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as 39-45

As 39-45

 

 

 

Werner Molders

 

 

Nom : Werner Molders

 

Né le : 18 mars 1913

 

A : Gelsenkirchen

 

Mort en : novembre 1941

 

A : Breslau Pologne

héros de la chasse allemande, Werner Molders ne disparut pas en combat aérien, mais dans un accident d'avion en se rendant aux obsèques de son ami Ernst Udet


 

TACTICIEN ET COMBATTANT

Les techniques de combat élaborées par Werner Molders en 1938 contribuèrent aux premiers succès des chasseurs de la Luftwaffe

Werner Molders fut sans aucun doute l'une des figures les plus marquantes de l'aviation allemande pendant la Seconde Guerre mondiale. A ses qualités remarquables de pilote, il alliait une volonté constante de perfectionnement et, chose rare durant ce conflit sans merci, son sens inné du commandement et de l'efficacité n'excluait en aucune façon un sentiment profond de l'honneur et de la chevalerie qui l'apparentait de façon manifeste aux grands as de la Première Guerre mondiale.

le Major Molders photographié dans l'habitacle de son Messerschmitt Bf-109.E au retour d'une mission sur l'Angleterre en octobre 1940

Werner Molders dut surmonter de nombreuses difficultés pour réaliser le rêve qui l'habitait depuis l'enfance : devenir officier aviateur. Né le 18 mars 1913 à Gelsenkirchen, dans la Ruhr, il n'avait que deux ans lorsque son père trouva la mort lors d'un assaut dans l'Argonne. Malgré une situation familiale précaire, Molders put fréquenter le lycée et devint bachelier à moins de dix-huit ans. Le problème du choix d'une carrière se posa alors rapidement : il opta pour la vie militaire.

Ce n'était pas chose facile que d'être enrôlé dans l'armée allemande durant l'entre-deux-guerres. Le traité de Versailles avait en effet réduit au minimum les effectifs de la Reichswehr, et les postulants étaient beaucoup plus nombreux que les postes à pourvoir.

La candidature de Molders ayant pourtant été retenue, il fut affecté au 2e régiment d'infanterie d'Allenstein, en Prusse-Orientale, puis, admis à l'école militaire de Dresde, d'où il sortit Leutnant. A cette époque, l'état-major, ayant entrepris de réorganiser une armée de l'air jusque-là strictement interdite, faisait circuler parmi les gradés des questionnaires visant à recruter des candidats aviateurs.

MOlders n'hésita pas alors à saisir la chance qui s'offrait à lui et, ayant répondu à cet appel, fut convoqué pour subir les tests médicaux préparatoires. Une déception l'attendait. Sa résistance physique aux épreuves qui lui furent imposées fut déclarée insuffisante. De plus, les premiers vols qu'il put effectuer montrèrent qu'il était sujet au mal de l'air!

un Bf-109.E portant les marques de la Staffe/ 6 du Jagdgeschwader 51, baptisé officiellement MOlders » après la mort de l'as allemand

Sa candidature fut donc rejetée. Mais à force de volonté et d'exercices, Molders parvint à dompter sa nature déficiente et, quelques mois plus tard, ayant demandé à subir un nouvel examen, il fut reconnu « apte sous condition ». C'est ainsi qu'en 1934 il fut affecté à l'école d'aviation de Cottbus, qui, sous le couvert du transport civil, formait les pilotes de la future Luftwaffe. MOlders, qui apprenait à voler sur Junkers Ju-52/3m, sortit major de sa promotion.

Après la remilitarisation de la Rhénanie — première atteinte grave et délibérée au traité de Versailles — de nombreuses écoles d'aviation jusqu'alors civiles furent transformées en bases aériennes. Le Leutnant MOlders fut alors envoyé à Schleissheim (Bavière), où il se fit bientôt remarquer pour son aptitude au commandement.

En 1936, au terme de différents stages qui lui permirent de se familiariser avec des biplans tels que l'Arado Ar-68 et le Heinkel He-51, et avec le plus remarquable chasseur de la Luftwaffe : le Messerschmitt Bf-109, MOlders fut nommé moniteur d'une escadre de chasse en voie de constitution à Wiesbaden. C'est à cette époque que le jeune pilote rencontra Ernst Udet, alors au faite de sa popularité, avec qui il noua, malgré leur différence d'âge, une amitié profonde et durable.

