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Figures

Figures de l'Aviation

France

 


 

Marie Hilsz

 

 

Nom : Maryse Hilsz

 

Né en : 7 mars 1903

 

A : Le vallois Perret

 

Mort le : 30 janvier 1946

 

A : Bourg en Bresse

Maryse Hilsz


L'AUTRE MARYSE

Parachutiste, pilote de grands raids et détentrice de records d'altitude, Maryse Hilsz fut avec Maryse Bastié l'aviatrice française la plus célèbre de l'avant-guerre.

D'origine alsacienne, Marie-Antoinette (dite Maryse) Hilsz, née à Levallois-Perret le 9 mars 1901, était modiste de son état, mais, attirée par les exploits des aviateurs, elle décida de devenir pilote.

Maryse Hilsz, photographiée devant le Potez 506 à moteur Gnome-Rhône 14 Kbrs de 840 ch avec lequel elle porta à 14 310 m le record du monde d'altitude le 23 juin 1936 à Villacoublay. Sur ce même avion, Georges Detré améliora ce record en montant à 14 843 m le 14 août 1936.

Le baptême de l'air, que lui donna Froissart au Bourget, ne fit que renforcer ce désir. Mais, pour le réaliser, il lui fallait obtenir son brevet, ce que son salaire ne lui permettait pas.

Maryse trouva cependant le moyen de résoudre ce problème : s'étant fait engager par la Société pour le développement de l'aviation, elle participa, de 1925 à 1929, à soixante et un meetings, fit de l'acrobatie sur les plans de l'avion de Finat et effectua cent vingt-deux sauts en parachute (spectacle très prisé à l'époque, mais souvent marqué par des accidents).

Ayant gagné suffisamment d'argent pour payer son brevet de pilote et acheter un avion, elle fit l'acquisition d'un petit biplan Morane-Saulnier « Moth » (un De Havilland construit sous licence en France), équipé d'un moteur De Havilland Gipsy de 100 ch; immatriculé F-AJOE, il devint pour Maryse, qui le fit aménager en vue d'un grand voyage, le Joé I.

Pour s'entraîner, elle entreprit, avec un MoraneSaulnier à moteur Clerget de 130 ch, une série de raids entre Paris et les autres capitales européennes. Le 21 juin 1929, elle effectuait un aller et retour Paris-Londres en 5 h 45 mn. Cette réussite l'incita à persévérer et, le 27 juin, elle tentait Paris-Amsterdam et retour.

Une panne de moteur l'obligea à se poser dans un champ de tulipes, près de l'aérodrome de Schiphol. La réparation effectuée, elle put repartir, mais il lui fallut auparavant rembourser les dommages causés aux fleurs, soit 5 125 francs. Cette « conversion en florins » de ses économies mit fin à ses projets de voyages européens !

Nullement découragée par cet échec relatif et ayant obtenu, le 21 avril 1930, le brevet de pilote de transport public n° 1293, Maryse Hilsz décida de tenter une liaison rapide Paris-Saigon et retour sur le Joê I transformé en monoplace, un réservoir d'essence prenant la place du passager.

Le Morane-Saulnier Moth F-AOJE étant en révision au cours de l'année 1932, Maryse Hilsz utilisa temporairement un second Moth, immatriculé F-AJQG. Ce type d'appareil d'origine britannique était construit sous licence en France par Morane-Saulnier à Puteaux, depuis 1928.

Après plusieurs mois de démarches, elle quitta Paris le 12 novembre 1930. Le changement d'un réservoir d'essence l'immobilisa à Rangoon du 24 novembre au 4 décembre. Arrivée à Saigon le lendemain, elle prit le chemin du retour le 11, mais le 18 une fuite d'huile l'obligea à faire un atterrissage forcé... Après un voyage à dos d'âne pour aller chercher du lubrifiant à Bouchir, elle put reprendre l'air et arriva le 22 décembre à Bagdad, où le consul de France commençait à organiser les recherches.

Un capotage du Moth sur le sol détrempé ayant provoqué le bris de l'hélice le 28 décembre, Maryse Hilsz fut immobilisée à Istanbul. C'est seulement le 10 janvier qu'elle put quitter cette ville pour Le Bourget, qu'elle atteignit le 7 février. Pour la première fois, une femme, seule à bord, avait relié dans les deux sens l'Indochine et la France. La Ligue internationale des aviateurs lui remit une plaquette d'honneur.

Le 31 mars 1931, seule femme engagée dans l'épreuve, elle se classa — avec son Moth — huitième dans le Tour de France aérien, puis envisagea un voyage Paris-Madagascar. Cette fois encore, les préparatifs furent longs, Maryse Hilsz, méthodique, ne laissant rien au hasard.

Le 31 janvier 1932, accompagnée du mécanicien Dronne, elle quittait Le Bourget à bord du Farman 291 F-ALUI, à moteur Gnome-Rhône de 300 ch, baptisé Joè* II, et gagna Niamey par étapes. Le 5 février, la rupture d'une tuyauterie d'huile l'obligeait à atterrir près de Birni.

Dépannés par le vicomte de Sibour, qui ramena de Paris les pièces nécessaires à la réparation, Maryse Hilz et Dronne reprirent l'air en direction de Tananarive, où ils se posèrent le 31 mars. C'était la première fois qu'une femme réussissait ce difficile voyage de 24 000 km.

Maryse Hilsz décida alors de s'attaquer aux records d'altitude. Le 20 août 1932, avec un Morane-Saulnier 223 à moteur Gnôme-Rhône Jupiter, elle montait à 9 791 m, battant le record du monde féminin détenu par Ruth Nicholls. La croix de chevalier de la Légion d'honneur récompensa cet exploit.

