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Campagne de Pologne

 

En septembre 1939, l'héroïque aviation polonaise se dressa seule face à la moderne Luftwaffe, dont elle fut la première victime

Menée en moins d'un mois, la campagne de Pologne constitue le prologue spectaculaire de la Seconde Guerre mondiale. Elle illustre la renaissance de la nouvelle armée allemande et démontre les possibilités spectaculaires du Blitzkrieg avec la redoutable efficacité du tandem char-avion. De fait, aux côtés des Panzerdivisionen, la Luftwaffe va jouer un rôle déterminant dans l'effondrement des armées polonaises.

Les forces en présence

Ce succès s'explique en premier lieu par l'inégalité des forces en présence. Bien que la Pologne dispose à la veille de la guerre d'une industrie aéronautique nationale, l'effort d'organisation et d'équipement reste encore insuffisant et les escadrilles sont encombrées de matériels périmés et disparates.

Sur 678 appareils, 300 seulement sont considérés comme modernes. Parmi les plus réussis, on compte les 100 bombardiers bimoteurs PZL-37 Los et les 200 monomoteurs d'assaut PZL-23 Karas. En revanche, les chasseurs PZL-I1 seront nettement surclassés par leurs homologues de la Luftwaffe.

camouflés sous de la paille, les PZL-11.C de la 113° escadrille, l'une des cinq unités de chasse de la Lotnictwo Wojskowe affectées à la défense de Varsovie en septembre 1939

Au total, l'aviation polonaise ne pourra engager que 400 avions de première ligne, sans compter quelques dizaines d'appareils de coopération ou relevant de l'aéronautique navale. Pour pallier ces faiblesses, le gouvernement polonais avait obtenu de la France l'envoi de trois groupes d'Amiot 143 et de cinquante MoraneSaulnier 406. Mais du fait de l'évolution dramatique et rapide de la situation, ils ne pourront gagner la Pologne.

Même si elle n'a pas engagé 7 000 appareils comme on l'a soutenu à l'époque, la Luftwaffe dispose d'une supériorité écrasante. Près de la moitié des 2 775 avions de première ligne (dont 1 182 bombardiers disponibles le ler septembre 1939) vont être engagés en Pologne, soit au total 1 302 appareils (dont 897 bombardiers) répartis en deux flottes aériennes, l'une placée sous les ordres du général Kesselring et opérant à partir de la Prusse-Orientale, l'autre commandée par le général Lôhr, attaquant depuis la Silésie.

A ces formations de première ligne, il convient d'ajouter 133 appareils dépendant directement du haut commandement de la Luftwaffe, 288 machines de l'armée destinées à la reconnaissance et vingt-quatre escadrilles de chasse (216 avions) affectées à la protection des territoires de l'Est et dépendant des secteurs de Kônigsberg, Berlin, Dresde et Bieslau. En définitive, 1 929 avions vont intervenir plus ou moins directement dans la bataille.

La puissance de la Luftwaffe est encore renforcée par la qualité des matériels, qui ne relèvent que de quelques types : Bf-109 et 110 pour la chasse, Do-17 et He-111 pour le bombardement, Hs-123 pour l'attaque au sol, sans oublier les redoutables Ju-87 Stuka.

Blitzkrieg à l'Est

Incapable de faire face à la menace convergente des armées allemandes en direction de Varsovie, aux attaques répétées contre les lignes de communication et les concentrations de troupes, l'aviation polonaise devra, au bout de quelques jours, consacrer le gros de ses forces à la défense de la capitale. Toutefois, au cours des deux premières semaines de la campagne, des formations de PZL-37 et 23 seront engagées dans des attaques de harcèlement contre les colonnes motorisées allemandes.

La Luftwaffe, en revanche, concentre ses efforts sur des objectifs de choix (Schwerpunkten, Centres de gravité). Conformément à la doctrine de Douhet, selon laquelle « la décision dans le ciel doit précéder la décision au sol », le chef d'état-major de la Luftwaffe entend d'abord « vaincre l'aviation ennemie », détruire ses appareils au sol ou en combat aérien.

des techniciens de la Luftwaffe examinent un PZL-11 endommagé au sol. Douze escadrilles volaient sur ce type d'appareil au moment de l'offensive allemande

Une fois la maîtrise de l'air acquise, l'aviation doit opérer en liaison avec l'armée et la marine, dans le cadre des grandes opérations offensives destinées à prendre en tenaille le gros des armées polonaises, concentrées dans la région de Poznan. Priorité étant donnée aux attaques massives sur les arrières de l'ennemi, contre les concentrations de troupes, les voies de communication et les états-majors.

