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Opération Baedeker

 

OPÉRATION BAEDEKER

En 1942, en représailles des premières destructions de villes allemandes par la RAF, Hitler ordonne à la Luftwaffe de « rayer les villes anglaises des guides touristiques »

L'arrivée de l'Air Marshal Harris à la tête du Bomber Command britannique, le 22 février 1942, marqua un tournant capital dans l'évolution de la guerre aérienne et du bombardement psychologique.

Harris, tout comme Churchill d'ailleurs, était convaincu que les bombardements stratégiques pouvaient réduire la capacité de travail et la volonté du peuple allemand à soutenir la lutte. Pour briser la résistance physique et morale des populations urbaines, Harris avait décidé de déclencher des « raids de terreur » (Terrorflieger) sur les villes allemandes.

Déjà, en représailles d'un raid contre les réservoirs d'essence de Thameshaven, dans la nuit du 24 au 25 août 1940, durant lequel quelques bombes allemandes avaient été larguées sur les docks de Londres, Churchill avait ordonné le premier raid de terreur au-dessus de Berlin, qui, s'il ne fit pas de grands dégâts, eut un effet psychologique énorme, car Goering avait toujours affirmé qu'aucun bombardier allié ne survolerait la capitale allemande.

Formation de Heinkel 11 au-dessus de L'Angleterre. En 1942 ce type d'appareil ne constituait plus le principal élément des groupes de bombardement de la luftwaffe lors de l'offensive sur l'Angleterre

 

La réplique de la Luftwaffe est bien connue : le 14 novembre 1940, 449 bombardiers des Luftflotten 2 et 3 écrasèrent -Coventry sous les bombes. Ainsi s'engageait une escalade dans la vengeance comme dans la mise à l'épreuve des populations civiles qui culmina en Europe le 13 février 1945, avec le raid effarant contre Dresde, un centre de réfugiés sans aucune valeur stratégique; il coûta la vie à plus de 300 000 personnes sans être utile en quoi que ce fût la cause alliée.

Au printemps de 1942, la situation n'était encore ni ambigue ni si dramatique. Pourtant, le raid contre Lübeck, sur la Baltique, effectué par le Bomber Command à la fin du mois de mars, emplit de colère la population allemande et incita Hitler, le 14 avril, à faire transmettre de son quartier général un ordre personnel au commandant en chef de la Luftwaffe

« Le Führer a décidé de reprendre et d'intensifier l'offensive aérienne contre l'Angleterre... Les objectifs seront choisis de manière que le moral des populations soit miné au maximum... Londres doit être détruite et avec elle les autres villes importantes. »

Ces instructions furent transmises à la Luftflotte 3, qui opérait sur le front occidental et constituait le fer de lance de la force aérienne allemande engagée dans la lutte contre les navires de surface britanniques. Elle servait également d'unité d'entraînement pour les équipages de bombardement. Cette force avait déjà effectué des attaques de nuit sur l'Angleterre, mais depuis le début de l'offensive à l'Est, contre l'U.R.S.S., les bombardements du territoire britannique avaient virtuellement cessé. Il fallait reprendre

La première action de représailles contre l'Angleterre fut conduite dans la nuit du 23 au 24 avril 1942 par quarante-cinq appareils qui bombardèrent la ville d'Exeter, siège d'un évêché célèbre. Malgré le clair de lune, l'attaque ne fut pas très réussie; elle fut donc renouvelée la nuit suivante avec soixante appareils. Cette fois, la précision fut meilleure et le bombardement causa des dommages importants.

La cathédrale de Canterbury après les raids Allemands de l'opération Baedeker

Le raid sur Bath

Dans la nuit du 25 au 26 avril, alors que quelques appareils allemands lançaient une petite attaque de diversion sur Bristol, le gros de la force aérienne (quelque quatre-vingts avions) bombarda la station thermale de Bath. Les Do-217, He-111 et Ju-88 étaient contrôlés par radio depuis Chartres. Servis par le clair de lune, ils anéantirent la plus grande partie de l'agglomération. Les bombes tombèrent en majorité sur les quartiers résidentiels; de plus, la ville est ceinturée de collines, ce qui ne fit qu'augmenter l'effet de souffle des explosions. La destruction presque totale de trois gazomètres priva Bath de gaz pendant deux semaines.

Les opérations de secours furent gênées par l'affolement général et par le fait que le P.C. de la défense passive avait été touché, sans compter les bombes non explosées, et les canalisations éventrées. Un second raid, au cours de la nuit suivante, vint encore ajouter à la confusion.

Ces deux raids sur Bath causèrent à eux seuls plus de dégâts que l'ensemble des bombardements de représailles sur toutes les autres villes. Qu'on en juge : le 26 avril, dès l'aube, un coup direct atteignit la chaîne de montage de véhicules blindes de la Stothert & Pitt à Bridge Road; presque simultanément, les ateliers de production d'affûts d'artillerie de la même société étaient également endommagés. D'autres bombes incendièrent une usine d'instruments de contrôle de mise à feu et de pièces de torpilles, tandis que des projectiles non explosés causaient de longs arrêts de travail dans d'autres entreprises à vocation militaire. Les installations de la Bath Aircraft Ltd. (composants aéronautiques) furent détruites à 95% et la British Overseas Airways Corporation de Bath dut cesser  complètement ses activités (réparation d'hélices).

