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Guerre 39-45

 

 


 

Opération Panther

 

L'Advanced Air Striking Force: les unités avancées de la Royal Air Force tentent, en mai 1940, d'enrayer l'offensive allemande sur la Belgique et la France

Formation de Hawker « Hurricane » en vol. Deux squadrons équipés de ce type de chasseur furent détachés en France pour assurer la protection des vulnérables Fairey « Battle »

Au mois de septembre 1938, lorsque les accords de Munich semblèrent retarder une guerre qui paraissait inévitable, les dernières illusions des pacifistes, face aux ambitions croissantes de l'Allemagne, tombèrent. Il ne resta qu'une poignée d'esprits inconscients incapables de comprendre l'imminence du conflit avec Hitler.

Au sein du Bomber Command de la RAF, on commença immédiatement la préparation des plans de coopération avec l'allié principal de la GrandeBretagne, la France, dans l'éventualité d'une attaque aérienne de la Luftwaffe vers l'ouest.

L'une des premières mesures adoptées consista à préparer l'envoi sur 1e sol français d'une force aérienne d'attaque avancée, l'Advanced Air Striking Force, ou AASF, constituée de bombardiers à court rayon d'action, si la menace se précisait. Dans cette éventualité, le 1st Group du Bomber Command fut désigné et préparé à faire mouvement en bloc.

A la fin du mois d'août 1939, ce 1st Group comprenait dix squadrons (les 12, 15, 40, 88, 103, 105, 142, 150, 218 et 226), tous équipés du bombardier léger Fairey « Battle », monoplan monomoteur servi par trois hommes. Conçu d'après des spécifications émises en 1933, cet avion, dont le premier vol avait eu lieu en 1936, était terriblement sous-motorisé et trop faiblement armé. Ses performances étaient relativement médiocres et sa conception, au regard des nécessités opérationnelles de 1939, totalement dépassée.

Formation de Hawker Hurricane en vol.2 squadrons équipés de ce type de chasseur furent détachés en France pour assurer la protection des vulnérables Fairey Battle

Quoi qu'il en soit, 1e 2 septembre 1939, les dix squadrons prévus, soit un total de cent-soixante appareils, firent mouvement de leurs bases en Angleterre dans le cadre de l'opération « Panther » (terme qui inspira plus tard 1e dessin de l'écusson du 1st Group). Franchissant la Manche sous la conduite du Squadron 226, cette petite armada aérienne gagna la région de Reims, à l'exception d'un Battle qui dut se poser en mer et dont l'équipage fut rapidement repêché.

Cette force avait été primitivement conçue comme le premier échelon d'une armée aérienne opérant à partir du sol français, mais, en l'occurrence, le second échelon prévu, c'est-à-dire le 2nd Group du Bomber Command, fut retardé, pour voir son mouvement annulé au mois de décembre. Afin de fournir au BEF (British Expeditionary Force : corps expéditionnaire britannique) un appui tactique direct suffisant, d'autres squadrons équipés de bombardiers Blenheim, de chasseurs Gladiator et Hurricane et d'avions de coopération Lysander, arrivèrent en France au cours des semaines suivantes.

D'une manière générale, 1e rôle de l'AASF devait consister à maintenir une force prête à répondre immédiatement aux attaques de la Luftwaffe sur 1e sol français par des raids sur des objectifs ennemis. Malgré la déclaration de guerre du 3 septembre 1939 (pour les Britanniques), certains politiciens pensaient encore pouvoir négocier avec Hitler un autre compromis susceptible de retarder toute agression.

Cet espoir, alors que la Pologne s'écroulait sous un assaut massif, relevait de la plus pure naïveté. A peine installées sur des aérodromes dotés d'une infrastructure relativement sommaire, les unités de Battle devinrent rapidement opérationnelles, et quelques avions furent envoyés en reconnaissance générale de jour au-dessus des fortifications de la ligne Siegfried et de la Sarre.

Qui protège qui?

