Le
Rittmeister Manfred Freiherr
von Richthofen photographié
en 1917, après avoir
reçu l'ordre pour
le mérite
Mandfred Von Richthofen " Le Baron Rouge"
Début
de la chasse
Cette rencontre futt décisive pour l'avenir
de Richthtofen; désormais convaincu qu'il ne
pourrait donner le meilleur de lui-même tant qu'il
resterait assis dans le baquet arrière d'un appareil
d'observation, il décida de marcher sur les traces
de Boelcke et de devenir pilote de chasse.
Ayant
demander à Zeumer de lui apprendre à piloter,
il effectua son premier vol en solo moins d'une semaine
plus tard, le 10 octobre 1915, et cassa du bois à
l'atterrissage.
IL
entra alors à l'école de Döberitz
et, après avoir obtenu son brevet, fut affecté
à la Kampfstaffel 2, avec lequelle il participa
en mars 1916 aux opérations dans le secteur de
Verdun.
Le 26 avril, au-dessus de Douaumont, il engagea
2 Nieuport français, dont l'un s'écrasa
au sol. Bien que cité dans le communiqué,
Ricthofen ne fut pas officiellement crédité
de cette victoire.
Une
autre déception l'attendait : son unité
fut envoyée sur le front russe, où la
situation étant relativement calme, il n'avait
guère de chances de se distinguer en combat aérien.
Mais,
par un heureux hasard, il y rencontra de nouveau le
Hauptmann Boelcke, qui, chargé de mettre sur
pied l'une des 1 ères escadrilles de chasse allemandes,
faisait la tournée des unités dans le
but de sélectionner les meilleurs pilotes. Se
souvenant de l'intérêt que lui avait manifesté
le jeune prussien lors de leur première rencontre,
il l'inscrivit d'office sur la liste des candidats qui
devaient constituer la Jagdstaffel 2.
Pendant
ce temps, Lothar, qui comme son frère, avait
fréquenté la Kadettenschule et l'académie
militaire, servait au 4 ème régiment de
dragons "von Bredow". Gagné par l'enthousiasme
de son frère qui, le 17 septembree 1916, avait
remporté sa 1ère victoire homologuée
sur un FE.2b du squadron 11 du Royal Flying Corps au-dessus
de Villers-Plouich, il demanda à son tour d'être
muté dans l'aviation. Son entrainement terminé,
il fut affecté en décembre à la
Kampfstaffel 23, qui combattait sur le front de la Somme.
MandfreLe
fameux triplan Fokker Dr.I rendu célèbre
par le "baron rouge". Cet appareil
très "pointu" était
handicapé en piqué par sa
trop grande surface alaire.
A
cette époque, Boelcke ayant trrouvé la
mort dans un accident (28 octobree1916), ce , moins
de 4 mois après sa disparition d'Immelmann. Manfred
restait pratiquement le seul as allemand. Le 23 novembre,
il avait abattu, entre Bapaume et Albert, le major Lanoc
G. Hawker, le pilote britannique le plus célèbre
du moment, ce qui avit encore ajouté à
sa réputation.
Le
16 janvier 1917, 12 jours après avoir fêté
sa 16 ème victoire, il recevait l'ordre pour
le mérite, la plus prestigieuse décoration
allemande ,et, peu de temps après, se voyait
confier le commandement de la Jasta 11.
Comme Boelcke
avant lui, il eut carte blanche pour le recrutement
de ses pilotes, parmi lesquels figura tout naturellement
son frère Lothar.
Le
28 mars 1917, moins de deux semaines après son
arrivée à la Jasta 11, celui-ci obtenait
sa 1ère victoire en abattant au-dessus de Vimy
un FE.2b du squadron 25 du Royal Flying Corps. Mais
c'est au cours du mois suivant, cet avril 1917 de sinistre
mémoire, que les frères Richthofen purent
faire la preuve de leur maîttrise du combat aérien.
