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Kamikazes

LE VENT DIVIN

Dans les derniers mois de la guerre, les kamikazes se sacrifièrent par centaines afin de reculer l'échéance de la défaite pour l'empire du Soleil levant.

Samourais des temps modernes, les pilotes des corps de kamikazes, fanatisés par l'enseignement d'une tradition conservatrice, considéraient comme un honneur de sacrifier leur vie pour la sauvegarde de l'Empire. Par leur sacrifice, ils espéraient disperser la flotte américaine, comme l'avait fait le « vent divin « d'lzé avec les flottes d'invasion mongoles en 1274 et en 1281.

Kamikaze... Le mot étonne et effraie la plupart des Occidentaux, qui ont du mal à concevoir qu'il puisse exister des volontaires de la mort. L'enthousiasme que suscita chez les pilotes nippons l'idée de créer des corps de kamikazes demeure, en effet, incompréhensible à quiconque ignore la mentalité du guerrier japonais traditionnel, considéré dans le cadre de son évolution historique.

Pour tout samourai, l'idée de se rendre et de voir des étrangers « fouler le sol sacré du Japon » est intolérable. Il vaut mieux choisir la mort très honorable que l'on se donne selon les rites ancestraux du Seppuku (plus connu en Europe sous le terme de hara-kiri), un rite très ancien du Bushido, le code de la chevalerie nippone.

Le Bushido exige par ailleurs la loyauté et la franchise la plus totale envers ses ennemis. Or, ces principes sont à l'évidence bafoués dans toute guerre moderne, et, bien que l'attaque-kamikaze ait des liens très nets avec le Bushido, elle ne s'est imposée que lentement à l'esprit des dirigeants japonais.

Pendant la guerre russo-japonaise de 1904-1905, l'amiral Heihachiro Togo avait organisé un groupe de « volontaires de la mort » pour bloquer l'entrée de Port-Arthur, mais il leur laissait néanmoins une chance de survie. L'idée du kamikaze proprement dite ne prit véritablement corps que pendant la Seconde Guerre mondiale.

Dans un premier temps, l'état-major imagina l'« Opération rouge », dans le cadre de laquelle les aviateurs ne se voyaient pas encore promis à une mort certaine. Leur objectif se trouvant à la limite du rayon d'action de leurs appareils, ceux-ci étaient nécessairement perdus, mais les pilotes gardaient la possibilité d'avoir la vie sauve.

Mise sur pied en février 1944, l'« Opération rouge » visait les forces navales américaines stationnées à Majuro (îles Marshall). Elle n'avait guère de chances de réussir, car, pour la mener à bien, il eût fallu des pilotes d'élite, spécialement entraînés. Or, bon nombre de ceux-ci avaient trouvé la mort dans la bataille de la mer de Corail et dans celle de Midway en 1942. Quoi qu'il en soit, les Américains quittèrent Majuro le jour où devait se déclencher l'opération, la privant ainsi de son objet.

L'idée des attaques-suicide revient en fait au capitaine de vaisseau Jyo, commandant du porte-avions Chiyoda, qui la soumit au commandement nippon, s'offrant d'ailleurs lui-même en sacrifice. Ses supérieurs estimant qu'une telle tactique ne suffirait pas à leur assurer la victoire, la proposition fut rejetée. L'idée fut reprise par le capitaine de vaisseau Okamura, qui avait donné au corps de pilote-suicide qu'il envisageait de constituer le nom de « troupe d'abeilles », par allusion au fait que ces insectes meurent après avoir piqué.

des spécialistes de l'US Army découvrent un avion-fusée Yokosuka MXY-7 « Oka » Type capturé sur l'aérodrome de Yonkan, à Okinawa.