La protection de chasseurs octroyée à l'AASF consistait en tout et pour tout en deux squadrons de Hawker « Hurricane » (1 et 73), renforcés temporairement en mai 1940 par trois autres squadrons (17, 242 et 501). Le 1 gagna la France le 8 septembre 1939, bientôt rejoint par son partenaire, mais, initialement, ces deux unités furent maintenues en patrouille audessus des ports de la Manche, laissant les Battle se débrouiller tout seuls. Les dramatiques leçons de 1917 et 1918, qui coûtèrent de terribles pertes aux unités de bombardement diurne, semblaient avoir été oubliées par le commandement de la RAF.

Le 20 septembre, trois Battle du Squadron 88, basé à Mourmelon-le-Grand, furent surpris par une patrouille de Messerschmitt Bf-109.E : deux bombardiers furent immédiatement abattus, tandis que 1e troisième, le K9243, commençait à défendre chèrement sa peau. Son mitrailleur, le Sergeant Franck Letchford, conserva tout son sang-froid et parvint à descendre au moins l'un des Bf-109.E avec sa mitrailleuse Vickers à pointage manuel - une performance qui constitua la première victoire aérienne de la guerre pour la RAF.

Malgré cet avertissement particulièrement clair, les Battle continuèrent leurs sorties sans escorte en plein jour, et, dix jours plus tard, cinq Battle du Squadron 150 tombaient sous les griffes de quinze Messerschmitt. Trois bombardiers furent abattus. Des deux survivants, gravement endommagés, l'un fut détruit en tentant un atterrissage de fortune, tandis que l'autre, dont l'équipage fut néanmoins sauvé, restait inutilisable.

De sérieux efforts furent déployés pour maintenir les appareils en conditions opérationnelles

Assez!

Prenant enfin conscience de ces pertes, le commandement retira les Battle des opérations de jour, alors que la venue de l'hiver - 1e plus dur depuis de nombreuses années - allait pratiquement interdire toute activité aérienne soutenue. Sur le terrain, les unités allaient tenter quelques « améliorations » sur leurs appareils : montage d'un blindage léger de protection de l'équipage, installation d'une mitrailleuse ventrale supplémentaire.

Mais ces modifications n'aboutirent qu'à réduire encore les pauvres performances des Battle. Le 1er décembre, 1e potentiel de l'AASF fut entamé par le départ des Squadrons 15 et 40 vers leur base de Wyton, en Angleterre, où ils devaient être rééquipés de bombardiers Bristol « Blenheim ». Ils seront momentanément remplacés, en mai 1940, par des éléments des Squadrons 114 et 139, en cours de transformation sur Blenheim.

Malgré une activité aérienne réduite, les squadrons de Hurricane inaugurèrent leur tableau de chasse : fin octobre, le Pilot Officer Mould, du Squadron 1, descendit un bombardier Dornier, et le 8 novembre, le Flying Officer Edgar Kain, du Squadron 73, en abattit un autre, première de ses dix-sept victoires à venir au cours des mois suivants. Ces succès, rares il est vrai, faisaient encore plus ressortir l'inactivité générale du front durant l'hiver 1939-1940, période bizarre qui fut baptisée « drôle de guerre ».

Lorsque l'hiver toucha à sa fin, les équipages de Battle se préparèrent à une reprise des sorties. Le 10 mai, cent avions étaient disponibles. Ce jour-là, le haut commandement allemand décida d'attaquer la France, la Belgique et les Pays-Bas selon les principes du Blitzkrieg, ou guerre éclair.

Avec une brutalité inouïe, la « drôle de guerre » avait cessé. Les squadrons de Battle l'apprirent à leurs dépens en subissant, dès l'aube, un intense bombardement de leurs aérodromes par la Luftwaffe. Les pertes en hommes et en matériel furent heureusement faibles. Dans l'après-midi du même jour, un total de trente-deux Battle, pris dans toutes les unités (sauf une) de l'AASF, décollèrent en vue de bombarder à basse altitude des troupes allemandes pénétrant au Luxembourg.

Les trois premiers avions qui parvinrent sur leur objectif furent accueillis par un rideau de DCA et abattus. A la fin de cette mission, dix autres Battle furent descendus par les terribles pièces antiaériennes

de 88, aussi mobiles que bien servies. Un autre raid entrepris le même jour coûta encore un certain nombre d'avions, qui opéraient trop bas. Le lendemain, huit Battle des Squadrons 88 et 218 furent renvoyés sur le Luxembourg : un seul en revint, endommagé. Ailleurs, les Lysander et les Blenheim de la force aérienne du BEF subissaient aussi de lourdes pertes, tandis que, très loin au-dessus, les squadrons de Hurricane tentaient de contenir des hordes de Messerschmitt.