Mandfred détruisit
à lui seul 21 avions britanniques (ce qui portait
son score à 52 appareils) et Lothar, 15. Ce dernier
remporta sa 24 ème victoire le 13 mai au matin,
mais son avion durement touché, s'écrasa
à l'aterrissage. Le lendemain, il était
proposé pour l'ordre pour le mérite, qu'il
reçut sur son lit d'hôpital.
Le
Légendaire Baron Rouge
Surnommé
le Baron rouge, Mandfred von Richthofen remporta, au
cours de la Grande Guerre, 80 victoires aériennes
et son frère Lothar, 40 victoires.
Fokker Dr I LEe célèbre triplan de Mandfred von Richtofen le
"baron rouge "
Mais
la transformation de la guerre de mouvement en guerre
de positions interrompit bientôt l'activité
de la cavalerie, don't les tâches essentielles
furent dès lors confiées à une
arme nouvelle : l'aviation. Mandfred qui arborait à
l'époque les galons de leutnant sollicita donc
son transfert dans les troupes aériennes.
Mandfred
von Richthofen, içi à bord
de son appareil, entouré de ses pilotes
avec qui il forme une redoutable escadrille
Reconnaissance,
observation et bombardement
Sa
requête ayant été prise en considération,
il fut affecté le 10 juin 1915 à la Fliegerersatzabteilung
6, basée à Grossenhain (Saxe), où il devait parfaire sa formation d'observateur.
A cette époque, il était courant d'entraîner
les hommes de troupe au pilotage afin d'en faire de
véritables "chauffeurs aériens",
qui emmenaient à leur bord un officier observateur.
Ce
n'est donc pas sans surprise que richthofen apprit qu'il
était muté à la Feldfliegerabteilung
69, unité de reconnaissance stationnée
sur le front de l'est et dans le cadre de laquelle il
devait opérer en compagnie d'un pilote d'un grade
plus élevé, L'oberleunnant Georg Zeumer.
Les 2 hommes se lièrent rapidement d'amitié, mais dès le 21 août 1915, Ricththofen fut envoyé dans les Flandres, où il fur affecté à la Brieftauben Abteilung (unité de pigeons voyageurs, Ostende), nom de code qui dissimulait en réalité les premières escadrilles allemandes de bombardement à longue distance. Mandfred devait bientôt y retrouver Zeumer et lui servir de coéquipier, sur un AEG G.I.
Le
1er septembre 1915 au matin, alors que les deux hommes
effectuaient une patrouille de reconnaissance, ils rencontrèreent
un Farman d'observation du Royal Flying Corps. Mandfred
poussa son pilote à s'approcher de l'appareil,
et les 2 avions se croisèrent à moins
de 100m. Mandfred tira 4 balles de carabine automatique
contre l'avion anglais, tandis que l'observateur britannique
déchargeait 5 fois la sienne, sans autre résultat
que quelques trous dans l'entoilage.
Mandfred demanda
à Zeumer de poursuivre l'adversaire, mais l'anglais
rompit le combat, laissant les 2 équipiers se
perdre en récriminations, se reprochant qui d'avoir
mal piloté, qui d'avoir mal tiré. Quand
débuta l'offensive de Champagne, Mandfred volait
sur un Albatros piloté par le leutnant Osteroh.
Il eut encore l'occasion d'engager un farman français,
qui s'écrasa au sol; mais, cette victoire n'ayant
pu être confirmée, elle ne fut pas
homologuée. C'est à la même époque
qu'il fit la connaissance d'Oswald Boelcke, un jeune
officier d'aviation qui avait déjà abattu
4 avions ennemis. Mandfred fut vivement impressionné
par la modestie de ce brillant pilote, qui expliquait
ainsi ses succès : " C'est très simple,
je serre mon adversaire d'aussi près que possible,
je vise, je tire ... et il tombe ! ".
L'as
des as
A
l'époque,Mandfred se trouvait en permission;
mais dès le retour au front, en juin, il s'employa
à venger son frère, abattant 4 avions
ennemis en une semaine. Avec 56 victoires à son
actif, il était de loin le plus grand as de la
1ère guerre mondiale.
