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Guerre 39-45

 

 


Opération Bodenplatte

 

OPERATION «BODENPLATTE

Au matin du 1er janvier 1945, la Luftwaffe lance son ultime offensive sur les aérodromes alliés aux portes du Ille Reich

A la fin de 1944, les Alliés, tant à l'Est qu'à l'Ouest, sont aux frontières du Reich; déjà quelques villes importantes sont tombées. Utilisant habilement le terrain et l'effet de surprise, von Rundstedt lance, au début de décembre, une puissante offensive dans les Ardennes, dont l'objectif est la capture d'Anvers, que les VI et les V2 ne parviennent pas à paralyser.

Le Focke-Wulf 190 fut l'une des principales composantes de l'offensive aérienne allemande du 1er janvier 1945. Celui-ci, un Fw-190.F8 équipé d'une bombe SC-250 de 250 kg, effectue, dans la neige, son point fixe, avant de décoller pour une nouvelle mission.

Malgré son infériorité numérique, la Luftwaffe accorde l'appui maximal aux Panzers, qui progressent par un temps épouvantable, lequel empêche la suprématie alliée de s'exercer pleinement. C'est seulement dans les derniers jours de décembre que le brouillard se dissipe, cédant la place à un temps froid et sec. Dès le jour de Noël, plus de 3 000 bombardiers lourds américains et anglais passent à la contre-offensive et pilonnent les arrières du front.

Depuis le début de novembre, Goering veut frapper un grand coup et détruire les forces aériennes tactiques anglo-saxonnes au sol. La réalisation du plan est confiée au commandant du Jagdkorps Il, Dietrich Peltz.

Baptisée « Bodenplatte » en code, l'opération voit son déroulement réglé par trois mots code successifs : « Varus », suivi d'un chiffre, déclenche le processus et donne la date; « Teutonicus » confirme la date et ordonne le briefing des pilotes et la préparation des avions; « Hermann » enfin, donne l'ordre et l'heure d'attaque.

L'opération se déroulera le 1 er janvier, entre 9 heures et 10 heures. Sur trente-cinq aérodromes répartis entre Brême et Stuttgart ont été rassemblés et magistralement camouflés près de neuf cents chasseurs monomoteurs(Bf-109.G10, G14 et K4 et Fw-190.A8, F8 et D9, pour l'essentiel).

Ce qui représente, au total, dix Jagdgeschwader : une force considérable, que personne, à l'époque, ne croit la Luftwaffe capable de rassembler et de mettre en oeuvre. La préparation du raid, pour minutieuse qu'elle soit, souffre de nombreuses carences : mauvaise connaissance des objectifs en raison de l'absence presque totale de reconnaissance aérienne récente, fatigue et manque d'expérience de nombreux pilotes.

Sur les bases enneigées, le même scénario se déroule dans la soirée du 31 : rassemblement des pilotes, exposé d'ensemble de l'opération, distribution des cartes et présentation des objectifs. Les groupes seront guidés par des Ju-88 et 188 de la Nachtjagd (chasse de nuit); l'itinéraire sera balisé par des marqueurs fumigènes au sol et des marqueurs pyrotechniques (Goldregen) aux changements de cap.

Les consignes sont strictes : silence radio total; altitude maximale de 50 m, pour éviter le repérage par les radars alliés; sobriété en ce soir de réveillon, qui pour beaucoup sera le dernier; couvre-feu à 10 heures; réveil à 5 heures.

 

La nuit est mise à profit par les mécaniciens pour embarquer l'armement, faire les pleins, démonter les équipements non indispensables. De l'autre côté du front, rien n'a transpiré, et c'est une aube comme tant d'autres que les guetteurs et les pilotes d'alerte voient se lever le 1 er janvier 1945.

Dès 8 heures, c'est un carrousel d'avions décollant de toutes les bases, se formant en groupes compacts de cinquante à soixante-dix appareils, qui, volant au ras du sol, mettent le cap à l'ouest. Quelques accidents se produisent sur les pistes verglacées, mais dans l'ensemble la première phase de l'opération se déroule comme prévu.

Ligne de front Metz-Frescaty

Pour les groupes JG-1, JG-77, JG-26, un premier incident survient lors du survol des zones de lancement de V2 établies autour de La Haye et protégées par une Flak légère des plus denses. Les canonniers allemands, ne songeant pas un instant que ces masses compactes puissent être des avions de la Luftwaffe, tirent et les pertes sont lourdes.

Dans le secteur nord, les groupes allemands ne rencontrent pas de problèmes, et c'est dans un ensemble parfait que les formations se présentent sur les objectifs qui leur sont assignés. Théoriquement, quatre-vingt-sept terrains au total doivent être attaqués selon un scénario établi : dès l'objectif en vue, montée à 1000 m; largage des réservoirs supplémentaires et plongée sur les pistes, les parkings, les hangars; chaque avion doit faire cinq passages. Selon les endroits, le succès est réel ou médiocre.

A Maldeghem, le 135th Wing de la RAF perd immédiatement treize Spitfire. A Ursel, des Lancaster et des Dakota, qui, retour de mission, avaient cherché refuge sur la base sont incendiés. A Sint-Denijs-Westrem, où est basé le 131st Wing (polonais) de la RAF, neuf des douze Spitfire du Squadron 309, surpris à l'atterrissage, seront détruits par les FockeWulf du Il/JG-l. Deux groupes de Spitfire, arrivés sur ces entrefaites, abattent dix-neuf appareils allemands, tandis que les mitraillages au sol incendient encore six autres Spitfire du Squadron 317.