Mais l'avance des Américains dans le Pacifique amena l'état-major à prendre en considération sa proposition. Fanatisés par leur empereur, la plupart des Japonais se refusaient  comme le leur enseignait la tradition à voir les Américains « fouler le sol sacré » de leur pays. Les combattants s'exaspéraient de ne pouvoir utiliser les mêmes méthodes que leur puissant ennemi. Disposant de moyens considérables en matériels et en hommes, celui-ci se préparait à lancer une nouvelle attaque contre les Philippines, secteur dans lequel les Nippons ne disposaient que de forces relativement réduites.

Dans cette optique, il était prévisible que les Américains commenceraient par neutraliser l'aviation ennemie. Ils ne laissèrent pas aux Japonais le temps d'organiser la défense de l'archipel, puisque, dès le 9 septembre 1944, ils bombardèrent la base de Davao. Quelques jours plus tard, les Mitsubishi « Zero » appelés à la rescousse étaient à leur tour anéantis sur le terrain de Cebu (Philippines) : cinquante d'entre eux, soit la moitié du potentiel de chasse disponible dans le secteur, furent détruits. Les survivants furent repliés sur Clark Field et sur Manille, où les unités de chasse entreprirent de se reconstituer avec des matériels dépêchés du Japon.

Cette restructuration était à peine amorcée que les Américains revenaient à la charge. Le début du mois d'octobre fut particulièrement désastreux pour les Japonais. Après Okinawa, qui fut bombardée le 10 de ce mois, ce fut le tour de Luçon et de Formose, et, le 17, l'île de Soulouan était investie.

Devant cette situation, le général Onishi, commandant en chef de la Ire flotte aérienne, se rendit en personne au grand quartier général de Manille. Les Japonais attendaient beaucoup de ce marin, qui avait contribué, avec l'amiral Yamamoto, au développement de l'aéronautique navale et avait participé à l'organisation de l'attaque de Pearl Harbor. Convaincu qu'il était impossible aux Japonais de remporter la victoire, mais refusant néanmoins l'idée de se rendre, Onishi accepta de recourir à des méthodes de combat non orthodoxes.

C'est ainsi qu'il créa, le 24 octobre 1944, le premier corps d'attaques spéciales, qu'il dénomma « Kamikazé Tokubetsu Kogetikai », référence à la tempête providentielle qui, au mie siècle, avait dispersé la flotte de Kubilay khan, faisant route pour attaquer le Japon. Le peuple nippon tout entier, qui se préparait à la résistance, vit dans ce typhon une manifestation du vent divin d'Izé, le Kamikazé. On attendait des pilotes-suicide que, tel le vent divin, ils dispersent les forces américaines.

Ce premier corps, constitué de quatre escadrilles  « Shikishima » (nom poétique du Japon), « Asahi » (Soleil levant) et « Yamazakura » (Cerisier sauvage) basées à Mabalacat, et « Yamato » (nom de la région de Kyoto), à Cebu  était placé sous le commandement du lieutenant de vaisseau Seki. Il fut engagé en opérations dans le cadre du plan « Sho », dont le but était de détruire les navires américains mouillés dans le golfe de Leyte.

l'équipage d'un Mitsubishi G4M « Betty » porteur d'un Oka quelques minutes avant le décollage pour la première mission de ce type, le 21 mars 1945. Largué à quelques kilomètres de son objectif, l'avion-fusée arrivait sur celui-ci à plus de 900 km/h.

Devant l'afflux de volontaires, d'autres unités furent rapidement constituées. L'encadrement étant confié aux pilotes expérimentés, les candidats aux missions-suicide étaient le plus souvent choisis parmi les étudiants en droit et en lettres, qui étaient les moins utiles à l'arrière et à qui leur culture permettait de sublimer ce geste en se référant à l'histoire de leur pays.

Ils n'allaient certes pas au combat la joie au coeur, mais fiers de consentir au sacrifice suprême pour éviter le déshonneur à leur pays. Ceux qui se désistèrent furent rarissimes; encore étaient-ils motivés non point par la peur mais par le refus d'un certain  arbitraire (ne voulant pas qu'on les considérât comme des lâches, ils se faisaient hara-kiri).

