinaire.
Puis la C.47 commença à équiper
ses Caudrons avec une mitailleuse tirant vers
l'avant. Evènement qui permit à Fonck
d'allonger son tableau de chasse.
Après son 19 ème succès, René Fonck fut nommé sous-lieutenant fin octobre 1917. En janvier 1918, quand la SPA.103 fut engagée dans le secteur de Verdun, il était devenu le 3 ème as de FRance, derrière Nugesser et Herteaux, avec 35 victoires, dont 20 officielles.
C'est au cours des 11 derniers mois de la guerre qu'il réalisa l'incroyable exploit de se hisser à la 1 ère place, en ajoutant à son palmarès 55 victoires officielles. En mars 1918, après un combat qui l'opposa à Adolph von Tutschek, l'as Allemand aux 27 victoires, Fonck dépassa Nungesser, fur promu lieutenant et reçut la croix d'officier de la légion d'honneur.
Mais c'est le 10 mai 1918 que fut mise en évidence la redoutable efficacité de la "mécanique à tuer" mise en oeuvre par Fonck. En un peu moins de 3 heures, l'as français remporta, en effet 6 victoires (la 1ère à 16 h15, la 2ème 10s plus tard, la 3ème à 16 h 45 et la 6 ème à 18 h 45 mn 10 s ).
Cinquante-deux balles avaient suffi pour envoyer 6 appareils allemands au sol. Ce succès, comme les autres, était dû en grande partie à une technique personnelle de l'interception érigée en redoutables principes de combat.
Fonck partait toujours en mission en pleine possession de ses moyens physiques et intellectuels, n'hésitant pas à s'abstenir s'il se sentait pas tout à fait en forme. En outre, c'était un redoutable tireur, visant toujours juste et dépensant le minimum de munitions.
Enfin, il faisait toujours preuve d'une grande prudence. Fonck incarne le type même du pilote de chasse de la Grande Guerre, calculateur, méthodique et implacable. Il permet de démysthifier le combat aérien qu'il faut considérer non comme un affrontement chevaleresque, mais comme une guerre d'embuscade, où celui qui à l'avantage de la surprise triomphe.
Après ses 6 victoires du 10 mai, Fonck abattit encore 3 avions allemands le 25 juin, et 2 autres le 27.
A la même époque, la SPA.103 entra en ligne à Vertus, sur la Marne, dans le but de freiner l'offensive allemande qui, partie du chemin des dames le 27 mai précédent, menaçait directement Paris.
Trois jours après son arrivée dans ce secteur, Fonck enregistrait 7 victoires suppémentaires. Au-dessus de la Somme, durant le mois d'août, il parvint à détruire, en 10 s, 3 des 4 chasseurs ennemis qqui l'avaient attaqué. L'activité de la SPA.103 se ralentit ensuite jusqu'au 26 septembre 1918.
L'escadrille se trouvait alors en Champagne, où se déroulait de violents combats.
Le caitaine René Fonck l'as des as alliés, 75 victoires. Ici il s'entraîne à la carabine, il lui arrivait fréquemment de percer une pièce de monnaie à 50 m.
SPAD S. XIII C1, Unité: Escadrille SPA103, Serial: VI (S443) , Pilote - le meilleur atout français Paul-René Fonck. Note: la
Croix-Rouge de cinq étoiles à cinq branches sur l'aile supérieure -
ancien insigne de l'unité.
Ce jour-là, Fonck réédita son exploit du 10 mai en détruisant, au-dessus des villages de Somme-Py et de Perthes-les-Hurlus, 6 appareils allemands. Vers la fin du conflit, il utilisait un Spad S-12 armé d'un canon de 37, avec lequel il obtint 7 victoires.
Sa dernière victoire fut un biplace lanceur de tracts qui s'écrasa, le 1er novembre 1918, dans la région de Vouziers. Dès lors, Fonck ne devait plus sortir, à cause du mauvais temps, jusqu'à la signature de l'armistice.
Il termina la guerre avec le grade de lieutenant et 75 victoires officielles, que récompensaient 26 citations.