A Bruxelles, une gigantesque formation de plus de cent cinquante Fw-190 et Bf-109 plonge sur les terrains, mais certains d'entre eux sont vides ou presque. C'est le cas à Grimbergen, où l'incendie de quelques B-17G et C-47 engendre une colonne de fumée sans rapport avec le résultat réel de l'attaque.

Il en va tout autrement à Evere et Melsbroek, où des dizaines de Dakota, d'Anson et de Spitfire sont rapidement incendiés; douze Spitfire du Squadron 416, surpris au décollage, sont également détruits. Peu gênés par une DCA au tir désordonné, certains appareils allemands feront jusqu'à quinze passages. Une colonne de fumée, visible de 40 km à la ronde, s'élève jusqu'à 3 000 m.

A Asch, douze Mustang P-51D du 352th Fighter Group s'apprêtent à décoller lorsque, à 9 h 10, surgissent plus de cinquante Messerschmitt. En quarante-cinq minutes de combat tournoyant, les P-51 abattent treize Fw-190 et dix Bf-109. Un P-51 est également détruit, abattu par la DCA de la base.

Ces résultats mettent en évidence le manque d'entraînement des jeunes pilotes allemands en 1944 et 1945. Frais émoulus des écoles, totalisant souvent moins de deux cents heures de vol, ils maîtrisent mal leurs puissants avions.

Partout où l'effet de surprise ne joue pas, où des avions alliés sont en l'air, les pertes allemandes sont lourdes. A Heesch, le 126th Wing (RAF) détruit vingt-quatre assaillants de la JG-6.

A Eindhoven, en revanche, succès complet pour la JG-3 « Udet », commandée par le « vieux renard » Heinz Bar, qui compte déjà deux cents victoires. En vingt minutes d'attaque, deux wings de Typhoon et un wing de Spitfire PR voient leurs effectifs passer de deux cents à une trentaine d'appareils. Près de trente pilotes ont été tués et les bâtiments sont saccagés.

Plus au sud, de nombreuses unités allemandes ne trouvent pas leurs cibles, comme la JG-4, qui doit attaquer Le Culot et dont aucun avion ne survole l'objectif! La III/JG-53, rencontrant des P-47 vers Pirmasens, doit larguer les bidons, combattre (elle perdra neuf avions), puis rentrer à sa base.

le Flight Lieutenant T. Szlenkier, du Squadron 308, devant les restes d'un Fw-190 qu'il a abattu dans la région de Gand durant l'opération Bodenplatte.

A Metz, à Saint-Trond, les dégâts sont modérés pour des pertes élevées. A Brustem, un Fw-190 légèrement endommagé se pose sur la piste et son jeune pilote se rend, gratifiant le 404th Fighter Group d'une prise de guerre qui, repeinte en rouge vif, revolera dès le lendemain, suscitant la convoitise des groupes voisins.

Pour beaucoup de pilotes, le retour est pénible; isolés, victimes d'avaries, assaillis par les avions alliés, qui réagissent tardivement mais en force, beaucoup vont se perdre et se poser, à court d'essence, parfois bien loin de leur itinéraire!

Le bilan est très lourd des deux côtés, mais, les réserves n'ayant rien de comparable, la Luftwaffe ne peut prétendre à une réelle victoire. En effet, l'Air Marshal Broadhurst, commandant la 2nd TAF, parvient à reconstituer ses effectifs en moins de quarante-huit heures, en faisant appel aux dépôts anglais.

En Allemagne, où l'on ne manque absolument pas d'avions, car la production et les stocks d'appareils sont encoreconsidérables, c'est au niveau des pilotes entraînés que la récupération s'avère impossible. Près de deux cents aviateurs ne sont pas rentrés. Le bilan des chutes en territoire allié est lourd : quatre-vingt-seize avions abattus, trente-trois pilotes tués et soixante-trois capturés. Les deux tiers des pertes sont le fait de la DCA alliée.

Sur les bases alliées, une cinquantaine d'avions américains et cent cinquante appareils anglais sont totalement détruits; une centaine d'avions ont subi de lourds dégâts, trois cents autres des dommages réparables. Pour lourdes qu'elles soient, ces pertes ne paralysent nullement l'action d'appui aérien.

Au lendemain de l'attaque, la 9th US Air Force détruit à elle seule 22 chars, 37 véhicules blindés, 320 camions, 37 locomotives, 800 wagons, et coupe 73 voies ferrées. Le même jour également des centaines de quadrimoteurs américains attaquent, sans rencontrer pratiquement d'opposition, Cassel, Coblence et Trèves, tandis que les Halifax et les Lancaster bombardent, une fois de plus, le canal Dortmund-Ems.

vue du terrain de Sint-Denijs-Westrem, où étaient basés les Spitfire IX du 131st Wing polonais de la RAF, après l'attaque des Fw-190 du JG-1.

L'opération Bodenplatte marque la fin de la Luftwaffe en tant que force organisée, capable de mener une action de grande envergure. On comprend en outre assez mal que le « coup de balai » sur les bases de chasseurs bombardiers alliés se soit produit alors que l'offensive des Ardennes était déjà arrêtée et non quelques heures avant son déclenchement au début de décembre.

 


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Fan d'avions © 16 Mai, 2001