Se conformant toujours à la doctrine de Douhet, le plan de l'Oberkommando der Luftwaffe (OKL) prévoit aussi l'hypothèse d'une stabilisation des opérations. L'aviation allemande dirige 'alors son effort contre les « sources de la puissance adverse », c'est-àdire les industries de base indispensables à l'effort de guerre. En revanche, contrairement à une croyance tenace, l'aviation allemande n'envisage pas, au début de la campagne, des attaques de terreur systématiques contre les populations civiles.

Ce tableau de B.W. Linke, intitulé Luftwaffe, illustre l'offensive aérienne allemande contre Varsovie et la résistance du peuple polonais désarmé

De même, selon une idée couramment admise, l'attaque contre la Pologne aurait débuté le ler septembre 1939 à 4 h 30 du matin par des raids massifs de la Luftwaffe sur les transports et surtout sur les aérodromes. En quelques heures, l'aviation polonaise aurait ainsi été détruite au sol.

En réalité, par suite des conditions atmosphériques - un épais brouillard règne sur la Prusse-Orientale et sur une partie de la Pologne - l'offensive ne débute que dans l'après-midi. Trente attaques massives sont cependant lancées dans la journée : cinq contre des objectifs maritimes (Dantzig en particulier), huit missions d'appui au sol et dix-sept raids dirigés contre l'infrastructure aérienne ennemie (aérodromes de Cracovie, Katowice, Kielce, Radom, Torun, Lodz et de la région de Varsovie; usines de montage d'avions autour de la capitale).

D'après les rapports des pilotes, les résultats sont spectaculaires : les pistes sont truffées de bombes, les hangars incendiés, des dizaines d'avions détruits au sol, les ateliers ravagés. Ces résultats semblent confirmés par les apparitions fugitives de l'aviation polonaise, intervenant sans coordination aucune. Le premier jour n'ont lieu que quelques combats, marqués par la destruction de neuf chasseurs polonais.

Le plus important se déroule au-dessus de Varsovie, mettant aux prises une formation de bombardiers, protégés par des Bf-110, et une trentaine de chasseurs polonais PZL-11 de la « brigade de poursuite » dirigée par le commandant Pawlikowski et chargée de la défense de la capitale. En quelques minutes, cinq appareils polonais sont abattus.

Le lendemain, 2 septembre, l'OKL donne l'ordre aux Luftflotten 1 et 4 de poursuivre le combat contre l'armée de l'air ennemie, de surveiller en permanence les places de Varsovie, Lublin et Poznan, de localiser les emplacements occupés par les bombardiers et de se tenir prêtes à faire décoller les bombardiers.

De fait, dès que des avions polonais leur sont signalés, ceux-ci se déchaînent contre les aérodromes, et l'impression de la veille se confirme. L'activité de la chasse polonaise se limite à l'action d'avions isolés ou de groupes de deux ou trois appareils. Quant aux bombardiers, ils n'apparaissent qu'épisodiquement, notamment les PZL-37. Cette absence semble bien attester que l'aviation polonaise a été détruite au sol et que la Luftwaffe dispose de la maîtrise totale du ciel.

Effectivement, dans les jours qui suivent, l'aviation allemande peut, en toute impunité, concentrer ses attaques sur les arrières des forces adverses et assurer l'appui des troupes au sol.

avions d'entrainement du type RWD détruits au sol par la Luftwaffe. En vingt-sept jours de combats, l'aviation polonaise fut décimée, mais la Luftwaffe perdit 285 appareils

Une aviation bientôt réduite à l'impuissance

C'est seulement à la fin de la campagne, et même après la guerre, que l'on devait s'expliquer l'absence de réaction des Polonais. En fait, l'état-major avait prévu l'agression allemande et, dès le 31 août, tous les appareils de première ligne (160 chasseurs, 86 bombardiers et 160 avions de liaison ou de reconnaissance) avaient été dispersés sur des terrains secondaires. Les ler et 2 septembre, la Luftwaffe n'avait donc détruit que des avions périmés ou hors d'usage (une trentaine le premier jour).

D'après le commandement polonais, les escadrilles de chasse avaient multiplié les patrouilles au-dessus des secteurs névralgiques, sans enregistrer de résultats déterminants contre les formations de bombardiers allemands, faute de disposer d'un système de détection ou d'alerte efficace. II avait même fallu improviser une chaîne d'avions de reconnaissance destinés à signaler l'arrivée d'unités de la Luftwaffe.

Au cours de la première semaine de combat, les bombardiers polonais, notamment les PZL-37, avaient attaqué à plusieurs reprises des avant-gardes blindées allemandes. Le 2 septembre, le 21è e corps d'armée, venu de Prusse-Orientale, dut ainsi réclamer la protection de la Luftwaffe au cours de son avance sur Grudziadz; le lendemain, les avions polonais infligeaient de lourdes pertes aux 1 re et 4e divisions blindées de la Xe armée.