Aussi curieux que cela puisse paraître à un Occidental, on offrait des récompenses aux pilotes-suicide. Tout pilote dont la mort avait permis d'endommager un porte-avions ennemi montait en grade à titre posthume, et sa famille recevait une pension substantielle. Les volontaires, quant à eux, accédaient à la dignité de héros national. La population les vénérait comme des demi-dieux, et, alors que le ravitaillement se faisait de plus en plus difficile, les paysans leur offraient spontanément les meilleurs plats qu'ils pouvaient préparer.

L'esprit kamikaze puisait en outre dans le vieux fonds du shintoïsme, dont les dieux guerriers donnaient la mort. Cette connotation religieuse explique sans doute en partie l'aspect quasi rituel que prenait le départ au combat. Revêtus d'une tunique spéciale noire, ornée d'un dragon vert pour les volontaires de l'armée, blanche, avec une fleur de cerisier, pour ceux de la marine, les kamikazes portaient un foulard blanc autour du cou, et, sous le casque, leur crâne était ceint d'un linge blanc : le « hachumaki » des samourais, qui devint l'emblème des corps d'attaques spéciales.

un Mitsubishi A6M « Zero » quelques instants avant qu'il ne s'écrase sur la coque du croiseur Missouri.

Dans leur ceinture étaient cousues deux pièces de cinq sens (le sen est la centième partie du yen). Cet usage était fondé sur le fait qu'en japonais le terme « mort » se dit Shi-sens, locution qui signifie également « quatre sens »; un sen de plus, et c'est  littéralement  « frôler la mort ». Lorsque les kamikazes montaient dans leurs avions, le commandant de la base les saluait en agitant le drapeau national. L'émotion était grande, tous se rendant compte que personne ne reverrait ces jeunes gens, qui mouraient en s'écriant : « Je plonge ! »

La préparation des groupes de kamikazes était fort rudimentaire, ce qui n'alla d'ailleurs pas sans provoquer de nombreux accidents au décollage. Inoguchi, chef d'état major d'Onishi, organisa à Formose un centre d'entraînement où les jeunes recrues faisaient un séjour d'une semaine : les deux premiers jours, ils s'initiaient aux principes du décollage; les deux jours suivants, ils étudiaient le vol de groupe; enfin, le reste du temps était consacré à l'étude des différentes tactiques.

En effet, les kamikazes devaient soit monter à 6 000 m ou 7 000 m  à cette altitude, les avions ne sont plus visibles du sol, mais les conditions de vol sont telles que les facultés intellectuelles du pilote peuvent être affectées, soit voler au ras de l'eau, pour éviter d'être repérés par les radars adverses. Dans ce cas, après avoir procédé aux manoeuvres d'approche, les kamikazes devaient s'élever brusquement pour piquer sur l'ennemi en visant ses points les plus vulnérables, à savoir, pour les porte-avions, l'ascenseur du milieu puis les ascenseurs avant et arrière (les bâtiments dépourvus de pont blindé étaient, quant à eux, pratiquement sans défense).

Il existait encore une troisième technique : le bombardement par ricochet : les pilotes devaient alors larguer leurs bombes de telle façon qu'elles ricochent sur l'eau avant d'atteindre leur cible.

Quand le commandement japonais eut admis l'idée d'utiliser les kamikazes, les chercheurs firent preuve d'une imagination surprenante pour améliorer le principe et les résultats de cette tactique. Ainsi furent mises au point les bombes volantes, engins pilotés de 5 m d'envergure, contenant une charge explosive de 1 000 kg et pouvant atteindre 925 km/h.

Un cockpit, muni de quelques instruments de vol rudimentaires, permettait au pilote d'effectuer des manoeuvres élémentaires. Ces bombes-avions, propulsées par trois fusées, étaient transportées par un bombardier non loin de leur objectif, puis le pilote prenait place dans le cockpit. Appelées Oka (Fleur de cerisier) par les Japonais, ces bombes avaient reçu des Américains, stupéfaits, le méprisant surnom de « Baka » (Idiot, en japonais).