Sous
ses dehors se héros chevaleresque, porté
aux nues par l'opinion allemande, qui suivait au jour
le jour ses exploits, Mandfred était en fait
un garçon renfermé, d'humeur sombre, voire
morbide. C'est ainsi qu'il suivait à distance
les appareils qu'il avait touchés et, quand ils
s'écrasaient au sol, observait les efforts que
déployaient leurs occupants pour se dégager
des épaves; il collectionnait d'ailleurs les
trophés prélevés sur les avions
qu'il avait détruits.
Après
sa victoire sur le major Hawker, il avait fait peindre
son appareil en rouge sang, d'ou le surnom de "Baron
rouge" qui lui fut donné par les alliés.
Ses coéquipiers n'ayant pas tardé à
suivre son exemple, tous les appareils de la Jasta 11
arborèrent bientôt une couleur différente.
Manfred von Richthofen détient plusieurs records de l’aviation durant la
Première Guerre mondiale
Ainsi naquit le "cirque Richthofen" de couleurs,
mais aussi au fait que, après la fusion de la
Jasta 4, 6 et 10 pour constituer le Jagdgeschwader 1,
cette nouvelle unité ne cessa de se déplacer
sur le front occidental, pour assurer l'appui au sol
là où c'était nécessaire.
Mais,
par Blessé à la tête le 16 juillet
1917, au cours d'un combat avec une formation de Vickers,
Richthofen refusa, comme le lui conseillaient ses supérieurs
et le Kaiser en personne, de postuler un commandement
à terre.
Albatros D V de Richthofen (US II). Cet avion a reçu un voile rouge sur la totalité des surfaces, laissant apparaitre ses marques de nationalités et so camouflage des surfaces supérieures. Son identité (1177/17) est masquée également. Marckebeeke, juin 1917.
En parfait gentilhomme prussien, il leur rétorqua
que sa dignité et ses décorations lui
interdisaient de préserver sa vie, alors que
tant de ses camarades sacrifiaient la leur dans les
tranchées.Après un mois d'hôpital,
il regagna donc le front. Mais sa blessure aviat laissé
des séquelles; le 28 août, il notait dans
son journal :"J'ai accompli 2 missions de guerre,
mais chacune m'a laissé épuisé.
Durant le 1er vol, j'ai même vomi. Ma blessure
se cicatrise avec une terrible lenteur.
Sur un
terrain de campagne, à proximité
du front, la Jagdstafell 11, unité
d'élite placée sous les ordres
de Manfred von Richthofen, aligne ses Albatros
D.III et D V aux côtés de Fokker
Dr.I
Une
seule balle
Après
avoir accompagné la délégation
allemande à Brest-Litvosk en décembre
1917, Manfred revint sur le front français pour
participer à la grande offensive de mars 1918.
Souffrant de maux de têtes insupportables, il n'en continuait pas moins à combattre. Du 24
au 28 mars, il abattit 8 appareils ennemis, auxquels
s'en ajoutèrent 4 autres entre le 2et le 5 avril.
Le 21 avril, il prit l'air, une fois de plusavec son Fokker Dr.I (425-17) à la tête d'une patrouille
de 6 avions.
Cette formation ayant rencontré
un groupe de Sopwith "Camel" du squadron 209,
il s'en suivit une mêlée confuse, durant
laquelle on vit un Fokker rouge piquer vers le sol.
Son train d'atterrissage se détacha, mais dans le fuselage resté intact, les soldats britanniques découvrirent le corps de Manfred, le coeur percé d'une balle. Les Anglais lui rendirent les honneurs funèbres à leur adversaire malheureux.
Comme c'est aussi le cas pour Guynemer, les circonstances exactes de sa mort ne furent jamais élucidées. Avait'il été atteint par un projectile tiré par le pilote canadien Roy Brown, qui fut crédité de c e sensationnel exploit, ou par une balle perdue venant de positions occupées par des fusilliers australiens? Le mytère reste entier
Quoi qu'il en soit, Mandfred était entré dans la légende, et en 1935, son nom fut donné à l'une des 1ères escadrilles de la nouvelle Luftwaffe.