La guerre d'Espagne

Son affectation à la Legion Condor lui permit de mettre en valeur ses qualités de théoricien et de combattant. Avec Ernst Udet, il avait souvent débattu de problèmes concernant la théorie de la chasse. La formation la plus couramment employée à l'époque était le groupe de trois chasseurs, tactique à laquelle MOlders reprochait de ne laisser de liberté qu'au chef de patrouille, le rôle de ses coéquipiers se limitant à assurer sa protection.

de gauche à droite, le Major Adolf Galland, le Generalmajor Ernst Udet et /'Oberst Werner Molders en août 1941, peu de temps après la nomination de ce dernier au poste d'inspecteur général de la chasse

Engagé sur le front d'Espagne, il reçut carte blanche pour expérimenter sa propre théorie au sein de l'unité qu'il commandait : la Staffel 3 du Jagdgruppe 88, établissant d'emblée une totale suprématie sur les forces républicaines.

Sa tactique, fondée sur la mise en œuvre d'équipes de deux appareils se protégeant mutuellement, fit rapidement ses preuves. Lui-même se fit remarquer par ses qualités de chasseur puisque, dès sa première sortie, il abattit un Curtiss. Le lendemain, il réussissait un doublé, détruisant un autre Curtiss et un Rata.

Quand il fut rappelé en Allemagne en novembre 1939, il était le premier as de la Legion Condor avec quatorze victoires. L'année suivante, il fut nommé commandant de la Staffel 1 du Jagdgeschwader 53 « Pik As », composé exclusivement de pilotes chevronnés ayant combattu en Espagne.

La campagne de France

Au début de la Seconde Guerre mondiale, le JG-53 fut basé à la frontière française. Malgré la situation relativement calme qui caractérisait la « drôle de guerre », MOlders parvint à s'octroyer sept nouvelles victoires, dont la première (19 septembre) lui valut de recevoir, la Croix de fer de seconde classe.

Le 10 mai 1940, quand se déclencha l'offensive allemande, le JG-53, intégré dans la Luftflotte 3, se trouvait au cœur du combat. Dès le premier jour de la campagne, Molders abattit un Hurricane de la RAF et, dans les trois semaines qui suivirent, ajouta quinze nouveaux avions à son palmarès. Premier pilote à atteindre le chiffre de vingt victoires sur le front de l'Ouest, il se vit promu, le 29 mai, au grade de chevalier de la Croix de fer.

Dans l'après-midi du 5 juin 1940, il détruisait, au terme d'un difficile combat, sa vingt-cinquième victime. Une nouvelle alerte retentit à 17 h 15. A la tête d'un groupe de quinze Messerschmitt, il se lança à l'attaque d'une formation composée de quatorze Dewoitine 520 appartenant au GC-l/3 et au GC-II/7. Le combat se déroula à 7 600 m d'altitude, au-dessus de Compiègne.

Dès la première passe, deux appareils français furent abattus. Mais le Dewoitine 520 piloté par le sous-lieutenant Pomier Layragues, ayant pu manoeuvrer, attaqua en passe frontale le Messerschmitt de Molders.

L'appareil allemand prit feu et son pilote dut l'évacuer. Fait prisonnier par une compagnie d'artilleurs français, celui-ci exprima le souhait de serrer la main de son vainqueur, mais la chose fut impossible, Pomier Lay-ragues, touché par un Bf-109, s'étant écrasé avec son avion en flammes dans la région de Marissel. La signature de l'armistice mit très vite un terme à la captivité de Molders.

Dans la bataille d'Angleterre

Promu Major le 27 juillet 1940, MOlders prit le commandement du Jagdgeschwader 51, basé à Wissant et à Saint-Orner, dans le Pas-de-Calais. Les Alliés disposaient désormais du redoutable Spitfire, capable de lutter à égalité avec le Bf-109. Lors d'une rencontre au-dessus de Douvres avec les Spitfire du Squadron 74, Molders engagea l'as sud-africain « Sailor » Malan. Blessé au genou par un éclat d'obus, il put cependant ramener son avion gravement endommagé à Wissant.