La première version de l'Oka reçut le nom de « Marudai ». Conçue par l'enseigne de vaisseau de deuxième classe Mitsuo Ota, elle effectua ses premiers essais en vol en octobre 1944, et un groupe de pilotes commandés par Motaharu Okamura  l'un des plus grands as japonais  fut spécialement entraîné pour utiliser ces nouveaux engins.

Les membres de cette formation  baptisée Jinrai Butai (Corps du tonnerre divin), qui avait été mise sur pied presque en même temps que les corps de kamikazes, furent très déçus en apprenant que ces derniers avaient inauguré aux Philippines la formule des attaques-suicide. En effet, ces attaques avaient été lancées par des Zero emportant pour la circonstance des bombes de 250 kg, alors qu'un Marudai pouvait, à lui seul, couler un grand navire.

un kamikaze pique sur le croiseur Columbia, qui sera très sérieusement endommagé.

Parmi les nombreux systèmes mis au point par les Nippons, on désignait par le terme de Kamashio (Mer divine) diverses techniques-suicide, au nombre desquelles figurait celle qui consistait à faire transporter des charges explosives par des nageurs.

C'est à Seki que revint l'honneur d'accomplir la première mission kamikaze à la tête d'une formation de quatre Zero, le 25 octobre 1944. Il fut néanmoins un peu déçu, car, au lieu des grands porte-avions qu'il rêvait de détruire, il ne rencontra que quelques porte-avions d'escorte, proies nettement moins intéressantes à ses yeux. Après avoir averti les pilotes qui le suivaient, Seki fonça sur les bâtiments américains. Il sélectionna sa cible  en l'occurrence le Santee avec sang-froid et, bientôt, une terrible explosion bouleversa le ciel du Pacifique.

L'équipage du porte-avions, saisi de stupeur, n'avait pas réagi, et la défense antiaérienne était restée muette. Deux autres porte-avions purent éviter la catastrophe. Leurs batteries eurent le temps d'atteindre deux Zero, qui tombèrent à l'eau. Le troisième, plus hésitant, attendit un moment avant de fondre sur le Swanee, où il explosa avec sa bombe. Quelques heures plus tard, les Japonais lançaient une autre attaque du même type.

Cette fois, trois avions touchèrent leur but, endommageant trois porte-avions et coulant le Saint Lo. Le lendemain, une autre attaque se déroulait dans le golfe de Leyte. Néanmoins, les plus grandes attaques kamikazes n'eurent lieu qu'après les premiers bombardements de Tokyo par les B-29 américains. La première (6 avril 1945) eut pour objectif la flotte américaine basée à Okinawa.

le pont d'envol dévasté du porte-avions Saratoga touché par un kamikaze à Iwo Jima en février 1945.

Les Japonais utilisaient des matériels périmés : vieux hydravions et bombardiers vétustes, Zero en piteux état. Les seuls appareils en bonne condition étaient ceux qui devaient encadrer et guider la masse des cinq cents avions mis en ligne. Le mauvais temps s'ajoutant à l'inexpérience de nombreux pilotes, beaucoup d'accidents eurent lieu au décollage.

Les Nippons étaient à peine en vue d'Okinawa que, déjà, les Américains réagissaient, prévenus de la menace par leurs radars. En dépit de leur farouche volonté de vaincre, les Japonais furent décimés par les Grumman F6F, rapides, puissamment armés et emportant des équipages surentraînés.

Les pilotes nippons n'étaient pas en état de se battre, et, à ceux qui échappèrent au carnage, il ne restait plus qu'à voler droit vers leur but. Probablement épuisés, tous n'eurent pas le sang-froid nécessaire pour sélectionner leurs objectifs. Les pertes japonaises furent catastrophiques : pour deux avions américains perdus, on dénombra environ 400 appareils japonais détruits.

