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as 39-45

As 39-45

France

 


 

Pierre Le Gloan

 

 

Nom : Pierre Le Gloan

 

Grade : commandant

 

Unitées : Groupe de chasse 3/6

 

Victoires : 21

 

Né le : 06 janvier 1913

 

A : Kergrist-Moëlou (Côtes du Nord)

 

Mort le : 11 septembre 1943

 

A :  Algérie

le lieutenant Pierre Le Gloan, qui, le 15 juin 1940, se fit une réputation de fin chasseur en abattant cinq appareils italiens en moins d'une demi-heure au-dessus de la Provence


CHASSEURS AVANT TOUT

Pierre Le Gloan, cinquième as français au palmarès de la chasse en 1940, remporta sur Dewoitine D.520 la majorité de ses victoires

Pierre Le Gloan naquit, le 6 janvier 1913, dans une famille de paysans bretons installée à Plouguernevel, près de Guingamp. Adolescent, il montra un goût prononcé pour l'aviation et, ayant obtenu une bourse de pilotage, il s'inscrivit dans une école civile d'aviation subventionnée par l'État.

Engagé volontaire à dixhuit ans, il passa avec succès les épreuves du brevet de pilote militaire, en août 1932, avant de terminer son temps de service au sein du 2e régiment de chasse. En 1933, son contrat arrivant à expiration, Pierre Le Gloan se trouvait devant une alternative qui ne lui laissait pratiquement aucune liberté de manoeuvre : ou réintégrer la vie civile, avec la perspective d'exercer un métier qui ne correspondait pas à ses désirs, ou rengager et continuer à piloter.

Aussi opta-t-il sans hésiter pour la seconde solution. Muté à la 3e escadrille de la 6e escadre de chasse, basée à Reims, il y fit preuve de dons de tireur au-dessus de la moyenne, ce qui lui valut de décrocher, le 26 octobre 1936, son brevet de chef de patrouille.

Cinq victoires en une demi-heure

Le 3 septembre 1939, date de l'entrée en guerre de la France, le GCAII/6, auquel appartenait le sergent-chef Le Gloan, disposait de Morane-Saulnier MS-406, chasseurs démodés face aux Messerschmitt Bf-109.E. L'élève boursier de 1931 donna à son unité ses deux premières victoires.

En décembre 1939, lors d'une patrouille en compagnie du lieutenant Martin, un officier du groupe, Le Gloan parvint à abattre un Dornier Do-17 de reconnaissance de la Luftwaffe. Trois mois plus tard, il obtenait une deuxième victoire sur un appareil du même type.

Ces succès avaient révélé chez le sous-officier des qualités qui laissaient apparaître l'étoffe d'un as (maîtrise de soi, réflexes foudroyants et précision du tir) et qui lui permirent de diriger au combat des patrouilles réunissant jusqu'à vingt-sept appareils.

Le Gloan survolant l'Afrique du Nord à bord du Dewoitine 520 n° 277; frappé de la bande tricolore sur le célèbre n 6, l'appareil portait les couleurs de l'armée de l'air de Vichy

Le 10 mai 1940, quand les Allemands lancèrent leur offensive sur le front de l'Ouest, le GC-111/6 stationnait sur le terrain de Chissey, dans le Jura. Les MS-406 qui constituaient toujours sa dotation faisaient partie du groupement de chasse n° 24 du lieutenant-colonel Lamon (poste de commandement à Dijon-Longvic).

Dès le début des opérations actives, Le Gloan, nommé adjudant depuis le le" avril 1940, confirma la réputation qu'il s'était forgée au cours de la « drôle de guerre ». Alors qu'il affrontait avec son escadrille une formation de seize He-111, il abattit l'un des bimoteurs ennemis. Mais l'huile qui s'échappait d'un des propulseurs du bombardier éclaboussa son pare-brise.

Aveuglé, le Français dut se résigner à décrocher et à revenir de toute urgence vers sa base, dans des conditions de vol extrêmement précaires. Le 14 mai, Le Gloan connut une autre mésaventure, qui aurait pu avoir des conséquences beaucoup plus graves. Ce jour-là, il obtint sa quatrième victoire, mais une balle sectionna ses commandes de direction, le mettant dans l'impossibilité d'utiliser ses palonniers.

C'est avec un appareil presque désemparé qu'il rejoignit le terrain de Chissey. Une semaine plus tard, une note du grand quartier général lui décernait la médaille militaire.

Au début du mois de juin 1940, tandis que les armées françaises reculaient partout, le commandant Stehlin, chef du GC-111/6 depuis le 12 mai, reçut l'ordre de rejoindre le terrain du Luc, dans le midi de la France. Les MS-406 étant à bout de souffle, le général d'Harcourt, inspecteur général de l'aviation de chasse, décida de les remplacer par des Dewoitine 520.

Avec le commandant Stehlin et quelques autres pilotes, Le Gloan se rendit donc aux usines de Toulouse dans le but de percevoir les nouveaux avions, sur lesquels les navigants de l'armée de l'Air fondaient de très grands espoirs. Le 111/6 s'envola ensuite pour la Provence et se posa au Luc dans la journée du 13 juin.

Deux jours plus tard, il se mesurait avec les chasseurs de la Regia Aeronautica. Depuis le 10 juin, en effet, l'Italie était entrée en guerre contre la France et la Grande-Bretagne, et avait entamé une série d'opérations offensives sur le front des Alpes.

Le 15 juin 1940, l'adjudant Le Gloan mena sans doute le combat aérien le plus spectaculaire de toute la campagne de France. Averti par le service de guet de l'approche d'une formation italienne, il prit immédiatement l'air, suivi par les capitaines Assolant et Jacobi.