La rigueur exceptionnelle de l'hiver 1939-1940 obligea les équipages et les mécaniciens de l'AASF à s'adapter à des conditions de vie précaires.

« Détruisez les ponts! »

Dès les premières vingt-quatre heures du Blitzkrieg, les éléments avancés des troupes allemandes capturèrent plusieurs ponts sur le canal Albert au bénéfice des unités qui les suivaient. Le commandement belge fit alors appel à l'AASF dans l'intention de lui confier la destruction de ces ouvrages. Le 12 mai, six équipages du Squadron 12, basé à Amifontaine, se portèrent volontaires pour l'attaque des ponts de Vroenhoven et de Veldwezelt.

Peu avant 9 heures du matin, les six Battle se préparèrent. L'un d'eux fut perdu au décollage; les cinq autres constituèrent deux minuscules groupes d'attaque, un par pont. Afin d'attirer la Luftwaffe, le Squadron Leader Halahan, du Squadron 1, menait sept Hurricane en tête des bombardiers. Seul le pont de Veldwezelt fut touché par le Flying Officer Garland, dont l'avion s'écrasa.

S'il y eut miraculeusement quelques survivants, aucun Battle ne rentra à la base. Les Hurricane perdirent de leur côté quatre appareils (dont les pilotes survécurent). Ce même 12 mai, les Battle firent quinze sorties contre les troupes allemandes et perdirent six appareils. Sur l'ensemble des Battle engagés ce jour-là 62 % ne revinrent pas...

L'hécatombe continue

Le 13 mai, les Battle accomplirent une seule mission en bombardant une usine près de Breda. Le lendemain, très tôt, dix Battle des Squadrons 103 et 150 attaquèrent des ponts de bateaux près de Sedan et rentrèrent sans pertes. Dans l'après-midi, répondant à une demande pressante du commandement français, soixante-deux Battle, représentant toutes les disponibilités de l'AASF, furent renvoyés sur ces ponts.

Pris entre une Flak terriblement dense et une chasse adverse particulièrement nombreuse, trente-cinq Battle furent perdus, le Squadron 215 laissant dix de ses onze avions sur le terrain. Le 15 mai, aucune opération ne fut tentée. Les Squadrons 105 et 218, réduits chacun à deux avions mal en point, furent dissous. Sous la poussée de l'avance allemande, l'AASF commença à se replier vers la région de Troyes. Au cours des jours suivants, quelques opérations ponctuelles furent montées, la plupart de nuit, sur des lignes et des noeuds de communication ennemis bien repérés.

Jusqu'au 3 juin, environ deux cents sorties de ce type occupèrent les Battle survivants, avant que l'AASF ne fût encore contrainte à un repli vers la région du Mans. Les Battle continuèrent à harceler les troupes allemandes, bombardant les unités, les convois, les dépôts de carburant et même les aérodromes avancés. Le 13 juin, dix Battle attaquaient des concentrations de troupes le long de la Seine, tandis que trente-huit autres bombardaient en deux vagues les Allemands passant la Marne, perdant six avions par la Flak.

Deux jours plus tard, la situation désespérée du front ouest obligeait à rappeler tous les Battle disponibles en GrandeBretagne. Les équipages rallièrent individuellement le sud de l'Angleterre. Les unités étaient décimées, les matériels inutilisables.

Du 10 mai au 15 juin 1940, l'AASF perdit cent quinze appareils et autant d'équipages, soit l'équivalent de son potentiel au premier jour du Blitzkrieg. Les deux squadrons de chasseurs Hurricane reçurent également l'ordre de regagner leurs bases britanniques, tandis que le personnel au sol embarquait à SaintNazaire. Le 18 juin, les dix-huit derniers Hurricane de l'AASF s'envolaient vers l'Angleterre.

 


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Fan d'avions © 16 Mai, 2001