Maryse Hilsz dans le poste de pilotage du Morane-Saulnier MS-223 à moteur Gnome-Rhône de 420 ch aux commandes duquel elle battit le record du monde féminin d'altitude en août 1932 à Villacoublay.

Le 1er avril 1933, accompagnée du mécanicien Lemaire, elle prenait le départ pour un nouveau raid : Paris-Tokyo par étapes. Le 7, le Joê II arrivait à Hanoi, ayant couvert 12 000 km en cinq jours vingt heures et treize minutes. Le 13, il repartait pour Tokyo, qu'il atteignit le 16 avril. Sur le trajet du retour (27 avril-14 mai), le parcours Saigon-Paris fut franchi en six jours et vingt-trois heures, malgré le mauvais temps.

Peu après, le ministre de l'Air confiait à Maryse Hilsz un nouvel appareil : le Breguet 27 « tout acier » de grande reconnaissance, à moteur Hispano-Suiza de 650 ch 'immatriculé F-AKFM. Pour elle, ce fut le Joê III.près quelques vols d'entraînement, elle quitta Villacoublay pour Tokyo le 26 janvier 1934, en compagnie de son mécanicien Prax.

Gêné par le mauvais temps, l'équipage renonça à battre un record de vitesse et n'arriva à Tokyo que le 6 février. Ayant décollé de la capitale japonaise le 20 mars, il était de retour au Bourget le 28 avril. Au cours de ce voyage, le trajet Saigon-Paris fut effectué en cinq jours et trente-huit minutes : le record de 1933 était battu !

Le 17 juin 1935, à Villacoublay, Maryse Hilsz améliorait son propre record, atteignant, avec un Morane-Saulnier 275 à moteur Gnome-Rhône de 600 ch, la hauteur de 11 289 m. Le ler septembre, sur un Breguet 27 à moteur Gnome-Rhône de 770 ch, elle remportait la première Coupe Hélène-Boucher, couvrant le parcours Paris-Cannes à la moyenne de 277,263 km/h.

Cette incursion dans le domaine de la compétition fut suivie d'un record féminin d'altitude pour avions légers de deuxième catégorie (7 338 m), établi à Villacoublay le 24 septembre 1935 sur avion Mauboussin M-122 à moteur Salmson de 75 ch.

l'aviatrice devant son premier Moth baptisé Joë I, avant le raid Paris-Saigon de novembre 1930.

Le 23 juin suivant, avec le Potez 506 à moteur Gnome-Rhône K 14 de 900 ch utilisé par Lemoine pour un précédent record du monde d'altitude, elle monta à 14 310 m, battant le record mondial féminin (performance restée inégalée) et le record d'altitude français. Cet exploit fut célébré par le poète Léon-Paul Fargue dans la revue Plein Ciel.

Michel Détroyat, avec qui Maryse s'adonnait à l'acrobatie aérienne, écrivit : « Quand on sait les difficultés des vols aux aux hautes altitudes [...], on ne peut qu'exprimer son admiration. » Il faut préciser qu'au cours de ce vol l'aviatrice, équipée d'une combinaison et d'un inhalateur, mais à l'air libre dans la carlingue de l'avion, affronta une température de — 51 °C !

A Buc, le 29 août 1936, à bord d'un Caudron C-684 « Rafale », elle s'adjugeait la deuxième Coupe Hélène-Boucher à la moyenne de 366 km/h, mais, le 19 décembre, au cours d'une tentative contre le record du monde de vitesse sur base disputée à Istres, elle fut éjectée de son Caudron C-640 « Typhon ».

Gravement blessée et évanouie, elle fut sauvée par son parachute. L'année suivante, elle recevait la grande plaquette de vermeil de l'Aéro-Club de France, qui venait récompenser son record de juin 1936 et, le 1er août, elle était promue au grade d'officier de la Légion d'honneur.

L'avion de Maryse Hills , Le beau Jardinier est censé être Pierre

Le 19 décembre 1937, elle quittait Istres avec un Caudron C-635 « Simoun », en vue de battre le record du monde féminin de distance en ligne droite. Le mauvais temps l'obligea à se poser à Alexandrie, d'où elle repartit en direction de Saigon, qu'elle atteignit le 23, ayant parcouru 10 135 km en 92 h 31 mn et battu le record international du parcours pour pilote seul à bord. Au retour, victime d'une panne entre Karachi et Bagdad, elle dut atterrir en plein désert.

De septembre 1939 à juin 1940, Maryse Hilsz livra des avions aux formations de l'armée de l'Air pour le compte de la société Amiot. Après l'armistice, elle partit pour les États-Unis, où elle espérait poursuivre ses activités aériennes. N'ayant pas obtenu satisfaction, elle rentra en France, déçue, et ouvrit un magasin de modiste à Aix-en-Provence.

Capitaine FFI au moment de la Libération en raison de ses activités dans la Résistance, elle s'engagea dans l'armée de l'Air en octobre 1944, en qualité de sous-lieutenant pilote, et fut affectée au Groupe des liaisons aériennes ministérielles (GLAM), à Villacoublay.

Elle était lieutenant lorsque, le 30 janvier 1946, le Sichel 204 du GLAM, dans lequel elle avait pris place avec les sous-lieutenants Martin, Bétou et Rousset, se désintégra en vol dans la tempête du côté de Bourg-en-Bresse, entraînant dans la mort tous ses passagers.

 


Figures

Fan d'avions © 16 Mai, 2001