Au bout de quelques minutes de vol, Jacobi annonça à ses équipiers que le changement de pas de son hélice ne fonctionnait plus et qu'il rentrait au Luc. Restés seuls, Le Gloan et Assolant aperçurent bientôt, évoluant au-dessus de Saint-Tropez, une dizaine de biplans Fiat CR-42.

Les pilotes italiens, qui ne s'attendaient visiblement pas à être interceptés, avaient adopté une impeccable disposition en V très allongé. D'un commun accord, les deux Français décidèrent d'attaquer tout d'abord les avions terminant chaque branche du V.

Une courte rafale tirée par Le Gloan incendia un Fiat, qui, laissant derrière lui un panache de fumée, piqua vers le sol où il explosa. Pris de court, les autres CR-42 se dispersèrent et tentèrent de se réfugier dans les nuages. Mais, déjà, Le Gloan en avait abattu un autre et s'était lancé à la poursuite des survivants.

Les quatre mitrailleuses et le canon du Dewoitine ne laissèrent pas le temps à l'un d'entre eux de bénéficier de la protection de la masse cotonneuse. Touché à mort, le Fiat se cabra puis tomba vers la terre, disparaissant à la vue de l'aviateur français.

Un message lui signala alors que le terrain du Luc avait été mitraillé par d'autres chasseurs de la Regia Aeronautica. Revenant vers leur base, Le Gloan et Assolant (de son côté, ce dernier avait remporté une victoire) fondirent sur plusieurs Fiat CR-42 occupés à « straffer » les Dewoitine du 111/6.

L'un des assaillants, atteint par Le Gloan, s'écrasa près de la piste. La dernière victime du sous-officier fut un Fiat BR-20 de bombardement, qu'il repéra à 4000 m d'altitude et qui se trouvait certainement là pour évaluer les résultats du raid italien sur Le Luc. Deux courtes rafales eurent raison du bimoteur ennemi.

En moins d'une demi-heure, Pierre Le Gloan avait donc abattu cinq appareils adverses. Cet extraordinaire exploit lui valut sur-le-champ d'être nommé souslieutenant et de recevoir la croix de guerre avec palme. Le grand as français de la guerre de 1914-1918, René Fonck, demanda à le rencontrer pour le féliciter. A la fin de la bataille de France, le sous-lieutenant Le Gloan, ayant onze victoires à son actif, pouvait s'enorgueillir d'être le cinquième as français.

Les Dewoitine 520 de la 5, escadrille du GC-111/6 sur le terrain d'Alger-Maison-Blanche en avril 1941. Au premier plan, l'appareil de Pierre Le Gloan

Comme de nombreux autres groupes de l'armée de l'Air, le GC-111/6 avait traversé la Méditerranée avant l'entrée en vigueur de l'armistice pour rejoindre l'Afrique du Nord et s'y préparer à une reprise de la lutte contre l'Allemagne; en fait, c'est contre les Britanniques que l'unité fut d'abord engagée.

De la Syrie au Coastal Command

Après avoir séjourné à Casablanca (octobre 1940janvier 1941), puis à Alger, le GC-111/6 fut envoyé au Levant au mois de mai suivant. A cette époque, l'épreuve de force entre les troupes de Vichy stationnées au Liban et en Syrie et les Britanniques semblait inévitable.

Le haut commandement de l'armée de l'Air prit donc la décision de dépêcher sur place des unités équipées de matériel moderne. Si les Dewoitine 520 n'étaient plus de la première jeunesse, ils n'en restaient pas moins capables de lutter avec efficacité et de s'opposer avec succès aux Hurricane mis en ligne par la Royal Air Force.

Le 28 mai, Le Gloan se posa, en même temps que les autres pilotes du GC-III/6, sur le terrain de Rayak (Syrie) et, dès le 3 juin, abattit deux avions ennemis. Cinq jours plus tard, la base recevait la « visite » des Hurricane et des Curtiss P-40 de la RAF, qui détruisirent deux D.520 au sol et en endommagèrent plusieurs autres.

Par la suite, Le Gloan participa à de nombreux mitraillages sur des convois adverses menaçant les points d'appui français. Au cours d'une mission de protection d'un avion d'observation, il ajouta un chasseur britannique à son palmarès, pour terminer, le 15 juin, sur une victoire sûre et une autre probable.

Le GC-111/6 quitta le Levant le 8 juillet 1941, six jours avant l'armistice qui mit fin aux combats. Comme la grande majorité des combattants français envoyés au Levant, Le Gloan refusa de rejoindre la France libre et préféra être rapatrié. Par Athènes et Sfax, le GC-111/6 revint donc à Alger.

Le 15 septembre 1941, à la suite de son comportement au Levant, Le Gloan fut nommé lieutenant à titre exceptionnel. Le nombre imposant de ses victoires lui valut de nombreux articles dans les journaux de la zone libre comme de la zone occupée, notamment dans Gringoire.

Ni Le Gloan ni les pilotes du 111/6 ne purent réagir contre l'invasion anglo-américaine en Afrique du Nord, le 8 novembre 1942, car tous les appareils du groupe furent capturés par surprise sur la base d'Alger - Maison-Blanche. A ce moment, Le Gloan avait atteint le grade de capitaine.

Au mois d'août 1943, devenu groupe de chasse « Roussillon », le 111/6, doté de P-39 Airacobra, fut rattaché au Coastal Command. Le 11 septembre 1943, jour anniversaire de la mort de Guynemer, le capitaine Le Gloan participait à la protection d'un convoi allié en Méditerranée quand, peu après 8 heures du matin, il signala des problèmes de moteur. A 8 h 20, son P-39 s'écrasait au sol à Ouillis, entre Alger et Mostaganem.

Le jour de sa mort, le capitaine Le Gloan était titulaire de vingt et une victoires.

 


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Fan d'avions © 16 Mai, 2001