Extraction et désamorçage d'une bombe Allemande non explosée. Les équipes spécialisées dans ce genre de travail payèrent un lourd tribut à leur courage.

A cette époque, les raids de représailles contre les villes anglaises commencèrent à être connus sous le nom d'opération « Baedeker », du nom du célèbre guide touristique. Le Dr Goebbels, ministre de la Propagande du Reich, avait annoncé que le Führer voulait atteindre  l'Angleterre aussi bien dans son patrimoine historique que dans ses installations militaires, et Hitler lui-même a proclamé, le 26 avril, dans un discours au peuple allemand, qu'il allait rayer du Baedeker toutes les villes anglaises.

un Ju 88 bombardier bimoteur rapide et maniable, volant à la tombée du jour vers son objectif.

Attaques sur l'est de l'Angleterre

Après Bath, l'objectif allemand fut les villes d'Angleterre orientale. Le 27 avril, le Kampfgruppe 2 de la Luftwaffe attaqua la ville-évêché de Norwich. Les bombardiers étaient guides à partir d'une station radio située près d'Amsterdam, mais le raid ne fut pas un succès, car la plupart des bombes tombèrent en rase campagne.

L'objectif suivant fut la ville d'York, à la tombée du jour, attaquée cette fois avec une majorité de projectiles incendiaires, dont certains tombèrent au nord et au sud de la célèbre abbaye,.mais sans provoquer de graves dommages. En revanche, les bombes explosives atteignirent le noeud de voies ferrées proche de la ville, et une usine de matériel ferroviaire dut être évacuée à cause de la présence de projectiles non explosés

Le lendemain matin, un Ju-88 isolé effectua une mission de reconnaissance au-dessus d'Exeter,Bristol et Bath, puis survola Scarborough  Whitby, célèbre par son abbaye. Les Anglais en con  rent que l'appareil allemand avait photographié-non seulement les derniers objectifs, mais aussi les défenses, aériennes. La nuit suivante, Norwich fut de nou eau bombardé et quarante-cinq des sÔWante~quùiz~appareils engagés larguèrent leurs bombes sur le centre de la ville, entraînant des pertes en vies humaines et des destructions importantes.  

Développement logique des Dorniers 17 et 215 de la bataille d'Angleterre. le Do 217, plus puissant et mieux armé prend la relève 2 ans plus tard au-dessus des vieilles citées Anglaises.

Amélioration de la défense antiaérienne

Durant la première semaine de l'opération Baedeker, la défense anglaise se montra presque totalement inefficace : huit bombardiers allemands seulement avaient été abattus par les chasseurs de nuit, un autre par la DCA et un dixième était tombé en mer. La contre-offensive anglaise sur les aérodromes allemands en France occupée n'avait pas non plus donné beaucoup de résultats; deux bombardiers avaient été détruits en vol et un Dornier 217 avait été intercepté par un Hurricane près de Dinard.

Dans la nuit du 3 au 4 mai 1942, la Luftwaffe attaqua de nouveau Exeter avec environ soixante appareils, détruisant des ateliers de réparation aéronautique et les gazomètres. La défense anglaise fut cette fois un peu plus agressive : un Beaufighter abattit un Ju-88 puis un autre bombardier allemand. Au cours de la nuit, la défense anglaise annonça la destruction de cinq bombardiers et l'attaque, par une petite formation, d'aérodromes sur le continent.

Les photos aériennes montraient la cathédrale d'Exeter apparemment intacte au milieu des ruines, mais le monument avait pourtant subi des dommages, surtout au niveau de la nef et de la sacristie. Plusieurs maisons datant du Moyen Age avaient également été détruites.

Dans la nuit du 4 au 5 mai, quatre-vingts appareils attaquèrent la ville de Cowes, mais il semble que ce raid n'entrait pas dans le cadre de l'opération Baedeker, puisqu'il affecta surtout les installations industrielles et le port.

L'attaque de Norwich, quatre nuits plus tard, fut menée par un nombre réduit d'appareils, ce qui indiquait que l'opération Baedeker tirait à sa fin. Mais, dans la nuit du 30 au 31 mai 1942, le Bomber Command reprit ses raids psychologiques en bombardant massivement Cologne avec une force de mille appareils lourds.

La nuit suivante, puis dans celle du 2 juin, les Allemands entreprirent un raid de représailles sur Canterbury, qui, le 30 octobre, fut encore attaqué par trente chasseurs bombardiers Fw-190 et Bf-109. La cathédrale subit quelques légers dommages, mais la bibliothèque capitulaire fut totalement détruite. Le raid du 30 mai sur Cologne avait fait 466 morts et 45 000 sans-abri.

 


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Fan d'avions © 16 Mai, 2001