Néanmoins, une autre grande attaque fut lancée dès le lendemain. Des 180 avions-suicide engagés dans l'opération, la moitié furent abattus soit par la chasse ennemie, soit par la défense antiaérienne des porte-avions. La tactique du kamikaze semblait donc rester infructueuse.

Simultanément, l'état-major lançait des attaques Oka, sous le commandement de Kuromaru et essentiellement à partir de Kanoya, dans l'île de Kyu Shu. Les premières eurent lieu le 21 mars 1945. Les porte-avions américains commençant à s'approcher dangereusement des côtes occidentales du Japon, seize bimoteurs Mitsubishi G4M « Betty » équipés d'Oka prirent l'air, escortés par trente Zero commandés par Goro Nonaka.

Cette escorte était insuffisante et se montra totalement impuissante face aux Hellcat américains; la mission se solda par un échec complet, et les pilotes-suicide sacrifièrent inutilement leur vie. Il en fut de même à Okinawa, où rares furent les engins qui touchèrent leur but.

Il est difficile d'établir un bilan exact des pertes américaines et japonaises. Ironie du sort, la source principale d'informations au cours des combats était pour les Japonais la radio américaine, car les kamikazes n'étaient évidemment plus là pour rendre compte de leur mission. Un certain nombre d'évaluations ont toutefois été établies après la guerre.

Du côté japonais, il semblerait que les attaques-suicide aient coûté la vie à environ 2 530 aviateurs de l'aéronautique navale et à un nombre à peu près équivalent d'aviateurs de l'armée. Du côté américain, il y eut environ 97 bâtiments coulés (dont 5 porte-avions, 3 porte-avions auxiliaires et 29 croiseurs) et 70 navires endommagés (dont 5 porte-avions, 1 porte-avions auxiliaire, 23 croiseurs et 16 cuirassés). Le nombre des bâtiments incendiés atteignit, quant à lui, le chiffre de 19. Par ailleurs, on a dénombré, pendant cette même période, 235 avions américains détruits et un, incendié.

Rares furent les pilotes kamikazes qui, comme celui-ci, parvinrent à franchir les lignes de défense établies autour des grosses unités de l'US Navy. Les ascenseurs des ponts d'envol constituaient les parties les plus vulnérables de ces navires.

Bien qu'importantes en soi, ces pertes peuvent être considérées comme négligeables vu l'énorme puissance des forces américaines. En revanche, les attaques kamikazes eurent un fort impact sur le plan psychologique. La presse et la radio américaines s'efforcèrent d'en minimiser la portée, mais elles firent grande impression sur les combattants qui, jusque-là, ne pouvaient imaginer que des hommes seraient assez fous pour montrer un tel mépris de la mort. Si, de leur côté, ils savaient prendre des risques, c'était toujours avec l'espoir de garder la vie.

Quoi qu'il en soit, les forces engagées par les États-Unis étaient trop considérables pour ne pas avoir raison de la plus farouche détermination. La flotte nippone fut définitivement anéantie à Kure et à Yok 0- zoka. Quant à l'aviation, devenue fantomatique, elle se réduisit bientôt à quelques escadrilles dispersées et totalement inefficaces. Les derniers combattants refusaient cependant de se rendre, mais la bombe atomique d'Hiroshima accula le mikado à la capitulation. Comme dans un dernier sursaut, trente kamikazes allèrent s'écraser à Okinawa le 16 août.

Deux pilotes kamikazes contemplent le drapeau de l'empire du Soleil levant, que l'un d'eux gardera pour sa dernière mission. Il porte le message : « Tout pour l'empereur! Nous sommes heureux de mourir pour lui ».

Onishi, quant à lui, se fit hara-kiri. Il mourut au bout de douze heures, dans d'atroces souffrances, faisant le sacrifice de sa vie à la mémoire des kamikazes, dont il chantait une dernière fois la louange dans son testament.


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Fan d'avions © 16 Mai, 2001