Sa blessure n'étant pas assez grave pour qu'il fût retiré des opérations, l'as allemand reprit bientôt le combat, obtenant succès sur succès. Le 21 septembre, il remportait sa quarantième victoire, sur le Pilot Officer T.B.A. Sherrington du Squadron 92. Ce score lui valut d'ajouter les feuilles de chêne à sa Croix de fer.

(Il était le deuxième membre des forces allemandes à recevoir cette distinction, après le général Dietl, commandant les troupes de montagne qui s'étaient illustrés dans les combats pour Narvik.)

La bataille d'Angleterre faisait rage, apportant au groupe de Molders son lot de victoires, mais aussi de deuils. Ainsi, le 7 octobre, son frère Viktor, commandant du 2/JG-51, fut abattu au-dessus de l'Angleterre et fait prisonnier.

En revanche, son tableau de chasse ne cessait de s'accroître (cinquante victoires le 22 octobre 1940, soixante le 26 février 1941), parallèlement à celui de son unité, qui, à l'image de son chef, s'inscrivit en tête du palmarès de la Luftwaffe. Plus préoccupé du succès de son équipe que de sa gloire personnelle, MOlders poussait ses pilotes à s'affirmer, leur prodiguant ses conseils pour les aider à franchir le difficile cap des premières victoires.

Sur le front russe

Quand il fut transféré sur le front de l'Est, dans le cadre de l'opération « Barbarossa », déclenchée le 22 juin 1941, le JG-51 se couvrit de nouveau de gloire, abattant pas moins de mille appareils en une semaine (ce chiffre impressionnant s'explique en grande partie par la supériorité du Bf-109.F sur les avions pour la plupart dépassés qui équipaient les forces soviétiques). Molders, pour sa part, remporta sa cent-unième victoire le 15 juillet. Elle lui valut la prestigieuse Croix de fer avec diamants.

Fidèle à la foi catholique de son enfance, il n'accepta jamais pleinement les théories nazies, n'hésitant pas à entrer en conflit avec Hitler. Celui-ci lui ayant demandé au cours d'un entretien s'il avait un souhait à exprimer, Molders répondit, au grand trouble de Goering qui assistait à la scène, qu'il souhaitait voir cesser les persécutions et les calomnies dont était l'objet la hiérarchie de l'Église et en particulier l'évêque de Münster. Après quelques instants d'un lourd silence, Hitler acquiesça et promit d'intervenir auprès de la Gestapo pour qu'elle mît un terme à ses attaques contre l'ecclésiastique.

Molders photographié en 1940 alors qu'il commandait le JG-51

Son attitude à l'égard du régime valut à l'aviateur d'être fiché par le Sicherheitsdienst (service de sûreté de l'État). Un dossier le concernant aboutit sur le bureau de Himmler, et il fallut l'intervention personnelle du Führer, conscient du scandale que susciterait la mise en accusation du héros de la chasse, pour que l'idée d'un procès fût abandonnée.

En revanche, son honneur de soldat ne fut jamais mis en cause. Qui plus est, le mythe qui s'était créé autour de sa personne amena à le retirer des opérations, car la mort du héros de la chasse aurait certainement porté un coup terrible au moral des combattants comme des civils.

Nommé inspecteur général de la chasse (il avait cent quinze victoires à son actif), Molders rompit avec la traditionnelle sédentarité des hauts responsables, rendant de fréquentes visites aux unités et n'hésitant pas, chaque fois qu'il en avait l'occasion, à prendre les commandes d'un avion. C'est ainsi que, dans les quatre mois qui suivirent sa nomination, il ajouta quatorze victoires officieuses à son palmarès.

En novembre 1941, il était occupé à résoudre les graves problèmes que posait le ravitaillement des troupes combattant sur le front de l'Est, quand il apprit la nouvelle du suicide d'Ernst Udet. Le lendemain, il prenait place à bord d'un Heinkel en partance pour Berlin, où il devait assister aux funérailles de son ami.

Pris dans le mauvais temps et victime d'incidents mécaniques, l'appareil s'écrasa. Trois des cinq hommes qui se trouvaient à bord périrent dans l'accident, dont Werner Molders. L'Allemagne lui fit des obsèques nationales, et sa dépouille mortelle repose à l'Invalidenfriedhof aux côtés de celles d'Udet et de Manfred von Richthofen.

 


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Fan d'avions © 16 Mai, 2001