Il n'en reste pas moins qu'au bout de quelques jours l'activité de l'aviation polonaise déclina. « Le 8 septembre fut la- journée décisive, devait écrire le général Kalinowski. La situation du ravitaillement devint désespérée. Des avions de plus en plus nombreux devenaient inutilisables. Nous n'avions plus de pièces détachées. Seuls quelques bombardiers parvinrent à attaquer jusqu'au 16 septembre. » Le 17, les appareils encore en état de vol reçurent l'ordre de se réfugier en Roumanie.

L'aviation polonaise ainsi réduite à l'impuissance, la Luftwaffe peut concentrer ses efforts sur la destruction des armées polonaises, elles-mêmes paralysées en partie par la désorganisation des transmissions. A deux reprises, l'aviation allemande va intervenir de manière décisive dans la bataille au soi, d'abord lors de la liquidation de la poche de Radom, où cinq ou six divisions polonaises résistent désespérément.

Le 8 septembre, tous les Stuka et tous les Hs-123 disponibles se déchaînent sur les troupes polonaises. « La croix blanche peinte sur nos chars nous indique partout la voie à suivre », devait dire un officier du Geschwader 77. « Là où ils avancent, nous tombons immédiatement sur des bouchons compacts de troupes polonaises. Nos bombes à fragmentation de 50 kg font des ravages dans ces rassemblements.

Nous attaquons en rase-mottes à la mitrailleuse. Sur terre, la confusion est indescriptible. » Sous la violence de ces attaques, toute réaction coordonnée est impossible, l'étau se resserre et les dernières unités polonaises déposent les armes le 13 septembre.

La seconde intervention majeure de la Luftwaffe concerne la bataille de la Bzura. Lors de leur mouvement en tenaille sur Varsovie, les armées allemandes ont isolé le gros des forces polonaises dans la région de Poznan, à l'ouest. A partir du 4 septembre; ces dernières, marchant de nuit et se dissimulant de jour dans les épaisses forêts, entreprennent de rejoindre le secteur de la Vistule et Varsovie.

Le 8 et le 9 septembre, elles ont atteint Kutno et la rivière Bzura, qu'elles franchissent le 10, prenant de flanc la 30e division de la Wehrmacht. Devant cette menace imprévue, le commandement allemand doit ajourner l'attaque sur la capitale, remanier son dispositif et réclamer l'assistance massive de la Luftwaffe.

vue aérienne de Varsovie, attaquée par des Heinkel He-111 dans les premières heures de la guerre. En représailles, quelques appareils polonais bombardèrent Francfortsur-l'Oder

La fin de la campagne

Pendant une semaine, toutes les escadrilles disponibles des Luftflotten 1 et 4 se déchaînent contre les divisions polonaises. Les attaques atteignent leur paroxysme les 16 et 17 septembre. Dans le fracas de leurs moteurs et les hurlements de leurs sirènes, les Stuka fondent sur l'adversaire.

Le général Kutrzeba, commandant de l'armée de Poznan, devait souligner la terrible efficacité de ces attaques : « C'est le record absolu en ce qui concerne le nombre des avions, la violence des attaques et l'audace des pilotes. L'enfer s'était déchaîné sur la terre. » Les 18 et 19 septembre, c'est l'agonie, et les Allemands font 170 000 prisonniers.

Pour la Luftwaffe, la fin de la campagne de Pologne s'identifie à la bataille de Varsovie, transformée en forteresse et défendue par plus de cent mille soldats polonais. Les premiers raids débutent le 25 septembre avec 240 Ju-87 et une centaine de Dornier 17 et Heinkel 111.

De gigantesques incendies ravagent la ville. Le lendemain, ce sont 400 appareils qui déversent 560 t de bombes explosives et 72 t de projectiles incendiaires sur la capitale polonaise, tuant des milliers de civils. Dès lors, le commandement polonais accepte l'offre de reddition, et la capitulation est signée le 27 septembre.

Pour la Luftwaffe, les pertes sont loin d'être négligeables : 285 avions, dont 109 bombardiers, ont été détruits. Les enseignements de la campagne de Pologne apparaissent particulièrement riches. Le commandement allemand peut constater qu'il est vain de chercher à acquérir la supériorité aérienne par destruction de l'aviation adverse au sol.

La maîtrise du ciel ne peut s'obtenir que localement, grâce à des actions massives sur des objectifs précis. En fait, le rôle de l'aviation a surtout été déterminant dans l'anéantissement des réseaux de communication et de transmission qui ont désorganisé et paralysé les forces polonaises. C'est sur ce plan que la Luftwaffe a contribué, de manière magistrale, à la première expérience de Blitzkrieg.

 


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Fan d'avions © 16 Mai, 2001