Après
son 19 ème succès, René Fonck fut
nommé sous-lieutenant fin octobre 1917. En janvier
1918, quand la SPA.103 fut engagée dans le secteur
de Verdun, il était devenu le 3 ème as
de FRance, derrière Nugesser et Herteaux, avec
35 victoires, dont 20 officielles.
C'est au cours des
11 derniers mois de la guerre qu'il réalisa l'incroyable
exploit de se hisser à la 1 ère place,
en ajoutant à son palmarès 55 victoires
officielles. En mars 1918, après un combat qui
l'opposa à Adolph von Tutschek, l'as Allemand
aux 27 victoires, Fonck dépassa Nungesser, fur
promu lieutenant et reçut la croix d'officier
de la légion d'honneur.

Mais
c'est le 10 mai 1918 que fut mise en évidence
la redoutable efficacité de la "mécanique
à tuer" mise en oeuvre par Fonck. En un
peu moins de 3 heures, l'as français remporta,
en effet 6 victoires (la 1ère à 16 h15,
la 2ème 10s plus tard, la 3ème à
16 h 45 et la 6 ème à 18 h 45 mn 10 s
).
Cinquante-deux balles avaient suffi pour envoyer
6 appareils allemands au sol. Ce succès, comme
les autres, était dû en grande partie à
une technique personnelle de l'interception érigée
en redoutables principes de combat.
Fonck partait toujours
en mission en pleine possession de ses moyens physiques
et intellectuels, n'hésitant pas à s'abstenir
s'il se sentait pas tout à fait en forme. En
outre, c'était un redoutable tireur, visant toujours
juste et dépensant le minimum de munitions.
Enfin,
il faisait toujours preuve d'une grande prudence. Fonck
incarne le type même du pilote de chasse de la
Grande Guerre, calculateur, méthodique et implacable.
Il permet de démysthifier le combat aérien
qu'il faut considérer non comme un affrontement
chevaleresque, mais comme une guerre d'embuscade, où
celui qui à l'avantage de la surprise triomphe.

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Le
caitaine René Fonck l'as
des as alliés, 75 victoires.
Ici il s'entraîne à
la carabine, il lui arrivait
fréquemment de percer
une pièce de monnaie
à 50 m.
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Après
ses 6 victoires du 10 mai, Fonck abattit encore 3 avions
allemands le 25 juin, et 2 autres le 27. A la même
époque, la SPA.103 entra en ligne à Vertus,
sur la Marne, dans le but de freiner l'offensive allemande
qui, partie du chemin des dames le 27 mai précédent,
menaçait directement Paris.
Trois jours après
son arrivée dans ce secteur, Fonck enregistrait
7 victoires suppémentaires. Au-dessus de la Somme,
durant le mois d'août, il parvint à détruire,
en 10 s, 3 des 4 chasseurs ennemis qqui l'avaient attaqué.
L'activité de la SPA.103 se ralentit ensuite
jusqu'au 26 septembre 1918. L'escadrille se trrouvait
alors en Champagne, où se déroulait de
violents combats.

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SPAD S. XIII C1, Unité: Escadrille SPA103, Serial: VI (S443) , Pilote - le meilleur atout français Paul-René Fonck. Note: la
Croix-Rouge de cinq étoiles à cinq branches sur l'aile supérieure -
ancien insigne de l'unité.
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Ce jour-là, Fonck réédita
son exploit du 10 mai en détruisant, au-dessus
des villages de Somme-Py et de Perthes-les-Hurlus, 6
appareils allemands. Vers la fin du conflit, il utilisait
un Spad S-12 armé d'un canon de 37, avec lequel
il obtint 7 victoires.
Sa dernière victoire fut
un biplace lanceur de tracts qui s'écrasa, le
1er novembre 1918, dans la région de Vouziers.
Dès lors, Fonck ne devait plus sortir, à
cause du mauvais temps, jusqu'à la signature
de l'armistice.
Il
termina la guerre avec le grade de lieutenant et 75
victoires officielles, que récompensaient 26
citations.
1-2
as 14-18
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